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samedi 5 avril 2003

Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours

par Andrew Orlowski
 
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[Article paru dans The Register le 4 mars 2003 sous le titre « Anti-war slogan coined, repurposed and Googlewashed... in 42 days ». Traduit de l’anglais par Pierre Lazuly avec l’aimable autorisation de l’auteur.]

Alors que l’on célèbre cette année le centenaire de la naissance de George Orwell, on ne peut s’empêcher de penser à la stupéfaction qu’aurait sans doute été la sienne devant l’histoire qui suit. Lui qui avait mieux que quiconque décrit l’influence des mots sur la politique aurait probablement observé avec intérêt l’influence d’Internet dans ce domaine.

Le 17 février, une analyse de Patrick Tyler décrivait à la une du New York Times le mouvement de protestation anti-guerre comme l’émergence d’une seconde super-puissance (« the second superpower »). Tyler écrivait : « les immenses manifestations anti-guerre à travers le monde ce week-end nous rappellent qu’il existe sans doute encore deux super-puissances sur la planète : les Etats-Unis et l’opinion publique ». Cette expression, très forte, s’est répandue rapidement.

Les manifestants anti-guerres, organisations pacifistes et ONGs ont commencé à décrire ce mouvement populaire de protestation comme « la seconde super-puissance » (Greenpeace). Et moins d’un mois plus tard, cette expression était employée par le Secrétaire Général des Nations-Unies, Kofi Annan (Financial Times). Il y a une semaine, une recherche « second superpower » sur Google vous aurait confirmé la rapide propagation de cette expression.

Effacez ce mot

Puis apparut cet article. Titré « La seconde super-puissance dévoile son beau visage », et signé James F. Moore, il était le premier article d’un « blog » (ou « weblog ») que celui-ci venait tout juste de créer.

Son contenu ne nous occupera pas longtemps, ses conséquences étant infiniment plus importantes que son contenu, fort anodin. C’est un appel aux internautes à s’organiser en super-puissance - le genre de littérature techno-utopique que John Perry Barlow n’a cessé de promouvoir ces dix dernières années - le même discours d’andouille, mais en moins bien écrit. Observez juste que celui-ci est saupoudré de mots qui parleront à la fois aux progressistes, aux libéraux et aux républicains.

Si vous parvenez au bout de cette indigeste succession de banalités bien pensantes, vous découvrirez cette conclusion : « Nous n’avons pas à créer un monde où les différences seraient résolues par la guerre. Ce n’est pas notre destin que de vivre dans un monde de destruction, d’ennui et de tragédie. Nous allons créer un monde de paix ». Comme tous les articles de ce genre, il n’y aucun contexte politique ou social. Même si l’auteur donne tout de même une règle de base à respecter : nous devons coopérer avec la Banque Mondiale. Euh ?

C’est en gros la même politique, mais débarrassée des hommes politiques : en résumé, une « révolution light ».

Maintenant, le point important. Regardez ce que la recherche « second superpower » produit aujourd’hui sur Google. Essayez !. L’article de James Moore est là, tout en haut. Non seulement il constitue la première réponse, mais il occupe déjà 27 des 30 premières réponses.

Modeste, James Moore écrit : « C’était sympa de la part de Dave Winer [distributeur d’outils de weblog] et Doc Searls [consultant en publicité] d’attirer l’attention dessus, même s’il n’est pas vraiment prêt pour une telle exposition ». Qu’importe, James Moore est devenu du jour au lendemain un bloggueur vedette, dès son premier essai.

Il aura fallu des millions de personnes de par le monde pour forcer la Grande Muette à décrire le mouvement anti-guerre comme la « deuxième super-puissance » ; il aura suffi d’une poignée de bloggueurs référençant son article pour que celui, en vertu de l’algorithme « PageRank » de Google, bénéficie d’une légitimité telle que sa définition inoffensive écrase toutes les autres.

Si vous regardiez le monde par une lorgnette Google, et si le moteur de recherche était votre principale vision du monde, vous auriez du mal à croire que l’expression « deuxième super-puissance » puisse signifier autre chose. Son sens original a quasiment disparu. Rayé de la carte, en tout juste sept semaines.

Vous serez particulièrement sensible à cette disparition si vous vous imaginez que le « PageRank » de Google est « intrinsèquement démocratique », comme l’entreprise le prétend.

Et ce « Googlewash » n’a pris que 42 jours.

Vous êtes dans un dédale de blogs, tous semblables

Une étrange coincidence, sans aucun doute, mais le tableau s’obscurcit si vous observez les autres réponses : des discussions parallèles au sujet de son article, dont les liens hypertexte vers l’original ont fortement contribué à cette redéfinition et permettent d’expliquer comment ce nettoyage sémantique a pu se produire si rapidement.

La subversion par James Moore du terme de « seconde super-puissance » est en réalité la conséquence du « PageRank » très élevé dont celui-ci a immédiatement bénéficié grâce aux liens qu’ont tissé vers son texte des bloggeurs techno-utopistes de premier plan, regroupés autour d’une liste de discussion intitulée « Emergent Democracy ». Une petite communauté qui tire ce nom d’un article semblable, publié par Joi Ito (voir par exemple Lunch), lequel dispose d’une autorité morale considérable dans ces cercles-là, et donc d’un excellent PageRank qui lui permet de décerner une excellente légitimité aux articles qu’il choisit de référencer. Joi Ito, comme James Moore, est une figure de référence surgie de nulle part.

Le texte de Joi Ito est étrangement similaire à celui de Moore - les deux sont vagues, difficiles à saisir, et ne parviennent pas à décrire comment cette démocratie « émergente » pourrait prendre un cadre légal, une monnaie, une définition de la propriété, ou - plus important, quand vous êtes matraqué par un quelconque salopard - assurer à la communauté une force de protection (ce que l’on appelle aujourd’hui « force militaire » dans les milieux bien pensants).

Comme dans l’article de James Moore, les références à l’histoire et aux recherches universitaires sur le sujet sont complètement ignorées. Disparues, comme par magie. Toutefois, nous pouvons nous faire une idée de ce à quoi cette « démocratie » utopique pourrait ressembler si nous observons les idées qui circulent sur cette liste de discussion. Les participants sont plutôt précis sur la manière dont ils définissent la démocratie : « La démocratie peut parfaitement bien fonctionner sans que personne ne se barbouille le visage et ne bloque les rues », écrit l’un d’eux.

42 jours

Orwell s’en serait probablement amusé.

« Les mots définissent l’action », résume Alan Black, qui participe chaque année à l’organisation du « LitQuake » à San Francisco et prépare dans cette ville une commémoration du centenaire de la naissance de George Orwell, en juin.

« La novlangue était l’un des fondements du régime totalitaire. Big Brother redéfinissait constamment l’histoire et les mots - il savait que les gens réagissaient à des mots clés », explique-t-il. « C’est intéressant que nous ayions compris que la seule façon de s’opposer à une super-puissance venait de la population, et que nous ayions cherché à le redéfinir ».

Mais le vrai prodige est d’avoir pu y parvenir avec si peu de personnes. Le dernier rapport du Pew Research Center indique que le nombre d’internautes qui consulte les blogs est « si faible qu’il n’est pas possible d’obtenir de conclusions statistiquement fiables sur qui les utilise ». Ils l’estiment globalement aux alentours de 4%, mais nous nous intéressons ici à un petit sous-ensemble du monde des blogs, les blogs « techno », et plus précisément aux quelques bloggueurs vedettes de ce sous-sous-ensemble.

Ce qui signifie que Google peut être instrumentalisé - et le langage perverti - par un très petit nombre de personnes, statistiquement insignifiant. C’est toutefois suffisant pour faire disparaître, sur le réseau, le sens original d’une expression.

« Googlewash »

S’intéressant à la connivence entre Google et la République de Chine (l’entreprise ayant accepté de filtrer les informations renvoyées aux internautes « géolocalisés » sur son territoire), le spécialiste des questions de censure Seth Finkelsetein observait : « Contrairement à ce que prétendaient de précédentes théories utopiques sur l’Internet, cela demande très peu d’efforts aux gouvernements de faire disparaître certaines informations à un très grand nombre de personnes ».

Remplacez le mot « gouvernement » par « quelques bloggueurs vedettes ». Dans ce cas précis, une notion générale, une expression très forte et quasiment « virale », a été forgée par plusieurs millions de personnes. Mais elle a été pervertie par un très petit nombre de bloggueurs. Peut-être une douzaine, mais moins de 30, dirions-nous.

Qui peut s’arroger le droit de polluer le sens réel ?

L’expression « greenwash » sera familière de beaucoup d’entre vous : c’est ainsi qu’on appelle les judicieuses opérations de marketing qui donnent à un concept éculé un nouveau vernis et en font quelque chose qui peut sembler valable et radicalement nouveau, mais qui reste fondamentalement inchangé.

C’est le premier « Googlewash » que nous ayons rencontré. 42 jours auront suffi.

Quels seront les prochains ?

 
 
Andrew Orlowski
 

Petite réflexion du traducteur, que l’auteur de l’article, à qui je l’ai soumise, a qualifié de « good point » : la responsabilité du New York Times est probablement importante dans ce cas précis. En choisissant la stratégie du « registration required » (il faut s’enregistrer sur leur site pour pouvoir consulter leurs articles), ils ont involontairement favorisé ce « Googlewash ». Si leur article avait été publiquement accessible, sur un site de presse américain qui bénéficie déjà d’un très bon « PageRank », il aurait probablement connu les honneurs des blogs et de nombre de sites contestataires et occuperait peut-être toujours aujourd’hui la place de James Moore. C’est peut-être ce retrait progressif de nombre de sites d’information (qui préfèrent ne plus rendre publiques leurs archives dans l’espoir de vendre en ligne quelques articles) qui favorise ce genre d’OPA sur mots-clés. Lorsque l’information de référence n’est pas disponible, le premier à la commenter hérite de sa paternité.

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Andrew Orlowski
 
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Web indépendant


> Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours
28 décembre 2003
 

Voir
http://www.google-watch.org/jobad.html

"Spooks on board at Google
Matt Cutts, a software engineer at Google since January 2000, used to work for the National Security Agency and has a top-secret clearance. Google would like to hire more like him. Can you trust Google with a database of all the search terms you’ve ever used ?"

 
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> Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours
14 novembre 2003, message de nico
 

Pour mieux comprendre Google, il faut comprendre coment le page ranking s’effectue...et hop un lien
http://www.bayarea.com/mld/mercurynews/business/5782580.htm

 
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> Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours
15 octobre 2003
 

Bonjour,

Lire

Karl Dubost, « Web sémantique : De Saul Kripke à Google », Karl & Cow : The Boring Weblog, ISSN 1626-3065, 5 octobre 2003, http://www.la-grange.net/2003/10/05.html#kripke ;

et en particulier le passage « Et Google dans tous cela. », http://www.la-grange.net/2003/10/05.html#google .

 
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> Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours, 25 novembre 2003

Bonjour,

Lire

Pierre Lazuly, « Le monde selon Google », Le Monde diplomatique, octobre 2003, http://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/LAZULY/10471

 
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> Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours
1er juillet 2003, message de nicesun
 

Ce phénomène montre que Google n’est pas un moteur de recherche qui renvoie objectivement les résultats les plus pertinents, mais les résultats les plus "à la mode". Ceux pour qui l’engouement public est le plus grand...
Rien à voir avec la mission originale de google qui était "d’organiser le web".
On peut noter à leur décharge que certains outils du google labs permettent de contourner ce phénomène (http://labs.google.com/)

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Google = NSA
16 mai 2003, message de Guy Debord Aikido Club
 

La CIA et la NSA ont créé de nombreuses entreprises de haute technologie.

 
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> Google = NSA, Catherine jean-louis, 9 juillet 2003

Qu’est-ce que le "Debord Aikido Club"

Merci de me tenir informé.

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oui mais...
3 mai 2003, message de siatiler
 

moui moui moui... mais c pas nouveau. Le phenome est sans doute a comparé a plus large echelle avec les rumeures qui se rependent sur le web et qui vont parfois jusqu’a retomber sur la vrai vie (appliquons le principe de la legende d’orléans a l internet).

L internet n’est pas qu’un dedale dont les infos sont noyées et reprogrammées par des mechants moteurs de recherches... C’est surtout une mare de sables mouvants où s’enlise le surfeur qui n’a pas un minimun d’esprit critique (et de motivation pour une réelle recherche en web et en IRL)...

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Fonction de choix
28 avril 2003, message de Mathieu
 

Cet article illustre bien un théorème de théorie des jeux ; connu sous le nom de théorème d’Arrow :

Je dois classer plusieurs possibilités, au moins trois (ex : pages web contenant une suite de caractères donnée).

Si chaque participant à un vote me donne un classement des pages qu’il préfère parmi ces pages.

Si je veux que mon classement final vérifie :
- Si tout le monde préfère la page A à la page B, alors le classement final classe A au-dessus de B ;
- Si dans un choix entre A,B et C, A est le mieux classé, A doit rester le mieux classer si je n’améliore ni la position de B ni celle de C.

Alors, la seule solution est de prendre abitrairement le classement d’une personne, le mien par exemple.

Une conséquence de ce théorème est que toute procédure de vote, y compris celle utilisée par Google, est manipulable, et cet article montre comment elle peut être manipulée.

Le propos de ce message est de signaler qu’il ne faut pas demander à Google plus qu’il n’est possible : aucune procédure de choix se voulant tant soit peu démocratique est manipulable.

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> Question nulle mais bon, on fait ce qu’on peut
11 avril 2003, message de eric
 

heu... C’est quoi un blog ? Parceque bon c’est pas évident à comprendre si on sait pas. Et quelque chose me dit que je suis pas le seul à pas savoir.
voilà blog blog blog.

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> Réponse nulle mais bon, on fait ce qu’on peut, lorancou, 11 avril 2003

En fait, je me posais la même question :
Une définition

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Blog, Hé hé hé, 28 avril 2003

= weblog. Un espace informatique publié sur Internet ou le bloggeur note jour après jour ce qui lui passe par la tête. C’est une sorte de journal intime en ligne. Des logiciels permettent bien sur de personaliser et de publier en quelques secondes gratuitement des millions de blogs.

Ce qui est drôle c’est la vitesse à laquelle va la connaissance de ce genre de truc. Vous ne saviez pas ce que c’était, moi non plus il y a quelques semaines, d’autres il y a quelques moi et aujourd’hui ils ont des sites rien que pour les blogs, pensent blogs, bouffent blogs et chient blogs. www.blogdor.com http://u-blog.net

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Démocratie ?
8 avril 2003, message de Schopenhauer
 

Cherchez donc démocratie dans Google...

ça marche bien !

 
en ligne : Démocratie
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> Démocratie ?, 12 avril 2003

oui c’est pas mal, c’est comment dire, l’image exacte que l’on peut se faire d’une democartie

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> Démocratie ?, jules, 15 avril 2003

merde alors :-(

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> Démocratie ?, 6 mai 2003

vous etes marrants vous, google c pas un dico, c un outil d’indexation ! et taper "democratie" ne vous renverra jamais la definition, dans aucun outil de ce genre ... ca renvoie juste la page qui contient le plus souvent le terme et (pour google) sur laquelle pointent le plus de liens .... et le google w/hack c pas nouveau non plus !

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Tu as peut-être raison gamin..., un casse couille, 7 mai 2003

sauf que le mot Démocratie n’apparaît pas une seule fois sur la page d’accueil de l’UMP ! Dixit Google "Ces termes apparaissent uniquement dans les liens pointant sur cette page". Idem en cache. D’autre part des liens vers ce site, il ne semble pas y en avoir bezef dans google. "Google a recherché les pages liées à demlib.com. 1 - 10 résultats, sur un total d’environ 64"
C pas lourd...

 
en ligne : link:demlib.com
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> Tu as peut-être raison gamin..., un autre casse bonbons, 7 mai 2003

Pour les fans absolus d’Alain Madelon... avant que ça disparaisse du cache de google... Découvrez comment demlib est devenu un autre.

 
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> Tu as peut-être raison gamin..., 14 mai 2003

ben, c cske g mis : "et sur laquelle pointent le plus de liens" (j’avais oublie, pask ca me paraissait evident : portant ce mot la)
mais bon on va pas se battre pour ca !

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Vous avez raison cher ami., 16 mai 2003

Loin de moi l’idée d’une vile polémique. Je souhaitais juste souligner l’aspect un peu pervers du sytème de pondération par les liens de google qui envoie parfois comme premier résultat une page ne contenant pas le mot clé recherché et n’ayant qu’un rapport assez vague avec la requète (enfin j’exagère un peu dans le cas présent, mais tout de même...

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> Démocratie ?, 6 mai 2003

pis dtfacons c’est mieux de jouer que de chercher avec google :
a faire des images rigolotes —> http://channels.mur.at/muratnews/1028887957/index_html
whacking —> http://www.googlewhack.com/

sinon, l’article original du register sur l’histoire du 2nd superpower & du googlewash se trouve la —> http://www.theregister.co.uk/content/6/30087.html

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> Démocratie ?, lanval, 11 juin 2003

et vous avez essayé de taper le même mot sur alltheweb ?

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Voila qui leur cloue le bec !, Sam sauce, 15 juillet 2003

C’est les mêmes réponses (si on exclue les pages en norvégien) !
("UMP", "démocratie socialiste", "planète démocratie", etc.).
Et pareil sur altavista

Le lanceur du comparatif doit se trouver bien stupide ; il n’a même pas essayé avec d’autres moteurs :-B

D’ailleurs comme toujours, les plus virulents sont ceux qui utilisent - et qui n’ont pas le courage d’essayer d’autres solutions.

Pour conclure, je dirais que celui qui n’utilise qu’un moteur de recherche risquera toujours de n’accéder qu’à une partie de l’information, et c’est vrai quelque soit le moteur.

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> Démocratie ?, 3 octobre 2003

Essayez :

 
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> Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours
8 avril 2003, message de L’ours au pavé
 

Ceci expliquant peut-être en partie celà il semble que Google ait une stratégie marketing visant à "annexer" le monde des blogs. La société a dans cet esprit acheté récemment l’éditeur d’un des logiciel majeur de création de blog (il y a des articles là dessus dans ZDnet en français mais j’avons point la référence Grosse faignasssse que je suis). La stratégie serait de se positionner comme l’outil qui référence le mieux tout ce qui paraît en news.
Cette acquisition a fait un foin dans les milieux avertis du Net US en particulier chez les défenseurs des droits civiques qui voient dans l’acquisition et la stratégie un dangereux outils inquisitorial (Pour le détail du pourquoi du comment CF les articles de ZDnet). Réponse (selon toujours les mêmes articles) de Google : On a une charte qui nous empéche de faire des chôses pas belles.

Georges ton monde est arrivé et Annie Lenox ne chante même plus :-(

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> Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours
8 avril 2003, message de girafe
 

Sur internet le page rank mesure l’audience réalisée par les auteurs auprès d’autres auteurs : celui qui fait de l’audience bénéficie d’une visibilité - mais cette visibilité est elle une légitimité ? La consultation d’un média en général, et d’internet en particulier, demande de l’esprit critique, et une démarche quasi journalistique d’apréciation de la valeur de la source.

Mais ce n’est pas nouveau

Lors de la mort de Bourdieu, le reportage du journal de 20 heures de TF1 a difusé un résumé ignoblement carricatural de la pensée de ce grand sociologue de formation philosophique.
Utilisant honteusement une audience créée sur la base de feuilletons à l’eau de rose et autres jeux télévisés, cette chaine s’est permise de dénaturer et décontextualiser à outrance le message du grand batonnier du collège de France.
Ainsi, si vous regardiez le monde par une lorgnette TF1, et si la chaîne était votre principale vision du monde, vous auriez du mal à croire que les expressions « habitus », "dogma" ou "champs" puisse signifier autre chose que ce qui était présenté.
Leurs sens original a quasiment disparu. Rayé de la carte, en quelques années... Seuls quelques sociologues barbus semblent encore capable de déchiffrer les grimoires sur lesquels a été tracée l’originale pensée (.. etc, etc..)

 
en ligne : des bêtises
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> Un slogan anti-guerre inventé, reformulé et recyclé par Google... en 42 jours
7 avril 2003, message de jeff
 

En demandant "first superpower" çà marche
bien aussi pour le second de Moore.
Je boycotte Google.

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Ouai de toute façon Alltheweb est bien meilleur, 29 avril 2003

Svt + de pages indexées que google, plus stylé, plus d’option, autant de réponses par page que je veux, un moteur d’actu français/anglais... il ne lui manque que le cache...

 
en ligne : ALLTHEWEB
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> Ouai de toute façon Alltheweb est bien meilleur, pseudoname, 9 mai 2003

résultat de la recherche "second superpower" via alltheweb...

 
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> "Alltheweb est bien meilleur"... euh ?, gourgou, 11 mai 2003

For a small fee per URL, you can guarantee that your most valuable content reaches millions of Internet users.

Hmm... pas sûrs qu’ils puissent m’intéresser, dans des conditions pareilles. Tant pis si google se fait kabalizer, au moins ils sont pas marketteux.

 
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> "Alltheweb est bien meilleur"... euh ?, gourgou, 11 mai 2003

Arg, il a pas pris l’url (désolé, première postage ;)

http://www.alltheweb.com/help/webmaster/submit_site.html

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> "Alltheweb est bien meilleur"... euh ?, 22 mai 2003

très bien dit !!! google, malgré tout ce qu’on en dit, est un très bon outil de recherche car personne ne peut payer pour que ses pages s’affichent en premier... alors évidemment, on peut toujours les pirater, mais aussi, pourquoi chercher des trucs dans le genre puiçke les principales utilités de google est de chercher des mots "normaux"... bon, j’me comprends

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> "Alltheweb est bien meilleur"... euh ?, Flash, 8 juillet 2003

Euh ? Tu as raté les "pubs" google ? Où il n’y a pas très longtemps une pub Microsoft s’affichait lorsque tu cherchais MySQL par exemple ?

Arrête un peu quoi :-)

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> pas pouvoir payer ?, goût gueule, 21 septembre 2003

Mais bien sûr que si !!!!
Celui qui paye est premier chez google, tout le mnde sait ça, enfin !

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"Love rears its ugly head", LIVING COLOUR
5 avril 2003, message de PRIVATE JOKER
 

Zut z’alors, dire que d’aucuns -personnellement d’ailleurs- auraient cru que la 2° "super-puissance" était celle qui avait attaqué la 1° chez elle le 11 septembre 2001...

Je suis bien content : j’ai lancé un début de troll, j’m’en va voir ailleurs ! Ciao les Uzineux. :-))

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> "Love rears its ugly head", LIVING COLOUR, üriniglirimirnäglü, 8 avril 2003

Ta 2ème puissance et la 1ère, c’est les mêmes ! GWB=OBL !!!

La seconde puissance, c’est le capitalisme universel, une de ses filiales à 51% étant le 4ème pouvoir !

Pour moi, l’opinion publique c’est plutot la "tierce-impuissance"... (je fais une bonne "page rank" avec ça à ton avis ?..)

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CQFD, PRIVATE JOKER, 10 avril 2003

si donc, 2 = 1

or... 2 = 0,51 * 4

alors, 3 = ?

(désolé, impossible de m’en empêcher :-)

 
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> "Love rears its ugly head", LIVING COLOUR, Ravachol, 9 avril 2003

L’opinion publique réussit malheureusement rarement à faire tomber des tours infernales du Kapital...
rien ne vaut les monte-en-l’air !

Répondre
> "Love rears its ugly head", LIVING COLOUR, 10 avril 2003

Juste une question concernant le 11 septembre et ce qui en a decoule (afghanistan er Irak) :

petit retour de 50 ans en arriere :

"pearlharbour" aurait pu ete evite, mais pour des raisons politiques, "ON" a laisse faire.... Avec les suites que ca a entrainees....

11 septembre -> Afghanistan -> Irak (il paraitrait que la guerre etait planifie depuis plus d’un an -lapsus revelateur d’un general US lors d’une interview publique-)
(petrole, marches deja "attribues")

Pourquoi pas la Coree du nord (c’est sur, y a pas de petrole et le terrain est plutot montagneux et... des bombes atomiques) ou Cuba (a part la mer, y pas grand chose) ?...

Répondre
Certes..., PRIVATE JOKER, 11 avril 2003

M’enfin : pour le Pétrole(TM) puisque tout-le-monde le dit !

Mais sinon ? Pourquoi pourquoi pas ? ;-)

Répondre
> "Love rears its ugly head", LIVING COLOUR, Mathieu, 11 avril 2003

quote


petit retour de 50 ans en arriere :

"pearl harbour" aurait pu ete evite, mais pour des raisons politiques, "ON" a laisse faire.... Avec les suites que ca a entrainees....


Cette idée est fausse. Le fait historique avéré, confirmé par l’ouverture des archives américaines, est que les services d’espionnage US avaient réussi à percer le code Japonais, et avaient intercepté un message faisant référence à l’attaque. Ils ont transmis ce message aux généraux, qui ont dit que les Japonais avaient dû se rendre compte que leur code avait été percé, et donc envoyaient de l’intox. Ils étaient persuadés que personne, et surtout pas des "jaunes" (les officiers de l’armée US venaient majoritairement du Sud ségrégationniste) n’oserait attaquer l’invincible flotte américaine de Pacifique.

Il n’y a donc pas eu de complot. "On" n’a pas laissé les soldats de Pearl Harbor se faire tuer. On n’a simplement pas cru qu’un petit pays sortant à peine de l’âge féodal aurait l’audace et la puissance de s’attaquer aux État-Unis d’Amérique.

Répondre
> "Love rears its ugly head", LIVING COLOUR, dobbey, 4 juillet 2003

Ben si ils ne savaient pas qu’ils allaient se faire attaquer, pourquoi ils ont evacués les gradés ? ( enfin, non, les gradés ont été conviés à un bal à quelques kilométres de là, seuls les officiers de garde etaient présents au moment de l attaque )
Parcequ a pearl harbor, y a surtout eu des trouffions de morts.
Et puis la "plus puissante flotte du monde", c etait les sous-marins allemands, ils empechaient l accés à l europe aux bateaux commerciaux américains, et aucun bateau militaire américain n’a pu les protéger. C est d’ailleur la premiére raison de leur intervention (tardive) : ils ne pouvaient plus vendre leurs produits puisque ceux ci se retrouvaient dans les fonds marins, il fallais donc retablir "l ordre" ( pis ils en ont profités pour placer un produit financier appelé "plan marshall").
tout ça pour dire que pear harbor etait une belle excuse pour entrer en guerre et aller tester quelques temps aprés 2 types de bombes nucléaires differentes et ce sur "un petit pays sortant à peine de l’âge féodal". ( tellement féodal qu il a fallu des armes de destructions massive pour le battre )...

J ai eu un réve, celui où un pays pratiquant la peine de mort sur les adolescents ( noirs de préférence ), refusant de signer la convention des droits de l enfant pour cette raison et qui etait sorti du traité de non prolifération des armes de destruction massive ne donnait plus de leçons de démocratie aux autres pays.

Répondre
> "Love rears its ugly head", LIVING COLOUR, juju, 11 avril 2003

Peut-être pas pour le pétrole, mais pour les pétro-dollars contre les pétro-euros :
http://www.evworld.com/databases/printit.cfm?storyid=490

Enfin, comme tout sur internet, ça reste à vérifier...

juju

Répondre
glop, PRIVATE JOKER, 14 avril 2003

Hello,

Certes : "comme tout sur internet, ça reste à vérifier"... L’embêtant est qu’avec la Googlewashing-machine, ce peut être plus dur à vérifier !

On retombe donc sur la problématique principale de l’article : la pollution du sens originel -d’un mot, d’une phrase, d’un symbole, et caetera- par l’usage qu’on en fait et par le(s) contexte(s) qu’on y rajoute.

À ce titre on pourrait se demander, avant d’accuser Google ou toute autre "vedette" du web, si ce n’est pas l’utilisation spécifique d’internet avec le concept de mots-clés ou l’appropriation possible dans les URL de mots qui provoquerait cette perte de sens. En effet, qui n’a pas été un jour surpris d’arriver sur un site dont le nom n’a rien à voir avec le contenu, ou sur une page qui contient bien un mot recherché mais sans rapport avec le sens voulu.

De plus et pour rejoindre Orwell, il y aurait lieu de s’interroger de façon plus générale sur cette perte de sens : le net, loin s’en faut, n’est pas précurseur dans cette avancée du Nihilisme (TM -et pour faire plaisir à Dantec :). Dans d’autres domaines largement répandus, il y eut également perte de sens originel : pour exemple, les mots "économie", "spéculation", "démocratisation", "travail", "développement"... Serait-ce donc l’apanage des media modernes -Net compris- d’induire cet effet de bord ? Ou serait-ce dû à la vitesse de propagation de l’information ? Ou serait-ce autre chose, comme le fait que l’occidental moyen aime bien jouer l’intéressant avec des idées qu’il maîtrise mal ? :-))

Àtchôôô les gen(te)s.

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