« Notre calendrier est un véritable phénomène »
POWOW.NET | 25.12.03 | 14h32
Entretien avec Aris, l’un des responsable de Samizdat initiateur du
calendrier.
« Dieux du Medialab », le calendrier que les acteurs du Medialab publient pour
les fêtes de fin d’année, rassemble une série de photos où les acteurs de
l’internet solidaire et alternatif apparaissent parfois dans des postures
qui jouent sur l’imagerie féministe pro-sexe. Pourquoi ce parti pris ?
L’idée de faire un calendrier a germé il y a 1 mois et demi. Un de nos
membre avait participé à une série publiée dans une revue érotique. Tout le
monde a trouvé cela très amusant et on a décidé de faire un calendrier, avec
un bon photographe. Mais avant tout, au départ, c’est uniquement pour
s’amuser.
Pourtant, certains clichés pourraient très bien figurer en couverture de
magazines erotiques...
Mais ce n’est pas le cas. C’est différent de ce qu’il y a dans ces journaux
car sur chacune des images on sent que le sujet pense, a une analyse sur le
monde, des révoltes qui le traversent et aussi beaucoup de tendresse. Parmi
les acheteurs, il y a forcément le public des féministes, mais il ne
représente pas plus de 10%. Dire que, parce qu’il y a des mecs à poils, ce
calendrier serait réservé à elles est aussi réducteur que d’affirmer que
s’il y a des filles nues, c’est destiné aux non militants.
Contrairement à ce que l’on croit, le calendrier est vraiment tout public.
Il plaît autant aux hommes qu’aux femmes.
Sans tomber dans la mégalomanie, un véritable phénomène est en train de se
créer petit à petit autour des « Dieux du Medialab ». Nous avons déjà 150 000
exemplaires de réservés - sur 160 000 tirés - et nous n’en aurons pas assez
pour satisfaire des demandes qui viennent également de l’étranger :
Allemagne, Italie ou Australie. Le calendrier se vend très bien car les
modèles sont de vrais activistes, authentiques. Si les modèles avaient été
des mannequins, il n’aurait pas rencontré le même succès.
Certains participant au Medialab ont-ils refusé de se prêter au jeu ?
Non, bien au contraire. C’est très valorisant pour eux. Pour ceux qui sont
célibataires, c’est même très valorisant ! Il y a quatre photos où l’on
aperçoit des bouts de sexe. Il y en a que cela dérange et d’autres à qui
cela est égal. Mais tout a été validé avec les intéressés. Ceux dont on voit
le sexe, c’est qu’ils l’ont bien voulu. Il y a même un informaticien qui a
fait valider la photo par ses parents.
Propos recueillis par notre ami le pigiste Jean Marie-Mécier
ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 26.12.03