Cela fait des années que les progressistes et les « copyfighters » essaient d’amener l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) à se pencher sur la promotion de la créativité et du développement, plutôt qu’uniquement à celle de la propriété intellectuelle (PI). D’amener cet organisation à voir que sa raison d’être est l’amélioration du monde, que le renforcement des lois sur la PI n’est qu’une des manières d’y parvenir et que la PI ne fonctionne pas toujours.

A chaque tournant, nous avons été contrecarrés par les maximalistes, les studios de cinéma et les bureaux d’enregistrement des marques, la police des brevets, les lobbyistes de l’industrie du disque et les associations d’avocats spécialisés.

Et voici maintenant la bonne — l’excellente — nouvelle : lors de la session générale de l’OMPI à Genève ce week-end (2-3 octobre 2004), l’Assemblée a adopté une décision qui met la créativité et le développement au premier rang et au cœur de ses objectifs. Cela signifie que, à partir d’aujourd’hui, l’OMPI n’est plus seulement une organisation qui soutient aveuglément l’accroissement de la PI sans autres considérations, mais une organisation qui cherche à améliorer le monde en utilisant les meilleurs outils pour ce faire.

Cette énorme victoire est à porter au crédit de Jamie Love et de son Consumer Project on Technology : c’est eux qui ont lancé ce combat, et c’est eux qui l’ont mené jusqu’au bout.

Aujourd’hui, la marée change de sens !

Note du traducteur : une bataille est gagnée, mais il faut s’attendre à ce que la réponse des lobbyistes de tout poil, à commencer par les laboratoires pharmaceutiques, soit à la hauteur des intérêts en jeu ! La prochaine étape se jouera autour de la proposition d’un traité pour l’accès à la connaissance et à la technologie (pages en anglais compliqué).

A lire :
 Un article de Libé avant la réunion
 Le communiqué de l’OMPI
 Commentaire de Philippe Aigrain sur la liste escape-l
 Traduction de l’intervention du délégué indien
 Laurent Guerby signale que ce n’est pas sans lien avec la nullité du projet de Constitution européenne sur la question de la PI