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[ATTAC] Danone, Marks & Spencer : les méfaits de la logique financière
jeudi 5 avril 2001
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LES BRÈVES
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Attac France s’associe à l’appel au boycott des produits Danone et propose des documents d’information exhaustifs. Le numéro spécial de la lettre d’information 225 est, à ce sujet, particulièrement complet et intéressant (au format PDF).
« Marks & Spencer annonce la fermeture de tous ses magasins en France et en Europe avec 4000 licenciements possibles à la clef. Résultat : l’action Marks & Spencer croît de 7%. En 2000, Danone a fait 4,7 milliards de francs de bénéfices dont 900 millions pour les biscuits LU. Cela ne l’a pas empêché de confirmer la mise en oeuvre d’un plan de restructuration, avec la fermeture de 6 sites de production en Europe dont 2 en France (Calais et Evry), avec la suppression de près de 1800 emplois dont 600 en France. Dans ces deux cas, c’est une nouvelle fois, après Michelin et Vilvorde, la logique financière qui est à l’œuvre. Pour les dirigeants de ces entreprises, ce qui importe avant tout c’est de "créer de la valeur pour l’actionnaire", avec pour objectif une augmentation continue des profits. Dans ce cadre, la norme de rentabilité du capital doit être à deux chiffres. Malheureusement, celle de la branche biscuit chez Danone n’atteint "que" 7,9%, contre plus de 12% pour les boissons. Alors que la croissance de l’économie tourne autour de 3%, une telle augmentation des profits est simplement le signe d’un distorsion dans la répartition des revenus. Les profits peuvent croître de cette façon parce que la part des salaires dans la valeur ajoutée, la richesse crée par les entreprises, ne fait que baisser. Attac ne peut que dénoncer l’attitude de Danone, multinationale française en pleine santé, qui détruit la vie de ceux qui ont participé aux profits records annoncés en 2000. Il est de plus inadmissible que le groupe Danone obtienne du département 91 et de la région Ile de France des subventions pour la construction d’un centre mondial de recherche et de développement à Saclay. L’opinion publique est choquée et les employés du groupe appellent au boycott des produits Danone (ACTIMEL - ARVIE - BADOIT - BELIN - BIO - BLEDINA - CHARLES GERVAIS - CHIPSTER - CRACKERS DE TABLE - CRACOTTES - DANETTE - DANONE - EVIAN - FJORD - GALBANI - HEUDEBERT - JOCKEY - LU - PELLETIER - PEPITO - PRINCE - SALVETAT - TALIANS - TUC). Attac a décidé de s’associer à l’appel au boycott des produits Danone lancé par les salariés des entreprises de Calais et de Ris-Orangis et incite tous ses comités et groupes locaux et adhérents à se mobiliser et à sensibiliser nos concitoyens sur les lieux de vente. » VOIR EN LIGNE : Appel ATTAC
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> [ATTAC] Danone, Marks & Spencer : les méfaits de la logique financière
7 avril 2001, par feelingsurfer
Je m’étonne de ce boycott des produits Danone. A ce titre, la chronique (sise à cette adresse Je ne pense pas que boycotter ces produits puisse apporter quelque résultat. Dans un cas, Danone attendra patiemment (elle en a les moyens financiers !) qu’un nouvel autre scandale d’une autre entreprise vienne faire oublier, essouflement aidant, sa propre ignominie et pourra continuer ensuite ce qu’elle a entrepris. Dans l’autre cas, celui d’un boycott vraiment efficace, cela impliquera, en France, des résultats sur l’emploi peut être encore plus désespérant. J’en veux pour preuve "l’indice du moral des français" vitalement accroché, pour partie, à ce taux de chômage. En entendant ces thuriféraires de l’économie insinuant en nous des taux, des seuils qui sont à considérer comme bons ou comme désastreux sur des réalités, que nous ne pouvons pas toujours appréhender au niveau individuel. Ainsi est-ce vraiment Danone qui est la cible de ce refus de "l’horreur économique" ? Cette horreur économique est, je pense, plutôt située dans l’inégalité des individus face à l’économie, à cette inégalité sociale (je gagne plus donc peut plus investir, consommer, etc... et donc avoir accès à des choses mais aussi à des passe-droits "allant de soi" - par exemple, caricaturalement, un banquier prêtera plus facilement à quelqu’un de solvable qu’à quelqu’un de moins solvable). A mon sens, cette inégalité est à combattre au niveau de l’Etat. Non en tant qu’Etat patron ou Etat providence, ce dernier représentant pour ma part l’abolition de l’individualité. Mais plutôt en la stricte observance, indépendemment de l’individu, de son égalité au regard de la loi tant sociale qu’économique. En regardant le combat conte Danone, je me demande si l’on ne se trompe pas de cible. Cette mondialisation, globalisation de la finance est à combattre, et non Danone. Et, à mon sens, cela passe par l’Etat en tant qu’arbitre, en tant que garant de cette égalité. Mais pas uniquement ! C’est bien beau d’essayer de parler de manière ’globale’ encore une fois en pensant au rôle de l’Etat. Mais ce n’est pas suffisant. C’est aussi une action de tous les jours *contre* les détails quotidiens de ces coups de boutoir économiques, sociaux et financiers de cette mondialisation. Si je prends, à mon niveau, ces détails, il peut y avoir par exemple le téléphone portable. En avoir un - je n’en nie pas l’utilité - c’est aussi entrer de plain pied dans ce monde ’global’. Tant d’un point de vue financier - puisque donnant mes sous à des entreprises de la catégorie de Danone - que d’un point de vue social et psychologique - je ne suis plus la personne à tel endroit à tel moment, mais je suis la personne, point, l’individu uniquement, indépendemment de mon habitat, de mes actions : je ne suis plus localisé. C’est, à mon sens, un aspect psychologique non négligeable de cette mondialisation et de ses aspects économiques et financiers. L’homme est et restera pour moi, sous des habillages moraux et certaines valeurs, dépendant de sa culture d’origine, un animal de meute avec un territoire à défendre - ceci est caricatural mais reste vrai à mon sens. Aussi cette globalisation et mondialisation - et vice-versa - coupe l’homme de sa réalité, celle de son inconnu quotidien, de son habitat, de ses racines. Il n’existe plus que par lui même indépendemment de ce qui l’entoure. La combat est donc à mener au niveau individuel, dans son rapport à cette économie financière, sociale, qu’au niveau de l’etat, qui dispose de moyens à un autre échelle. Danone est une cible, mais pas *la* cible. Le boycott de Danone n’est pas à mon sens la plus juste - je ne dis pas qu’elle n’est pas bonne non plus - la plus adéquate. Elle est contextuelle d’aujourd’hui, la sera-t-elle encore demain ? Les réfléxions globale négligent par trop souvent, à mon sens, d’intégrer dans leur processus le contexte individuel. Même si ces réflexions ont pour but l’individu, leur démarche "universelle" me semble, au départ, négliger la réflexion individuelle.
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7 avril 2001, par jazou
j’apprécie votre réponse Comment éviter de se contenter, ponctuellement, de boucs émissaires temporaires et médiatisés, l’arbre qui cache la forêt en quelques sorte.... pourriez-vous m’expliquer un peu plus ce passage ? merci. "A mon sens, cette inégalité est à combattre au niveau de l’Etat. Non en tant qu’Etat |