Les ciergonéons grésillaient. Ils éclairaient avec difficulté les ruelles sordides de Néocity.
La masse sombre évoluait rapidement le long des vitroparois des bâtiments.
Le malfaisant pensait fomenter et ourdir peinard. Un bruit métallique le surpris.
Il tourna la tête pour apprécier la situation. Une tête lisse où seuls deux trous creusés
cernés de rouge faisaient office de regard. Un crâne sans visage, sans émotion. Blafard. Celui du
Docteur CRYPTOBLOK. Dans le doute, le Doc se prépara au combat. Il dévissa sa main droite et arma la pompe
de son avant-bras. Une douille percutée jaillit de son épaule. Une cartouche pour éléphant.
Le Praticien robotisé connaissait son adversaire. Depuis longtemps. Oh oui, depuis longtemps.
Il en avait fait son pire ennemi. Et pour cause, c’est lui qui l’avait engendré. La ruelle
semblait plus longue que jamais. L’obscurité silencieuse faisait face à Cryptoblok. Des bruits
de pas. Rien à l’horizon pourtant. Un micro-reflet dans l’oeil de l’abominable lui fit lever
la tête. Un humanoïde marchait perpendiculaire à la vitroparoi.
Tu es fait comme un rat, Cryptoblok !!
La masse rouge et or, le long du mur, sortait de la noirceur. Une armure étincelante.
Celle de CAPTAIN FREESTYLE. Le Méchant pris une pose d’althérobalèze et visa
le justicier qui surgit hors de la nuit avec la ferme intention de lui atomiser sa race.
Pétrois, vous pouvez venir. Me fait le Bigchief à la porte de son burlingue.
Je balance le comics sur la table basse et me lève. En le croisant, je fais :
Ça devient pornawak’ les canards de votre salle d’attente !
Une unique Poztaloupiote de dessus de burlingue entretient la pénombre dans la pièce. Mon Bigchief
s’écrase les fesses dans son Cuiropouf à roulettes et reprend la lecture de ses papelards.
Asseyez vous, Pétrois. qui me fait avec un geste de la main.
Je le fais en constatant dans la pénombre que mon BigBoss a pris un sacré coup de vieux.
J’ai bien reçu votre raportronique. Me rassure mon patron en relevant la tête.
C’est beau quand même la techniquologie quand ça fonctionne.
Bon, bon... La situation a évolué depuis. Vivenzavi s’est fait dézinguer au petit matin au coin
d’un AdminConseil. Et le papier à en-tête de sa firme s’enfoncent dans les abysses de la boursicoterie
que c’en est pas croyable.
Ah, l’homme est un homme pour l’homme, chef. Remarquez, le Moloch, y commence à sentir le moisi
de la tête, lui aussi. D’ailleurs c’est marrant... Quand je l’ai vu, y tonitruait qu’il
ne devait en rester qu’un. Ben vla qu’on y est.
Oui, lui, il est soutenu par le Gouv.fr mais pour combien de temps, Max ? Parce que bon, les startops
dégommées par Néomarket. La boursicoterie des techniquologies qui nous pète à la face. Les maousses
pointures qui retirent leurs boules et maintenant qui se font dessouder ici et chez les Zétazuniens.
MondalaCom géré à la malhonnête et qui s’écroule, la boitasous éventée qu’on croirait une assoc anticancéreuse.
Tout sbarre en douille depuis le fameux jour, là. L’horrible jour ...
Le jour des aéroplanes ?
Mais non, celui où la boursicoterie des néotechniquologies s’est arrêtée ... AAh misère,
mes éconocroques ... Ma pension qui touche le fond ...
Menfin, chef, l’ordimatique, c’était dja dla pipoterie. Alors les néotechniquologies, hein ?...
que je fait en balançant du vide derrière mon épaule et en imitant la baudruche qui fuite.
Et la spécule alors ? me sabre mon bigchief, l’index en érection. N’empêche, ça annonce rien de
bon pour les Forces Babelouébiennes d’Investigation.
C’est vrai qu’en plus, on s’est pris un féroce coup de genou dans les urnes à la dernière votation
du président du Conseil. que je poursuis.
Comme vous dites... Et de là à ce que le ministère de la pensée veuille nous
manipuler... Si le Caïd capote malgré tout, on est cuit, Pétrois. Restructuration et tout le toutim.
On est bon pour aller compter les OuebConnector à Ouagadougou. D’où l’intérêt de s’assurer le cimentage de son empire ...
Et de vos papiers à en-tête ... Vous secouez pas, chef, ça va mousser. Le Caïd, y gère la concurrence
d’une rafale dans la tête, y jette aux gogues ses bizeness pourris, il augmente l’accès aux fils à
communiquer dedans et un coup de bonneteau avec le temps-c’est-de-l’argent des mobilophones. Allez,
ménagez votre ulcère... Par contre, j’ai du lourd. Y a un témoin de Jéhova qui a voulu me trouillotter. Un vindieu de régulateur.
Vu le genre de tête d’haineux, je risque de me le farcir un moment.
Mon Boss se lève, l’air mystérieux. Passe dans mon dos et se penche à mon oreille.
Méfiance, Max, préservez votre durée de vie. J’ai appris qu’on était dans les cartofiches
de Bazdon à la rubrique "Malfaisants". Le Cartel des Margoulins nous écoute, nous épie, nous renifle. qui me
chuchote en me claquant les épaules. A l’avenir, on se voit uniquement au Forum de la Nécroserie.
Ambiance - ’Pouvez disposer.
Je quitte mon supérieur. Dans l’embrasure de la porte, il me souffle :
Vraiment, laissez pourrir les ouinneurs, Max. Infiltrez l’organisation du Caïd. Mais gaffez vous, Max, gaffez vous.
Et en me montrant son poing, il finit : « Faut redonner confiance aux actionn ... heu, aux Babelouèbiens ».
Je sort de la Bétotour des F.B.I. Le crépuscule dorée a envahi le ciel. Je m’éloigne du GartaKaiss
au volant de mon autoroul. Direction l’Absinthe. Et j’ai pas gaffé les deux troncs d’arbres
en manches courtes qui grimpent dans un Volumaroul et qui démarre à ma suite... Et le saltimbanque zétazunien Charton Erton de déclarer : « Si seulement je me rappelais où j’ais mis mon flingomatik. »... Je couic mon musibox en me garant pas loin de ma taverne habituelle.
Les Métalobidules du dessus dla ouiss didelinguent quand j’entre dans le troquet. Des croulocroons
nasillent des chansons d’une autre époque dans le Musikapiéss planté au bord du comptoir étincelant
dans la fin de journée. Après un salut la compagnie - les deux mamies confites - et une caresse à
Cornélius, le chien de comptoir, je demande à la môme Frida en train de servir une dernière tournée
de vodkapikol, si Debby était arrivée et si elle était seule. Elle me dit que oui oui. Aussi sec,
je monte à l’escalapied du fond pour arriver cinq étages au dessus. Pouf, ouf. Je pousse la métaloporte
de la cage d’escalapieds.
Bon que jvous explique la terrasse du troquet c’est rien qu’un toit d’immeuble aménagé. Des palissobois tout le tour, histoire de causer intime. Des ciergonéons pour
ambiancer l’aménagement des tables avec des postaloupiotes dessus. L’ami Raoul, à l’époque, l’était
en plein trip zénonipponesque, alors paf déambulatoire en latte de bois rare et zone de tablées
en oinche gravier blanc. Aah, j’en ai charrié de la fonte et des sacs de caillasse. En quelques
jours et en cinq étages sans élévator, Raoul m’a fait rattraper le manque de gymnamuscul de plusieurs
années. Top du Top, des touchaclav sur les tables pour les commandes qui grimpent par un montaplato.
Le résultat, c’est du quatre étoiles dans le guide du Couchetard. Ah, on y a siroté un paquet
de téquilbibines à la belle étoile avec l’ami raoul.
Et quand je revois Debby, les aminches, mon coeur fait boum.
Elégamment attablée en tailleur Charnel,
les cheveux tirés dans la nuque. Elle me fait penser à ... haaa ... Cette héroïne qui aime les
messieurs plus vieux qu’elle, les bottes en cuir et les arts karatéquestes. Occupée qu’elle est à tapoter
son ordimatos portatif. Je m’avance, fébrile comme un studiant. Elle finit par sentir ma présence et sans quitter son écran des yeux, me dit :
Asseyez vous, je finis ça et je suis à vous.
Pour un moment, j’espère.
Elle lève les yeux.
Yahoo, Maxoo !, qu’elle crie en se jetant sur moi et en me smakant. Moi de même. Je bloque d’une
main le seau de Moat et Chaudron qui manque de se pafer par terre.
Eh dis donc, t’as un flingomatik dans le fut ou t’es content de me voir ? me demande mon épousée.
Les deux, jt’expliquerais que je fais en tirant une chaise.
Mince, et moi qui pensais te faire la surprise à la maison. qu’elle me dit.
AAh, les amigos, c’est mieux que la psykozmachine... Et Baptiste ? que je demande en servant d’autorité des flutioles de roteux millésimé.
Oh, il va bien. Il t’as produit des compils de numérikpictos. Pour l’instant, il est à l’école
en Hélvétie.
Houla, les mensualités restent décentes ? que je demande en slurpant ma flutiole.
Je suis propriétaire de l’école.
Je toussote en faisant :
Ah ben oui, que je suis balot, ça résout le problème.
Enfin, NOUS sommes propriétaires de cette école.
Rupin ! Ca t’as rapporté la Vallée, alors ?
Pas qu’un peu. Elle sort son calepin en croûte de zébu.
Elle y scritche avec son Rondeflan et
me le fait glisser.
... Et c’est en ...
En Eurokoopek, bien sur.
T’as entendu parler de la compagnie Enflon au Zétazunie.
Tu parles, même que Yadularsen Consulting était dans ... Aaah d’accord. Scuzi, mes neurones
sont un peu froids à cette heure. J’ai eu une journée chargée.
Là dessus, la porte de la cage de l’escalapied grince et les ouinneurs font leur entrée.
Je reste en retrait de deux tables, derrière un retour de palissobois pour laisser Debby mener
son entretien avec les deux gars qui s’assoient en face d’elle.
Bon, alors John Speed et Undo Stress qu’elle fait Déborah en choufant son écran. C’est bien ça ?
Elle fixe les lascars et demande :
Qu’est qui vous fait croire que vous méritez d’occuper un poste de cadre dans mon entreprise ?
Nous avons travaillé comme consultant à la Financial Voyance et Divination Consulting.
Vous dites que vous spécialisés en M.I.B. C’est quoi ? Mastére of Internet Bizness ?
Non, Marbela, Ibiza, Baléares ... Allez, ça va, tu es faite « La Mante », nous sommes de la
M.A.M.A - Milice Active de Moralisation des Affaires. qui braille John en sortant une carte et
son arme de service.
Debout, les deux fripouilles braquent Debby. John Speed exulte, la bave aux lèvres, il crie :
Merdafeuk, « La mante », on se l’ai faite ! Je le crois pas ! Il a suffit d’une annonce de recherche
de job ! qui trépigne le lascar.
Je croyais qu’elle était morte la Mama ?, que j’interventionne en me levant, la main sur
la crosse de mon flingo.
Une détonation. Le ouinneur Speed a un hoquet. Son crâne s’ouvre comme une fleur. Le fond de sa
pensée coule sur ses épaules. Dégpapoli. Pof, la boite crânale dans les caouètes. Deborah se lève
pour éviter les éclaboussures. L’enclumé au bonnet noir, pompogun en bout de pogne. Nouzautres,
interloqués, en pleine ligne de mire. Stress et moi, on le jauge du regard. Tension.
Je déleste mon calbut de mon flingomatik. Dans un réflexe pavlovien, je défouraille à tout va.
Le ouinneur pareil. L’incompressible riposte. En moins de deux, la terrasse de l’Absinthe Guillerette
c’est OK Corral. Fort Alamo. Un film de Tarentinpekimpa.
Debby, le ouinneur encore chaud et oimbibi, planqué derrière la table de marbre basculée comme
un muret. Ça détonne de partout. Et croyez moi, je ne suis pas le dernier à détonner. Le gars
Stress recharge. Le régulateur remisé derrière la cage d’escalapied entretient le dialogue à coup
de pompogun bien sentis. Une praline me grillent la couenne. Le mamaboy canarde de ses deux flingomatiks
la cage d’escalapieds. Fonce à une autre table, tête baissée. Fauché qu’il est par une bastos, il
ripe dans les graviers. La table-paroi criblée s’étiole. Debby et moi, par réflexe, on recule sur
les fesses sous les coups de pétoire. Mon flingomatik à bout de souffle cliquéte. Silence. Dans mon
axe de vision, la table. Au travers des nombreux trous, je vois bouger. Des pas dans le gravier.
Le gars Léon apparaît soudain et nous surplombe, son Pompogun à bout de bras. Le canon dans la
direction de ma tête.
Tu croyais vraiment m’échapper, Max ? Je suis le meilleur homme de mon escadron. Ma devise
c’est trouve et massacre ! C’est pour ça qu’on me paie.
C’est marrant ça, celle de mon pitboll, c’est arrache et rapporte !. La voix de Raoul,
alerté par le ramdam.
Un grognement de TrouilleMovie. Et là, le gars Léon, ses rangers font ventouse. Riveté
au sol qu’il est devant le bestiau. Une bête de concours élevée en plein air avec TégivréPal.
Que du muscle et des crocs. Un foutu morceau entre le baudet et le Waacékoissa. Cornelius donc.
Raoul, l’avait recueilli tout chiot, un soir de bonté éthylique.
Au début, il amusait les clients.
Au fil des ans, il a donné des suées aux mauvais payeurs. Parce que bon, Raoul, il aime bien rire
mais faut pas le chauffer. Quand t’as Cornélius qui prend ta rotule pour sa baballe, tu raques fissa.
Tu parles d’un paiement sécurisé.
D’où je suis, je vois pas bien son visage au régulateur mais je sens que le lascar aux réflexes
aiguisés et à l’entraînement intensif se dit qu’il est tombé sur un os. Et pas qu’un peu. L’os
c’est lui. Il évalue la situation. Esquisse un mouvement avec son pompogun. Impact. Le clébard est
sur lui, sa mâchoire refermée sur la glotte. Le poids le fait reculer. Il le chope au collier d’une
main. Se débat. Recule. Défonce la palissobois et tombe de la terrasse avec le molosse. Pile dans
la benne à ordures de la tite cour. Grognements. Détonation. Silence.
On se redresse pour aller voir, avec Raoul, en contrebas. On voit Cornélius, ce gros taquin en train
de déchiqueter un poubsac à pleine dent en remuant la tête. Le Pompogun fume encore au bout du bras
de Léon. Son bras, vla tout ce qui reste de l’inoxydable. Au niveau de l’épaule, on voit sortir
des câbles, des fils et des étincelles. Et là, je comprend que le type en noir, c’est
rien qu’un T.C.P. Un Terminator Casseur de Pétrois. Un assemblage de viscères et de boulons. Je prenais ça pour un ouax. Une pignouferie
à la mors-moi-le-noeud. Ben non, c’est de l’authentique. Du véritable. Je comprend surtout que je
l’aurais sur le dos tant que je l’aurais pas démembré complètement.
Stress a disparu. A la place, une trace de raisiné qui va jusqu’à l’escalapied.
Tu parles d’un barouf pour des retrouvailles. Commente l’ami bistrotier.
Bon je vais mettre à moisir le ouinneur, là. Heureusement que je venais de faire la fermeture
et d’envoyer se pieuter le troisième âge.
Ouais, on va t’aider à remettre tout ça d’équerre, Raoul. dit Debby.
On le fait.
Dans la cuisine, mon poteau brisent sauvagement des oeufs dans une poêle en fonte, y rajoute une
poignée de champis. Fait la peau à des tomates innocentes à coup de cuistosurin. Et paf, nous vla tous les trois
avec une mégaomelette de derrière les fagots dont chaque part fait notre assiette. On se la goinfre
accompagné d’un picrate millésimé de la cuvée du Patron. Et on se raconte notre vie jusqu’à pas d’heure,
content qu’on est de tenir toujours debout.
Sur le pas de la porte de l’Absinthe, Raoul nous dit :
Y a pas à dire, avec vous, y a du sport !, qui fait l’ancien grécolutteur en fermant ses grands
volets en bois. Ah, tiens, Max, bouge pas.
Raoul rentre dans son troquet encore éclairé. Des bruits de porte. De tiroirs. Raoul qui râle. La baraque limonadiére ressort un papelard en pogne.
Tiens !, qui me fait. Ça peut être utile, vu ta situation. C’est un tracteur qui m’l’a refilé y pas longtemps.
Je lis le tract quadri : « Tu es jeune, tu es beau, tu sens bon le sable chaud, rejoint les Gueunologos ».
Ouais, j’en ai entendu parler. Mais, c’est quoi, ces mecs, au juste ? Que je questionne.
Une bande d’haktivistes à ce que je crois. Me répond Raoul en finissant de clore sa boutique.
Les gens du quartier les appellent les gars du toyo d’en bas. Ils se regroupent dans la rue du trou
dans le mur, y parait.
Le tract en mains, je regarde Debby.
Ben, on peut aller les voir. Un coup de main est toujours le bienvenu., qu’elle fait la femme de ma vie.
Au volant de mon autoroul, j’indique le chemin à Debby. Elle me suit dans sa Nercedes. On se gare et tout les deux, on
rentre dans le trou dans le mur. Je sort ma loupiote de dedans mon blouz et on avance, l’oreille
aux aguets. Un brouhaha qui vient d’en bas. On finit par trouver un long escalapied en pierre qu’on
descend. De galeries en galeries, on s’approche du bruit. Un crissement. On se retourne. Une silhouette nous fonce dessus
en vidant ses deux flingos. Debby et moi on s’aplatit sur la terre battue. Un sifflement. Un bruit
mou. Silence.
Tous les deux, on se relève doucement. A mes pieds, une tête que j’éclaire de ma torchelec.
Souriante. Stress. Le grand type est armé d’un tranchoglaive comak que à coté Excalibur, c’est un curedent pour nain.
Un gaillard noueux aux cheveux argent sous son panama rouge. La tronche tatouée façon tribal, vêtu
d’un gilet de cuir. Ses yeux plissés s’éclairent en me zieutant. Il rengaine son coupe-chou dans
l’étui en cuir qu’il a dans le dos. Il s’avance et me tend machinalement son bras invalide.
"Le Vétéran Manchot". Merdafeuk, la légende urbaine était donc vrai. Le chef des GueuNologos, c’est le Vétéran. Une icône pour ainsi dire. Sa légende était née durant la grande guerre ordimatique. Les troupes des Pécéistes contre
les Makintochiens. Les Strétmen contre les Coulbrozers qu’on disait à l’époque. Le carnage que ç’était. Ça a duré
plusieurs années. Même encore maintenant, y a des tensions. faut faire gaffe, y a des mots à pas
prononcer. Pomme. Fenêtre. Tous les jours ça pétait. Vindieu, c’était pas beau à voir. Des
carcasses déchiquetées jonchaient les burlingues, les ComAgences. Une guerre de position. La situation changeait
de jour en jour, certains passaient à l’ennemi. Du coté sombre de la Force. Tractations, compromis,
trahisons, massacres collectifs rythmaient cette époque trouble.
Ben, on dit que ce gaillard, mercenaire
haktvist de son état, en plein barouf, l’avant-bras arraché par un ordimatos piégé. Il aurait foncé
à l’assaut des burlingues ennemis, armé seulement d’une baillocoupante. Acharné comme un troupeau de Trideubeulious
qu’il était. Son combat aurait duré des heures. Une vingtaine de soldatiques étripés au compteur.
Enfin c’est ce que dit la légende. Mais bon, faut pas prendre légendes pour des contes.
La bouche de Boris Nilux qu’on dirait une entaille s’arrondit comme une banane :
Max Pétrole, je présume ? qu’il fait. Et en zieutant derrière moi. Et « La Mante », quel
honneur.
Poli, je lui secoue le moignon. Ma connaissance de la langue Tchatouèbe m’aide à amorcer
la discut de façon pertinente avec un :
Salut, ça va ?
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