23:57 indiquait l’horloge de la barre d’état de l’ordimatos.
Le ouinner continuait à travailler en souriant à pleines dents.
Les images défilaient sur l’écran plus alléchantes les unes que
les autres. En couleur. Baveuses. Il en changeait sur sa maison-page.
Avec les tarifs. Des bonnes grosses photos prises en gros plan pour
faire savourer les clients. Des photos avec des gros morceaux dedans.
Des chaines. Des laisses. Des gadgets. Silencieux ou musicaux.
Il souriait, le ouinner parce qu’il avait un bon job. Ouinner.
Payé en papier à en-tête sans compter ses heures. C’est pas le gouv.fr
qui avait trouvé la combine. Non, la néoconomie. Il souriait en pensant
que son pater, il avait fait croire à sa femme qu’il avait lui aussi monté
sa startop et que lui aussi, il fallait qu’il travaille dur le soir.
Le ouinner, ça le fait rigoler, y sait bien que c’est pas des ordimatos
que son pater y tripote. Il y connait que dalle. C’est sur cette pensée
que brusquement son crane coïncida avec l’intérieur de l’écran.
J’étais en train de siroter une tékilbibine devant ma tévé quand
mon PalmDriver V retentit. La réalité me rappelle que
je suis specteur des Forces Babelouèbiennes d’Investigation. Je lis
le rapportronique sur l’écran. J’en demande une impress.
Ca plante. Bon, je balance mon gindatronique et j’enfile
mon blouz avant de sortir. J’arrête mon autoroul au bas de la Nécroserie
et je fonce vers la salle 404. il s’était fait caterpilonner la tronche
que même il avait plus de tronche, le ouinner. Un trou d’air à la place
du cerveau et de la boitasous.
Des éclaboussures jusque dans les niouzpaper-papier
de Mondotour. Pour vous dire la puissance de l’éclatement. J’ai fait mon
rapporttronique au bigchief. La routine.
23:57 indiquait l’horloge de la barre d’état de l’ordimatos.
Le gaillard étais assis devant son ordimatos dans son mégaloft.
Pété de thune. Y avaient eu la totale, lui et ses potaux.
Ils s’étaient violemment fait incubé par le top-créme. Le nec de la
profession. Des surfaces de travail délirantes. Des ordimatos dernier cri.
Il pianotait à la vitesse de l’électron. Y changeait les images sur sa belle
maison-page topdesign. Les images et les tarifs. Des belles photos de jeunes
gars serrés dans leurs fringues. Du cuir et de la peau. Des boutons et des zip.
Des mecs et des nanas. Dans toutes les positions. Ca le faisait marrer,
le ouinner de gagner tant de pognon à son age. Son pater y rame encore
pour additionner mille eurokoopek. Une photo couleur apparut sur l’écran
et son crâne disparut dedans.
J’étais en train d’empailler des mouches ; mon hobbie, quand
mon PalmDriver V retentit. La réalité me rappelle que
je suis specteur des Forces Babelouèbiennes d’Investigation. Je lis
le rapportronique sur l’écran. J’en demande une impress.
Ca plante. Je laisse tomber mon gindatronique et mon blouz et fonce à la Nécroserie, salle 404.
Des types en blanc retournent le gaillard sur une plaque de marbre.
Il lui manque un bout, au ouinner. Eclatement de la tête et aspiration
de la boitasous. J’ai fait mon rapportronique au bigchief. Là, le bigchief
l’était pas joyce. Deux ouinners explosés la même semaine. Y m’a ordonné
d’aller en prison, voir un type qui en connaissait un rayon sur les
ouinners et les gars qui leur éclate la tête.
Les battants de la porte d’acier du pénitencier s’ouvrent et bientôt, derrière moi,
vont se refermer. Le directeur m’introduit dans la pénombre d’une
coursive interminable. Des grilles jalonnent les parois du couloir.
Une agitation animent les prisonniers. Chaleur. Des bras griffus
tentent de me happer au passage. « Des sous, des sous. Encore un
peu de sous jusqu’à l’IPO. » J’entend. « Des eurokoopek, pitié, pour le concept du siècle. »
J’arrive devant la grille du fond du couloir. Le directeur me laisse là
et me conseille de rester à distance sur le petit tabouret là. Où ça ?
Là. Scuzi, dans la pénombre, je vois mal. Je m’asseoie. L’ombre imposante
du fond de la cellule remue. Je déglutie. Elle s’avance jusqu’à moi.
Le visage sort de l’ombre. Amazon Lecter en personne. Merdafeuk, ca l’fait.
« T’as un prob, max ?. Tu viens voir un vieux de la vieille »
demande Amazon Lecter qu’est retourné dans lfond de sa cage.
Tu continue à empailler des mouches comme tu faisait à cinq ans, Max ?
Comment y sait ça ? Y a que mon percepteur qu’est au courant.
Et je lui explique mon prob en m’agitant sur mon tabouret.
23:57 indiquait l’horloge de la barre d’état de l’ordimatos.
Le ouinner bouffe une pizza aux algues et pianote sur son
clav. Y sont au top, lui et ses amis. Les niouzpaper-papier parlent
d’eux. Les Tévéanimés aussi. Les images d’accessoires défilent
et les tarifs aussi. Il réactualise sa maison-page. Ils ont fait péter
l’audimat avec leur sitaforpotentiel, les gaillards. Il changent les photos
couleurs. Des petites et des grosses. Des en gros plan. Pour qu’on vois bien.
Des trucs éléctriques. Pas éléctriques. Des trucs qu’on fait en bande.
Des mecs et des nanas qui se réunissent pour faire ça. Ensemble.
Le type scanne, retouche, incorpore. Sa tronche finit par l’être,
incorporée, à l’intérieur du dedans de son moniteur.
J’étais en train de gratter un ticket de Bingoloterie quand
mon PalmDriver V retentit. La réalité me rappelle que
je suis specteur des Forces Babelouèbiennes d’Investigation. Je lis
le rapportronique sur l’écran. J’en demande une impress. 12 pages
recto-verso. Trop long à lire. Je saute dans mon autoroul que j’avais
garé dans mon salon et fonce à la Nécroserie. Salle 404.
Le bigchief est là. Furax. Y me montre le type à poil sur le marbre.
Plus de yeux, plus de nez, plus de bouche ... enfin plus rien au dessus
des épaules et plus de boitasous.
« Vous vous démerdouiller, Max, mais faut me le choper le type qui fait ça.
Ca commence à remuer sérieux au Gouv.fr. Les niouzpaper parlent plus que de ça. »
dit mon patron en me collant un canard sous le nez.
Avec écrit, en gros et en gras : Le sérial déficiteur frappe encore à Babelouèbe.
On connaissait son nom, au serial-déficiteur : Néomarket Crugger.
Et y rôde toujours en faisant étinceller son caterpilon
en fonte contre les tuyaux de Babelouèbe. Alidoo, Boo, Clust. Vu
qu’il y a encore plein de lettres dans l’alphab, je sens que je vais
m’en taper des visites à la Nécroserie et des compils de rapportronique.
Mon prob, en fait, c’est que je me demande si y faut vraiment que je le
cravate, le gars Crugger. Qu’est ce que vous en pensez ?