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mardi 19 février 2002

L’A-noblesse du web ?

par Grosse Fatigue
 
 

Ça fait un moment que je me pose la question. J’ai un mal fou à y répondre. Et pire, j’ai du mal à poser la question. Cette question de la singularité d’internet, et plus particulièrement de celle du web. Sur le web me disait-on, on trouve tout. Ou bien "on trouve de tout". "A boire et à manger". Finkielkraut le décrit comme le "vide-ordures planétaire". C’est joli tout plein. C’est aussi ça, puisque justement, on y trouve de tout.

A boire et à manger

Les chroniqueurs autorisés, les mondains, les "chercheurs", les journalistes bien placés et les éditorialistes de la presse légitime (ceux qui ont une carte, et dont c’est le métier), veulent absolument replacer le web (qu’ils nomment plus vaguement "internet") dans le cadre des outils. Je viens encore d’avoir une discussion à ce sujet avec un prof qui me suggérait que l’illusion ne prendrait pas : internet n’est qu’un outil. Un outil pour communiquer avec ses copains, un outil pour publier des photos (de cul) en ligne, un outil pour vendre et acheter. Mais un outil. Une machine en sorte. Et, en français dans le texte, un "machin".

Un outil et rien d’autre

Ramener le web au rôle instrumental qu’il a effectivement, et le réduire uniquement à ça, c’est très pratique. On accepte sa place centrale dans l’échange d’informations et dans la diffusion, mais en aucun cas on ne place le web comme un lieu original (au double sens de l’origine et de la particularité), un lieu où se créerait quelque chose. Le web, c’est un peu un téléphone très puissant. Mais aucun auteur n’a jamais rien créé avec un téléphone. Et d’ailleurs, ceux qui ont essayé de publier en ligne des nouvelles, des romans, des articles, se sont empressés soit d’arrêter (Stephen King), soit d’aller voir ailleurs, sur du vrai papier, s’ils y étaient.

Le web est donc un machin. Mais un machin seulement. Le dédain qui accompagne sa critique, que ce soit par le premier de la classe de troisième (Philippe Val), ou par Françoise Giroud, en est le signe. En France particulièrement, il est de bon ton de critiquer la technique au profit du fond, le manuel au profit de l’intellectuel, et très vite, le web apparaît comme un moyen technique et nullement comme un lieu de création intellectuelle.

De l’anecdotique

Les liens nouveaux nés du web (nouvelles proximités intellectuelles, rencontres réelles, débats d’idées, "vitrines" d’artistes) sont présentés sous la forme d’une panoplie d’anecdotes, et les grands journaux veulent avant tout classer le web sous cette colonne. Qu’une nana crée un site et se montre nue chez elle moyennant paiement, bingo, on parlera d’elle. Qu’un autre expose ses dessins scannés, bah, coco, y’en a des milliers comme toi, ça n’est pas très original. La plupart des journaux de la presse écrite présentent des sites anecdotiques, et souvent drôles (par exemple celui de la Jacky Touch), avec comme effet pervers immédiat de réduire le web à un rôle de machin divertissant. Quant aux artistes reconnus, le web devient un tremplin pas cher pour présenter et vendre leur dernière soupe, attirant facilement les fans, à renfort de publicité sur les médias classiques (radio, télé...). Parallèlement, les logiques commerciales "de masse" ont tendance à privilégier le préfabriqué - tout autant dans le domaine artistique que dans celui des idées - et l’illusion du web comme lieu de présentation de nouveaux talents s’écroule...

Le mythe du forum absolu

L’idée essentielle défendue par beaucoup de militants du web - celle de la liberté d’expression absolue - me semble être à l’origine de nombreux malentendus. C’est une idée d’origine américaine, issue d’une interprétation du premier amendement de la constitution US. Trimballée ça et là par divers groupes opposés (les fachos américains ou les libertaires européens), elle dessert l’intérêt du net. Si, effectivement, la technique permet l’expression de tous, le "débat" idéologique, en tout cas en France et, plus largement, en Europe de l’ouest, pose par principe l’illégitimité de certaines idées. Ou, plus précisément, les limites du débat. Les différents commentateurs "légitimes" de la presse traditionnelle s’en donnent à cœur joie pour critiquer la position militante de certains, en y voyant une porte ouverte à l’expression (et donc à une hypothétique diffusion) des idées radicales.
De plus, l’égalité des internautes face à l’ensemble des discussions en ligne s’oppose radicalement à la forme des médias légitimes : un chroniqueur central donne une opinion, des quidams peuvent vaguement y répondre via un courrier des lecteurs différé, mais en aucun cas la légitimité médiatique du chroniqueur central n’est remise en cause. Encore une raison pour faire du web un simple outil, ou pour s’arranger pour que l’outil soit orienté pour conserver au "chroniqueur central" sa centralité. (voir les "chats" de Libé avec July en grand prêtre...).

Le problème de l’immédiat

A l’égalité des acteurs du débat en ligne, on peut rapprocher le problème de l’immédiateté. Si le web permet de relancer le débat par écrit - on peut reprendre distinctement l’argument en face, sur un forum par exemple - l’immédiateté de l’accès et l’obligation d’une réponse rapide engendrent un certain manque de crédibilité : comment avoir du recul dans un débat, comment citer ses sources quand il est nécessaire de se positionner rapidement sur un "fil" de discussion, au risque de justement perdre ce fil qui va sauter rapidement du coq à l’âne... ? L’information courte et immédiate n’a plus de valeur au bout de quelques heures, et un article de "référence" va vite être noyé à égalité avec d’autres articles, pour peu qu’ils partagent des mots-clés communs. Là encore, la critique est aisée : le débat est "égalisé" entre les différents participants, et les interventions en temps réel sont moins crédibles... La démocratie absolue de la discussion en ligne tournerait à vide, devenant le simple lieu de publicité des idées de chacun.

Le web, un manque de noblesse ?

Les quelques idées précédentes démontrent-elles que le web manque de noblesse ? Qu’il se meurt d’une trop grande facilité de publication, d’échange, et qu’ainsi, il noie les points de vue dans un ensemble inextricable, bien loin de la clarté orientée des médias traditionnels ? Le web est-il aux médias ce que le micro-ondes est à la cuisine ?

Il semblerait que le mode même de distribution d’internet ; ce mode complètement égalitaire à la base ; s’il est son principal atout pour celui qui met en ligne, devient son principal défaut pour le lecteur. Il est étonnant de voir à quel point, par exemple, les médias classiques (télé, journaux...) sont très visités sur le net. Ils le sont parce que leur position dans le réel assure une visibilité et une crédibilité sur internet. Une sorte de noblesse. Qu’un journal dise n’importe quoi en ligne, il sera toujours plus crédible qu’un quidam anonyme essayant de faire une analyse intelligente d’un fait. Je disais dans une autre analyse que mon site perso semblait un truc débile à tous mes copains (il l’est, sûr), jusqu’au jour où un magazine national lui consacra des pages. Mes auto- publications furent légitimées pendant trois jours.

Le débat d’avenir portera sans doute sur cet aspect de légitimité, de noblesse du média. La facilité de publication, la facilité avec laquelle on peut passer d’un site à un autre et ainsi éviter d’approfondir une visite comme on approfondit une lecture, tous ces éléments fragilisent ce qui est, à la base, un modèle égalitaire - et donc encore utopique - de partage et d’échanges.....

 
 
Grosse Fatigue
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Utopiste free-lance

19 novembre 2004
 
SPIP
Web indépendant


> L’A-noblesse du web ?
22 juillet 2002, message de GuikaZ
 

Si le web ressemble plus à un outil qu’à un espace de création c’est certainement à cause d’une part, de la manière dont il a été pensé (pour autant qu’il l’ai été...) et d’autre part de la façon dont il est utilisé.
Le web offre un domaine d’étude sociologique inespéré car il exacerbe les passions humaines,
transcende les comportements laissant libre cours à ses déviances naturelles.
Ex : Quelles sont les deux pulsions dominantes de l’être humain ?
La violence, le sexe. Quelle est donc "l’information" qu’on trouve le plus en abondance sur le web ?
La violence, le sexe. A base de snuff moviez et films de boule dans tous les sens...
Il n’est d’autre explication à chercher pour ce statut que le misérabilisme de l’être humain moderne
et paresseux. On lui doit tout sur le pas de la porte, il n’a qu’à se baisser pour ramasser la merde qu’on y a laissé.
Par bonheur, il ne fera aucune distinction, aucun discernement. C’est beau et confortable d’être con !
Je ne cherche pas à être constructif ni n’ai la prétention de faire une analyse !
C’est un constat : Le web est se que l’on en fait. Imaginez donc un réseau en ligne chez les grecs !
Cela relève de l’utopie que d’y chercher une quelconque noblesse, de vouloir lui forger une éthique.
Il est à mon sens encore plus illusoire de vouloir y mettre de l’ordre. Le web est une mosaïque des infimités
mortifères de l’esprit et du corps humain. Vive la décadence. Joie dans les chaumières !!!
Je reste pessimiste.

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> L’A-noblesse du web ?, Tiresias, 22 juillet 2002

Quelle est donc "l’information" qu’on trouve le plus en abondance sur le web ? La violence, le sexe

Faux.

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> L’A-noblesse du web ?, GuikaZ, 22 juillet 2002

Toujours interessant de fournir un contre-exemple...
Reflkexion somme toute très instructive en réaction à un fait avéré depuis longtemps.

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> L’A-noblesse du web ?, 13 octobre 2004

ah bon les grecs y z’ont pas l’interne net,
alors ouss qu’y maittent les zordur

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> L’A-noblesse du web ?
7 mars 2002, message de SL
 

J’ai pas encore lu ton article. Les contenus que je retrouve sur la toile, je les zigzague à peu près et je m’y attarde pas toujours. De même, quand j’y fais quelque chose, je ne m’attend pas à être trop remarqué. Mais j’y fais de quoi.

Et je crois que toute la nuance est là entre le web et les autres médium.

Le web, c’est un fond de tirroir à moitié public. Le monde y déverse ce qu’il veut bien et on y retrouve quelque chose d’équivalent à sa curiosité. C’est un lieu d’amateurs qui retrouvent un pouvoir de diffusion dont ils avaient été aliéné. C’est une opportunité pour des bénévoles pour partir un projet et de se/le développer.

D’une certaine manière, le web appartient d’avantage à ceux qui le font qu’à ceux qui l’utilisent. Lui chercher une nobilité, je la lui chercherais dans l’effort personnel et collectif des gens qui s’y impliquent de bon gré au fil de leurs humeurs. Le web permet au récepteur de se transformer en dilettante. Il y a quand même un certain potentiel à l’optimisme là-dedans, non ?

Bon. Je dois y aller, j’ai un article à survoler et je ne sais pas si je vais revenir...

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> > L’A-noblesse du web ?
20 février 2002, message de Grosse Fatigue
 

Ben voilà,
C’est exactement un peu ça !

GF

 
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> L’A-noblesse du web ?
20 février 2002, message de malpa
 

(message non-accentue. Desole pour l’inconfort de lecture)

Est-ce que ce n’est pas le moment de faire une analyse "marginaliste" du web ? Qu’on trouve tout et son contraire sur le web, ce n’est pas cela qui en fait un media a part ; ca fait deux siecles au minimum qu’on trouve tout et son contraire dans la presse ecrite, ca ne la disqualifie pas pour autant, au contraire c’est en cela qu’elle s’est definie comme le lieu de la liberte d’expression par excellence.

Tout comme vous n’utilisez des media traditionnels que ce que vous trouvez utile (au point que c’est un pleonasme de le dire), vous ne browsez pas tout le net in-extenso, n’est-ce pas. J’entends bien que s’il y a une specificite d’internet par rapport aux autres media, c’est justement la facilite avec laquelle je peux aller jeter un oeil ailleurs, mais finalement, ca ne m’empeche pas de revenir en arriere quand la vague que j’ai surfee n’a pas la couleur que je veux.

Un exemple : votre article m’apprend qu’il existe un chat sur le site de Liberation ; je ne le savais pas, tout simplement parce que je n’ai jamais eprouve le besoin de verifier ce qui se passait sur le site de Liberation. Partant, que July ou Tartempion s’y conduise comme un gourou ni ne m’etonne, ni ne me met en colere, ni ne m’inquiete outre mesure. Quand bien meme j’aurais assez de temps a perdre pour aller verifier a quoi ca ressemble, je ne crois pas que ca m’oblige a rester colle sur le site de Libe, de cliquer sur les bannieres de pub comme un zombi etcetera.

La vraie question est donc plutot : qu’y a-t-il derriere cette attitude des intellectuels traditionnels a vouloir reduire le web a un simple outil (j’achete votre analyse sans la verifier) ? Est-ce une simple reaction de defense d’une vieille garde qui sent son epoque toucher a sa fin ? Dans ce cas, il y a tout lieu de se rejouir au contraire. Ou est-ce une manoeuvre qui fait partie d’une offensive strategique globale pour a terme detruire le web comme espace libre ? C’est la que j’attends les analyses d’Uzine.

Malpa

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> > L’A-noblesse du web ?, Pascale Louédec, 20 février 2002

Il est utile aux "intellectuels traditionnels" que tu évoques de réduire le web à un outil pour pouvoir mieux dénoncer les usages forcément mauvais qu’en feront les gens qui puevent dorénavant s’exprimer, réfléchir et échanger des idées ( notamment en public) hors du pouvoir des médiateurs.

Réduire l’inédit du web (ce qui nous fait à la fois émetteurs-récepteurs de messages, images, etc de façon potentiellement élargie, en dehors des tribunes consacrées et filtrée de la presse traditionnelle, de la radio et de la téloche) permet de minimiser la portée de ce qui est plus un espace qu’un média amha.

Discréditer cet "outil",c’est rassurant pour ceux qui se sentent éventuellement menacés par des prises de paroles nombreuses diluant leur voix de phares reconnus. Ils se retrouvent eux aussi dans la masse et leur position de pouvoir et de prestige s’en trouve potentiellement relativisée.

Il y a un certain corporatisme à cracher sur le web... le réseau menace les structures de hiérarchies qui autorisent ailleurs ( dans la presse etc) la prise de parole.

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> L’A-noblesse du web ?, Cyril, 8 mai 2002

(Pas d’accents non plus pour cause de clavier Querty. Et je ne garantis pas la pertinence de mes propos un peu longuets.)

Je crains fort que le Net dans l’etat actuel des choses ne menace pas grand-chose ou grand-monde parmi les professionnels de la culture. Il y aura toujours des "structures de hierarchies", du filtrage, je pense que le cerveau humain est fait comme ca, il faut des etiquettes pour s’y retrouver, elles sont au moins aussi importantes que le contenu, on encense des etiquettes : auteurs qu’on a lu (ou pas), marques, personnages historiques qu’on connait vaguement... C’est tout simplement plus pratique que d’aller farfouiller laborieusement parmi un fatras de choses bonnes et moins bonnes, pour trouver la perle rare. (Cette seconde methode est enrichissante mais difficile, voire douloureuse.)

Je pense qu’en murissant (au cours des dix ou cent prochaines annees, si on n’invente pas encore quelque chose d’encore plus nouveau, revolutionnaire et cool) le Web deviendra un nouvel espace culturel hierarchise, avec sa noblesse et sa plebe, et cela meme s’il ne devient pas entierement commercial. Il est vraisemblable egalement que l’entree (la vraie, sur le Web visible) se fera par cooptation. Mais l’entree sur ce media, et meme la visibilite pour un large public, resteront peut-etre un peu moins couteuses et restrictives que dans les moyens traditionnels d’edition.

La "democratisation" mediatique representee par le Web me semble une illusion, en raison des problemes de visibilite. (Quelle affirmation risquee et originale ! Merci, merci, je suis en forme aujourd’hui.) Reste la possiblite de se faire un site Web "pour se faire plaisir", pour soi, tout seul dans son coin ou avec deux trois copains, en y mettant la nonchalance la plus crasse ou l’application la plus enragee, en revant d’une celebrite possible, de bouche a oreille, d’un billet gagnant a la loterie des moteurs de recherche... Je parle de moi, je suis la seule chose que je connaisse bien. Pour moi le Web est un espace libre, comme est libre le petit carnet dans lequel je griffonnais mes betises a l’age de dix ans (ca n’a pas beaucoup evolue depuis). Et le Web est noble, lorsque je passe trois jours a modifier trois balises et deux espaces pour obtenir l’effet desire, quelque chose qui peut etre tres moche mais qui est moi et personne d’autre ; sans me poser de questions sur sa noblesse ou non-noblesse, ou sur ma supposee liberte, ou sur mon talent de graphiste, sans me demander combien d’amis regarderont ma page, combien en ont deja marre... Oui, le Web est une machine, une curieuse invention technique, comme l’etait la premiere tablette d’argile gravee. Ca a des consequences, les machines.

Un instant j’ai cru que je pouvais penser, et en public en plus, au milieu de grandes personnes. Je reconnais que c’est trop fatigant pour moi. Veuillez m’en excuser. C’est cela aussi, le Net.

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> L’A-noblesse du web ?, TranXarnoss, 5 octobre 2002

Le Web.
Oui, c’est un outil, et un outil formidable ; aussi bien pour celui qui cherche des images pornos que pour celui qui trouve sur E-Bay l’objet qu’il cherchait depuis 20 ans. C’est une gigantesque base de données (pas toujours très fiable). Et parfois, un lieu d’échange. Mais ce n’est qu’un lieu. En soi, ce n’est rien. Juste une structure vide que l’on habite ou pas.
Alors on peut échanger des idées, se faire croire que tout ça aurait de l’importance. Soyons francs : exprimer son opinion peut être satisfaisant à vivre, voire grisant, mais en fin de compte, combien touche-t-on de personnes ? Et pour combien de temps ? Car contrairement aux journaux qui ont des archives, aux bibliothèques qui conservent les écrits du passé, combien de sites sont passés à la trappe ? dont il ne reste RIEN ? Comment peut on construire quelque chose de solide – une « contre-culture » ou une « alternative » quelconque lorsque l’oubli arrive si vite ? comment se distinguer dans la masse ? (C’est déjà difficile dans les médias classiques, alors quand tout le monde y a droit…) Et c’est ce droit qui compte. Peu importe si 98% du web est sans intérêt, s’il fait parfois l’apologie de sentiments douteux, s’il montre des choses laides.
Si le web a une noblesse, c’est celle de laisser à tout le monde une chance de s’exprimer. Pas sur les forums où l’on débattrait de grands sujets, je crois que cela est stérile, mais de construire des sites persos pour mettre sa connaissance ou sa compétence à portée de main de tous, et ce pour une quasi gratuité (pour ceux qui y ont accès…)
Alors oui, comme une grande partie des hommes ne pense pas (même de travers), c’est du cul et de la médiocrité basique. Mais eux, ils n’ont pas bougé depuis des siècles, des millénaires. Peu importe.

Dire d’un média qu’il est « pervers » ou « dégénéré » sous prétexte que le sexe y occupe une grande part, c’est oublier les autres moyens de communication ou d’expression. Le porno est arrivé dès le début du cinéma, les représentations de nus doivent aussi être assez anciennes en peinture ou en sculpture… Et depuis que l’Etat a relâché la pression, la télé s’y met aussi de bon cœur, me semble t-il.
D’autre part, il y a un ou deux ans, au moment des fameuses start-ups qui me faisaient bien marrer, j’entendais parler du web comme d’un moyen de communication facile, efficace et s’adressant à tous, comme la radio, où l’interactivité allait prendre un nouveau sens. Or, d’un point de vue financier, cela n’a rien à voir. Et puis le web, c’est pas comme la télé. On ne peut pas rester devant son écran sans rien faire, sinon il ne se passe rien. Il faut y faire des Choix, être actif. Grosse nuance. D’autant que nos amis les hommes cités plus haut ne veulent faire des choix que pour leur voiture ou leurs belles fringues de marques.
Alors ? Alors ils abandonneront le web, le vrai, pour se contenter des sites sans intérêt. Mais il reste de la place pour tout le reste. Beaucoup de place.

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