racine uZine

Dans la même rubrique
Les chroniques de Pierre Madrid
18 décembre 2001
11 janvier 2001
 
mercredi 24 janvier 2001

Révérence parler

L’horreur journalistique, chapitre 15
par Pierre Madrid

Voilà, c’est fini. J’arrête cette chronique qui raconte de l’intérieur
la misère ordinaire, et sans rémission, des journaux. Avec une foule
d’impressions que beaucoup auront trouvé sans intérêt. Cette chronique
aura été comme un journal, un titre alléchant et un contenu modeste,
quelquefois un peu médiocre, un peu léger. Drôle pour certains,
pathétique pour d’autres, c’est à peu de choses près ce que je me dis
quand j’achète un canard : un contenu modeste, quelquefois un peu
médiocre, un peu léger, et rarement dans le sens de la légèreté de
l’être.

Uzine est gratuit, sans aide de l’État. Et ma contribution bénévole, à
la différence des journaux décevants que vous achetez, ou de la boite à
images pour laquelle vous payez une redevance et où, en plus, vous vous
tapez des pubs. Pour les analyses, les études sur la presse, les médias,
les journalistes, vous trouverez des livres, des études... Ce n’était
pas mon rôle de remplir cet office.

Je retourne dans le maquis pour vivre encore un peu en attendant de
changer de vie. Je retourne à la clandestinité. J’ai fait la tournée des
rédactions, la tournée des critiques, des éditeurs. Certains m’inspirent
de l’estime, de l’amitié, de l’affection, ceux là se comptent sur les
doigts d’une main.

Autocrates, photographes manqués, quasi-illettrés prétentieux, les
services photo ne sont pas beaux à voir, sous la botte des rédactions,
et le plus souvent d’un grand chef qui sait tout et tranche, même contre
l’avis des professionnels. Les journaux ne sont pas beaux à voir non
plus, remplis de tabous, d’interdits, de non dits, de couleuvres
avalées, de cadavres dans les placards, de renoncements, de petits
arrangements.

Une presse libre, tous les peuples opprimés en rêvent, jusqu’au jour ou
ils l’ont et qu’elle devient un produit sans passion, sans projet, sans
réflexion. Un réceptacle à egos démesurés, un lieu de pouvoir, de
flinguage, un rêve de cadres sup pour leurs gosses. Avant il fallait
dans les bonnes familles : un médecin, un curé, un militaire.
Aujourd’hui il faut : un psy, un journaliste, un publicitaire et un
associatif.

Aucun des changements de société que nous avons traversés n’a trouvé
dans la presse la place qu’ils méritaient. L’information est aujourd’hui
aux mains de ceux qui paient des cabinets de lobbying, de marketing et
de public-relations (des anciens journalistes), pour lui dire quoi
faire. Ce sont les mêmes qui ne donnent pas à leurs journalistes le
temps de faire un vrai travail, les mêmes qui y achètent de la pub.

La presse « alternative », abreuvée de lecture de dépêches d’agences et de
lecture des « confrères »
n’est pas très différente. Elle n’a d’existence qu’en rapport avec le
reste, ne se définit qu’en réaction, en marge. Mais être en marge de la
« grande presse », c’est quand même se définir par rapport à elle. La
presse écrite n’a dans sa grande majorité pas été capable de prendre le
tournant qu’imposait la montée de la télévision dans les foyers. Une
rédéfinition drastique de ses missions. Alors elle suit, s’en inspire,
la vampirise et se fait vampiriser par elle.

Le pire peut-être c’est le merdier interne, ce qui se fabrique dès qu’il
y a plus de cinq personnes dans une pièce : de la guéguerre, de la
frustration, de l’incompréhension. Plus c’est dur, plus c’est chacun
pour soi.

Alors que la photo et l’image tiennent de plus en plus de place dans les
têtes, influencent les décisions politiques, économiques, aucune
réflexion conséquente n’existe sur leur place à l’intérieur même des
journaux. On bosse à l’affectif, à l’irrationnel, à l’émotion, à la
rapidité, à la lassitude. La presse n’existe plus que pour les
journalistes. Certains journaux n’ont comme seule raison d’être que de
faire vivre leur personnel jusqu’à leur retraite, ou le rachat par une
multinationale, un groupe financier.

Les moins de trente ans ne lisent presque plus les journaux. Ont-ils
tort ? De plus en plus ils se feuilletent, ou se regardent, au mieux. Le
pire c’est que ceux qui les fabriquent font souvent de leur mieux en se
disant « ça ira bien... ». Pourtant je continue, pas pour me sentir une
appartenance à cette usine à gaz, mais parce que ce métier fait
rencontrer « des gens », partager des choses avec eux, tisser des liens
d’amitié, voir le monde s’agiter, vivre des rencontres, des émotions, de
l’intensité, fut-elle illusoire et éphémère.

Dans 1 an, 5 ans, 10 ans plutôt, je serai chercheur d’or au Brésil, ou
paysan en Bolivie, député au Bundestag ou épicier à Zanzibar, guérillero
ou trader... De toute façon, la vie est ailleurs. Ailleurs que dans la
presse où, malgré la prétention d’être un énième pouvoir dont on ne sait
quoi faire, on a les même pratiques sociales, salariales, humaines que
dans n’importe quelle entreprise : « chacun pour sa gueule, je ne veux
voir qu’une tête, les copains d’abord, précarité à tous les étages, je
divise pour mieux régner... »

Sur l’échelle kilométrique d’intérêt supposé du lecteur, les neuf
dizièmes de la planète n’existent pas. Ils n’existeront pas. Ce sont les
journaux qui, à longueur d’année, diffusent de la peur et de la
résignation, qu’on s’étonne de voir un jour se transformer en violence.

Ce boulot m’aura permis de rencontrer plein d’hommes et de femmes
formidables, des « vrais gens » comme on dit maintenant, partout où ma
curiosité et mon travail m’entrainaient, sans limites : de l’Élysée
aux bordels, des bidonvilles à l’ONU, des défilés de mode aux squatts de
la Goutte d’Or, des 24 Heures du Mans aux mines de charbon...

Devinez où sont aujourd’hui mes amis, ceux dont je me sens le plus
proche parce que leur humanité a rencontré la mienne. Devinez avec qui
j’ai lié mon destin, avec qui je serai solidaire jusqu’au bout. Vous
saurez qui je suis.

Nous sommes une armée de rêveurs, c’est pour cela que nous sommes
invincibles.

 
 
Pierre Madrid
Imprimer
format impression

Photographe

 
SPIP
Web indépendant


> Révérence parler
30 août 2003, message de Nils Roussel
 

Je suis tombé un peu par hasard, sur votre article, concernant la presse. Applaudir ne servirait certes pas à grand chose, et pourtant c’est bien ce je fais. Merci de me faire savoir que je ne suis pas tout à fait fou, et que la perception que j’ai de ce Monde, n’est en rien fallacieuse (malgrè toutes les inhibitions si astucieusements implantés dans nos cerveaux avides de rêve et de Liberté. Il me semble que les mécanismes de régulation des foules n’ont jamais été aussi développé, ni aussi pensé en amont, cependant les déséquilibres se font chaque jour plus importants, or l’histoire nous apprend qu’une société qui n’autorégule pas ses déséquilibres, se rapproche de son annéantissement (ou renaissance si on est optimiste), et pourtant, les mécanismes existent (Cf Journal Officiel, saisines du Conseil Constitutionnel) et fonctionnent ...à vide.
En ce moment, je consacre mes temps de loisirs, à étudier l’image de l’homme produite à destination des femmes, dans l’ensemble du maillage informationnel, dans lequel l’esprit tente de survivre. Parti du constat de la réduction du temps de Vie commune et des nouvelles pratiques de Vie en couple "séparéé", j’en suis venu à interroger la capacité réelle de l’individu Y à vivre avec et en présence d’autrui, ce faisant, j’en suis naturellement arrivé à l’émergence de l’individu dans une perspective strictement consumériste, à la désagrégation des références de cellule familiale complète, mais aussi à l’hypothèse d’une "surcouche" aux effets dévastateurs, produite par la définition de l’autre donnée à travers l’environnement informationnel.
Aussi de par votre connaissance de la presse et le ton de vos discours, je souhaiterais vivement pouvoir continuer à échanger avec vous, sur ces sujets et d’autres.
En vous remerciant de votre attention, je vous prie d’agréer, Mes très repsectueuses saluations
Nils Roussel (32 ans, Saint-Brieuc,Agent qualifié du patrimoine et des bibliothèques)

Répondre


> Révérence parler
14 juillet 2003
 

Je ne sais pas si quelqu’un pourra lire ce texte, peut -être que celui qui l’a écrit ne regardera même pas les réponses qui lui sont adressées, mais ce texte est cruel de vérité. Seulement ce n’est pas seulement dans la presse qu’on peut voir cela. Il ne suffit pas de désigner juste la presse, mais de voir la société d’aujourd’hui. Les gens sont devenus cupides, malsains pour eux mêmes et la société et ont réussi à gâcher leur métier et ce qu’il devait aimer. j’ai l’impression d’une condamnation de votre part de la presse, peut-être juste, peut-être pas, un écoeurement et un dégoût, surement justifiés, mais d’une perte d’espoir dans quelque chose que vous aimiez.

je n’ai que 16 ans, et je dois choisir un métier. Je ne suis qu’une rêveuse, mais je veux ouvrir les yeux aux gens pour leur faire découvrir une partie cachée du monde, pouvoir croire que finalement on est véritablement libre d’aller jusqu’au bout de nos idées et de pouvoir dénoncer ce que les hommes ont fait. Pouvoir dépasser mes limites, non pour montrer ce qu’on m’a dicté, ni pour arranger une vérité, mais affronter la peur qu’on me contrôle.

Voilà pourquoi je veux croire qu’il restera quelque lecteur et essayer de faire réapprécier la presse. Ce n’est pas quelque chose de figer dans le temps, qui a bien aider quelques artistes, c’est aussi un moyen d’évolution de l’homme. Je suis rêveuse, et par mon âge, j’ai peut -être encore les idées confuses ou qui paraissent inapporpiées, mais ce sont les miennes.

Répondre
Même pas mort..., P.Madrid, 15 juillet 2003

Je réponds toujours aux courriers qu’on m’envoye.

Pour ce qui est de la critique de la presse, elle me parait d’autant plus justifiée, que les journalistes s’immiscent partout, editorialisant et chroniquant sur tout, donnant des leçons, des bonnes ou des mauvaises notes en oubliant de commencer par mettre en pratique la rigueur, l’ethique qu’ils attendent et reclament des autres.
Ni pires, ni meilleurs que les autres, les journalistes ont pourtant aujourd’hui l’objectif "d’éclairer le monde", il me parait donc naturel qu’ils soient eux aussi soumis à la critique.
Quand "a ouvrir les yeux aux gens", ça me parait être une base un peu plus que rasoir et utopique dont on ne peut que se méfier. La notion de "faire partager" ou de "donner envie" est sufisamment amitieuse et ça ne doit pas être une question d’âge.

P.M

Répondre


> Révérence parler
3 février 2001, message de Jean
 

Oula, Pierre, c’est la revolte qui gronde ???
Je viens de m’enchainer la totale Madrid, et je m’amuse vraiment. Moins vieux (ancien ??) , je partage avec toi cette drole d’activité de photographe de presse... Et souscri par la meme à l’ensemble de tes propos.(A l’exception de mon amie claudine, peut etre par ce qu’elle à su reconnaitre dans le mauvais photographe que j’étais, une "jeune pousse"...)
Mais quoi ??? Regardons notre congrégation ! Sommes nous plus beaux, plus généreux, plus sinceres que nos tristes commanditaires ? Avec nos affaires d’éthique à 20 centime que nous oublions dés lors que le tres facho Figaro nous offre une garantie à 10000... Nos supposés témoignages objectifs qui sont calibrés sur synopsis bétons. Notre soif de justice et cette belle volonté de changer le monde, entre deux pages de pub...
Ca fait vingt ans que la presse est mariée au beau rève libérale, multinationales aspirentes qui se foutent de changer quoi que ce soit.
Faudrait commencer par s’avouer que l’on gagne notre maigre pitance avec ces images, qu’on les VEND contre de l’argent. Que l’on oeuvre pas en bénévole à l’élévation de la conscience de l’humanité. On témoigne parfois, mais devant des coures remplies de pubs Chanel et Mercedes. Et qu’on monaye ces témoignages.
Alors quoi ? On aimerait trouver en face autre chose que marionettes du grand bisness, des acteurs intelligents et respectueux de la belle aventure du photojournalisme...
Ecoutons les parler les valeureux de Sypagammasygma. A l’heure de la pause café c’est les histoires de sous, de plaques à gros lots, de stories en or qui envahissent les bouches.
Toscani au moins est au courant que ses quatre par trois cherchent à nous vendre des pulls, et nous faignons de ne pas voir que l’ultime voeux de nos clients est de vendre du papier. A des lecteurs qui pleureront une demi page sur le Kosovo avant de voir que les soldes commencent à Monoprix.

J’ai découvert ce métier après avoir compris que les journalistes n’avaient jamais provoqué la fin de la guerre du Vietnam, et que montrer la douleure des opprimés ne provoque qu’un petit frisson fugitif sur l’échine de notre bonne conscience de lecteurs riches et repus d’images.

Aujourd’hui il y en a, des bons, des beaux, des sinceres qui se promenent encore avec la boite à faire des photos. Mais ceux là ont enfin fait le deuil du photojournalisme-qui-va-témoigner-que-le-monde-va-mal et jeter au toilettes leurs illusions sur la presse.
A lire ta conclusion, j’en conclu que tu en es...

Répondre


> Révérence parler
1er février 2001, message de Solalbe
 

Je suis journaliste depuis plus de dix ans et guère plus optimiste que P. Madrid. En fait, je suis entièrement d’accord avec tout ce qu’il a écrit et brillamment décrit ("bien écrire" ce n’est pas faire de grandes phrases avec des plumes au cul, c’est écrire fluide, avec les mots les plus justes pour être au plus près de ce dont on parle et du lecteur en même temps). Au risque de le déprimer davantage encore, j’ajouterai que l’incompétence, le mépris, etc. qu’il a observé dans les services photo est exactement le même dans les autres services...

Dans le remarquable Uzine2, on a naturellement tendance à se dire que la "presse" "indépendante" ou "alternative" remplirait le même office mais sans les inconvénients mentionnés plus haut. C’est faire l’impasse sur la réelle nécessité du journalisme professionnel.

D’abord parce que l’information, il faut aller la chercher. C’est long et difficile : personne ne le fera gratuitement. Ou alors, comme ici, on témoigne d’après son expérience personnelle - au mieux on éditorialise avec un certain talent. Très bien. Très très bien. Mais ça ne remplace pas la nécessaire information structurée et permanente dont une démocratie a un besoin vital. Pour ça il faut des organisations complexes qu’on appelle des médias (papier, audio, visuel, Internet, même combat...). Il faudrait que les medias soient meilleurs. Entièrement d’accord. Pour cela il faudrait une nouvelle loi sur la presse. Sur qui possède les moyens de communication, sur la productivité maximum qu’on peut demander à un journaliste, sur les rétributions minimales qu’il doit percevoir, sur la liberté dont il doit bénéficier pour s’abstraire des pressions, etc. Une telle loi n’existe pas, et il y a très peu de chances qu’elle existe un jour...

Alors quoi ? Big brother les mecs... Vivendi uber alles... Dans cinquante ans, si nos maîtres n’ont pas trouvé le moyen de nous décérébrer totalement (mais alors nous serons heureux non ?) les descendants d’Uzine2 reprendront du poil de la bête, les poches de résistance s’agrandiront et mon fils partira coloniser Mars pour y créer un Eden sans Vivendi...

Putain, je devrais augmenter ma dose de Prozac...

Répondre
> Révérence parler, Pierre Madrid, 1er février 2001

Merci pour ton message.

En relisant a plusieurs semaines d’intervale
cette chronique je n’arrive ni a me trouver excessif, ni a avoir un regret

Plutot que de me réclamer sans cesse des photos, ce qui n’était pas le
propos je regrette que pour l’intant ma chronique ne donne pas envie à
d’autres de "croquer" ce qu’ils vivent là ou ils sont, il doit bien y
avoir quelques étudiants, informaticiens ou agriculteurs qui pourraint
nous raconter "leur monde".

Hé, Hé, Hé amis lecteurs d’uzine rassurez moi, y a pas que des
photographes qui veulent montrer leurs photos, des journalistes qui
veulent se faire remarquer ou promouvoir leur livres etc...

Hé vous êtes encore là, y a quelqu’un ...............

Allez bonne route à tous. Et peut être à bientôt ici ou ailleurs

Pierre Madrid

Répondre


> Révérence parler
25 janvier 2001, message de Greg.fr
 

Voilà pourquoi je me méfie des grands groupes de presse, et que ma préférence va aux petites rédactions indépendantes (pas de pub, pas d’actionnaire industriel). L’ambiance y est différente, pas trop de tirage dans les pattes, des frictions, bien sûr, mais tempérées par la petite taille de la structure qui fait que finalement, on se sent nettement plus concerné par le devenir de la société. Et puis il y a quelque chose de plaisant à battre parfois sur le fil une grosse publication, avec ses dizaines de journalistes et ses moyens sans commune mesure avec les nôtres. Et l’absence quasi-totale de barrières hiérarchiques : le bureau du patron est à deux mètres, et il a viré la porte de son bureau.

Comme les autres, je regrette que tu t’arrêtes là, Pierre. Il y avait sans doute plus à dire sur le sujet. Que les journalistes se tirent la bourre entre eux, une compétition dont les lecteurs n’ont finalement rien à faire. Que ce soit untel ou tel autre qui sorte une info n’impressionne finalement que le microcosme journalistique, et ceux qui les emploient.

Et puis je relèverai qu’il faut souvent beaucoup de prudence pour ne pas perdre son âme, à force de faveurs, de cadeaux, traités comme des coqs en pâte dans des hôtels où le tarif de trois nuits engoutirait une bonne partie de notre salaire mensuel. On côtoie rarement impunément les "grands" de ce monde, pédégés sur-galonnés, politiques camés au pouvoir, militaires "indispensables"...

Rêveur, je vais seul et sans armes sur cette Terre

Répondre


> Révérence parler
24 janvier 2001, message de L’indecis
 

Bon, vous voulez que je vous dise : moi, j’ai beaucoup apprecie les chroniques de Pierre Madrid.

Elles m’ont permises, a travers sa vision tres resignee, de decouvrir comment fonctionnait les services de presse des divers journaux francais. C’est un temoignage que je n’avais jamais eu l’occasion d’entendre, faute de relations dans ce milieu. Et je sais que je peux preter foi a ces elucubrations de post soixante-huitard dont les ideaux ont ete rattrape par la necessite de se faire une place ici bas pour avoir un pere qui lui ressemble.

J’ai trouve cela sensible et libre, j’apprecie qu’uzine s’ouvre a des personnes qui sont plus de simples citoyens desireux de temoigner que des orateurs( meme si j’apprecie egalement de pouvoir trouver sur uzine une version differente et argumentee des nouvelles que nous delivre quotidiennement les journaux)

J’ai apprecie ce temoignage car il illustre parfaitement ce double mouvement que je vis quotidiennement :

- la revolte et la volonte de changer les choses
- la paresse et les petits plaisirs individuels que notre societe sait si bien nous offrir...pour mieux nous retenir.

Bref, double mouvement, solidarite contre individualisme.

Finalement, les pubs des sites internets ne sont pas si mensongeres, puisque j’ai pu lire Pierre Madrid online.
Vous savez, les pubs du style : le monde est grand et beau, il ya des jaunes, des verts, des rouges,(etc...) et, en plus ils sont sympas, alors venez depenser votre ble chez nous parce qu’on est gentil tout plein.

D’ailleurs, juste pour rigoler, en marketing, c’est ce qu’on appelle la conscience sociale d’une entreprise.

Merci Uzine, pour cette espace d’expression alternative.

Répondre


> Révérence parler
24 janvier 2001, message de Spartakus Freemann
 

Salut,
En fait, le problème de la presse, officielle, indépendante ou semi-officielle, c’est qu’elle se permet parfois de penser en lieu et place du citoyen. Il faut se réapproprier l’espace journalistique afin d’agir en tant que contre-pouvoir. Des sites indépendants ouverts peuvent être garants d’un tel but. A Uzine et autres sites informatifs libres de le prouver ou de continuer à le prouver.

Merci Pierre pour ces chroniques compréhensibles du monde fermé du journalisme.

Salut !

Spartakus Freemann

Répondre


> Révérence parler
24 janvier 2001, message de fantadiallo
 

Au revoir Pierre !
On n’imagine pas ne pas te retrouver quelque part sur le web tres bientot. On l’espere en tout cas.

Pour nous livrer de l’information ’differente’ -je n’ose pas dire alternative, vu ton regard quelque peu aigri envers celle-ci-. Il est vrai que presse alternative ca fait tres ’tendance’, que ca put. La seule vrai presse alternative serait celle des gens sur le terrain, des sans-abris, de certaines assoc 1901...

Mais en tout cas elle existe ! Je n’imagine pas Pierre Madrid se passer de ce joli outil qu’est internet et ne pas faire entendre sa voix sur des sujets qui lui tiennent a coeur.

Si les gens comme toi se taisent y’a plus qu’a jeter son ordinateur.

NB : Tout comme Mr Grosse Fatigue j’attends les photos aussi...

Répondre


C’est dur de s’arrêter
24 janvier 2001, message de Grosse Fatigue
 

Mais alors toi, c’que t’es blaireau des fois, hein !
Tu t’arrêtes au moment où l’on s’attache, n’importe quoi, vraiment, hein ! Surtout que ce dernier texte, c’est autre chose que Philippe Val !

Et pourquoi pas insister ? On commence à être nombreux à écrire des choses gratuitement sur le ouèbe, et des choses pas mal, non ?

Enfin bon, je dis ça, et puis moi aussi, je me suis arrêté. Et j’ai repris.

Tu vas voir, tu vas tenir un mois.

Enfin, j’espère.

Et puis tu vas nous raconter autre chose.

On t’attend, et tes photos aussi.

 
en ligne : La reprise
Répondre


> Révérence parler
24 janvier 2001, message de Guillaume
 

Ben voyons... Notre calimérotographe tourne la page, et on n’aura toujours pas vu une seule de ses photos...

Bon, sinon, première impression : vous venez, Cher Pierre, de dire en une chronique ce autour de quoi vous tourniez dans les quinze précédentes. Pourquoi ne pas avoir commncé par là ?

Autre chose : enfin, matière à débat dans votre texte. Les moins de 30 ans ne lisent plus.... Tetetetetete... Et le web, cher Ami ? Qu’en faites-vous ?
Le web, c’est avant tout un retour aux sources : l’écrit et l’image. Le son et la vidéo, c’est accessoire, comme les CDs gratuits dans les magazines.

Moi, je crois que les moins de 30 ans n’ont jamais autant lu depuis vingt ans au contraire, et que c’est pas prêt de s’arrêter, même si la lecture consiste parfois en un message SMS...

Pourquoi ?

1°) Les journaux, si on consomme sans modération, ça chiffre au bout du mois dans un budget. Le web, c’est indolore parce que ça se compte par dizaines de centimes la minute voire moins quand on peut se brancher du bureau, de la fac, ou quand on jongle avec les offres gratuites.
2°) Des journaux sur le web, il y en a, et de plus en plus. Certes, y’a de tout. Mais dans nos kiosques aussi.
3°) Le courrier électronique, sauf cas rares, ça se tape avec les doigts et ça se lit avec les yeux.

Trois petits points qui me permettent de garder espoir dans le Verbe, qui, comme chacun le sait, était déjà là au tout début.

Et puis dans votre désespoir, je trouve que vous oubliez un peu trop vite tout cela, et en premier lieu uZine, chez qui vous vous épanchez depuis des mois. uZine, preuve que les moins de 30 ans (entre autres) lisent, mais aussi écrivent et pensent (eh oui, MacDo et Canal Plus n’auront pas réussi à décérébrer tout le monde !).

E-lecteurs du monde entier, uZinez-vous les neurones !

Ouais, y’a pas trop de rapport avec ce qui précède, mais la formule m’est venue comme ça et j’ai plus le temps de tricoter une transition ! :o)

Répondre
> Révérence parler, Phynette, 24 janvier 2001

Entièrement d’accord avec Guillaume, c’est exactement au moment où not’tit Pierre, témoin désolé des services photo de son temps, commence :
- à venir à l’essentiel,
- à devenir intéressant,
- à écrire pas mal du tout,
- à maîtriser son sujet,
- à cerner son propos,
- à nous apprendre des choses

qu’il s’arrête et qu’il se fait la malle (chez qui, c’est quoi, l’armée de rêveurs ? Formulé comme ça, ça peut être la meilleure ou la pire des choses. Zapatistes ? chasseurs alpins ? témoins de Jéhovah ?)

C’est dommage de s’arrêter maintenant, alors qu’en réalité il vient juste de commencer avec ses deux dernières chroniques.

Et puis c’est vrai qu’on veut voir les photos, aussi.

Répondre
> Révérence parler, gonzo, 26 janvier 2001

Là franchement, je me marre...
Tout le monde ici à un jour pensé qu’il en avait marre de la chronique de Madrid. Et là, tout le monde le regrette.
>>2001-01-15 09:48:37 / Guillaume

Le chroniques de Pierre Madrid m’emmerdent. Pourtant je les lis. Si cela vous parait contradictoire, je vous renvois gentiment (j’suis pas le genre à m’énerver ! ! :-)) à ce que disait Coyote-et-caetera : pourquoi devrai-je zapper alors que j’ai - enfin ! - un espace pour ouvrir ma gueule ! ! Imaginez les JT avec en bandeau déroulant façon ticker CAC 40 les réactions postées par les téléspect-acteurs aux reportages et au discours qu’on leur sert ! ! Plus qu’une évolution : une révolution ! !

Alors oui, les chroniques de Pierre m’emmerdent et je les lis, preuve que la vie et l’avis de Pierre m’intéressent quand même.

Ce qui m’intéresserai encore plus, c’est qu’Uzine ouvre à Pierre une galerie photo.

Maintenant, si quelqu’un est intéressé par la création sur le web d’une agence photo/vidéo sur le modèle GPL/CopyLeft, écrivez-moi, je n’attends que ça ! Une alternative aux agences bien en place.

Un peu de franchise améliore surement la presse

Répondre
> Révérence parler, CityHunter, 26 janvier 2001

Houla Guillaume mon bon tu t’emportes

Internet totalement gratuit comme support de lecture des moins de 30 ans c’est beau comme un mondialiste décrivant les bienfaits du marché

Malheureusement Internet n’est pas gratuit (déjà 4000 F l’ordinateur c’est pas super gratuit). De plus la minuscule portion de la population des moins de 30 ans ayant accès à Internet et l’utilisant pour y lire des choses intéressantes (c’est-à-dire autre chose que du chat-asv-irl ou xxx.grosnichons.cul) ne permet pas d’affirmer que les moins de 30 ans en général n’ont jamais autant lu (heu... l’exemple du SMS... c’est limite)

Mais revenons à nos moutons : j’ai bien aimé les écrits de Pierre que je rapprocherais, dans l’esprit, de Babelouèbe, en beaucoup moins drôle certes mais bon et, bien que son explication supplémentaire arrive à point nommé, je regrette qu’elle ait été écrite pour annoncer un départ et non pas une suite.

A bon entendeur

Répondre
> Révérence parler, gonzo, 29 janvier 2001

t’as rien pigé, au dessus
j’ai recopié un mail de Guillaume pour etayer mas propos...
mais c’est moi qui parle !
Gonzo !

Répondre
> > Révérence parler, Nicolas, 29 janvier 2002

Non c’est toi qui n’a rien pigé Gonzo : il ne répondait pas à ton message, où tu citais effectivement Guillaume, mais au message de Guillaume, au-dessus.

Et tu aurais pu t’en apercevoir, si tu avais lu ce qu’il écrivait, puisque son discours réfutait un argument de Guillaume en le citant indirectement.

Hmm, j’aime aider les gens à "mieux-communiquer" ...
Cordialement
Nicolas

Répondre