racine uZine

Dans la même rubrique
Des crânes bien bourrés
 
mercredi 7 mars 2001
Le bourrage des crânes au quotidien (8)

Le réseau vous chatouille ou vous gratouille ?

par Vykinge
 

Le débat n’est pas neuf, mais il ne sommeille pas : l’informatisation généralisée des dossiers médicaux met en péril le secret médical. De plus, la « médecine online » s’installant confortablement aux Etats-Unis, elle nous pend au bout du nez. Attention en traversant la santé : un débat peut en cacher beaucoup d’autres. Quelques jalons...

Un peu d’histoire : le contrôle social par la médecine

En effet, le contrôle social des populations par la médecine, en tant que projet politique parallèle à celui du contrôle des mouvements de ces mêmes populations par le développement simultané des transports « panoptisants » tel le train et des techniques de contrôle policier (empruntes digitales, papiers d’identité, etc...) : tout cela n’a pas attendu le ouèbe pour exister, loin de là. On peut même dire que la tâche était déjà en passe d’être terminée, pour le second dès la fin du XIXe siècle, et pour le premier au milieu du siècle que nous venons de quitter sans la moindre larme à l’œil.

C’est dans le courant du XIXe siècle, en effet, qu’une révolution plus ou moins discrète se fait à l’ombre de la Grande : le médecin prend assez rapidement la place du prêtre et commence à distiller, aidé en cela par la naissance de la presse « de masse », le nouveau Savoir, celui qui allait sauver l’humanité menacée par tous les bacilles possibles et imaginables, dont on soupçonnait certains (sans le dire directement), et des plus virulents, d’être nés de la Révolution heureusement oubliée.

Ce grand savoir qu’est la médecine, sous la conduite des nouveaux prêtres, est allé depuis lors de succès en succès, permettant désormais de soigner plus de 70% des maladies... créées par ce même savoir. Il ne faudrait en effet pas oublier que l’immense majorité des Occidentaux meurent de maladies dégénératives, c’est-à-dire qu’ils vivent tout simplement trop vieux, en raison de l’acharnement thérapeutique généralisé et de la médicalisation de la vie engendrés par la nouvelle religion. Quant à faire reculer les frontières de la mort (le grand rêve de la nouvelle religion), le bilan est des plus mitigés : nos recordmen (qui sont le plus souvent des recordwomen) de vieillesse n’ont pas une année de plus que ceux/celles du passé ; pour ne rien dire des fléaux iatrogènes qui ravagent hôpitaux et foyers...

Et n’oublions pas ce qui nous intéresse. Le plus grand succès de la médecine est bel et bien un succès politique : un quadrillage des populations d’une efficacité sans égale, mais qui devait jusqu’à maintenant se tenir sur les marges de la légalité, se déguiser sous des objectifs déclarés tous plus louables les uns que les autres. Nous y reviendrons. D’abord un bref état des lieux.

L’hypocondrie mise en système : à qui profite le crime ?

Le fait qu’en France, lecteurs et lectrices (ces dernières représentant une forte majorité) des sites et magazines dédiés à la santé soient 4 millions par mois (voir Internet, le plus grand cabinet du monde) est révélateur. On s’occupe plus que jamais de sa petite santé, oubliant par la même occasion des problèmes plus dérangeants de ce monde (tels la faim, la pauvreté, le pillage des pays pauvres ou les génocides divers organisés plus ou moins directement par nos dirigeants)... à moins que ce ne soit le but de l’opération ?

Comme toujours la question idoine est : à qui profite cette profusion de thérapies plus ou moins neuves qui n’en finissent pas de nous signifier qu’en fin de compte la vie est une maladie ?

D’abord à l’industrie pharmaceutique, évidemment, qui fait son beurre sur la tête des Occidentaux apeurés devant la légion de nouveaux dangers « découverts »... par cette même industrie qui, par contre, traîne la patte quand il s’agit de baisser les prix des thérapeutiques nécessaires aux pays pauvres (contre le SIDA, entre autres), allant même jusqu’à intenter des procès aux pays qui osent produire des médicaments génériques beaucoup plus abordables que les médicaments de marque.

Ensuite, à tous ceux qui tournent comme des mouches autour de la maladie, réelle ou imaginaire : médecins et thérapeutes en tous genres, que leurs outils soient les parfums, la musique ou les triturations à distance. Mais à la presse également (voir les chiffres plus haut).

Enfin, et pour faire court, les pouvoirs politiques en place. Quel rêve, n’est-ce pas, qu’une population nombriliste ! Quelle liberté accordée à ceux qui n’ont pas le temps, pris comme ils le sont dans le feu d’une action bien souvent axée sur le profit personnel, de nous expliquer des politiques que de toute façon nous ne comprendrions pas (on ne peut que conseiller, à ce sujet, la lecture des ouvrages de F.-X- Verschave, président de l’association Survie, à l’heure actuelle menacée à travers son président par le procès que lui ont intenté trois chefs d’Etat « françafricains » : La Françafrique et Noir silence) !

La crise de notre civilisation réside-t-elle dans cette hypocondrie ? Peut-être. Ne découle-t-elle pas d’une vision effrayante du monde : un élan vers cette mort qu’est la perfection proposée par nos gourous divers ? Le corps en effet est une machine complexe en incessante tranformation, qui ne peut donc jamais fonctionner parfaitement, sans à-coups, « secousses », menus inconvénients : c’est la rançon de la vie ! Et cette complexité « rugueuse » est le contraire parfait du lisse, du « cool » que tente de nous imposer la société post-moderne (voir à ce sujet Benasayag/Charlton : Critique du bonheur).

Sans vouloir m’étendre davantage sur ce volet du sujet, je recommande à tout le monde de s’intéresser un instant à l’histoire de la mort, pour constater le statut à la fois d’« omniprésence lointaine » (par les médias, entre autres) et de tabou qu’elle a endossé à notre époque. Or on sait, depuis les travaux des historiens des mentalités (Ariès, Vovelle et Cie) que le rapport d’une société à la mort représente le modèle du rapport de cette société à tout le reste (la vie, les odeurs, les couleurs, le sexe, le corps, etc...).

A ce sujet, J.-P. Berlan a bien raison de rebaptiser les soi-disant « biotechnologies » (c’est-à-dire technologies de la vie) en nécrotechnologies (La guerre au vivant, Agone Éditeur, 2001).

Le plus grand secret dans la plus grande publicité

Et le secret médical dans tout ça ? Est-il autre chose qu’un secret de polichinelle, d’importance mineure en regard des enjeux historico-politques que met en scène la médecine moderne ? Voire !

Car la lutte pour la préservation du secret du dossier médical de chacun fait en réalité partie intégrante de la lutte pour un ouèbe respectueux de la vie privée des gens, tout simplement. Or c’est ce respect qui gêne les marchands de tout poil.

Ils arguent parfois du fait que le secret médical est depuis quelques temps bien mis à mal par la multiplication des associations de défense des intérêts de tel ou tel groupe de patients, qui font justement grand bruit, et à grand renfort de publicité, autour de leur maladie. C’est mélanger les cartes, messieurs les commerçants. Ce pour quoi se battent lesdits groupes, c’est la reconnaissance de tout patient comme citoyen à part entière, ce contre quoi ils se battent c’est l’alourdissement des souffrances de la maladie par un statut de quasi-handicapé social/civique. Rien à voir, donc, avec une remise en question du secret médical.

La mise en ligne du dossier médical est condamnable non seulement parce qu’elle constitue un viol de la vie privée du patient, mais également parce qu’elle représente l’aboutissement logique de près de 200 ans d’histoire de la médecine moderne, histoire d’une mise au pas idéologique. Quant à la vogue de l’auscultation en ligne, si elle se développait en France comme aux Etats-Unis, elle serait malheureusement logique, elle aussi, représentant un pas de plus vers ces « tyrannies de l’intimité » autrefois abordées par R. Sennett. Et qu’on ne s’illusionne pas trop sur le fait qu’une telle pratique pourrait éventuellement retirer un peu de son trop-plein de prestige au prêtre-médecin. Ce n’est en effet pas au niveau de la visite médicale que se situe son véritable pouvoir !

Santé et démocratie

Il n’y a pas plus politique que les problèmes touchant à la santé... et il n’y a pas plus sain que de s’attaquer à ces problèmes politiques. Il suffit, pour en faire la preuve, de constater les difficultés rencontrées dans la mise en place des programmes nationaux de santé publique dans les pays pauvres, avec l’« aide » de bailleurs de fonds occidentaux (ou japonais) qui ont tout oublié de ce qu’est, justement, la santé publique.

Un réveil de la démocratie en plein naufrage actuellement sous les coups de boutoir du néo-libéralisme mondialisé passera aussi, qu’on n’en doute pas, par :

-  une redécouverte du corps non-médicalisé (donc sans intermédiaire) ;
-  un réapprentissage de la mort (donc de la vie, avec tous ses défauts et désordres) ;
-  une réappropriation de leur santé par les populations (donc une hiérarchisation propre des problèmes) ;
-  des efforts renouvelés pour une véritable santé publique ;
-  une conquête de la solidarité par l’échange des expériences sanitaires (existe-t-il un domaine où les populations du monde sont plus liées les unes aux autres que celui des maladies ?) ;
-  la formulation d’une idéologie du bonheur positive (et non pas comme à l’heure actuelle où ce dernier se définit uniquement négativement : absence de maladies, absence de pauvreté, absence de problèmes, etc.) ;
-  etc.

Comme indiqué en introduction, ce qui précède n’est qu’une liste non exhaustive d’aspects ayant trait à la santé, qui dépassent de loin la problématique de la mise en ligne des dossiers médicaux, tout en l’englobant. A suivre, je n’en doute pas...

 
 
Vykinge
Imprimer
format impression

Enseignant/traducteur

 
SPIP
Web indépendant


> Le réseau vous chatouille ou vous gratouille ?
30 mars 2001, message de Vykinge
 

Juste pour en rajouter un petit peu, voici un florilège de citations tirées d’un remarquable ouvrage :
J. Philipponeau :
RELATION de L’EMPOISONNEMENT PERPÉTRÉ EN ESPAGNE
et camouflé sous le nom de
SYNDROME DE L’HUILE TOXIQUE

- pp. 87-88 :
Dans les nouvelles maladies qui, leurs causes restant impossibles à identifier précisément, sont nommées syndromes, on trouve toujours dans une proportion variable les mêmes ingrédients : causes indéterminées ou révélation d’un agent jusque-là inoffensif, gabegies bureaucratiques, dissimulations étatiques, intérêts de l’industrie de la santé, désinformation médiatique ; et enfin protections judiciaires diverses.

- p. 89 :
... la propagande reste formelle : chaque jour nous vivons plus vieux, en meilleure santé et dans un monde lui-même meilleur.
Le rythme d’apparition de ces nouvelles maladies, dont l’agent n’est pas nécessairement nouveau mais trouve dans les conditions de vie actuelles un vaste champ d’activité, est [...] plus rapide que celui des indéniables progrès accomplis en chimie, en mécanique, en électronique et en plomberie médicales, et dans le monde tel qu’il est, il faudra s’habituer à cette nouvelle réalité.

- p. 98 :
... nous commençons seulement à subir massivement l’effet retard de l’empoisonnement chimico-nucléaire cumulatif de la planète ; empoisonnement qui s’accroît qualitativement et quantitativement chaque année.

- p. 105 :
Vaut-il mieux mourir irradié, empoisonné chimiquement ou broyé dans les linceuls d’acier de l’ïndustrie automobile, que de variole, de tétanos ou de syphilis, voilà un problème auquel seuls pourraient s’intéresser des moralistes s’ils n’étaient (sic) disparus, emportés parmi la vingtaine d’espèces vivantes qui s’éteignent chaque jour.

Cordialement

Répondre


> Le réseau vous chatouille ou vous gratouille ?
7 mars 2001
 

-  « Ce grand savoir qu’est la médecine, sous la conduite des nouveaux prêtres, est allé depuis lors de succès en succès, permettant désormais de soigner plus de 70% des maladies... créées par ce même savoir. »

Il me semble qu’il y une muflerie intellectuelle à écrire que c’est la médecine, ou plutôt le savoir qui crée la maladie. Qu’une certaine prétention à l’exactitude absolue, au scientisme le plus radical soit exagérée en la matière, cela ne fait nul doute, mais bien peu de médecins en sont adeptes… la recherche médicale étant là pour rappeler à tous, que l’on ne sait pas tout et que justement on cherche à mieux connaître et mieux combattre ce qui fait souffrir l’humain.

Le savoir des médecins n’est qu’un outil au service de l’identification et de la lutte contre cela : ce qui nous fait souffrir, mourir. C’est aussi un outil fabuleux au service de la compréhension de ce qu’est la vie. Une réponse culturelle sans doute, mais une réponse essentielle à notre humanité souffrante. Que les médecins occidentaux ne puissent traiter dans le secret de leur cabinet l’ensemble des maux de la planête, pathologies et maux sociaux divers c’est sans doute regrettable, mais qui peut donc le faire ? Et à qui est-ce donc à le faire ? Sont-ils des surhommes mal employés ?

Allons bon ! Ceci est assez risible.

- « Il ne faudrait en effet pas oublier que l’immense majorité des Occidentaux meurent de maladies dégénératives, c’est-à-dire qu’ils vivent tout simplement trop vieux, en raison de l’acharnement thérapeutique généralisé et de la médicalisation de la vie engendrés par la nouvelle religion. »

Dis donc c’est pas un peu eugéniste, ça dans le fond ? Faudrait-il renoncer à soigner les gens parce qu’il sont âgés ? Y-a-t-il selon toi une date de péremption chez l’humain ?

C’est du jeunisme mâtiné à la sauce douteuse de l’exhortation de la philosophie nietszchéenne du surhomme« Quand aux débile aux malvenus, qu’ils périssent « … débiles étant pris ici au sens étymologique de « faible ».
Je trouve ce discours assez équivoque.
Vivre n’est-ce pas vieillir de la naissance à la mort ?

Quelle est la marge entre jeune, vieux, et ce délirant « trop vieux » ?
Qui donc est apte à juger que l’autre est « trop » vieux ? ( car il s’agit toujours de l’autre, et à part certains suicidaires et encore, le désir d’arrêter de vivre est assez peu répandu pour soi-même ).

N’y a-t-il pas un mépris fondamentale dans l’emploi de l’adjectif « dégénérative » , dans ton propos ? Je ne peux m’empêcher d’y lire, malgré l’aspect très convenu de l’expression appliqué à une pathologie détruisant irrémédiablement certaines facultés du patient, encore une idée de norme et de dépassement de cette norme ?

Qu’est-ce qu’être en bonne santé , qu’être jeune, qu’est-ce qu’être souffrant et vieux ?

- Quand à la « religion » de la médecine, c’est un sujet à débattre plus amplement certainement.

En disant « la médecine », tu joue sur les représentations au préalable que chacun à de cette activité et de ceux qui la pratique. Tu joues sur nos expériences personnelles et nos préjugés, notre méconnaissance ou notre connaissance partielle de ce domaine de l’activité et de la cognition humaine.

Si l’on prend le terme au sens étymologique, du latin religio, c’est ce qui relie, ce qui fait le lien entre les choses, les faits, les gens. La médecine ferait-elle effectivement le lien entre des signes de souffrance du corps, ou de dysfonctionnement de certaines fonctions de l’organisme, et ses causes, afin que l’humain qui en est affecté puisse être délivré de cette aliénation qu’est toute souffrance ?
Si , oui, cela pourrait effectivement donner un côté « religieux » au truc.

En fait, si c’est un système d’interprétation des signes, une exégèse des symptôme, là encore, et par métaphore, le terme ne semble pas idiot. Mais une religion, prétend souvent à délivrer un sens à la vie, et de résoudre par l’acte de foi les questionnements métaphysiques des humains mortels, la médecine, du moins celle que tu stigmatises, ne semble pas encore avoir franchi ce pas.

Tu simplifie en généralisant et le propos est délibérément caricatural.
M’enfin, parler de la médecine comme d’une religion relève surtout d’une métaphore fonctionnelle et idéologique, qui permet de circonscrire hâtivement, sans le définir un ensemble de pratiques et de connaissances, une branche très complexe de l’activité humaine, un héritage empirique et cognitif très difficile à circonscrire en quelques mots ( ou même quelques livres… ) .
Bref, la métaphore me semble un peu rapide et oiseuse, et voir dans les individus médecins le clergé d’une organisation, d’une institution hiérarchique au service de soi-même, et de ses dogmes… ouaip… c’est peut-être un peu gros…

Et à tout prendre, à titre personnel, si la médecine a pour but de faire cesser la souffrance et de reculer les frontières qui bornent dans l’avenir le cours de la vie, et bien c’est peut-être la religion la moins sectaire dans ses enjeux et la moins culpabilisatrice qui soit.

- « Quant à faire reculer les frontières de la mort (le grand rêve de la nouvelle religion), le bilan est des plus mitigés : nos recordmen (qui sont le plus souvent des recordwomen) de vieillesse n’ont pas une année de plus que ceux/celles du passé ; pour ne rien dire des fléaux iatrogènes qui ravagent hôpitaux et foyers... »

Et alors ? Y’a un concours de longévité auquel ces vieillards chenus et ces grands-mères increvables se devraient de participer à titre individuel pour mériter ton estime , le droit de vivre et/ ou celui d’être soignés ?

Je ne réponds pas sur le reste pour l’instant ( je voudrais pas monopoliser l’espace du forum ), mais j’ai l’impression que pour ce qui est des premiers paragraphes, effectivement , tu t’opposes certainement à l’idée de « se déguiser sous des objectifs déclarés tous plus louables les uns que les autres « . Il y a de ces transparences dans tes axiomes de départs… qui ont de quoi laisser rêveurs…et qui laisse ensuite un drpole de goût à cette analyse paranoïaque d’un soit disant complot des médecins ou plutôt de la médecine ainsi caractérisée au prétendu service de l’occident et de ses vieux « indignement » tenaces…

Cordialement

Pascale

Répondre
> Le réseau vous chatouille ou vous gratouille ?, 7 mars 2001

Que de malentendus !! Je vais essayer de répondre point par point, non sans avoir indiqué mes sources principales : Foucault et Vigarello surtout, mais aussi, comme je l’ai déjà écrit Vovelle, Ariès et tous ceux/celles qui ont ouvert le vaste domaine de l’histoire des mentalités.

Que le savoir scientifique/médical puisse créer la maladie, c’est évident, il n’est que de constater le rôle éminent des scientifiques médicaux dans l’"avènement" des OGM ou plus généralement de cette mal-bouffe ... qui risque à terme de nuire gravement à la santé des populations.

Quant à "l’outil fabuleux" que le savoir médical se veut pour connaître la vie, soyons sérieux : s’il est fabuleux, c’est bien au sens propre de raconteur de fables. Car la médecine moderne n’est pas bâtie sur une soif de connaître la vie, mais bien sur la peur de tout ce qui ressemble à la mort, ce qui comprend les "mauvaises" odeurs (qui incommodent le bourgeois du XIXe siècle), l’ombre des ruelles où vivent les prolétaires, la pauvreté, donc la marginalité, etc... Elle est également née des nécessités créées par l’industrie moderne, naissante elle aussi : entretien de la force de travail pour que cette dernière puisse à moindre coût effectuer les tâches pour lesquelles on lui verse un salaire de misère (ce qui est d’ailleurs toujours le cas dans bien des régions du monde).

Que les médecins occidentaux ne puissent traiter dans le secret de leur cabinet l’ensemble des maux de la planète, pathologies et maux sociaux divers c’est sans doute regrettable

...d’autant plus qu’ils en ont la capacité, mais, que voulez-vous, ces maladies des pauvres, ça ne rapporte rien, ma bonne dame...

Eugénisme, moi ? Fauteur de jeunisme ... à mon âge (dans quelques rares années la cinquantaine) ? Quand j’écris que les gens vivent trop vieux, je veux tout simplement dire que les hôpitaux sont bourrés de gens qui ont pour seul maladie ... le fait d’être né, un point c’est tout ! Or il me semble qu’on pourrait "démédicaliser" la vie tout d’abord en opérant un changement de mentalité (QUI EST D’AILLEURS DÉJÀ EN MARCHE DANS CERTAINS PAYS ... heureusement la France n’est pas le monde entier) permettant aux vieux de vivre et mourir chez eux...et aux gens de se réhabituer à l’idée qu’ils sont mortels...

(pour l’adjectif "dégénératif", je suis désolé, c’est le terme "technique" pour justement indiquer une maladie qui n’a pour cause que l’âge du patient)

Quant au terme de religion, ça nous mènerait un peu loin, il me semble. J’ai simplement voulu indiquer un fait historique : le porteur de vérité, le prodigeur de mieux-être, bien souvent le consolateur devant la mort l’accompagnateur vers cette dernière, et, bien souvent même le "donneur de mort" (le décès, dans des situations hospitalières de stress, est bien souvent stipulé avant le moment où le patient peut vraiment être considéré comme mort), celui qui apporte l’espoir et la bonne parole, etc... ce n’est plus le prêtre comme avant, mais bel et bien le médecin (ou ses substituts). Et ce "remplacement" du prêtre par le médecin est une illustration pratique pour indiquer la prédominance du savoir médical dans notre société moderne dès sa naissance. Prédominance qui bien souvent s’est vêtue du noble vêtement de la science, alors que la médecine a souvent été au service du pouvoir, parfois du crime, et est en tout cas souvent constitué de bricolages plus ou moins réussis.

J’ai le sentiment que nous n’en avons pas terminé, mais à +

Vykinge

Répondre
> Le réseau vous chatouille ou vous gratouille ?, savonarole, 8 mars 2001

Je trouve le diagnostic excellent mais je reste sur ma faim à propos des alternatives proposées.
Je ne comprend pas non plus pourquoi faudrait il vendre à bas prix les médicaments aux pays du tiers monde car ce ne serait que leur étendre nos problèmes dégénératifs comme nous l’avons fait dans tant de domaines. Ceci ne pouvant qu’accentuer leurs énormes handicaps économique.

J’ai appris au moins deux mots nouveau dans cet article. Mes félicitations à l’auteur pour son érudition.

Répondre
> Le réseau vous chatouille ou vous gratouille ?, Vykinge, 8 mars 2001

Il ne s’agit pas avant tout de vendre à bas prix des médicaments, mais au moins de laisser les pays pauvres fabriquer quand ils le peuvent leurs propres médicaments et se procurer des médicaments génériques quand ces derniers existent.

Les populations des pays pauvres, contrairement aux populations occidentales, ne meurent pas de maladies dégénatives, mais avant tout des deux grandes endémies que sont le paludisme (contre lequel n’existe aucun vaccin) et la tuberculose (facile à soigner en termes économiques, mais dont le traitement demandent une infrastructure systématique dont ne disposent pas tous les pays ainsi que des finances, certes modestes pour un pays riche, mais parfois importantes pour un pays pauvre). Ensuite viennent d’autres maladies, dont l’épidémie de SIDA.

A ce propos : de quoi meurent les sidéens des pays pauvres ? ...de tuberculose, souvent après avoir contaminé leur entourage avec une tuberculose résistante, ce qui constitue une véritable catastrophe, car cette maladie opportuniste est en pleine recrudescence. Or il a fallu tous les efforts de l’UICTMR (Union Internationale Contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires) auprès de l’OMS, pour que les efforts fournis pour le SIDA, maladie à gros investissements, donc intéressante pour l’industrie pharmaceutique, se conjuguent, encore timidement d’ailleurs, à ceux fournis pour la tuberculose, inintéressante pour cette même industrie, car à investissement faible.

...bref, à la grand’messe du savoir médical, les pauvres ne sont pas conviés.

Quant au handicap économique dont tu parles, il provient, du point de vue santé, du fait que la tuberculose opère une ponction importante au sein des populations en âge de travailler/produire (20-40 ans, en gros).

J’aimerais de plus profiter de l’occasion pour faire une remarque à Pascale (j’avais peu de temps hier).
Il ne s’agit pas d’organiser un concours de longévité. Ce n’est pas moi mais la Médecine (ça te va, las majuscule) qui a promis à l’humanité un paradis sans douleur et, à terme, sans mort...et les grands-pères et grands-mères increvables n’ont pas plus ni moins droit à mon estime que les plus jeunes, ce n’est pas une histoire d’âge (comme chantait Brassens : le temps ne fait rien à l’affaire...).

Amitiés

Répondre
Je n’ai pas tout compris, Fab, 8 mars 2001

Hou la la, ou bien je n’ai rien compris a cet article, ou bien il aurait merite d’etre cadre precisement car il n’est pas vraiment clair.

Qaund l’auteur critique la medecine, j’espere qu’il ne critique pas l’ensemble de la medecine mais uniquement la medecine geriatrique qui consiste a, comme elle le dit, "faire vivre les gens plus longtemps", parce que sinon, en appeler aux manes des medecins du XIXeme siecle est plutot malvenu : des gens comme Pasteur (qui a decouvert le vaccin contre la rage) ou comme Jenner (meme chose pour la variole) me semblent des savants qui ont ete utilies a l’humanite et non des charlatans qui auraient mieux fait de garder leurs decouvertes pour eux. Non ?

Si c’est effectivement uniquement la medecine geriatrique qui est denoncee, cela restreint deja pas mal le champ de la critique - meme si cela reste encore discutable selon moi.

Pour ce qui est du tiers monde, c’est vrai que beaucoup de gens continuent a mourir de la tuberculose, mais plus aucun me meurt de la variole et la poliomyelite est en train d’etre eradiquee de cette belle planete grace au savant fou qui a un jour decouvert le vaccin. Inutile de dire que ces maladies ne touchaient pas exclusivement les vieux au moment de leur plus grande extension.

Le medecin est le nouveau pretre ? Hum, il y a une difference assez fondamentale selon moi entre le pretre et le medecin c’est que son savoir est fondee sur des bases scientifiques tandis que celui du pretre est base sur un bouquin, certes interessant mais moins argumente qui s’appelle la bible. Cela me semble quand meme un peu plus serieux. Si les gens ecoutent et boivent ce que dit le medecin, ce n’est pas parce qu’ils le considerent comme un nouveau dieu, c’est simplement parce qu’il s’y connait la ou le simple mortel n’y connait rien. Quand un astrophysicien nous raconte comment se forme les etoiles, on le croit (meme si on s’en fout) car on y connait rien, la c’est pareil ! ET CE QU’IL NOUS RACONTE N’EST PAS UNE VERITE REVELEE ! Sans blague !

PS : quand Brassens disait "Le temps ne fait rien a l’affaire" (citation empruntee a Moliere dans le Misanthrope je crois), il parlait du fait d’etre con, pas du fait de vouloir prolonger la vie. A ce sujet, tonton Georges disait aussi "J’aimerais mieux mourir dans l’eua, dans le feu, n’importe ou / Et meme a la grande rigueur ne pas mourir du tout" ;-)

Répondre
> Je n’ai pas tout compris, Vykinge, 8 mars 2001

C’que c’est tout de même de ne pas parvenir à se faire comprendre !

Alors, d’abord, pour ce qui est des bases scientifiques de la médecine, soyons sérieux. Il faut lire les Bichat et autres pionniers de la médecine moderne pour comprendre qu’ils sont aussi scientifiques que les exégètes moyen-âgeux qui commentaient la Bible (puisqu’il était aussi question de livre dans ta remarque)...sauf que la Bble, là, c’est le corps humain ET SOCIAL (ce dont chacun(e) de mes commentateurs semble se soucier comme d’une gigne), et que ce corps (humain et social), avec la médecine moderne, s’instrumentalise à outrance. Passons...

Je suis loin de m’en tenir dans mon article à la médecine gériatrique, ce qui n’aurait aucun sens.

Quant aux vaccins, dont tu sembles raffoler, il ne faudrait surtout pas oublier quelques petits détails :

1) l’application d’un vaccin, par exemple le BCG, n’est efficace que si elle est généralisée. Sinon, un vaccin peut être pire que la maladie contre laquelle il est sensé lutter (voir les ravages de la rubéole dans les pays le vaccin n’était pas obligatoire, et qui a fait d’une maladie infantile inoffensive une maladie d’adultes très dangereuse, chez la femme enceinte, pour le foetus)...même si ces considérations epidémiologiques paraîtront peut-être déplacées

2) la réussite par exemple du BCG ne tient pas à ses succès médicaux (le BCG est loin d’immuniser contre la tuberculose), mais à l’organisation spacio-politique qu’il exige. Un programme réussi de vaccination n’est donc pas un triomphe médical, mais bien surtout une réussite politique.

Quant à l’astrophysicien, là, c’est moi qui ne saisis plus très bien. D’abord, les astrophysiciens n’ont que très rarement, en tout cas à l’époque moderne, été un enjeu de pouvoir, contrairement aux médecins. Ensuite, je peux très bien vivre sans penser à la naissance des étoiles. C’est plus dur sans penser à mon corps et à la société qui m’entoure. Alors : quid ?

Il semble bien que dès qu’on touche à la médecine (blasphème ???), se réveillent certaines inquiétudes, comme si étaient menacés des mythes fondateurs (dont celui du progrès)... Il ne faudrait pas oublier que dans "le désastre alimentaire, agricole et médical actuel" (Berlan, la guerre au vivant), les médecins ont leur part de responsabilité...comme l’acharnement thérapeutique en tant que mentalité véhiculée par la médecine moderne a amené notre société dans un nombre incalculable d’impasses dont je vous épargne ici la liste

... mais j’en tiens une partie à votre service, pour ceux que ça intéresserait

Répondre
> Je n’ai pas tout compris, Fab, 8 mars 2001

Ah bon, tu ne parlais pas que de la medecine geriatrique ?

Alors mettons les pieds dans le plat : peux tu repondre a la question suivante : est-ce que tu denonces en bloc toutes les decouvertes qui ont ete faites en medecine depuis un siecle ou est-ce que tu estimes que quand meme, ces decouvertes ont contribue ne serait-ce qu’un peu, au bien-etre de l’humanite ? Parce que j’avoue que la lecture de ton article, je comprends que tu penches pour la premiere these ("Aucun progres"). Qu’en est-il ? (j’ai pris l’exemple des vaccins ceux mentionnes sont attaches a un nom de savant celebre ce qui me permettait d’etre plus clair dans mon propos).

Sur le caractere scientifique de la medecine. Tu cites Bichat, tu veux dire Francois Xavier Bichat ? Apres le XIXeme nous revoila donc au XVIIIeme siecle, on remonte dans le temps ! Si c’est pour dire que la medecine de Moliere, la pratique de la saignee et du lavement ne sont pas de bonnes therapeutiques, la on va tomber d’accord !

Non, plus serieusement, la recherche en medecine et en biologie est fondee sur des modes operatoires extremement precis pour confirmer ou infirmer une hypothese de depart. Par "bases scientifiques", j’entends mode de raisonnement et de deduction fondes sur la raison et non pas sur la verite revelee. c’est tout. C’est comme ca que s’effectue la recherche en medecine et je trouve cela tres bien.

L’allusion a l’astrophysique, c’est pour illustrer par un exemple que les gens ne vouent pas un culte au medecin, ils lui demandent simplement quel medicaments prendre quand ils sont malades parce que c’est un specialiste et qu’il s’y connait beaucoup mieux qu’eux. L’astrophysicien aussi est un specialiste qui s’y connait beaucoup mieux que nous et qu’on ecoute avec confiance quand on penetre (pas souvent je le concede) son domaine de competences.

Blaspheme de parler de la medecine ? Non pas du tout mais en tout cas blaspheme de dire que tout ce qui a ete decouvert depuis un siecle est de la foutaise et releve de la croyance mystique. Discuter des dangers des OGM, de la medecine dans le tiers monde, de l’euthanasie quand tu veux, au contraire. Et en plus, ce sont des problemes plus "sociaux" (ou ehiques pour certains) que medicaux : c’est d’autant plus interessant.

En tout cas, desole de croire en le progres, meme si c’est un mythe (ce dont je doute) et meme si il est fondateur.

Fab

Répondre
> Je n’ai pas tout compris, Vykinge, 9 mars 2001

Alors, cher Fab (je n’ai pas le temps de m’étendre), dire que "la recherche en medecine et en biologie est fondee sur des modes operatoires extremement precis pour confirmer ou infirmer une hypothese de depart", c’est ou bien méconnaître le mode de fonctionnement de la recherche ou bien désirer à tout prix avoir raison !

Je te conseille, en matière de "modes opératoires extrêmement précis" de consulter l’ouvrage (cité dans mon article) de J.-P. Berlan, ou les ouvrages de la série Science et Société des éditions La Découverte, pour constater que ces "modes opératoires extrêmement précis" sont le pus souvent du bricolage à l’aveuglette, sur des bases idéologiques "solides" (pour ne pas dire indécrottables)...

Je ne nie pas que certaines découvertes médicales aient été importantes pour l’"humanité" (les guillemets, parce que l’humanité c’est dans ce cas bien souvent les riches, classes ou nations), mais dans l’ensemble, ces "découvertes"
1) sont le fait du hasard
2) ne sont acceptées que si elles profitent à ceux qui les ont commandées ou qui dirigent
3) sont bien souvent le résultat de décisions idéologiques contestables
4) sont le fruit de recherches dirigées vers le bien/le profit des riches et se font avec des ressources qui auraient pu être utilisées à des fins plus utiles (entendez utiles à un plus grand nombre)

Donc : toutes les découvertes depuis un siècle ne sont pas forcément foutaises, mais une partie l’est et l’autre ne doit en aucun cas permettre à la médecine moderne d’arborer des airs triomphants ou de se croire autorisée à intervenir dans des décisions qui ne regardent que le politique ... nous, quoi.

Bon week-end...

Répondre
La faute aux politiques, pas aux medecins !, Fab, 11 mars 2001

Alors quelques elements de reponse :

- je n’ai pas lu J-P Berlan, je fondais mon jugement sur un sentiment diffus, constitue en frequentant des amis scientifiques (j’ai assiste a la soutenance de deux theses de biologie redigees par des amis l’an dernier et cela ne m’a pas semble etre de la foutaise). Mais alors, a supposer que la recherche en medecine ne soit le fait que d’illumines sectaires qui veulent prouver leurs theories basees sur du sable, je me pose une question :

Pourquoi est-ce que il n’y a pas des "sauveurs de l’humanite" qui defrichent de maniere "differente" la medecine en tant que domaine de recherche, i.e. sur des "bases ideologiques solides", sans y aller "a l’aveuglette" ? Est-ce que leurs velleites de contestation est etouffe dans l’oeuf par le leviathan des chercheurs fideles a la ligne officielle, ou est-ce tout simplement parce qu’on n’a rien a proposer de mieux comme mode operatoire ?

- sur le fait que "les decouvertes medicales ne doivent en aucun cas permettre à la médecine moderne d’arborer des airs triomphants ou de se croire autorisée à intervenir dans des décisions qui ne regardent que le politique", on est tout a fait d’accord, c’est ce que je dis dans mon intervention juste avant (cf. "discuter des dangers des OGM....). Mais la encore une question : est-ce que ce sont les medecins qui se sont empares eux memes d’un pouvoir sur lequel ils n’avaient aucun droit ou est-ce que ce sont les politiques que le leur ont lachement laisse car ils ne voulaient surtout pas se mouiller et avoir des comptes a rendre a leur electorat ? Moi je penche pour la deuxieme solution, et toi ?

- sur le fait que les grandes decouvertes medicales sont le fait du hasard : et alors, qu’est ce que ca change ? Du moment que la decouverte est faite !

- sur les diatribes contre les puissants, la misere de tiers monde et les pays pauvres, je suis en partie d’accord mais je te demande LA FAUTE A QUI ? Aux medecins ? Certainement pas, plutot au politique. Dans un pays - la France - ou la part publique de la recherche reste importante, on ne peut reprocher qu’aux politiques de ne pas allouer les subsides qu’il faut aux recherches qu’il faut, plus tourne vers la recherche a destination du tiers monde. De meme, si on deplore la lutte insuffisante contre la tuberculose dans les pays du tiers monde ou contre le SIDA en Afrique, c’est a cause des remedes inefficaces ou du financement insuffisant que recoit un organsime comme l’OMS ? Le probleme de recherches dirigees vers le bien / le profit des riches n’a rien a voir avec le pretendu cynisme des medecins mais avec celui des politiques.

Et pour finir, deux contre exemples du cynisme des politiques / medecins envers le tiers monde : en 1968, ce sont quelques uns de ces dangereux sectaires de medecins qui ont cree en pleine guerre du Biafra, pour pallier l’incapacite des politiques a venir en aide aux populations, une association comme Medecin sans frontieres. Moi je trouve cela plutot bien, si tous les sectaires du monde pouvaient etre aussi devoues, cela ne serait pas pour me deplaire.

Autre exemple : la creation recente a Lyon d’un centre de recherche pour tenter de combattrre les virus tres dangereux - et contagieux - du style Ebola. Ce genre de centre, dont la creation est un acte politique - il s’agit d’allouer des fonds de recherche publique pour qu’il puisse fonctionner -, n’est pas me semble-t-il un exemple de "recherches dirigées vers le bien/le profit des riches et se font avec des ressources qui auraient pu être utilisées à des fins plus utiles". N’est ce pas ton avis ?

A la prochaine

Répondre
> La faute aux politiques, pas aux medecins !, Vykinge, 12 mars 2001

Plus ou moins d’accord ... et surtou un peu las : c’est le genre de discussion qui n’est possible qu’oralement, à mon avis, car écrit ça eternise tellement qu’on en vient à oublier le point de départ.

....sauf le dernier point : l’Ebola est le type-même de la maladie "à sensation" qui permet à bon marché à l’Occident de se montrer généreux en pleurant un peu devant un ou deux reportages vite torchés à la TV. Or :
- l’ebola est une maladie très difficile à transmettre
- il a existé des variantes d’Ebola ... avant Ebola, en Allemagne entre autres, et là on s’est bien gardé d’ébruiter l’affaire
- alors un centre de lutte contre l’Ebola, m’ouais... pourquoi pas, mais il y a quand même d’autres priorités, il me semble.

Pour ce qui est de la rsponsabilité unique des politiciens, bon : les médecins sont des citoyens, non ? Ils votent et non seulement ils ont droit à la parole, mais ils font partie des privilégiés qui savent en général la manier. Alors, pourquoi sont-ce rarement les médecins justement qui ouvrent leurs gueules sur les problèmes que j’évoque ?

Si tu fais un tour en Norvège, on pourra peut-être en débattre à bâtons rompus...

Répondre
> La faute aux politiques, pas aux medecins !, Fab, 12 mars 2001

OK brisons la (un peu las moi aussi de toute facon)

C’est vrai que ca va plus vite quand on discute oralement meme si la pensee est certainement moins ordonnee. J’aime quand meme bien discuter "a batons rompus" par la biais de forums, cela permet de structurer sa pensee, de s’entrainer a la dialectique et de pecher de nouvelles idees.

A bientot pour un de tes prochains articles (qui m’inspirent plus que les articles sur "le web independant, sujet sur lequel je ne connais rien).

Fab

Répondre
> Le réseau vous chatouille ou vous gratouille ?, Antoine, 8 mars 2001

Salut Vykinge,

Il y a beaucoup de choses sur lesquelles je ne saurais
donner un avis, mais la suivante m’embête un peu :

Que le savoir scientifique/médical puisse créer la maladie, c’est évident, il
n’est que de constater le rôle éminent des scientifiques médicaux dans
l’"avènement" des OGM ou plus généralement de cette mal-bouffe ...

Scientifiques médicaux ? Biologistes ? Médecins ? Agronomes ? ou autres... Tout ça,
ce sont des professions différentes avec des objectifs également différentes. C’est comme
si on mettait journalistes et écrivains dans le même sac, par exemple.

Ceci dit il y a probablement des "fléaux" que les médecins ont contribué à
faire croître. Par exemple quand la majorité de bouffons qui composent le
corps des médecins généralistes passent leur temps à filer des antibiotiques
pour le moindre petit bobo, des souches plus résistantes se développent
qui "se vengent" (pour continuer, sur le mode humoristique, les allusions
religieuses de ton article) en s’attaquant aux personnes les plus faibles.
Mais il serait bon d’énumérer ces fléaux spécifiquement créés ou
favorisés par l’exercice de la médecine et non de sciences ou professions
cousines...

Amicalement.

Répondre