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Discernement éloquent... |
> Universel, universel, j’ai une tête d’universel, moi ?
29 mars 2001,
message de Laurent
Débat de fond s’il en est. Je ne peux qu’adhérer à ton coup de gueule contre la prétention particulière à l’universalité. Cela dit, les oeillères et l’arrogance ne me semblent pas avoir de frontière. De ce point de vue, le premier des universaux est peut-être la tendance naturelle de chaque groupe humain structuré à croire à l’universalité de ses valeurs (cf. Montaigne : "l’intelligence est la chose du monde la mieux partagée, etc."). Juste une idée, comme ça que peut-être il n’y a pas forcément opposition entre universalité et cultures particulières ; que si l’on admet quela cohérence interne des cultures prime, elle ne prime que parce qu’elle permet de tendre vers un universel ; et d’autre part que si l’on admet que l’universel existe, on doit admettre aussi qu’il peut (et doit) s’exprimer sous des formes culturelles différentes. Pour résumer, il me semble que l’universel ne peut-être atteint que par le particulier et que le particulier n’a de sens que tendant vers l’universel. Mais bon, ce que j’en dis... |
> Universel, universel, j’ai une tête d’universel, moi ?
26 mars 2001,
message de Vykinge
A voir la qualité ce ce forum, je me demande s’il n’y aurait pas là matière à une rubrique, par exemple intitulée Les particules Universelles ou quelque chose dans ce goût-là, où tout un chacun pourrait décortiquer ces fameuses valeurs (de "gauche", de "droite", du "centre" ou d’ailleurs, Mikeul) qui se disent ou se sous-entendent universelles. En tout cas, j’ai la nette impression qu’il y a là un besoin. On se laisse si facilement emporter par les mots ordinaires qui, à notre insu, véhiculent des idées auxquelles nous n’adhérons pas du tout ! En plus, je pense qu’une rubrique Bibliographie} serait également très utile (si elle existe déjà, je prie qu’on m’excuse de mon ignorance et qu’on m’en indique l’"adresse"). Ce serait une rubrique bien entendu divisée en grandes sous-rubriques, où les ceusses qui ont lu un bouquin (ou un article) intéressant sur tel ou tel sujet, le signalerait et en ferait un bref descriptif. Qu’est-ce qu’on devient exigeant quand on prend l’habitude de la qualité !!! |
Le besoin de respectabilité :
24 mars 2001,
message de richard wild
L’auteur de l’article, nous dit : "Tout cela se ramène à une question de RESPECT de l’autre, RESPECT qui n’est pas conçu comme (.../...) J’arrête ici, même loin, très loin du bout de ce chemin, par RESPECT pour la patience et l’intelligence du lecteur. *** *** *** Permettez moi de sortir du cadre strict du texte à commenter : J’ai été frappé à plusieurs reprises dans mes relations avec des « indépendants » du net, par le souci de respectabilité qui les habitaient. Ils ont travaillé, on leur doit arithmétiquement le respect. La plus grande faute à leur égard, c’est l’irrespect. En particulier, la non-reconnaissance du volume de travail accompli. (Vous avez du en mettre du temps à faire votre site !) On est souvent confronté à cela, puisque l’on donne dans la critique irrévérencieuse. Plus fort encore dans certaines « coopératives du net » où les pratiquants se vouent un indéfectible respect mutuel ritualisé. C’est quoi cette revendication au respect. Une aspiration à la respectabilité ? en ligne : MEDITO
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> Le besoin de respectabilité :,
Vykinge,
26 mars 2001
Je ne sais pas si je saisis bien. Respectabilité ? Si c’est le droit de faire l’objet de respect de la part de ceux/celles qui comptent pour moi (c’est-à-dire que moi-même je respecte) OK. Le problème est que cette notion de respect tourne presque toujours à la tautologie (pour A être respecté de B est important parce que A respecte B, et vice-versa). Au lieu de respect disons ACCEPTATION DE L’AUTRE et/ou RECONNAISSANCE DU DROIT DE L’AUTRE A ÊTRE DIFFÉRENT, pour éviter le terme ambigu de tolérance. Tout cela est élémentaire, mon cher wild. Cordialement Vykinge
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> Le besoin de respectabilité :,
richard wild (je n’ai pas de berlutti),
27 mars 2001
Comme cela d’accord. Ce qui m’inquiétait c’était l’aspiration à une (hyper)respectabilité de notable, vue ici ou là (*). Je suis respectable donc hors de portée. richard en ligne : 0+0
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> Universel, universel, j’ai une tête d’universel, moi ?
24 mars 2001,
message de Vykinge
Pour apporter un peu d’eau à mon moulin, quelques bribes excellentes tirées d’un article de Serge Latouche dans le Diplo de mai 1999, telles quelles : ...Le triomphe de l’imaginaire de la mondialisation a permis, et permet, une entreprise de délégitimation du discours relativiste, même le plus modéré... ...Avec les droits de l’homme, la démocratie et bien sûr l’économie, les invariants transculturels ont envahi la scène et ne sont plus questionnables... ...On devrait néanmoins savoir qu’il n’y a pas de valeurs qui soient transcendantes à la pluralité des cultures pour la simple raison qu’une valeur n’existe comme telle que dans un contexte culturel donné... ...universalisme cannibale... ...Les critiques déterminés de la mondialisation sont eux- mêmes, pour la plupart, coincés dans l’universalisme des valeurs occidentales... ...Il est sans doute essentiel pour la survie de l’humanité, et précisément pour tempérer les explosions actuelles et prévisibles d’ethnicisme, de défendre la tolérance et le respect de l’autre, non pas au niveau de principes universels abstraits, mais en s’interrogeant sur les formes d’aménagement d’une vie humaine plurielle dans un monde singulièrement rétréci... ...Il ne s’agit pas d’imaginer une culture de l’universel, qui n’existe pas. Il s’agit de conserver suffisamment de distance critique pour dire que "les SDF de tous les pays ont plus "la même culture" que le SDF et le PDG d’un même pays, etc. la culture de l’autre donne du sens à la nôtre... ", il n’a jamais été question pour moi de "nationaliser" la culture. Il se trouve simplement que c’est dans le choc de deux cultures nationales que les problèmes sont les plus évidents, mais ça ne signifie pas plus que ça. ...ne faut-il pas songer à remplacer le rêve universaliste bien défraîchi à cause de ses réalisations inéluctablement totalitaires par un « pluriversalisme » nécessairement relatif dans lequel les Persans et les autres conservent toute leur légitimité sinon toute leur place ?... Cordialement toujours Vykinge PS pour Mikeul : où diable as-tu lu dans mon article quoi que ce soit sur les valeurs de gauche ou de droite (c’était un autre forum, il me semble). PS pour "continuons le combat" : tout-à-fait d’accord sur le fait q
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> Universel, universel, j’ai une tête d’universel, moi ?,
Vykinge,
24 mars 2001
...problème technique. Donc : tout-à-fait d’acord avec "continuons le combat" sur le fait que "les SDF de tous les pays ont plus "la même culture" que le SDF et le PDG d’un même pays, etc". Il ne s’est jamais agi pour moi de "nationaliser" la culture. Il se trouve simplement, mais sans plus, que c’est lors de la rencontre de deux "cultures nationales" que les problèmes paraissent le plus évidents.
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> Universel, universel, j’ai une tête d’universel, moi ?,
Mikeul,
24 mars 2001
Ton article est clairement justement la réponse à cet aspect des choses (en tout cas dans une certaine mesure) La catégorisation droite/gauche dont je parle est un exemple dont je me sers pour défendre cette notion de valeurs universelles. Ce n’est pas le centre du débat, je suis d’accord. D’ailleurs, je n’en parle qu’au début et à la fin de ma réaction. Comme j’ai pris l’article comme une réaction à ce dont nous discutions dans un autre forum, j’ai tenu à évoquer le sujet, mais c’est vrai que ce n’est pas le centre de débat (juste une illustration) |
> Universel, universel, j’ai une tête d’universel, moi ?
24 mars 2001,
message de Gael
Cet article a le merite de poser un probleme a mon avis assez important pour le monde actuel. Permierement, l’universalisme a des relents tres forts de colonialisme. Si l’occident en a largement profite sur le plan materiel, il y avait me semble-t-il une dimension "civilisatrice" dans la colonisation. J’entends par la que les colonisateurs (ou certains d’entre eux) partageaient la certitude de detenir des verites superieures qu’ils leur fallaient imposer pour le bien de tous. D’un autre cote, le relativisme cache parfois lui aussi un certain mepris de l’autre. Considerer les cultures comme quelque chose de fixe et d’incommensurable est aussi un element essentiel de la plupart des theories qui voudraient nous faire croire a une hierarchie des cultures humaines. |
> Universel, universel, j’ai une tête d’universel, moi ?
24 mars 2001
Salut Vykinge, quelques petites idées en vrac, et d’abord une info :
Ensuite, ce qui me titille dans tes "platitudes" contre-platitudisantes : tu retombes assez facilement et de manière non-critique dans ce qui me parait un banal déterminisme ethniciste : implicitement, tu te refères à une vision "enracinée" de la "culture" dont je crois que tu imagines assez facilement ce que je pourrais t’en dire si j’étais (à peine) malveillant ;-) (tiens, chope toi un smiley : t’as révisé ?) au niveau du procédé, je n’aime pas "leçon d’humilité", ça fait un peu oxymoron ; (et, si je suis ABSOLUMENT D’ACCORD avec l’affirmation que les "valeurs universelles" ne sont pas un argument, je ne pense pas que la culpabilité rétrospective en soit un non plus) ; quoi que soit une "valeur" (et tu me parais confus là-dessus) cela ne se "révère" pas, cela se pratique (cf ce qu’en dit Mikeul ici même), et cela PEUT et DOIT se débattre sur le fond(en n’importe quelle langue, les hommes font ça depuis tellement longtemps que Tirésias en a marre, on le comprend, il était là presque au début). Or il me semble que tu t’en tiens à la recherche d’un principe abstrait de gestion des valeurs, indépendant de leur contenu ; ton tropisme géo-linguistique (je dirais ici : horizontal) évacue bien d’autres dimensions de ce qu’on peut appeler "culture" : une verticale (p. ex. les SDF de tous les pays ont plus "la même culture" que le SDF et le PDG d’un même pays, etc.) et une dimension temporelle, les trois dimensions pouvant d’ailleurs se recouper/combiner... pour faire concret, le respect du citoyen qui consiste à ne pas lui assigner une appartenance communautaire quelconque (sexe, caste, ethnie, religion...) (c’est très précisément là que je situe la racine de tout impérialisme culturel possible), me parait une "valeur" universalisable : le "donné" (le plus souvent subi) culturalo-communautaire n’est donc qu’un point de départ dont le citoyen est supposé émancipé ; c’est par CHOIX qu’il peut s’adonner aux rites, cultes, superstitions et simagrées qui l’amusent et c’est en raison de la garantie de cette liberté de choix que le citoyen doit contribuer à la garantie de la liberté d’autres choix : ça, ça me semble universalisable, non ? Ca n’exclut pas la critique y compris radicale. La liberté d’expression est aussi une valeur qui me semble universalisable, tandis que le communautaro-politiquement correct restaure subrepticement le délit d’opinion ! En résumé (désolé pour mes platitudes à moi et leur longueur), je crois pouvoir considérer que l’humanité, quelles que soient ses divisions, sa composition, négocie en permanence ses ajustements de valeurs dont certaines postulent à l’universalité, (et UNE l’est déjà : la valeur marchande). Formellement, ou bien seuls les individus (en tant que "citoyens libres") ont voix au chapitre, ou bien on retombe dans une forme de féodalité... Ainsi l’autonomie de l’individu peut-être à la fois une fiction et une valeur, et la condition de base à tout débat sur l’universalité du débat sur l’universalisation possible de valeurs... ...continuons le combut ! |
Impérialisme & jeu de dames ...
24 mars 2001,
message de PRIVATE JOKER
Good morning, uzine. Il me semble intéressant de se poser quelques petites questions concernant ces fameuses "valeurs universelles" (en gros les idées issues du siècle des Lumières, c’est tout de suite moins universel). Par qui ont-elles été inventées ? Dans quel but ? Où et à quelle époque ? Quelles sont leurs racines ? En quoi ont-elles transformé la société ? Avec un brin de cynisme, il est possible par exemple de dire que l’humanisme a été créé en Europe à une époque où une certaine classe sociale (laquelle, hein, hein ?) a voulu prendre le pas sur l’aristocratie. Des penseurs issus de la bourgeoisie se sont mis alors combattre les valeurs de la noblesse et à affirmer les leurs, attaque idéologique pour préparer le passage à l’attaque physique, et vlan ! Récupérant des idées issues de la Grèce Antique, du Christianisme et de ses avatars (Protestantisme), et de la tradition philosophique qui les avait précédés, puis mélangeant le tout avec quelques considérations bassement matérielles, ces braves gens ont accouché d’une idéologie où la liberté d’expression est mise sur le même plan que la propriété privée... Mais ce n’est qu’un point de vue cynique et un peu sombre, évidemment. Oui, mais aujourd’hui ... Par qui sont-elles véhiculées ? Dans quel but ? Si elles nous affectent, de quelles façons ? Et bien, tjrs avec notre ami le cynisme, remarquons les zolies différences qui existent entre ceusses qui font leurs les valeurs occidentales et ceusses qui sont autres. En voici quelques unes : nombrilisme, tolérance irraisonnée, accumulation de richesses, préservation de sa petite santé, culte de l’amour. Quand à la propagation de l’idéologie libérale (puisqu’il s’agit de cela), elle se réalise plus sur l’illusion de la richesse que sur l’attrait de la liberté, et c’est bien avec cela que jouent les dirigeants occidentaux (politiques, économiques, idéologiques, et j’en passe) : c’est un guerre subtile où les objectifs sont les cerveaux d’en face (!) et les batailles gagnées des conversions. Il faut dire que faire la guerre, la vraie, à la Chine par exemple, avec des compatriotes qui consomment un max pour oublier leur peur de mourir, c’est pas gagné... Mais ce n’est encore qu’un point de vue cynique, bien entendu. That’s all, folks. PS à Vykinge : "le terme de culture étant ici pris dans son acception la plus courante de manière de penser et de se comporter dans le monde", ce ne serait pas une tentative de définition universaliste que tu nous ferais là ? |
> Universel, universel, j ?ai une tête d ?universel, moi ?
23 mars 2001,
message de Roland Trique
Certains ont déjà un petit peu étudié la chose... en ligne : Corpus occasionnels
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> Universel, universel, j ?ai une tête d ?universel, moi ?
23 mars 2001
Salut, Bien sûr que non, la communication interpersonnelle n’echappe pas au phénomène que tu décris, mais je pense que tu le savait déjà :)) Au demeurant, et même si je suis d’accord avec toi, je voudrais soulevez ici le danger inverse que je qualifie de "relativisme". Le relativisme est aux idées humanistes ce que le positivisme est au idées scientifiques : une imposture strictement politque drappée des vertus de la Science. Ce phénomène a déjà connu des periodes de "gloire", c’est d’ailleurs le fondement du politiquement correct, qui défraillait la chronique il y a peu au USA. Bref, gardons nous de sombrer dans l’un ou l’autres de ces résonnement avariés. A+ |
> Universel, universel, j’ai une tête d’universel, moi ?
23 mars 2001,
message de Mikeul
>> Je ne souhaite pas lancer un grand débat, mais j’aimerais assez que les gens qui m’entourent comme ceux avec qui je corresponds sans les connaître, par exemple sur uZine, cessent de se lancer des platitudes La 1ère platitude, c’est de dire, par exemple, que telle valeur est de gauche, telle autre est de droite, etc. Donc catégoriser les valeurs selon un point de vue politique. A cette platitude, je réponds qu’un certain nombre de valeurs dépassent largement le strict cadre politique et que les catégoriser est non seulement sans intérêt, mais aussi faux et parfois insultant (comme si, par ex, tous les bons seraient d’un côté, les méchants de l’autre). Je considère que ces valeurs ne sont pas l’apanage de tel ou tel groupe de personnes, telle sensibilité politique, etc. J’appelle ça donc des "valeurs universelles". Ces valeurs, je ne les place pas dans un contexte linguistique, mais dans un contexte réel d’action. Je suis bien d’accord pour dire que les différences de culture sont telles qu’aucune ne peut prétendre détenir la vérité et l’imposer aux autres. Il faut parfois savoir se placer de l’autre côté pour comprendre la nature de certains actions ou paroles. C’est de l’humilité comme tu le dis, il n’y a pas à tortiller là-dessus, je suis bien d’accord. Mais doit-on, sous prétexte de différences culturelles, cautionner par l’esclavagisme des femmes ? Ne me retourne pas l’argument du colonialiste qui a supprimé des usages parce qu’ils choquaient sa conception. Là encore, je suis bien d’accord sur le fond avec toi. Mais on ne peut pas non plus en faire une généralité. Bien entendu, ces valeurs restent bizarrement circonscrites à quelques zones géographiques. Et donc tu poses la question de savoir si ça ne remettrait pas en cause la notion d’universalité de certains concepts. Tu peux développer ?. Personne ne détient la vérité, mais laisser parler son coeur permet parfois de retrouver le chemin de l’humanité. >> J’arrête ici, même loin, très loin du bout de ce chemin, par respect pour la patience et l’intelligence du lecteur. Mais, de grâce, qu’on ne nous assène plus l’argument des valeurs universelles Mais de grâce, qu’on ne nous assène pas non plus une pseudo-catégorisation politique des valeurs, (ça c’est de gauche, ça c’est de droite, ça c’est de trucmuche), qui n’est pas plus crédible (voire moins de mon point de vue, on l’aura compris) que l’appel aux valeurs humanistes. Ca ne repose pas plus sur des fondements solides. en ligne : Bernie Mag, le webzine cooool
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