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Les dessous du Nasdaq ou l’escroquerie du siècle

Ca monte : on se sucre ! Ca baisse : on se goinfre !
par Bernard Dillies
 

La nouvelle économie pourrait être sympathique si les zozos qui l’ont orchestrée n’avaient joué avec ce bien public canonique dont nous sommes le fusible : la sécurité financière. Il y a moins d’un an mon chien, devenu pompeux-grave après une mauvaise descente au Pétrus, me disait que : « L’immense déconnade d’aujourd’hui annonce une gueule de bois de la même envergure et l’on se demandera s’il valait mieux stocker de l’aspirine ou les actions du labo qui la fabrique. »

- Hé, le chien tu veux nous raconter l’histoire des gars qui se sont bourrés à la hausse et qui maintenant se gavent à la baisse ?

- D’accord.

Les affaires, c’est simple : c’est l’argent des autres. Rien de changé. Prenons Pinault, le vendeur de contreplaqué. La société ad hoc qui reçoit les actifs pourris du Crédit Lyonnais - le CDR - brade le portefeuille de « junk bonds » (les « obligations pourries »), d’un assureur américain - Executive Life - au négociant breton. Risque : quasi nul. Le portefeuille représente l’économie mondiale. Résultat : Pinault prend des milliards de plus values bien grasses et nous payons l’incompétence péremptoire des banquiers qui, n’ayant pas analysé ce portefeuille, l’ont vendu pour une bouchée de pain. Alors Pinault, qu’est ce qu’on dit au Lyonnais ? Alors Seillière, le rejeton armoiré des Maîtres de Forges, qu’est ce qu’on dit à l’Etat ?

Je déconne. Enfin à peine, car depuis on a fait mieux. On a inventé la « nouvelle économie. » Vous y avez cru. Vous êtes viendu. Vous avez perdu. Vous l’avez dans le c... Or si l’on parle beaucoup des baisés, on parle fort peu des baiseurs. J’aurai pu écrire des enc... et des enc..., mais c’est vulgaire. Je ne l’écrirai donc pas.

Or donc, les baiseurs...

Point Com arriva un matin, et à cheval, dans le grand hall d’une banque à grand hall tout en marbre et en escaliers qui vont nulle part.

Point Com et son cheval gravirent les escaliers selon la pure tradition équestre exposée par Arno* Akbar ! En regard de la crédulité des citoyennes-citoyens, la docilité du bourrin devient sympathique. Jamais, et plus précisément fort longtemps avant cette date, on n’a vu un bourrin escompter son picotin pour aller le flamber sur les tapis verts du Nazedaq.

Les branchouilles siglés au pur coton socialement correct, oui. Ils se sont précipités. Ca montait. Ils empruntaient.
Ils en remettaient car ça montait. La richesse virtuelle saturait les disques durs. La croyance carburait au Viagra. L’oracle Minc pérorait. On capitalisait Terra Networks à 400 fois son chiffre d’affaires alors qu’elle perdait 39 Mls d’Euros. AOL bouffait Time Warner, payé en fausse monnaie AOL dont personne ne savait combien elle valait. A l’époque, pas si lointaine, les analystes situaient la valeur du titre AOL quelque part entre 34 et 144 $... Aux environs de quelque part d’une botte de vrais dollars verts. A peu près hein ! Les aruspices prédisaient un cycle de croissance ininterrompue de quarante ans. L’extaaaaaaase.

Or dans tout peep show qui se respecte le rideau tombe. Le rideau est tombé. Les clients vaguement honteux essayaient bien de se reboutonner. Impossible. Plus de boutons. Les tenanciers du bouclard égrillard les leur avaient piqués. Ils avaient vendu. Eux seuls palpaient. Mais c’est la dure loi du peep show : casquer sans toucher, la vitre est blindée. Bien fait. Plumés, ratissés. Couillonnés à la crédulité comme au temps des curés. Rien de changé. En apparence tout au moins.

Car cette fois - et ce n’est pas une première - ceux qui avaient orchestré le « spiel » à la hausse sont les mêmes que ceux qui l’orchestrent à la baisse. On peut le plus simplement du monde être Bear et Bull à la fois, c’est même la raison sociale d’une société de gestion installée à Paris (entrée 1 Mls $ sans les consommations).

Explication : Minc au tableau ! Le nain pontifiant saisit la craie et note. J’ai un gros paquet d’actions Point Com dont le cours gonflé à la croyance des benêts me convient. Je vends et je palpe des vrais sous. J’invite alors Gabrielle Russo à venir me violer dans une île à cocotiers où des vahinés jouent du cor des Alpes alanguies sur la plage.

Variante Beigbeder : je vends à une grosse banque teutonne qui me paie avec du papier, mais du papier qui vaut de vrais sous. Je me fais inviter à la téloche et je vomis sur la pub pour laquelle j’ai tapiné pendant des années en pillant les idées des autres. Je poursuis la tradition des enclumes mondaines, je pique l’idée des inventeurs du Buy Nothing Day et je préviens : nous sommes vachement menacés par le totalitarisme pubeux. J’irai même jusqu’à dire, il y a péril mes frères. Puis j’enfourche mon scooter et je file au Batofar. Les Bains, c’est plus ce que c’était, c’est Palavas. J’emmerde Palavas. Je m’aime. Je m’aime au point... Frédo mon petit, ton égo, ta libido, tes légos, on s’en fout.

Minc, tu vas t’asseoir. Camdessus au tableau ! Efface les pattes de mouche du nain hypophysaire et note : J’ai, et ce depuis le début de la messe noire de la nouvelle économie, un énorme paquet de papier. Un camion bourré jusqu’aux ridelles de palettes d’actions. Grâce à mon talent de prédicateur, le camion qui valait le prix du papier qu’il contenait vaut désormais plus que General Motors.

Je suis virtuellement immensément riche. Ma sagesse de marabout me commande alors de me tirer, de sortir d’un marché qui continue de grimper. Je n’ai pas oublié que les Rothschild ont fait fortune en vendant systématiquement trop tôt. Je vends, j’envoie le magot au Luxembourg où m’attend une machine démoniaque, un engin surpuissant complètement dédié à la spéculation : un « hedge fund » que les neus-neus euphémisants de la presse économique appellent un fonds de performance.

Bouclez vos ceintures, on y va. J’ai vendu, je suis liquide, j’achète des options sur indice par exemple. C’est à dire que j’achète le droit de faire ou de ne pas faire une vente ou un achat, disons dans trois mois, par exemple. Ces options me coûtent un petit pourcentage de ce que j’achète/vends, du sous-jacent disent les financiers. L’effet de levier est là. En réalité je fais un emprunt de titres, pour 10 Mls $ par exemple, livrables dans trois mois. Et je revends tout de suite. Les croyants se précipitent, ils en achètent pour 10 Mls $, allument des cierges à Sainte Rita... Faites que ça monte, mon Dieu, faites que ça monte.

Moi, je suis un animal à sang froid : le maraboutage que j’ai organisé touche à sa fin. Les effets se dissipent : la nouvelle économie apparaît pour ce qu’elle est, du vent, du flanc, des paillettes, de l’esbrouffe. Ca plonge. Ca part en vrille. L’orgasme est en vue. Je vais « exercer » mes options (à tout moment et elles sont dites américaines, au terme et elles sont dites européennes).

Comme on vient de très haut, je choisis de combien de millions de $ je vais me bourrer. J’en veux cinq, j’en rachète autant et je livre les titres. Bingo. Giga-bingo gringo ! J’ai engagé 1 Ml $ pour emprunter 10 Mls de titres, lesquels m’ont coûté 5 Mls. Jésus et ses petits pains battus. Je suis Dieu : avec un je fais cinq. J’attends ma médaille Fields. La messe est dite. Camdessus essuie des larmes de bonheur. Dieu existe. Un égale cinq !

N’empêche, pour simple qu’il soit, le mécanisme est redoutable et la spéculation de haute volée connaît des krachs retentissants, dûs pour l’essentiel à l’effet de levier considérable qu’elle met en oeuvre. C’est ce qui est arrivé avec le fameux « hedge fund » américain LTCM, qui brassait l’équivalent du PIB français. Ce fonds spéculatif avait comme clients les patrons des grandes banques et des maisons de courtage de Wall Street.

John Meriwether - ex-Salomon Brothers viré en 1991 à la suite d’une affaire de manipulation de cours d’obligations d’Etat -, dirigeait LTCM illuminé du prestige de Merton - Nobel d’économie - et de Scholes - matheux trapu et papa avec Black de l’évaluation des options, un truc considérable dans l’histoire de la finance.

Or donc, ces deux gaziers avaient convaincu le gotha du pognon avec leur trouvaille géniale : une stratégie sans risques sur un marché spéculatif ! Et ce qui valait au mieux un éclat de rire dans les bacs à sable des maternelles, valut à nos trois zozos des chèques de 10 Mls $ (le ticket d’entrée au club), bloqués pendant trois ans... Tout baignait, on se gavait au delà de l’imaginable jusqu’au jour où le FMI refusa de venir au secours d’Elstine.

La joviale éponge en déboucha une et LTCM fit faillite. Enfin presque, car l’effet de levier était tellement élevé (officiellement de 28), qu’il menaçait tout le système bancaire des Mickeys. Greespan piqua une colère homérique, convoqua les banques. Lesquelles renflouèrent les flambeurs. Depuis LTCM s’est reconstitué...

Certes, notre aménité envers la gent patronale laisse-t-elle à désirer, mais plutôt que de supplier à genoux leurs banquiers de leur envoyer des sous, les PME en faillite seraient mieux inspirées de les clouer sur la porte de l’agence. Un soir de rogne lucide, Galbraith disait de l’économie qu’elle ne serait jamais une science, qu’elle resterait un système de croyances... John, on t’aime.

C’est quand qu’on mange ?

 
 
Bernard Dillies
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> Les dessous du Nasdaq ou l’escroquerie du siècle
10 février 2004, message de vulcain
 

Bonjour
Vous êtes un puits de science en la matière.
Eh oui ! c’est frappé du coin du bon sens après lecture !
Si vous avez une minute pour me répondre à propos d’une action ( verisign)en savoir un peu plus, ce serait chic de votre part.
Poursuivez....
Cordialement

Répondre
> Les dessous du Nasdaq ou l’escroquerie du siècle, ramloc, 8 mars 2005

bonjour,
Je souhaite connaître le but de votre question ?
J’ai de quoi meubler le sujet mais à qui ai-je à faire ?
cdlt.

Répondre


> Les dessous du Nasdaq ou l’escroquerie du siècle
16 mars 2001, message de fabien
 

Bonjour,
article très intéressant mais à mon avis il ne pas ressortir un des acteurs majeur de la combine:les médias.
Primo, on met quelques millions dans une boîte quelconque, avec le minimum d’investissement et le maximum de pub.L’argent de la pub va où=>les médias qui sont eux même propriété de grands groupes.
En quelques sorte l’argent sort de la poche gauche pour la droite.
deuxio, les médias, je le rappelle propriété de quelques énormes groupes financiers(bouygues, vivendi...), arrosés du frics de la neteconomie se met à titrer ouééé c’est super internet et on peut gagner plein de sous en "jouant" en bourse. Moi qui
est fait quelques études dans ce secteur(je m’en suis bien vite cassée =)) j’ai tout de suite appris que la bourse est tout sauf un jeu et surtout c’est un placement à LONG TERME. Résultat des gens un peu gogo mise leur l’argent en espérant faire la culbute.
plus on arrive tard, plus on achète haut, plus ça va faire mal.
Tertio:on conclu l’opération. Le cours de bourse atteint des sommets. Les investisseurs de départ empoche la mise, bien joué.Maintenant, on repasse dans le réel, les fonds de départ sont brûlé, les start-up ne gagnant pas une thune (c’est pas fait pour) ferme, et le gogo n’a plus qu’a pleurer.

Si les médias avaient joué leur rôle d’explication et d’information honnête, les gens ne ce seraient sûrement pas jeté sur ces placements pourries(et ceux là sont pas pourries comme ceux de pinault.)

Le plus drôle c’est qu’on repart pour un tour puisque quand les entreprises de nouvelles tech montaient les anciennes boîtes baissaient(les placement de bon peres de familles),avec leur plus values de la nouvelle éco les financiers ont pu racheté a bon prix des actions de l’ancienne économie, et aujourd’hui les médias nous sortent du click&mortar etc etc etc etc
le mortier, j’en connais ils faudraient leur mettre les pieds dedans et à la flotte...

Répondre
> Les dessous du Nasdaq ou l’escroquerie du siècle, 28 janvier 2005

les arnaqueurs au NASDAQ ?
AVENDETTO, SCHLOSSER, HENNUYER et GEORGET et consort ?
y a-t-il des victimes inconnues ?

Répondre


Les nouveaux goinfres
16 mars 2001, message de MEDITO
 

Je confirme

hier j’ai été voir un copain

il calinait férocement boursorama avec sa petite souris, au lieu de regarder le nouveau numéro de mon webzine médico-culturel indépendant non marchand. Le salaud !

Lui "pas le temps de te parler"
Moi "les actions baissent, tu dois dérouiller ;-)"
Lui "pas du tout, je joue la baisse :-)"
Moi " ???"
Lui "mais si... [suivi d’explications techniques]"

J’ai aussi peu compris que l’article ci dessus d’Uzine2, donc cela doit être vrai.

L’enquêteur a signé :
"celui qui perd à la hausse comme à la baisse, puisqu’il y joue pas"

 
Répondre
> Les nouveaux goinfres, 17 mars 2001

Medito, pourriez-vous me mettre dans votre liste ?
orwell@evc.net

Répondre
> Les nouveaux goinfres, MEDITO, 18 mars 2001

merci de votre intérêt
le mieux pour s’inscrire serait d’aller à cette page http://www.0plus0.com/listes.htm rapide et sans tracas en 1 clic

 
en ligne : INSCRIPTION
Répondre


Alors, les enfants, prenons une tarte decoupee en 10 morceaux, si le petit Bernard en engloutit 5, combien qu’il en reste ? hein hein ?
15 mars 2001, message de calvz
 

Giga-bingo gringo ! J’ai engagé 1 Ml $ pour emprunter 10 Mls de titres, lesquels m’ont coûté 5 Mls.

Je suis au regret de t’annoncer que n’etant ni bon mathematicien ni boursicoteur, je n’ai rigoureusement rien compris a ta demonstration.

(J’ai trouve l’article sympa quand meme)

Bien a toi,

calvz

 
Répondre
Je dirais meme plus !!, Vorphalax, 15 mars 2001

Je dirais meme que n’etant ni mathematicien et encore moins economiste. Je n’ai strictement rien compris a la moitie de l’article..
Cela etant dit je le trouve sympa aussi ;-)

vorphalax

Répondre
Lire la bible du boursicoteur..., Marc Laimé, 15 mars 2001

Bonjour,

Tout lecteur désemparé trouvera le plus grand avantage - intellectuel et moral -, à consulter un article très « correct », très récemment paru dans la bible quotidienne de tout boursicoteur qui se respecte : Les Echos. D’où il appert que les stupéfiante affirmations ci-dessus sont... strictement véridiques, et vérifiables sans coup férir...

Lire donc :

Finance : Les fonds de performance profitent de la chute du Nasdaq.

« Si la grande majorité des investisseurs pleurent la chute des valeurs technologiques, d’autres ont su saisir là une opportunité. « Les fonds de performance européens ont enregistré un gain moyen de 15 à 20 % sur l’année 2000, alors que leurs homologues américains ont fait un peu moins bien, avec une performance positive de 5 à 10 %, marge qui varie selon les indicateurs retenus », s’extasie Iain Jenkins, éditeur de la revue londonienne en ligne « EuroHedge ». Pour lui, « les Européens ont su exploiter la grande baisse des valeurs Internet pour vendre le marché à découvert et gagner de l’argent, là où les autres investisseurs perdaient... ».

(Nicolas Thiery. Les Echos.net n° 18.360 du lundi 12 mars 2001, page 16.)

L’opus est accessible en ligne, mais l’usine à gaz des Echos ne permet pas de vous en donner le lien direct.

Donc : aller sur lesechos.fr
Cliquer sur la rubrique high-tech
Cliquer derechef sur le cartouche présentant la « Une » du supplément Les echos.net
En déroulant le menu du sommaire, vous accéderez à l’article ci-dessus...

Je précise, si besoin était, n’être lié d’aucune manière, avouable ou inavouable aux Echos...

Bonne lecture tout de même. (On souhaite que l’enseignement de l’économie soit très vivement accentué dès l’école primaire ! Que fait Jack Lang !)

Cordialement.

Répondre
Ah !, Vorphalax, 15 mars 2001

je dirais meme que l’on devrait a prendre des le plus jeune age l’escroc-nomie

Répondre
> Lire la bible du boursicoteur..., calvz, 15 mars 2001

Je ne vois pas ce qui t’empeche de faire un lien sur lesechos.fr, pour moi ca marche tout a fait.

Par ailleurs, l’auteur de cet article me signale par mail qu’il n’arrive pas pour le moment a poster en forum, et tente avec bienveillance de m’expliquer la speculation boursiere.

Je vais passer ma nuit sur boursorama, et je vous envoie une carte postale des iles Moustiques en fin de semaine.

Amicalement,

calvz

 
Répondre
> Lire la bible de l’avenir..., Tiresias, 16 mars 2001

Gagner quand ça monte et quand ça descend, c’est aussi vieux que la bourse...Et relativement simple, suffit d’y passer du temps (comme pour internet).

Les marchands non marchands citoyens commerciaux solidaires limités, un pied dans l’économique, un autre dans les ministères, et le dernier, s’il en reste, dans le social, ça, ça va être compliqué (voir les divers articles du psychodrame récent).

Répondre
Mais oui, mais oui, tiens prends donc tes pilules ..., PRIVATE JOKER, 18 mars 2001

Non-cher Mr Ledétesté,

Au lieu de recommander cette espèce de "bible du boursicoteur" à laquelle vous préciser "n’être lié d’aucune manière", lorsque 2 personnes affirment ne rien comprendre à un article et que par conséquent elles ont très certainement besoin de connaître les principes de base, il serait bon de les diriger vers d’autres sources d’info que Les Echos : un journal comme Alternatives Economiques est un bon exemple, vulgarisateur par ses dossiers, hors-séries et fiches techniques, et surtout exempt de la propagande libérale du quotidien que vous citez. N’oublions pas que celui-ci est le plus lu par les leaders d’opinion et les cadres supérieurs français (1° au "Top Décision Influence" créé en 98 par IPSOS) et qu’il appartient au Pearson Group Plc, éditeur du Financial Times, propriétaire du RTL Group, et j’en passe ...

Quand à votre maîtrise du Net, elle laisse pantois : vous n’arrivez guère à faire un lien sur lesechos.fr alors que d’autres y arrivent, peut-être aurait-il fallu nous donner comme indication de chercher sur Google, on vous aurait très certainement remercié ...

Merci quand même de prendre soin de notre avantage intellectuel ET moral, ça fait beaucoup de bien, ça englobe beaucoup de choses : ce serait presque totalitaire si ce n’était pas aussi vague !

Je ne vous salue pas.

 
en ligne : Alter’ Eco’
Répondre
Y viva bernardo !?!, PRIVATE JOKER, 18 mars 2001

Salut Clavz,

Le titre de ton post était marrant mais très loin de la vérité, vérité que voici : "La maman de Bernard fait une tarte de 8 parts qui coute 15 balles pour sa famille, le petit bernard qui est un sacré renard veut la garder pour lui tout seul, mais il sait que s’il fait ça il devra rembourser le fric à sa m’man. Alors il pique la tarte (ho !), la coupe en 10 parts et va la montrer à ses copains (quel renard !) ; puis leur dit qu’il faut raquer pour en avoir et qu’il n’y en aura pas pour tout le monde vu que lui aussi veut en croquer. Il fait monter les enchères jusqu’au prix de 4 francs la part, que seulement 5 de ses copains peuvent payer. Il empoche les 20 boules et il lui reste 5 parts qu’il engloutit comme un goinfre. Le lendemain, sa maman gueule parce que tarte il y a plus, alors il lui rembourse la somme et il lui reste 5 francs pour s’acheter des carambars(TM). Dis Bernard, qu’est-ce tu veux faire plus tard ? Arnault, je veux être, Bernard Arnault (quel renard) !".

Tout ça pour dire que, si on veut faire fortune en bourse :
1) dans un mouvement haussier, faut acheter à 1 pour revendre à 2, mais le top du top, c’est d’empocher l’argent de la vente avant de payer celui de l’achat (ou tout du moins faire que le crédit/débit intervienne au même moment).
2) dans un mouvement baissier, faut vendre à 2 pour acheter à 1, mais le top du top c’est encore le même.
3)il faut profiter des effets "pénurie" (y’en a pas beaucoup/c’est de la balle atomique) et "abondance" (y’en a trop/c’est une grosse daube) pour acheter et vendre.
4) il n’y a pas de secret, il faut avoir la possibilité de manipuler les 3 points précédants, fait les choses par toi-même CoCo, it’s better.
5) y’a encore d’autres choses à savoir, mais je ne les sais pas sinon je serais riche !

Par contre le petit Bernard n’est pas si futé que ça car il n’a aucun effet de levier : il devrait s’associer avec son copain François, usurier de son état. Bernouille file en gage à Francouille son ours en peluche préféré qui coute 10 balles, en échange F prête à B quelques 30 balles à taux faible pour commettre ses forfaitures. Avec ce blé, notre héros fait 2 fois la petite opération du début dont une tarte qu’il vend entièrement, il empoche donc 15 prs*4 frs = 60 frs. Après remboursement à moman, il lui en reste 30, donc effet de levier positif 3 (200 % de gain) comparé au prix de son ours en peluche. Vu qu’il a un taux d’intérêt faible auprès de son pote, tout baigne, c’est le début de la fortune. Si il réussit à vendre ses tartes bien sûr, sinon ça peut être le début des ennuis : admettons que le marché des parts de tartes s’affondre (!) et que B. soit obligé de vendre ses 20 parts à 1frs pièce, il va devoir 10 francs à sa maman. Donc après sa paire de gifles, il aura un effet de levier négatif 1 comparé à son ours (100 % de perte) !

Sinon, mister Dillies a tout faux concernant le bourrin de Point Com, car les premiers "future" (produit dérivé permettant d’acheter n’importe quel produit dans le futur, mais à un prix négocié aujourd’hui, un simple contrat en fait) firent leur apparition lors de la guerre de Sécession américaine : les Nordistes avaient besoin de beaucoup d’avoine pour leurs canassons. Lorsque les prix grimpaient, les coffres des militaires se vidaient, et y’avait pu rien pour les armes. Ils ont été voir les financiers du Chicago Board Of Trade (création en 1848) qui, grâce a ces "future", garantissaient le même prix à l’avoine aujourd’hui et dans 6 mois. Risque financier nul donc, pour les militaires mais aussi pour les fermiers, ces derniers ayant ainsi l’assurance de vendre l’avoine au prix convenu, même si la guerre se termine ! Et tout bénèf’ pour les commissions des banquiers, bien sûr ...

Le problème intervient dans ce schéma lorqu’un spéculateur arrive : il va par exemple s’engager avec l’armée dans un "future" à la place du fermier, en espérant bien pouvoir acheter pendant ce temps de l’avoine moins cher que le prix fixé. Premièrement, il est malin donc il fait un emprunt (effet de levier) : s’il gagne, la banque aussi, s’il perd, la banque aussi ... Et plus, il y a de banques impliquées et plus celles-ci sont importantes, et plus le risque généré pour l’économie est important : on peut passer d’une crise locale à une crise mondiale. C’est ce qui faillit arriver en 98 avec LTCM (Long Term Capitalism Management) et nous revient dans les pattes today avec les faillites de business-angels et autres capital-risqueurs, et ne parlons surtout pas du UMTS. Secondement, le spéculateur va tenter de se placer en position dominante sur son marché, afin de pouvoir l’orienter comme qu’y veut, faire des paris gagnés d’avance ainsi que des ye-cou en platine : d’où instabilité des cours, structures pyramidales, et j’en passe ...

2 points à ne pas oublier pour LTCM (NB : un "hedge fund" ou fond de performance est uniquement spéculatif, au contraire d’un fond de pension qui a une gestion plus "pépère"), c’est qu’il investissait en majorité, ainsi que quelques banques, sur les GKO (bons du Trésor russes à court terme, libellés en roubles) qui atteignaient alors des taux de 240 % (!) : donc lorsque Eltsine annonça le 17 août 98 qu’il en gelait le remboursement pour à peu près 40 milliards US $, avec un effet de levier 28, ça a fait mal (le 23 septembre 98, LTCM avait un levier de 167, avec des fonds propres qui fondaient comme neige au soleil !). Dans ce cas de figure, le fond américain représentait le spéculateur qui entraine dans sa chute toutes les banques qui lui ont prêté de l’argent, tandis que les banques russes (Fimaco, Oneximbank, SBS-Agro, et la Banque Centrale Russe !) jouaient le rôle de maître(sse)s du jeu qui engloutissent l’argent perdu. Il est toujours intéressant de constater que les gogos ne sont pas seulement des "petits épargnants", il y a aussi des Prix Nobels d’économie ...

Bon allez, à plus : j’arrête là, ça me fatigue et puis je suis en train de me faire peur tout seul !

A bientôt, Calvz-Héros ...

Répondre
> Y viva bernardo !?!, calvz, 19 mars 2001

Le titre de ton post était marrant

C’etait speciale dedicace a Madame Maryse, ma maitresse d’ecole (actuellement detenue a l’asile psychiatrique de Villeneuve-Sous-Bois).

Sinon merci pour tes explications tres claires (et de mon niveau).

plus il y a de banques impliquées et plus celles-ci sont importantes, et plus le risque généré pour l’économie est important

J’ajouterais qu’au-dela d’un certain seuil, c’est l’impunite presque assuree, l’Etat etant peu enclin a laisser tout son systeme economique s’effondrer. Alors pouf, en cas d’echec on renfloue (avec-l’argent-des contribuables-cochons-de-payeurs-etouffes-par-une administration-bureauratique-et-inefficace).

Privatisation des profits, collectivisation des pertes, la vieille rengaine.

Cf. LCTM, le Lyonnais, les banques japonaises (avant-dernier episode).

calvz

PS : A ton avis, c’est le moment d’acheter de l’Eurotunnel ?

Répondre
> Y viva bernardo !?!, 19 mars 2001

L’administration bureaucratique et inefficace (pas comme microsoft qui t’offre ton mail :), au service de l’impunité, vient de requérir 5 ans de prison ferme contre Le Floch Prigent et 2 contre Dumas.

Quant à Eurotunnel , vu le cours actuel, oui, ça vaut le coup, dans une perspective à très long terme. Ce d’autant que s’agissant de privé, il sont plus efficaces que l’administration. Tu peux essayer wanadoo aussi, toujours pour ta retraite.

Répondre
Libertad o muerte !, calvz, 20 mars 2001

Requerir ouais, attends la peine et attends l’appel (et eventuellement la liberation pour bonne conduite apres 6 mois, si condamnation il y a).

Pour ce qu’ils ont touche c’est pas tres cher paye. Tu me donnes quelques dizaines de millions de francs, c’est avec joie et gratitude que je passerai un an a lire la Bible dans le quartier VIP de la Sante.

En attendant, Haberer pantoufle toujours dans le secteur bancaire...

calvz

Répondre
bernardo aime le tunnel (baissier) de l’euro , PRIVATE JOKER, 19 mars 2001

Oui-Da, camarade Sergueï : pour relancer l’économie de notre mère patrie, vous avez l’obligation de souscrire des "parts sociales" de cette entreprise exemplaire, symbole d’espoir et de lendemains qui chantent, ceci est un ordre du Petit Père des Peuples !

... M’étonne pas qu’elle soit à l’asile, ta maîtresse : si tous les élèves de sa classe étaient de ton niveau, elle a du manquer plusieurs suicides ("Mon dieu, 20 fois le même, tous surdoués, tous fumistes, et en sus avec l’esprit de contradiction !").

Enfin, t’es quand même pas difficile (ou alors t’es pas si doué !), il manque quèques ch’tites choses à mes explications, je n’ai pas par exemple explicité les bear, les bull, les junk bonds, les options (put et call), les SWAP, les marchés à terme, ni toutes les combinaisons que l’on peut faire avec ces petits joujous. J’aurais d’ailleurs préféré que M’sieur Dilliès s’y frotte, son texte c’est du sérieux mais ... un p’tit peu trop nébuleux peut-être ?

Bon, "privatisation des profits, collectivisation des pertes, la vieille rengaine" : tu es gentil, moi je parlerais volontiers de totalitarisme, là où l’on ne voit finalement que de la technique. Car ces petites choses ne seraient pas très grave (guerres modernes du Prince de Machiavel) si elles n’étaient pas que la face cachée de l’iceberg : les 9/10° de celui-ci, c’est la place que prends VRAIMENT l’argent dans nos vies et dans nos esprits. Et ça, c’est VRAIMENT terrifiant ...

Sinon, je voulais m’excuser auprès de toi et de Vorphalax pour vous avoir pris comme exemples dans ma gueulante auprès de Ledétesté, mais j’étais léger énervé ... J’le f’rai pu, promis.

Au fait, le bas-peuple attends tjrs ta 2° parodie d’Uz2, du nerf, du nerd !

"C’est la lutte finale : groupons-nous et demain, la multinationale sera le genre humain." (TM)

Et à demain, si il chante ...

PS : le titre de ce post fait allusion à une "statégie" extrêmement dangereuse, à base d’options sur l’Euro. Un tunnel est l’effet conjugué de l’achat d’un put et de la vente d’un call, au même prix d’exercice et pour la même échéance. Si l’Euro baisse, le prix du put grimpe (tout le monde veut vendre de l’Euro) et celui du call chute (personne ne veut en acheter). Si l’Euro grimpe, effet Barings.

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c’est la faute à Batman (TM) ..., PRIVATE JOKER, 20 mars 2001

...Si j’écris des conneries : il fallait bien évidemment lire la face visible de l’iceberg, ha la la, qu’il est bête ce Joker et en plus il a pas réussi à se taper CatWomen (TM) "mais mon dieu, mon dieu, mon dieu, qu’il est bête, pour être aussi bête qu’est-ce qu’il a dans sa p’tite tête ?" (air connu).

Bon, j’vais essayer Robin (TM) ...

Gnak !

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shadow cabernet, calvz, 20 mars 2001

Au fait, le bas-peuple attends tjrs ta 2° parodie d’Uz2, du nerf, du nerd !

Ca a ete soumis, mais j’ai redige ca dimanche matin apres un samedi soir fort charge au cabernet (sauvignon), du coup c’est plus faible et les commissaires du peuple a la validation sont indecis. C’est la disgrace, je vais perdre ma datcha de fonction.

calvz

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