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> L’Internet solidaire expliqué à ma fille |
> L’Internet solidaire expliqué à ma fille
27 septembre 2000,
message de Pascal
Cher Marc, Ta dernière version de La Scouette est très drôle. Je remarque au passage que tu t’en prends à VECAM, ce qui me paraît particulièrement bien visé Je remarque que tu t’en prends également à IRIS, que tu sembles mettre sur le même plan que Je regrette par contre que ton goût prononcé pour l’enquête ne t’ait pas incité à osculter de plus près Qu’elle soit issue du pôle libéral ou libertaire la vision mythologique véhiculé par les croisés de la Bon, il ne s’agit là que d’un premier jet d’une réflexion qui mériterait d’être approfondie. Excuse-moi Amts, Pascal. en ligne : L’INTERNET SOLIDAIRE EXPLIQUÉ À MA FILLE
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Olivier Zablocki,
28 septembre 2000
Qu’elle soit issue du pôle libéral ou libertaire la vision mythologique véhiculée par les croisés de la cybersociété aboutit au bout du compte au même résultat : le prosélytisme autour du développement d’un réseau dont personne ne peut nier le caractère fondamentalement inégalitaire Hum... Si l’on veut bien considérer que l’élément fondateur de l’Internet est d’abord l’apparition d’un protocole de communication universel, rien n’autorise à affirmer que ledit protocole soit en lui-même inégalitaire. Ce qui est inégalitaire c’est le développement de certaines pratiques qui ne sont pas fondamentalement inscrites dans le protocole. Au premier rang de ces pratiques il y a bien sûr la pratique du dial-up, ce mode de connexion batard que la plupart d’entre nous utilise à défaut d’autres solutions et qui introduit une première inégalité entre ceux qui sont pleinement dans l’Internet avec une connexion permanente et ceux qui doivent se contenter d’y circuler en invité provisoire. Ce qui est inégalitaire c’est le temps et le niveau de culture nécessaire pour exploiter réellement le potentiel de ce protocole. Mais on doit avoir l’honnêteté de reconnaitre que cette inégalité préexiste à l’Internet à la fois dans le système scolaire et dans le fonctionnement de nos sociétés. Ce n’est pas l’Internet qui génère ici l’inégalité, elle lui est antérieure. Que dans ses conditions l’Internet donne l’impression de ne pas tenir ses promesses, apparaisse en-dessous de sa mythologie, c’est un fait. Les dernières années ont vu une immense manipulation ; parce qu’il y avait un peu de matière à vendre, des commerçants sans scrupule agissant à coup de publicités mensongères se sont débrouillés pour embrouiller l’esprit de la société en lui faisant passer quelques ersatzs, quelques scories de l’Internet pour l’Internet lui-même. Certes, c’est une manipulation insensée de la conscience de nos contemporains qui prend appui sur la puissance imaginaire du mythe et qui le détourne pour en tirer un profit immédiat. Je ne vois pas dans cette mésaventure un phénomène spécifique à l’Internet. Je ne pense pas surtout qu’il s’agisse là d’un combat terminé ou perdu d’avance. D’abord l’Internet est un réseau de réseaux et la plupart de ces réseaux n’en sont qu’au début de leur histoire, ils se développent, se confrontent les uns aux autres, incarnent des intérêts différents, des prises de position politiques différentes. Je ne prendrai que l’exemple des réseaux indépendants de proximité dont le développement est encore embryonnaire dans ce pays et dans beaucoup d’autres et qui, à une échelle de vingt ans, pourraient bien dessiner des équilibres nouveaux au sein de l’Internet. C’est peut-être ce qu’il y a d’essentiel à retenir, une échelle de temps pour l’analyse du phénomène. Inscrire la réflexion dans le court terme c’est courir le risque de prendre une partie pour le tout, l’anecdote pour le fondamental. Amicalement,
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28 septembre 2000
Cher Monsieur Zablocki, Rien ne sert de se voiler la face, Monsieur Zablocki, ni même de jouer sur les mots. Quant à la question du terme : qu’il soit court, moyen ou long, les données du problèmes sont Permettez-moi également de sourire quand vous éructez sur les marchands du net que vous désignez Hélas, rien ne sert de mobiliser la rhétorique politique, celle des médias, ou des gourous pour Allez donc jeter un oeil sur les pages d’à côté. Prenez par exemple votre présentation du "Minirezo" <Les discours autour de l’Internet se limitaient donc à des échanges entre vieux ringards tentant de Le procédé rhétorique est subtile. Vous partez de votre propre expérience du réseau qui, Sans doute imaginez-vous sincèrement, campé comme vous semblez l’être dans vos belles certitudes, Que vivent les comtes de fée, Monsieur Zablocki. Cordialement, Pascal Fortin. en ligne : Vices et vertus du Net indépendant.
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Olivier Zablocki,
29 septembre 2000
De ce point de vue les protocoles Internet, universels ou pas, n’y changeront pas grand chose. J’ai simplement dit que le protocole qui fonde l’Internet n’était pas la cause des déséquilibres ; en voilà des manières de faire dire aux gens ce qu’ils n’ont pas dit. Je reconnais bien volontiers, c’est d’ailleurs le seul sujet qui m’intéresse, que pour le moment le « fossé numérique » comme certains l’ont déjà désigné se creuse chaque jour un peu plus. A la place de l’Internet annoncé qui semblait porteur d’une meilleure répartition des chances entre les différentes composantes de la société, d’une meilleure répartition des équilibres entre les territoires, voici que nous laissons s’installer une société de l’information injuste. Il n’est pas trop tard pour réagir si l’on veut bien dès maintenant prendre en compte l’immense besoin de formation qu’il est nécessaire de produire pour permettre aux différents acteurs de la société civile de participer en conscience à une aventure économique, sociale et culturelle sans précédent, c’est à dire une aventure politique dont nous ne pouvons laisser les orientations quotidiennes se décider uniquement dans la sphère économique et sans réelle participation démocratique. Je ne me vois pas en disant cela « éructer » contre les « marchands du net ». La distinction entre marchand et non marchand n’est pas dans mon vocabulaire. La formule « internet non marchand », par exemple, m’a toujours personnellement semblé absurde et dépourvue de sens, je l’ai souvent dit et dans ces pages en particulier. Tu te trompes donc de cible, l’ami, mais peut-être est-ce parce que tu vises autre chose sans en avoir l’air. Je vois bien la ligne de partage qui existe entre nous, elle est intéressante, elle recouvre des choix politiques différents ; ce ne serait pas dommage de l’expliciter au lieu de personnaliser aussi systématiquement le débat. Au passage, inutile de me donner pompeusement du « Monsieur Zablocki », je t’autorise à m’appeler Olivier.
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fortin,
1er octobre 2000
Cher Olivier, N’ayant pas le loisir de te connaître, l’idée de t’appeler par ton prénom ne m’était logiquement pas Ceci dit, jetons un oeil sur ta réponse. "J’ai simplement dit que le protocole qui fonde l’Internet n’était pas la cause des déséquilibres" Certes, cher Olivier, mais je ne comprends toujours pas ce que ce protocole vient faire dans notre "A la place de l’Internet annoncé qui semblait porteur d’une meilleure répartition des chances entre les En effet, cher Olivier, le fossé numérique se creuse. Mais franchement, comment s’imaginer qu’il aurait "Il n’est pas trop tard pour réagir si l’on veut bien dès maintenant prendre en compte l’immense Je ne vois pas bien de quelle formation tu veux parler. Si tu fais allusion à une formation culturelle et Non pas que je m’oppose à toute idée de formation technique des volontaires, bien au contraire. Mais je "Je ne me vois pas en disant cela « éructer » contre les « marchands du net »." Il m’a pourtant semblé que les "friconautes" étaient une cible de choix des "amis du portail". Avec des "La distinction entre marchand et non marchand n’est pas dans mon vocabulaire." A ce petit jeu, on pourrait aussi gloser pendant des heures sur la distinction entre le "web indépendant" "La formule « internet non marchand », par exemple, m’a toujours personnellement semblé absurde et Figure-toi qu’il m’arrive de me faire la même réflexion sur celle de "web indépendant". Comme quoi, il "Je vois bien la ligne de partage qui existe entre nous, elle est intéressante, elle recouvre des choix Pourquoi tu parles de personnalisation du débat ? J’avoue ne pas comprendre. Au passage, inutile de me donner pompeusement du « Monsieur Zablocki », je t’autorise à m’appeler Appelle-moi Pascal ! PS : si la rhétorique arrogante, mythologique et parfois truffée d’allusions gratuites de certains acteurs en ligne : > L’Internet solidaire expliqué à ma fille
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1er octobre 2000
Au fait, je n’ai toujours pas compris ce que vous reprochiez à l’association IRIS. mais bon, j’imagine que je dois mettre ça sur le compte de vos accusations gratuites. Amts, Pascal. en ligne : Pascal Fortin
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Olivier Zablocki,
2 octobre 2000
C’est entendu, il y a beaucoup d’accusations acerbes ici à propos de IRIS. Il faut dire que c’est une sorte d’habitude acquise à force de se heurter sur presque tout. Ce n’est pas une excuse, disons que cela fait partie d’une forme de folklore caricatural. Il serait cependant idiot de ne pas tenter une explication car ces accusations sont mons gratuites qu’elles n’en ont l’air. Pour ma part, je crois que cette différence de potentiel qui provoque à chaque fois des étincelles est sans doute liée aux relations très différentes que nous entretenons d’un côté et de l’autre avec la question du « bien public », de l’Internet comme « bien public ». Je ne crois pas me tromper en affirmant que IRIS prend l’Etat comme interlocuteur principal dans sa défense et illustration de l’Internet solidaire. C’est de l’Etat et de lui seul que IRIS exige un certain nombre de dispositions, d’ajustements, etc. De ce côté de la barrière, notre défense et illustration est beaucoup moins univoque et, pour faire comprendre pourquoi et comment, je ne peux que reprendre l’exemple classique d’un « bien public » bien antérieur à l’Internet, il s’agit du phare et plus généralement du système mondial de signalisation maritime. C’est l’exemple type d’un « bien public » : tous les navires profitent de sa lumière, et les bénéfices que cette dernière procure restent les mêmes pour tous les bateaux, aussi nombreux qu’ils soient. Ce qu’il est très important de noter, c’est que l’histoire des phares montre qu’un bien public n’est pas nécessairement fourni exclusivement par les gouvernements. Ronald Coase, Nobel d’économie (je ne sais plus trop quand) raconte qu’au cours des siècles les phares ont été bâtis et gérés par des investisseurs privés, des corporations maritimes et des associations des secteurs public et privé, sans compter les organes et organismes gouvernementaux. (The Lighthouse in Economics
Du réseau mondial des phares à l’Internet, il y a plus qu’une métaphore, une véritable filiation. C’est d’ailleurs l’objet de la rubrique A l’abordage que d’approfondir tous ces parallèles historiques et contemporains entre société de l’information et société maritime. Pour en revenir à la question des relations IRIS / minirezo, je pense vraiment que c’est dans cette relation différente au « bien public » en général, à l’Internet en particulier que se trouve la source de toute une série de désaccords extrêmement profonds et de coups de griffes réciproques. Amicalement
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Olivier Zablocki,
2 octobre 2000
Si tu fais allusion à une formation culturelle et politique pour inciter les citoyens à intervenir plus efficacement dans le débat public et à faire valoir le bien commun face aux intérêts particuliers d’une petite (cyber)élite, alors, oui, nous sommes d’accord. C’est bien à cela que je pense ou plus précisément à un apprentissage de la coopération qui me semble indissociable de la culture réseau. Cela peut d’ailleurs être très pratique comme apprentissage, c’est l’entrainement au travail coopératif et en réseau. J’avoue sur ce sujet mettre pas mal d’espoir dans les rapides évolutions des plateformes de formation en ligne en général qui développent des espaces de coopération, de formation mutuelle, de plus en plus intéressants... Mais c’est bien connu, je suis un incorrigible optimiste ;-) Amicalement,
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Pascal Fortin,
3 octobre 2000
Salut Olivier, Je suis désolé de manifester une nouvelle fois mon scepticisme mais j’avoue que ta métaphore sur la Toutefois, avant d’en venir sur ce point, je souhaiterais d’abord réagir à d’autres aspects de ton " Je ne crois pas me tromper en affirmant que IRIS prend Certes IRIS insiste beaucoup sur la responsabilité des pouvoirs publics à la fois dans les modalités Venons-en maintenait au recours que tu fais à la métaphore du "Phare" pour illustrer la différence qui Tout d’abord, permet-moi de regretter que tu n’aies pas procéder à l’évocation d’exemples concrets Douteux pour deux raisons. D’une part, j’avoue ne pas bien connaître les particularités de la Je me contenterai donc d’une seule remarque au sujet de ce parallèle entre le phare et Internet. A Dans le cas d’Internet, les choses me paraissent par contre bien différentes. En effet, si le Amicalement, Pascal. PS1 : je pense qu’il serait plus judicieux de continuer cette petite discussion sur INMS-L. Cela ferait PS2 : apparemment tu sembles être porteur d’un projet en relation avec l’appel d’offre de l’ami La en ligne : http://www.minirezo.net/article115.html
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Olivier Zablocki,
4 octobre 2000
Je ne suis pas porteur d’un projet en relation avec l’appel du SEES. S’il est vrai que dans un premier temps j’ai avancé des propositions dans le cadre de l’appel, s’il est également vrai que j’ai été aussi très impliqué dans des équipes qui vont soumettre des projets au SEES, il faut savoir avant de poursuivre : que j’ai retiré la candidature portée spécifiquement par RadioPhare parce qu’elle me semblait déborder largement le cadre de ce qu’il est possible de faire avec le SEES. que j’ai démissionné de mes responsabilités au sein d’autres structures qui s’apprêtent à être candidates parce qu’elles n’ont pas souhaité s’investir dans une réflexion plus critique et plus constructive sur le long terme vis à vis du SEES. Sur le fond, je crois qu’avec cet appel à projets du SEES nous touchons aux limites de ce que l’on peut attendre de ce mode de redistribution de l’argent public aux acteurs du développement local, aux limites de ce qu’un Etat riche et moderne est prêt à faire sur les thêmes qui nous préoccupent. Ce n’est pas Guy Hascouët et le SEES en lui-même que je mets aujourd’hui en cause, c’est l’Etat dans son ensemble qui apporte ici la preuve qu’il n’est pas un partenaire convaincant et surtout qu’il est incapable de proposer une méthode de développement cohérente. Sur les sujets qui m’intéressent plus directement à savoir les perspectives que le déploiement de l’Internet pourrait ouvrir (dans certaines conditions seulement) en terme d’équilibrage des chances entre les territoires, d’utilisations plus fines de l’espace, de contribution au développement local (économique, social et culturel), je m’interroge sur ce que seraient des politiques d’aménagement vigoureuses. Car il s’agit bien d’un problème d’aménagement autant sur le plan des infrastructures de télécommunication que sur celui des plateformes matérielles et logicielles ou encore des compétences dont il est nécessaire que chaque territoire dispose pour aborder ce nouveau continent. Qui dit aménagement dit choix politiques sur le long terme et mobilisation de ressources financières significatives pour soutenir les efforts à des échelles de dix, voire vingt ans. Dans cet esprit, il me semble souhaitable qu’une institution adaptée soit rapidement créée dans ce pays, un « Fonds de Soutien Internet & Territoire » mobilisant les financements au niveau régional et national, procédant par avances remboursables et laissant le soin à des délégations locales autonomes d’instruire les dossiers de demande de soutien à l’échelle de chaque territoire. Ce n’est pas un projet en relation avec l’appel du SEES, c’est plutôt un projet en réaction à cet appel. Lorsque l’on constate avec les 33MF du SEES à quelle hauteur l’Etat est prêt à mettre la main à la poche pour construire une politique on ne peut que se dire qu’il va falloir compter avec d’autres acteurs, qu’il s’agisse des collectivités locales, qu’il s’agisse d’interventions privées principalement dans le cadre de coopérations locales précisément ciblées. C’est à ce niveau là que la comparaison (et non la métaphore) avec la manière dont s’est déployé dans l’histoire le dispositif international de signalisation maritime et de sécurité en mer peut apporter des éléments de réflexion très intéressants. Amicalement,
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> L’Internet solidaire expliqué à ma fille,
31 décembre 2000
Pardonnez cette intrusion dans votre échange : juste un remarque : avant qu’une institution adaptée soit rapidement créée dans ce pays, il me semble prioritaire, pour l’internet solidaire, pour l’économie solidaire et pour la peinture sur soie solidaire, que la structure de l’état français soit réformée. Car sans vouloir vous couper dans votre enthousiasme, le « Fonds de Soutien Internet & Territoire », comme pour les Espaces Culturels Multimédia et toutes les initiatives politiques culturelles ou autres n’auront une efficacité à terme qu’après une nouvelle et réelle décentralisation démocratique. Sinon, le clientellisime continuera inexorablement de laminer la solidarité, de renforcer le rejet de la chose politique et d’exacerber la violence. L’embellie actuelle (recul du FN et du chômage) toute conjonturelle,ne doit pas nous détourner de cette priorité absolue. Mais je vous laisse continuer. Fabrice Massé |