A l’heure où j’écris, on ne sait toujours pas sur quel film gore vont débusher les « érections pestilentielles » américaines (comme disait Coluche). On a beaucoup brocardé les mœurs politiques des Ricains, comme si nous étions des parangons de démocratie, nous autres les p’tits Suisses. Il est vrai qu’ici, quand on cherche un successeur au président, on ne risque pas d’avoir à recompter les bulletins populaires. Ni même de voter. Vu que ça se fait tout seul dans les cénacles bernois !
On s’indigne aussi du débarquement des avocats et des juges dans le processus électoral, alors que l’écart n’est que de quelques centaines de suffrages sur des dizaines de millions. En oubliant que par chez nous, on a eu vu des recours au tribunal fédéral, pour un écart quasi semblable. Mais lors d’élections communales, et sur deux milliers de votants ! Gloire donc à la bonne vieille démocratie américaine qui finira bien, à coups de milliards, d’exclusion des noirs, de décomptes mafieux, de bourrages d’urnes et de doubles perforations perverses, par nous donner un nouveau maître du monde. Mais si ce cirque s’était passé à Moscou ou en Afrique...! Dieu sait les hauts cris de l’Oncle Sam et ses universelles leçons de morale républicaine.
Un qui se la coule douce ces temps-ci c’est Bill Clinton ! Les combats de chiens que se livrent les prétendants, le font apparaître comme un modèle de sérénité et de hauteur politique. Douce revanche pour le réprouvé qu’il s’agissait à tout prix de snober pour se qualifier à la place du calife. Il se marre d’autant plus, Clinton, qu’il risque bien d’y revenir, lui, à la Maison blanche. Dans quelques années et au bras de son épouse fraîchement élue !
Pour tirer ses dernières cartouches, (sans jeu de mot !) le Bill, s’en va prêcher la bonne parole aux antipodes, et faire des leçons de morale capitaliste aux Vietnamiens. Avec un culot tout américain, le voilà qui proclame le match nul entre les 58 000 morts américains et les trois millions de Vietnamiens. Il est vrai que d’un côté il s’agissait de GI’s premier choix, armés jusqu’aux dents, tandis que dans les trois millions de Viets il y avait quand même pas mal de vieux, de femmes et de bébés ! On comprend donc que le roi du monde débloque des crédits pour retrouver les cadavres des boys égarés mais n’évoque même pas la possibilité de réparation pour un pays miné, défolié, ravagé et ramené au moyen âge économique par les US bombardiers.
Dernièrement, Mc Namara et d’autres criminels de la guerre du Vietnam, ont reconnu s’être trompés ! Qu’est-ce qu’on attend pour les coffrer ? Juste histoire de dissuader le junior Bush de battre le record de son papa en Irak ou dans d’autres lointaines contrées !