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Les marchands aiment le Web indépendant
14 février 2002
 
mercredi 7 mars 2001
Critique et autocritique de la NEP

Les marchands aiment vendre

L’enfer du koulak
par Lirresponsable
 
 

Petit prolongement en réponse à l’article de l’ami Marc : « Les marchands aiment le web indépendant » qui malgré la pertinence des questions, et la réalité des problèmes, semble tout de même inférer à partir d’analyses relatives, un futur qui n’a rien d’évident. En effet, quelques arguments apparaissent fortement contestables, ce qui, bien entendu (ou paradoxalement), ne retire absolument rien quant à la validité de ses prévisions et de ses conseils. Fait : nos amis les médias pondent à présent de l’article en veux-tu en voilà sur l’Internet solidaire et citoyen ™. Est-ce pour autant le signe d’une OPA sur le web non marchand ou indépendant ? Et, petite question supplémentaire, le reniement (éventuel ou confirmé) de précurseurs est-elle une modalité qui signifie la fin du web indépendant ?

Sur la succession

Distinguons à loisir différentes causes :

Tout d’abord les causes structurelles (propres au champ médiatique) : le battage sur la Nouvelle Economie ™ 1 (youpi youpi !), la Nouvelle Economie ™ 2 (ahlalalala ! Avons-nous été trop enthousiastes ?), la Nouvelle Economie ™ 3 (si si ça repart, c’est un ajustement), et la Nouvelle Economie ™ 4 (ah bein non...) arrive à saturation.

Il faut, comme toujours, de nouveaux sujets (plusieurs semaines sur un même sujet, avec une même tonalité est déjà un fait extraordinaire, et force est de constater qu’ici ont été battu des records comparables à l’aspect monomoniaque pédonazi). D’autres ajouteraient : pas étonnant, les start-up n’ont plus de burn-cash pour les plans médias ; mais ce sont de sales bolcheviks. D’autres, de la vieille école (et plus polémiques) diraient : normal, il existe un ministère de la solidarité.

On pourrait, suivant cette ligne, en regardant les capitaux propriétaires des canaux médiatiques, penser en effet à un signe en vue d’une « OPA », du moins, à un « signal fort pour les marchés » ™. C’est à dire, prenant acte du contenu intéressant les internautes, et à la fois des erreurs monumentales des études de prospective (qui plus est en regardant la nature des buziness plans et des services choisis), nos amis les capitalistes, ou les riches (ou ceux qu’ont du pognon), lassés des warrants, auraient enfin déniché le véritable Eldorado, ou du moins une occasion de se refaire. Pourquoi pas ? Et les élections approchent ?

Sur la valeur du contenu non marchand

Ainsi, indépendamment de la valeur commerciale du web non marchand, pourquoi ne pas en faire une marchandise ? C’est à dire donner une valeur commerciale à ce qui en est dépourvu. On retrouve ici le propre du mouvement capitaliste, qui crée de la valeur en transformant du gratuit en payant. Les armes préférées sont alors : brevets, licences, copyrights, droits d’exploitations, etc. Par exemple, mes gènes codent de l’information et ma signature, ils n’ont pas encore de prix. Vais-je payer des droits pour utilisation d’acide désoxyribonucléique ? Il n’y a pas de codes barres sur mes organes, mais je peux certes les vendre, car il y a...un marché. Quel marché ?

Simple Pedro [c’est le prénom d’un interlocuteur imaginaire, NDA], des demandeurs en attente de greffes, et des porteurs qui sont des producteurs (naturels et nourris au sein). On peut donc très bien choisir d’organiser ces échanges de manière commerciale, en vue de maximaliser les profits. Par exemple acheter les organes où ils sont moins chers et les vendre à ceux qui sont capables de payer (en dégageant de confortables marges ™ ). On peut également considérer que les coûts sociaux et économiques de ces échanges n’ont pas à être soumis à une logique de marché (dégager des profits, se placer en concurrence, etc.). Par exemple le don du sang en France.

Or, pour en revenir au sujet plus directement, une OPA suppose une cotation, c’est à dire que nos gentils webzines soient cotés sur le troisième marché du Solidaire Citoyen ™. Est-ce le cas ?

Malgré un effort courageux sur le budget par le secrétaire d’Etat concerné par ces questions, ce troisième marché n’existe pas encore, c’est pourquoi l’ami Marc a raison de noter qu’une offre d’achat suppose pour sa création et son fonctionnement un vendeur. Ce qui revient à dire, mais ce n’est pas inutile, qu’il n’y a pas de naturalité du marché, et que son organisation repose sur les décisions des hommes. Donc ne prêtons pas libéralement les moyens de la réalisation de l’auto-prophétie, en considérant que la marchandisation est inéluctable (ou nécessaire ; pour faire plaisir à certains). Bref, ne rendons pas les armes parce que l’adversaire veut parlementer, en reprenant nos chansons, et charme quelques membres de l’équipage.

Le dogme de la gratuité ™

Le web indépendant peut être vu comme du dumping. Egalement comme une pré-vente. Un vivier à talents multiples, dans lequel notre ami fumant un gros cigare va venir faire son marché. C’est d’ailleurs la ritournelle des victimes des charrettes de la Nouvelle Economie ™ (le retour) : « une expérience de start-up vaut plus qu’une non expérience ». Et nos amis du web indépendant, citoyen, non marchand ? Les sirènes arrêteront-elles la nef d’Odysseus, de Charybe en Scylla ? Combien de braves céderont aux délices de Capoue ?

Quittons la mythologie pour reconnaître la mixité existante : très peu d’indépendants vivent de leurs rentes. Seuls quelques milliardaires en dollars, par un mouvement exceptionnel de pur désintéressement, animés d’un souci de communion, offrent à l’humanité (connectée) leurs impérissables productions. Encore moins vivent de la gratuité. C’est à dire, avec un peu moins d’emphase, beaucoup font le choix de la gratuité. Y compris parmi les professionnels de l’information, de la prestation de services, de la technique, bref de la connaissance. C’est l’idéal fondateur, la norme observable.

Déduire de la faiblesse morale de l’individu, une mise en coupe globale du Réseau paraît tout simplement irréaliste. Tel n’est pas le cas. Restent donc les habituels renégats, profiteurs, faux-culs, vendus, etc. Certes. Mais en quoi leur duperie (voulue ou non, peu importe) est-elle efficiente ? Condamne-t-elle par avance tous les autres ? Parce que des néonazis utilisent le Réseau, tous les utilisateurs du Réseau sont des pédonazis ? Quel besoin d’aller chercher des indépendants pour vendre des voyages au soleil, le dernier produit culturel, le meilleur placement boursier ?

Quelle crédibilité, quel impact, quelle estime aura quelqu’un qui a passé ses débuts à dégueuler la pub et le commerce, lorsqu’il animera un site marchand, à contenus payants, truffé de pubs et de publi-informations visées par le comité éditorial des bailleurs ? Par quelle magie son aura et ses vertus passées vont-elles étendre leur bonne influence sur ses produits actuels ? Et même, si le médiatique se définit en tant que fusion de l’information et de la publicité (écouler des marchandises), quelle est la marge de manoeuvre pour notre gentil indépendant passé à l’ennemi ? Le webmestre rebelle qui signe un contrat pour parler en toute indépendance de ce pour quoi on le paie ?...Quid du monopole médiatique face à la nature horizontale et multiple du Réseau ?

L’analogie avec les anciens médias ne fonctionne pas, malgré toute la syndication des contenus que l’on voudra. Ce ne sont pas les visages des imprécateurs culturels qui ont vieilli, c’est la fonction même de prescripteur autorisé ou de médiateur certifié qui est dépassée ! C’est pourquoi l’industrie stigmatise les dangers du Réseau, par les calomnies, appelle les médiateurs élus à réguler au plus vite cette absence de monopole et cette vilaine liberté d’expression, cette abomination de populace, convoque ses meilleurs spécialistes ™ pour nous expliquer la nécessité des médiateurs, professionnels du lien social. Mais, mais, objecteront les pessimistes ou réalistes, « ils » vont nous vendre de l’indépendant et du gratuit ! Euh...Vendre du gratuit ? Quelqu’un peut-il l’expliquer ?

L’argument commercial joue sur les représentations, non sur le produit (payant) ! Consommer intelligent ™ , c’est surtout consommer. Qui en doute sérieusement ? Qui croit que les services gratuits ™ se sont pas financés par la revente d’informations (profils) ?

Les acteurs indépendants actuels, dans leur diversité, ne sont pas irremplaçables. D’autres viendront ; difficilement bien sûr si l’on martele que la contestation est par nature le masque du futur dirigeant, donc pas touche p’tit con. De plus, si les retournés défendent le monopole, le copyright, la régulation, pourquoi les désigner autrement que nos actuels médiateurs ? Là sont les problèmes. Ne désespérons pas de la jeunesse qui, lorsque nos cheveux grisonneront, saura à son tour tirer à balles réelles sur les revirements et les éventuelles rentes de situation d’une hypothétique nomenklatura. Et que ceux qui aspirent à la respectabilité institutionnelle (fauteuil virtuel, safrane-Wap ™, rubrique cyber-météo, etc.) partent au plus vite ; le goût de la liberté est chose exquise. Sans haine, ni reproche, cela ne sert pas à grand chose. Par contre, un peu de clarification ne peut pas nuire ; et puis au cas où, il reste Croatan.

 
 
Lirresponsable
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Memento finis

6 octobre 2003
13 septembre 2001
 
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> Les marchands aiment vendre
22 juin 2006, message de christophe
 

bonjour ou et a qui peut on vendre ces organes

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> Les marchands aiment vendre, poupar33, 5 février 2007

j’ai appris lors d’une émission tv qu’on pouvait vendre une partie de son foie pour 35000 euros un rien pour 75000 de la cornée pour 75000 euros aussi j’ai peur qu’un proche de ma famille guidé par l’appat du gain se risquerait à une telle bétise j’aimerais savoir s’il entamait une telle procédure de quel organisme si peu srcupuleux pourrait il recevoir du courier et quel moyen je pourrais disposer pour contrecarer un tel projet ? merci

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