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23 septembre 2000
 
mercredi 23 juin 2004

La calculette qui pensait tout haut

par Lirresponsable et ARNO*
 

« L’unité ne consiste pas seulement dans celle du gouvernement, mais dans celle de tous les intérêts et de tous les rapports des citoyens. Vous êtes des bêtes féroces, vous qui divisez les habitants d’une République et tracez un mur semblable à celui de la Chine autour de toutes les peuplades. Vous êtes des sauvages, vous qui isolez la société d’elle-même, ou qui excitez des rumeurs pour effaroucher la confiance qui nourrit les citoyens. Bientôt les Français n’auraient plus parlé la même langue. Il s’est fait, depuis quelque temps, peu de mariages éloignés : chaque maison était pour ainsi dire une société à part. Voilà les maux de la patrie. »

Saint-Just, [1]

Appel d’offre solidaire

La concurrence devient féroce. Après le centre Simon Wiesenthal, l’association J’accuse, « non cautionnée » par le MRAP qui lui-même lance son rapport et ses dossiers (sur fond de coups bas [2] entre associations subventionnées), Renaud Muselier [3], la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) publie une étude statistique portant sur les messages diffusés sur les forums : « Le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie sur les groupes de discussion francophones » (fichier PDF) publiée sur le site Communautarisme.net.

Le Journal vespéral de référence, après avoir fait insinuer, par l’un de ses rédacteurs, que les auteurs de La Face cachée du Monde étaient antisémites, fait la promotion d’un ouvrage expliquant que « la critique des médias est discrètement antidémocratique et secrètement ou potentiellement antisémite. Et ses auteurs - Halimi, Bourdieu, Bouveresse -, le sont aussi. », s’empresse de le faire connaître, dans un très sobre : « Les multiples visages de la haine raciste sur Internet » . On y apprend que l’auteur du rapport est :

Sylvain Tirreau, spécialiste du média Internet, [qui] a choisi d’étudier les groupes de discussion francophones du réseau Usenet.

Un quotidien de M. Lagardère (TF1, Canal + et leurs lecteurs), dans un non moins sobre : « La haine au bout du clic » complète le pedigree :

La première, réalisée par Sylvain Tirreau, du MRAP, porte sur les groupes de discussions francophones « Usenet » [...]

Pour un spécialiste, c’est en effet un spécialiste puisque le MRAP nous avait déjà gratifiés d’un de ses rapports l’année dernière, à propos des messages racistes sur... fr.soc.politique (« La naissance d’une nouvelle extrême droite sur Internet »). Notons que le MRAP est également membre de la CNCDH [4].

Il nous semble intéressant d’analyser cette « étude » (les guillemets sont volontaires), parce qu’il s’agit d’un cas d’école :

- les critères sélectionnés pour définir les propos racistes sont très nettement orientés ; le but étant d’obtenir un maximum de résultats grâce à des définitions très larges, le brave peuple étant censé frémir face au nombre de ce qui est qualifié de « raciste, antisémite ou xénophobe »,

- l’étude est d’une qualité scientifique toute relative,

- la médiatisation de pratiques très marginales appelle à des mesures aussi sinistrement liberticides qu’inefficaces. Tout le monde étant de fait persuadé que, vu ce déferlement de propos intolérables, notre démocratie et ses citoyens jouissent de beaucoup de liberté ; beaucoup trop à vrai dire...

Les critères d’un bon terreau quantitatif

L’étude prétend, selon son titre, observer « le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie sur les groupes de discussion francophones ».

On peut déjà poser plusieurs questions :

- pourquoi les newsgroups, support largement moins populaire que le Web ?
- pourquoi un site de lutte contre les « communautarismes », répercute-t-il ce biais unique du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie, alors que sont exclus du champ des recherches l’homophobie et le communautarisme gay (objet d’un livre d’un des fondateurs du site), le sexisme, le régionalisme, la haine de classe, la haine de soi, l’agoraphobie, etc.?

Festival d’été en Provence
Après les « bobos », les « nonos », une nouvelle tribu urbaine sympathique, festive et citoyenne : les « fliks ». Ils s’habillent en bleu et récitent le code pénal pour parvenir au satori.

Peut-être parce qu’il a déjà été rebattu cent fois, et que chacun sait bien que fr.soc.politique est un nid à fafs, et donc qu’on n’aura pas à se fouler des masses pour trouver ce que l’on cherche. Peut-être parce qu’on s’est trouvé là un outil « statistique » à l’utilisation fastoche avec le moteur de recherche Google (qui a repris l’ancien système d’archives des newsgroups DejaNews) et qu’avec ça, vraiment, ça va pas être usant.

Peut-être tout simplement parce que c’est un vieux truc du merchandising politique, facile à recycler, que la droite et la gauche s’envoient régulièrement comme des Exocet [5] : la droite est raciste, la gauche est antisémite, tous sont homophobes sauf les Verts, maintenant votez pour moi... Peut-être également, du côté de la reprise par communautarisme.net pour contrecarrer l’image nationaliste ou xénophobe que les médias accolent facilement aux Souverainistes (par exemple, l’ex directeur international des vente de Ricard n’a pas la même image médiatique que l’ex rédacteur en chef et éditeur du magazine Pflasterstrand ; de même approuver les frappes de l’OTAN sur la Serbie vaut comme certificat de non anti-américanisme). Côté MRAP, peut-être pour contrebalancer le plan média du CRIF à son encontre.

Comme à chaque fois, il est également intéressant de savoir à quoi renvoient les termes « racisme », « antisémitisme », « xénophobie ». Non seulement ces termes ont des définitions dans le dictionnaire relativement variables, de plus leurs définitions légales ne correspondent pas forcément à l’idée commune.

Le jeu de ces nombreux rapports et dénonciations de l’« internet de la haine » repose largement sur ces confusions entre ce qui est moralement condamné par l’ensemble de la population (détester son prochain et faire le projet de l’exterminer, c’est mal), la définition juridique et ses propres critères, souvent largement orientés politiquement.

Dans le cas présent, le rapport tente de se donner un lustre beaucoup plus statistique (avec des pourcentages avec deux chiffres après la virgule, car ça ne mégote pas !) que sociologique, aussi est-il nécessaire de trouver des critères simples (« sémantiques », pour faire plus joli).

Recherche par mots-clés

La première partie se concentre sur une recherche statistique parmi les 1 118 000 000 messages postés dans les newsgroups francophones depuis 1993 (rien que ça !).

Certains mots-clés, regroupés par « catégories », permettraient successivement d’identifier :
- des catégories de groupes de populations,
- des injures racistes, antisémites et xénophobes,
- des appels au meurtre,
- les titres principaux de la littérature et les sites racistes et antisémites.

Le nombre de résultats pour chaque mot (puis pour chaque groupe de mots-clés), permettrait d’identifier non le caractère réellement raciste des messages, mais un terreau au travers d’« obsessions » (parler beaucoup des arabes n’étant, en soi, pas directement raciste, mais témoignerait d’une « obsession » servant de « terreau » au racisme anti-arabe).

On sait très bien que ces recherches par mots-clés n’ont aucun intérêt pour repérer les propos racistes. Rappelons que cela avait déjà été indiqué par un juge à l’UEJF : « une recherche effectuée postérieurement à la délivrance de l’assignation démontre que, basée sur les mots les plus courants suggérés par l’UEJF tels : nazi - Hitler - heil - juif , elle débouche sur un répertoire de 12 000 pages environ dont la plus grande majorité est soit d’inspiration historique, soit inspirée par la lutte antiraciste » ; c’est-à-dire qu’une recherche de mots-clés sur ces thèmes renvoie plus de sites antiracistes que de sites racistes.

Qu’importe, pour justifier ce choix aberrant, l’« étude », que n’aurait pas renié cette savante d’exception qu’était Elena Ceaucescu, nous sort un nouvel argument, proprement sidérant :

Par ailleurs, l’enjeu d’une telle étude est également de voir dans quelle mesure les principes universalistes humains sont ou non répandus chez les utilisateurs des groupes de discussion. Partant en effet du principe que les droits de l’homme prônent une égalité entre les hommes, et donc une universalité qui traversent les classifications des hommes en groupes de populations, toute catégorisation hors du champ scientifique (et les groupes de discussion n’ont pas de vocation scientifique) des groupes humains relèvent un échec de ces principes fondamentaux.

Une telle remarque semble donc indiquer qu’il est grand temps d’envoyer par exemple les journalistes, qui utilisent des termes génériques pour désigner les groupes humains, en camp de rééducation. Mais il y a encore matière à s’étonner...

L’herméneutique c’est fantastique

L’étude commence par la recherche des « focalisations religieuses, ethniques et “raciales” ». Des mots-clés qui désigneraient des groupes humains sur des critères religieux, ethniques ou « raciaux » sont recherchés dans les archives des newsgroups francophones, avec mise en exergue des messages de fr.soc.politique.

Ces mots-clés sont de plus regroupés pour tenter d’obtenir un semblant de catégories de groupes humains :

1) Premier groupe : « Juifs et israéliens » (quel rapport ?), défini par les mots-clés suivants : juif(s), judaïsme, judéisation, sioniste(s), sionisme, israélien(s).

2) Second groupe : « Chrétiens et occidentaux », défini par : chrétien(s), christianisme, christianisation, évangélisation, occidental(-taux), européen(s).

Passons sur les suivants, « Arabo-musulmans », « Africains et maghrébins », « Bouddhistes et asiatiques », « Hindouistes et indiens », du même tonneau nauséabond.

On termine avec les « Américains », carrément rigolo : américain(s), États-Unis, yankee(s), ricain(s).

On notera une lourdeur des séries de mots-clés, construits selon un critère assez arbitraire qui fabrique à l’aide d’une sociologie sauvage des groupes désignés, la vulgate raciste telle qu’il s’agit de l’établir. Explication :

...établir une symétrie des mots clés entre les différentes catégories et [...] avoir le même nombre de mots clés dans chaque rubrique.

En réalité, il s’agit de valider la méthode comptable : les « totaux » par catégories n’ayant de sens que si chaque « catégorie » est constituée du même nombre de recherches. Nous verrons plus loin que cela n’a rigoureusement aucun sens.

Il s’agit, clairement, d’une tentative de définition d’un hypothétique champ sémantique des catégorisations des racistes. Personne (et surtout pas quelqu’un qui se prétend soucieux de la DUDH) n’oserait sinon proposer de telles listes (dont l’aspect illogique, inculte et incohérent saute aux yeux) : on a visiblement tenté de reproduire les « obsessions » des racistes (juif égal sioniste égal israélien, occident chrétien, arabe musulman islamiste...). Le vocabulaire recherché, ainsi « catégorisé », tente de correspondre à une vision raciste des groupes humains.

Le présupposé implique donc, de manière inévitable, le résultat puisqu’il le construit à l’avance : ces mots qui sont définis selon les « obsessions » racistes, évidemment nous allons les retrouver car bien évidemment ces mots sont utilisés, et dans une variété d’utilisations aussi vaste que la multiplicité de leurs propres champs sémantiques. Ainsi la conclusion ne pourra témoigner que de la présence de ces « obsessions » racistes.

Formalisons afin d’éclairer la manipulation : j’affirme que « X » est une expression raciste, que les locuteurs qui utilisent « X » sont des racistes ou ont des intentions racistes dans l’usage dévoyé de « X », si « X » a priori n’est pas reconnu comme une expression raciste. Je recherche la fréquence de « X » dans un certain nombre de messages, et j’en déduis que l’ensemble des messages sont à 12% racistes si « X » est présent dans 12% des messages.

On sait par exemple que les néonazis utilisent le chiffre « 88 » comme équivalent pour l’expression « Heil Hitler ! » (H étant dans l’ordre alphabétique la huitième lettre). Ne reste plus qu’à chercher grâce à Googlenews le nombre de messages où figurent ce fameux chiffre, et déclarer que 3,120,000 des messages sont néonazis, ou afin d’éviter une réfutation trop directe (« Mémé vient de fêter ses 88 ans, bisous à tous » est un message néonazi ?!), traduisent des « obsessions néonazies » ou « une focalisation du terreau obsessionnelle xénophobe » (Mais pourquoi poster sur Usenet que sa grand-mère vient d’avoir 88 ans, si ce n’est pour faire la promotion du néonazisme, hein d’abord ?). Après on s’intitule spécialiste et la presse d’investigation reprend le chiffre en gras plus de 3,120,000 messages néonazis sur Internet : il faut faire quelque chose !

Question de méthode toujours : vous avez remarqué dans l’étude, certaines catégories n’apparaissent pas ! En effet, il manque tout ce qui n’est, en gros, pas à la mode, pas de chez nous, pas cité comme victime de ségrégation par nos ministres. Tiens, rigolo, y’a pas « palestinien » alors qu’il y a « israélien ». Va savoir, Charles...

Dès lors, plus aucun résultat n’a de sens, ni pour trouver des racismes selon des mots-clés, ni un « terreau » pour les discriminations.

Dit autrement : on pourrait rechercher les mots-clés « aide » (488 000 occurrences), « aider » (450 000), « merci pour votre aide » (66 500), « m’aider » (225 000), « conseil » (374 000), et ainsi obtenir des résultats remarquablement supérieurs à toutes les catégories supposées racistes du rapport, et conclure que les newsgroups sont avant tout un monde d’entraide et de d’échanges humains chaleureux. Mais ça serait un peu con, n’est-ce pas...

Usual suspect

Un second point discutable, et qui entache l’ensemble de l’étude, consiste à faire ressortir la présence des expressions racistes (ou de leur « terreau ») dans le newsgroup fr.soc.politique (fsp). En effet, une très grosse partie de l’étude, par les chiffres et les commentaires, porte sur la proportion de leur présence dans ce forum spécifique ; groupe appartenant à l’ensemble des 334 newsgroups francophones recensés par l’étude. A ceci, peut-être une raison pratique : l’auteur de l’étude a lui-même fréquenté régulièrement le dit forum (le temps passé a donc été investi). Or l’étude est titrée, rappelons-le, « Le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie sur les groupes de discussion francophones ».

Toujours la même cheville rhétorique qui permet d’étendre la représentativité de ce que l’on dénonce afin de frapper l’imagination (fr.soc.politique / Usenet). Ce procédé est celui de l’hyperbole journalistique, qui consiste à gonfler l’importance d’un phénomène quelconque par un titre exagéré ; ainsi en février 2003, pour le Canard enchaîné qui effectuait la pré-vente médiatique du rapport du MRAP à propos de messages racistes postés sur... fr.soc.politque, c’était carrément Internet qui était inondé.

Bien entendu, la synecdoque comme figure de style (prendre la partie pour le tout) n’est pas fausse, et on peut d’ailleurs plaider que fr.soc.politique appartient bien à la hiérarchie .fr, donc que l’étude dit vrai dans son intitulé. Cependant l’effet produit n’est pas identique à la mention d’un fait (en soi peu surprenant) : sur un forum consacré à la politique, il arrive que des extrémistes postent des messages de haine. Dans ce cas, le lecteur ne se dit pas que la haine submerge Usenet.

Il s’agit donc d’un maquillage des lacunes méthodologique en une découverte tonitruante, qui exprime la motivation véritable de l’auteur de l’étude (faire du chiffre, au sens littéral) et une restriction factuelle (peu de messages racistes sur fr. rec.philatelie).

On peut donc déjà deviner que l’étude va courageusement redécouvrir l’eau tiède :

- la présence de termes désignant des groupes humains, même de manière inadaptée, n’a rien d’étonnant dans le principal forum traitant des sujets politiques : l’actualité étant tout de même presque exclusivement présentée dans les médias selon des oppositions de groupes religieux ou ethniques (plutôt que sous l’angle de la lutte des classes, du néocolonialisme et de l’appropriation des richesses naturelles [6]...) ;

- le simple énoncé des grands groupes de la hiérarchie « fr.* » des newsgroups permet déjà de deviner qu’on aura très peu de chances d’y parler de juifs, d’arabes et de sikhs en dehors de fr.soc.politique : fr.bienvenue.*, fr.bio.*, fr.comp.* (informatique), fr.doc.*, fr.education.*, fr.emplois.*, fr.lettres.*, fr.misc.* (actualité, assurances, automoto, bavardages, cryptologie, dépannage...), fr.petites-annonces.*, fr.rec.* (animaux, anime, apiculture, aquariophilie, arts, automobile, aviation, bateaux...), fr.reseaux.*, fr.sci.* (science), fr.test.*, fr.usenet.*... Et dans fr.soc.* (société), même constat : pourquoi parler de « juifs » et d’« arabes » sur alcoolisme, culture, drogues, économie, environnement, féminisme, homosexualité, internet, rural, sectes et travail ;

- les propos racistes sur fr.soc.politique, ce n’est pas nouveau : le forum est connu depuis belle lurette pour être le lieu de reproduction des trolls fachos, c’est pourquoi des associations positionnées dans l’antiracisme viennent en flairer l’humus afin de pondre des rapports à intervalles réguliers. On peut certes faire semblant de le redécouvrir scientifiquement tous les six mois (« 80 % des injures racistes et antisémites sont diffusées sur ce forum » p.2, et « A noter que 67,51% des injures sont diffusées sur le forum fr.soc.politique », p.5), mais ça ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick. En revanche, cette dénonciation factice sert à asseoir le thème d’une impunité à faire disparaître (un scandale subsiste !) et légitime ainsi le programme pratique déjà dans les cartons : la censure, appelée dans leur patois à eux la régulation.

La sémantique nauséabonde d’un autre forum

Pour que les idées soient bien claires, nous avons effectué les recherches de cette étude sur un autre forum. Nous obtenons les résultats suivants, absolument terrifiants :

Total du groupe : 320000 {{}} % du total % des messages
sélectionnés
Juifs 18500 5,78% 7,26%
Juif 9190 2,87% 3,61%
Judaïsme 4760 1,49% 1,87%
Judéisation 0 0,00% 0,00%
Sionistes 740 0,23% 0,29%
Sioniste 800 0,25% 0,31%
Sionisme 433 0,14% 0,17%
Israéliens 1940 0,61% 0,76%
Israléien 1020 0,32% 0,40%
Sous-total 37383 11,68% 14,67%
Chrétien 26800 8,38% 10,51%
Chrétiens 28900 9,03% 11,34%
Christianisme 20900 6,53% 8,20%
Christianisation 144 0,05% 0,06%
Évangélisation 1440 0,45% 0,56%
Occidentaux 2600 0,81% 1,02%
Européens 2500 0,78% 0,98%
Européen 2020 0,63% 0,79%
Sous-total 85304 26,66% 33,46%
Musulman 13100 4,09% 5,14%
Musulmans 23000 7,19% 9,02%
Islam 34900 10,91% 13,69%
Islamisation 351 0,11% 0,14%
Islamiste 2650 0,83% 1,04%
Islamistes 2960 0,93% 1,16%
Arabe 5900 1,84% 2,31%
Arabes 5370 1,68% 2,11%
Sous-total 88231 27,57% 34,61%
Sous-total (africains à kabyle) 3268 1,02% 1,28%
Sous-total (bouddhistes à tibétains) 14801 4,63% 5,81%
Sous-total (hindouistes à indien) 5394 1,69% 2,12%
Sous-total (américains à USA) 20525 6,41% 8,05%
Total 254906 79,66% 100,00%
Le tableau complet

Nous constatons alors que, sur les 320 000 messages de ce forum, 79,66% contiennent des « focalisations religieuses, ethniques et “raciales” » ! Bien plus que les dixièmes de pourcents obtenus sur les newsgroups francophones dans leur ensemble, et bien plus que les quelques pourcents de fr.soc.politique.

S’il y a un bien un newsgroup qui représente, selon les critères de cette étude, un dangereux terreau de discours raciste et de thèses non-universalistes, c’est celui-là.

Le seul problème, c’est que ce forum est fr.soc.religion...

Le tableau suivant exposera, finalement, l’absurdité totale des concepts, des présupposés et des méthodes « statistiques » de cette étude :

Les mêmes critères appliqués au site du MRAP
Le terreau dépasse 100% des articles !

La sémantique c’est magique

Vient ensuite une étude selon des catégories dites « sémantiques ». Le « champ sémantique de la religion » est du même tonneau que précédemment : aucun intérêt.

Puis une classification selon un « champ sémantique culturel et ethnique ». Même principe farfelu. On notera que dans « culturel et ethnique », on est censé accepter « israélien » et « sioniste » (qui relèvent pour le premier de la nationalité et le second de l’opinion politique), « européen » (champ sémantique tout de même un peu plus vaste, ne serait-ce qu’en tant qu’adhésion politique à une communauté définie autour d’un contrat social et d’accords entre nations souveraines), « tibétain » (habitant du Tibet), « chinois », « japonais » (nationalités), « Inde » (nation souveraine), « indien(s) », etc.

Encore une fois, il s’agit d’un présupposé : des termes qui relèvent ordinairement de la citoyenneté (appartenance à une nation souveraine) devraient être considérés selon un angle purement raciste et xénophobe. Selon quoi, évidemment, la présence de ces mots permet de conclure à l’existence d’un « terreau » raciste et xénophobe que l’on « quantifie » par leur nombre d’occurrences.

Signalons ici un présupposé systématiquement présent dans cette étude, concernant le « sionisme ». Cela serait justifié ainsi :

Si le terme « sionisme » peut être classé dans un champ sémantique strictement politique, la politique étant le
sujet initial du forum fr.soc.politique, on remarquera a contrario que le terme « maghrébins » ne s’inscrit pas
exclusivement dans un tel champ, ce qui n’enlève rien à la focalisation excessive sur l’idéal politique qui a donné naissance à l’Etat d’Israël...

« Focalisation excessive », hum hum... [7]

Cette « focalisation » dans l’étude elle-même se retrouve dans une mise en exergue (page 16) qui ne porte que sur cette « catégorie » (les autres « catégories », aussi fumeuses soient-elles dans cette étude, ne font pas l’objet de ce commentaire). Malgré le constat (plutôt mollement convaincu) que le terme « juif(s) » regroupe un ensemble très vaste de considérations absolument pas antisémites (précisons :
religieuses - elles-mêmes d’une grande diversité ; culturelles - là-encore d’une grande richesse ; historiques - là encore sous un nombre impressionnant d’aspects ; intellectuelles...), on nous apprend :

Cependant, la focalisation très importante sur la catégorie « juifs » relève une « obsession » manifeste et incontestable envers ce groupe de personnes.

Il s’agit encore d’un présupposé : la conclusion (manifeste et incontestable) est énoncée avant que l’étude ne soit réalisée (à ce stade, l’étude prétend étudier des « terreaux » en recherchant des mots-clés).

On peut aussi se demander pourquoi, dans ce rapport, le terme « sionisme » est systématiquement accolé à « juif(s) », « judaïsme » et « israélien(s) », comme étant un élément dont la répétition témoignerait d’un climat contraire aux valeurs universalistes de la République, alors même que le sionisme, pour le moins, désigne une opinion politique (la fondation d’une nation sur un critère religieux) qui n’est ni républicaine, ni universaliste.

De l’explicite, enfin

Les injures racistes, antisémites et xénophobes, puis les appels au meurtre sont ensuite abordées. Là, on admettra à la rigueur (sans une étude linguistique) que l’utilisation des termes « youpins » (déformation argotique de l’arabe algérien yaoudi), « bougnoules » (mot wolof qui signifie « noir) », et « mort aux juifs » relève assez souvent de l’expression raciste, et non de sa réfutation. On aurait plus de mal à caractériser l’homophobie par le mot « pédé » utilisé systématiquement par les associations gays, par une revendication du qualificatif qui vise à subvertir ce qui était initialement uniquement une injure. D’autre part « pédé » est une insulte générique, tout comme « sale con » qui n’est pas spécialement utilisé dans une visée misogyne ou « pauvre bite » dans une visée misandre.

Là, ce sont les résultats et leur présentation qui sont farfelus, ce que nous verrons plus loin.

Enfin, l’étude quantitative recense la présence de références à la littérature raciste, antisémite et xénophobe. Les termes « Faurisson » et « protocoles des sages de Sion » relèveraient donc, encore une fois, systématiquement d’un « terreau » nauséabond. Même lorsqu’il s’agit de réfutations. Pour justifier cet amalgame :

Enfin, l’objectif de cet état des lieux a été avant tout de dénombrer les articles qui sont porteurs d’écrits racistes, antisémites, et xénophobes. C’est ainsi que des articles reprenant des écrits racistes, antisémites, ou xénophobes, mais qui ne sont pas en eux-mêmes des articles de cette nature, ont été comptabilisés dans cette étude. En effet, même si certains articles contestent ou approuvent un écrit raciste, antisémite, ou xénophobes, sans avoir l’un de ces caractères, ils n’en véhiculent pas moins un tel discours qui est autant de répétition de ce discours ; c’est autant d’affiches publicitaires d’un discours qui n’est en France pas une opinion, mais un délit.

Pierre Vidal-Naquet et tous ceux qui ont démonté les méthodes négationnistes n’ont qu’à se le tenir pour dit : ils entrent dans ces petits critères simplistes.

Les critères « qualitatifs »

La seconde partie de ce rapport scientifique est une étude « qualitative ».

Les critères permettant d’identifier les propos racistes changent. Manière de reconnaître, d’ailleurs, que les mots-clés précédents n’avaient rigoureusement aucun sens.

Mais encore une fois, le critère pour définir ces propos pourra étonner (p.25) :

Les messages qui ont été considérés comme racistes, antisémites ou xénophobes s’appuient sur le principe que toute généralisation d’un fait particulier [...] à un groupe d’individus [...] est du racisme, de l’antisémitisme, et de la xénophobie. Cette étude s’est basée sur ce seul critère.

Là où ce type de généralisation relève habituellement de la bonne grosse connerie ou du raccourci pratique (les journalistes les adorent : « Les Français battent les Marocains 3-0 », « Les Américains ont libéré la France », « Les Américains bombardent Bagdad », « Les Irakiens détiennent des armes de destruction massive »...), il faut donc accepter ici que ce soit un critère (le seul) pour qualifier un propos comme étant raciste.

Le critère, parfaitement généraliste et imprécis, n’échappe évidemment pas aux interprétations arbitraires. Parmi les exemples cités, on trouvera par exemple :

De la même façon, un intervenant qui répond à un proisraélien
qui reposte ses articles plusieurs fois : « Comptez sur moi, dès que des Tsahalopards crèveront, pour vous les poster plusieurs fois. », l’insulte « salopards » attribuée à tous les soldats de
l’armée israélienne fait de cet article un message porteur de xénophobie à l’endroit des israéliens. [...] Pareillement, affirmer que « Le génocide [des indiens d’Amérique] a duré 4 siècles, de 1500 à 1900, soit 15 générations de colons » est une marque de xénophobie à l’endroit des américains, notamment par l’accusation de génocide portée sur des générations entières d’américains.

Cette définition (la généralisation d’un événement à tout un groupe) est la seule qu’on trouvera. Pourtant, l’étude « qualitative » proposera des nombres d’occurrences réparties entre « racisme anti-arabe et anti-musulman », « xénophobie », « racisme anti-chrétien », « xénophobie (français) ». Aucune de ces catégorisations ne sera jamais justifiée ou définie.

Pourtant, il serait intéressant de savoir selon quel critère un message est à classer (par exemple) dans « anti-immigrés » (xénophobie), dans « anti-arabe » (racisme), ou dans « anti-musulman » (anti-autre-chose) ; on sait que dans la vulgate raciste, l’un est utilisé pour l’autre selon les modes et les tolérances médiatiques, et que ces usages sont fluctuants (par exemple le discours de rejet s’exprime désormais de manière plus répandue par la dénonciation de l’islam - « islamisation de le France » - que des immigrés - « culture impossible à assimiler » -, elle-même mieux acceptée que la haine raciste - « les noirs courent plus vite »).

On peut constater leur aspect extrêmement subjectif lorsqu’on découvre le groupe « antisémite et antisioniste », dont l’évidence ne peut reposer que sur un présupposé idéologique qu’il serait bon de justifier.

Ce besoin d’une définition claire des différentes obsessions haineuses est vital. Sinon il est impossible d’étudier (et de lutter contre) les différentes composantes contradictoires qui forment ces discours. À l’inverse, l’amalgame ici est extrêmement pratique pour obtenir des reprises médiatiques à base de généralisations sur l’« extrême-droite de l’internet ». On perd alors tout sens (et toute possibilité de contrer efficacement ce « terreau »), puisqu’on ne présente qu’une image fantasmée d’une « extrême-droite » à la fois constituée d’antisémites et d’extrémistes sionistes, de racistes français anti-arabes réclamant la création d’un « embryon » d’État palestien, de dénonciations de l’impérialisme néo-colonial américain par un parti largement fondé historiquement sur le refus de la décolonisation du Maghreb, d’anti-islamistes alliés à des théoriciens islamistes, de militants anticommunautaires alliés à des identitaires, de nationalistes français pratiquant la xénophobie anti-française, etc. [8]

L’étude qualitative repose donc :

- sur une définition totalement différente de l’étude quantitative (la justification de ce changement n’est pas explicitée),
- sur une définition choisie selon des critères arbitraires, et qui ne correspond à aucune acception habituelle du terme.
Quant au rubriquage entre « raciste », « antisémite » et « xénophobe » (qui donne son titre à l’étude), il repose sur des critères qui ne sont jamais explicités.

C’est pourquoi l’auteur de l’étude précise (p.9) :

Faire ressortir le nombre d’articles dans lesquels apparaissent des occurrences englobées dans des catégories religieuses, ethniques, et "raciales" n’a pas pour objectif de donner une image stricte de la réalité du racisme, de l’antisémitisme, et de la xénophobie sur les groupes de discussions francophones. Cette recherche spécifique a pour seul but de donner une photographie des centres d’intérêts concernants les groupes humains les plus évoqués par les utilisateurs des groupes de discussion francophones ;

Précision somme toute utile et assez mignonne (la photographie est autre chose que l’image stricte, qui est autre chose que la réalité !), à ceci près que l’étude ne s’intitule pas : photographie des centres d’intérêts à propos des humains sur Usenet...

Charme des marchés de France
L’été, on fait de bonnes affaires, ainsi on peut dénicher des badges « touche pas à mon pote » à moins de 3 euros.

 

On constate ainsi que l’étude repose sur des critères arbitraires et aberrants, qui ne se justifient que par la volonté a priori d’obtenir un certain résultat (grand nombre d’expressions racistes et de « terreau » pour qu’il pousse grassement sur les newsgroups).

L’essentiel est le présupposé selon lequel l’expression des forums est raciste, puisque ces critères n’ont de sens que dans le cadre du décryptage de propos dont on sait à l’avance qu’ils sont racistes (on sait que l’auteur raciste utilise le terme « islamiste » pour parler d’« arabes » sans se faire taxer illico de raciste ; l’auteur antisémite utilise le terme « sioniste » pour dénoncer un « lobby juif » sans être explicitement antisémite...). Jeu habituellement déjà dangereux car on présuppose l’opinion d’un individu au risque de déformer ses propos. Ici, appliqué à un corpus d’un milliard de messages, dont les finalités et les buts ne peuvent absolument pas être connus à l’avance, c’est une pure manipulation : le présupposé amène sans aucun doute possible à une conclusion prédéfinie. - ce qu’on appelle un préjugé.

Des méthodes pseudo-scientifiques

L’aspect scientifique du rapport est ostensiblement mis en avant en singeant la méthode : une multitude de tableaux, des chiffres dans chaque phrase, précision au centième de pourcent, pinaillages sans fin sur les variantes d’un mot-clé, présentations des « méthodes »...

Pourtant, on constate qu’il s’agit d’un travail très approximatif et bourré de contresens. En gros : l’idée est de récupérer des occurrences dans le moteur de recherche Google (on connaît déjà l’exemple farfelu du mot « sexe » dans Google), qu’on a placées dans un tableau Excel et, par la magie de quelques calculs arbitraires, on tente de leur donner un sens.

Le champ sémantique calculé de manière informatique est un outil extrêmement complexe. Extraire un nombre de résultats de Google, les intégrer dans un tableau et tenter de les regrouper, n’a ici rigoureusement rien à voir avec un calcul de « champ sémantique ».

Nous avons déjà indiqué que la logique des mots eux-mêmes interdit de qualifier d’antisémite (ou de « terreau » de l’antisémitisme) le nombre d’occurrences de termes tels que juif(s), judaïsme, sioniste(s), sionisme(s), israélien(s)... ; il faut de plus bien comprendre que la « méthode » qui consiste à prédéfinir un tel champ depuis l’extérieur du corps de textes étudiés, et faire la somme des occurrences, est un contresens total.

Google lui-même n’effectue pas ce travail, il est impensable de prétendre analyser les résultats de Google dans une optique sémantique.

Pour qu’une analyse informatique basée sur un principe de recherche d’occurrences ressemble (à peu près) à quelque chose, il faut au minimum :

- accéder directement au corpus étudié ; c’est-à-dire avoir accès au contenu de chaque message ;
- que le corpus soit aussi homogène que possible ; les messages des newsgroups sont totalement hétérogènes (en forme d’expression, en niveau de langage, en longueur des énoncés, etc.) ;
- que le champ sémantique soit calculé automatiquement et progressivement affiné (ici, on présuppose le champ sémantique sans même avoir accès à l’intérieur du corpus) ; les termes réellement utilisés dans un contexte raciste sont imprévisibles, puisqu’il faut compter les détournements de sens, les jeux de mots, les fautes d’orthographe (on trouve plus de résultats sur « judaisation » que sur « judéisation »)...
- que ce champ soit pondéré selon des algorithmes mathématiques complexes (on me parle dans l’oreillette d’un baysien) ;
- que l’on présente les résultats avec une prudence absolue ; il s’agit d’un outil aux buts très spécifiques.

L’encadré suivant présente, pour exemple, le champ sémantique pondéré et automatiquement extrait (et il évolue chaque jour) de la sélection d’articles du Portail des copains, permettant de classer automatiquement le thème « Proche-Orient » :

cleja-1641 ; bethleem-131 ; cisjordanie-79 ; naplouse-61 ; beit-49 ; israeliennes-47 ; palestiniennes-42 ; hebron-41 ; hebreu-41 ; sioniste-26 ; jenine-26 ; barak-25 ; intifada-22 ; colons-18 ; occupes-17 ; colonies-17 ; mahmoud-17 ; juives-17 ; bulldozers-16 ; sionisme-15 ; yasser-15 ; aretz-15 ; gush-14 ; jordanie-13 ; colonie-13 ; shalom-13 ; hamas-13 ; chars-12 ; israelo-12 ; aviv-12 ; abou-12 ; tirs-11 ; juive-11 ; ramallah-11 ; juif-10 ; liban-10 ; assassinats-10 ; colonisation-8 ; feuille-8 ; avnery-8 ; suicides-7 ; oslo-7 ; tues-6 ; soldat-5 ; tourisme-5 ; egypte-5 ; separation-5 ; verte-5 ; apartheid-5

Le système et ses critères de pondération sont complexes, ils sont basés sur un corpus de textes intégralement rapatriés sur le serveur du Portail, sont recalculés en permanence, et encore aucune conclusion définitive n’en est tirée : à aucun moment le système ne tente de déterminer de manière absolue une orientation politique pour chaque article, et un encadré est clairement affiché pour excuser les erreurs possibles liées à l’utilisation d’un filtrage informatique...

Aussi, prétendre parvenir à une quelconque conclusion sur l’existence d’un « terreau » en se basant sur la méthode utilisée dans ce rapport est un pur contresens. Mais d’un autre côté, ça ne demande presque aucun travail...

La multiplication, un truc de champion

Le total des occurrences de mots-clés pour obtenir l’occurrence d’un groupe de mots est faux. Pour présenter un total portant sur « Juifs et israéliens », le rapport se contente de faire le total de chacun de ses mots-clés. On obtient ainsi, sur fr.soc.politique (tableau 2, p.11) :

— juif : 71600
— juifs : 43000
— judaïsme : 4200
— judéisation : 3
— sionistes : 11800
— sioniste : 12600
— israéliens : 19000
— israélien : 11000
— TOTAL (somme des précédents) : 179 393.

L’auteur a déjà repéré le piège : « lobby juif » (1190) est déjà compris parmi les 71600 occurrences du terme « juif ». Il aurait pu aller plus loin : plusieurs de ces mots sont systématiquement présents dans chaque document. Ainsi, on trouvera 22300 articles contenant à la fois les termes « juif » et « juifs ». Le « total » des articles contenant les termes « juifs » ou « juif » n’est pas 114 600 (selon le système retenu par l’étude : somme de 71 600 et 43 000), mais 92 300 (sinon les articles communs aux deux termes sont comptés en double). Et plus on ajoute de termes, plus les occurrences dans les mêmes articles augmentent.

Au final, de combien faut-il minorer les résultats présentés ? (Le système de recherche de Google est déficient à ce niveau car les recherches « OR » ne sont pas exhaustives.) Le calcul est un poil complexe (surtout très enquiquinant), mais possible.

A vue de nez, il faut minorer les résultats d’une ristourne d’au moins 30%. On peut toujours prétendre que le but est d’avoir une « image », en gros, mais alors on parle de pifomètre à la louche, et on n’a aucune légitimité à afficher cette interminable succession de chiffres proposant une précision au centième de pourcent.

Cependant, cette précision en centième de pourcent est vitale pour éviter de sombrer dans le ridicule : le « total » (nettement surévalué, comme expliqué ci-dessus) de « 0,02% » de termes relevant du « terreau » contre les « Juifs et Israéliens » n’étant déjà pas bien impressionnant, il serait dramatique d’indiquer un résultat total de 0%...

La calculatrice à six touches
Très simple d’utilisation, destinée aux journalistes fâchés avec les maths, la calculatrice à six touches est équipée de deux touches « panique ».

Mettre en avant le chiffre qui dépasse 0,1%

Le chiffre systématiquement mis en avant dans l’étude qualitative est un « pourcentage de focalisations ». Ce chiffre ne correspond pas à grand chose, et en tout cas n’a pas grand intérêt. À part le fait d’être systématiquement dans des pourcentages très respectables, c’est-à-dire à plus de deux chiffres avant la virgule.

Ainsi dans les tableaux « injures racistes », « appels au meurtre » et « littérature raciste », ce « pourcentage de focalisations » change de nom, et devient « pourcentage des injures » - allons donc... (tableaux 7 et 8 p.21). Et là, le pourcentage rapporté au nombre total de messages des newsgroups (le seul ayant à peu près un intérêt) disparaît complètement. Prenons le total des vingt trois types d’injures retenues (19 707) par rapport au nombre de messages (1 188 000 000), cela donne quand même : 0.00165% de messages où figurent une insulte raciste du type « bougnoule » (type 1), « youpin » (type 2), « sale nègre » (type 13). Oui mais et pour fr.soc.politique ? le total est de 13 140 pour 2 192 982 messages, soit 0.5991% de messages où figure une insulte à caractère raciste, comme « ritals » (type 5). Voilà en effet des chiffres qui méritent les gros titres.

Le pourcentage de « focalisation » (ou « des injures ») représente uniquement dans l’« étude » la répartition des messages à l’intérieur et à l’extérieur du newsgroup fr.soc.politique. Le texte insiste énormément sur le fait que le terme « juif » apparaît à « 65,69% » à l’intérieur du groupe fr.soc.politique, et le reste (« 34,31% »), logique, hors de ce groupe. Intérêt pour la science : néant. Comme dit plus haut, il était prévisible que le terme « juif » serait plus utilisé sur le forum parlant explicitement de politique que sur fr.comp.text.xml.

Notons ici encore la précision au centième de pourcentage (1 pour 10 000), qui n’a aucun sens dans l’absolu à partir du moment où l’on compte moins de 10 000 messages concernés (« judéisation » : avec un total de 4 occurrences, une occurrence en plus ou en moins sur fr.soc.politique fait varier le « % des focalisations » de 25%, alors afficher deux chiffres après la virgule...), et encore moins dans l’idée d’un traitement statistique d’un sondage « sémantique »...

Cela tourne au risible lorsque l’auteur semble ne plus rien y comprendre lui-même (p.17) :

Si l’on considère, par contre, les mots clés utilisés en grande majorité sur le forum fr.soc.politique, on s’aperçoit que le classement est différent. C’est ainsi que le terme « islamiste » arrive en tête avec
77,14% d’articles contenant ce terme publié sur fr.soc.politique. Vient ensuite « judéisation » (75%, avec 3 articles au total mentionnant ce terme), « islamistes » (73,82%), « islamisme » (73,37%), « islamisation » (68,30% avec 1 810 articles contenant ce terme), « musulmans » (66,75%), « juifs » (65,69%), « juif » (66,56%), « musulman » (58,46%), « sikh » (57,80% avec 126 articles contenant cette occurrence), « islam » (57,74%).

En fait de « classement », on considère des pourcentages rapportés à des valeurs totalement différentes. Cela n’a aucun sens de « classer » la répartition relative entre l’intérieur et l’extérieur de fr.soc.politique. Un classement n’aurait de sens que sur les valeurs absolues. Ce qui donne : « islamiste » à 10 800 et « juif » à 43 000. Interminables pinaillages, donc, sur des pourcentages sans aucune signification, pour finalement afficher un classement faux. Ça fait genre...

The « smoking gun »
D’après l’étude du Ph. D. Pignolio (calcutta, 1924), c’est le colonel Moutarde qui a tué mademoiselle Rose dans la bibliothèque avec le chandelier.

Le pourcentage des messages relevés par rapport au nombre total de messages est, nous l’avons signalé, peu commenté, voire complètement occulté dans certains tableaux. Or, c’est le seul qui représente (très vaguement, puisque compter les occurrences du terme « arabe » n’a déjà pas grand sens) quelque chose. Ce quelque chose, c’est que le « total » surévalué de propos représentant un « terreau » ne dépasse pas (toutes catégories confondues) 0,1 ou 0,2 pour-cent du total des messages des newsgroups (cela, en acceptant de cumuler des résultats à 0,00% - voir l’impressionnant tableau page 12 !). Dans une France qui vote à 15 ou 20% pour un parti raciste et xénophobe, il y aurait comme un souci à se focaliser ainsi sur les newsgroups de notre cher pays...

Si l’on va dans le tableau qui semble le plus (ou le moins malhonnêtement) comptabiliser des propos racistes (injures racistes très explicites), la publication du calcul serait intéressante. Pour les termes « youpin(e)(s) », et en admettant l’absence de doublons dans les messages, il faut rapporter 5 172 occurrences de ces termes au total de 1 188 000 000. Cela nous donne : 0,0027 %. À comparer avec la probabilité d’entendre ce terme au bistrot du coin.

Quant à Faurisson, dont on sait que la pensée est omniprésente sur cet internet de la haine qu’on aime à nous décrire, on obtient (pour le citer comme pour le réfuter !) 3 750 occurrences, soit 0,0003%. Si l’on se contente du forum fr.soc.politique, c’est 2 740 occurrences qu’il faut rapporter aux 2 192 982 messages, soit 0,12 %.

Ce qui permet à l’auteur du rapport d’affirmer sans rire à ce sujet :

Ici encore, le forum fr.soc.politique obtient la palme du racisme et de l’antisémitisme [...].

On est tout de même sidéré de découvrir un terreau aussi fertile !

Cette façon systématique de mettre en avant de chiffres sans aucun sens sera naturellement reprise par le journaliste , puisque celui-ci accrédite la signification qu’aurait cette étude :

L’analyse des discours et articles racistes montre, là encore, la prédominance du racisme arabo-musulman (57% des articles), les juifs étant la deuxième cible (25%).

L’effet déformant joue ici sur le lecteur innocent : ce dernier lira que 57% des articles publiés sur fr.soc.politique relèvent du racisme (anti-arabe) au lieu de ce qui est écrit littéralement : 57% des articles déjà sélectionnés comme racistes dans l’étude relèvent du racisme spécifiquement anti-arabe. Comme au Loto, il aurait pu écrire que 100% des messages racistes sont racistes (dernière ligne du tableau).

Un peu d’attention s’il vous plaît !

Vient ensuite l’étude « qualitative ». Elle porte sur une lecture « humaine », dirons-nous (par opposition au traitement statistique des résultats de Google), des archives du seul newsgroup fr.soc.politique.

Encore une fois, le titre du rapport est bien exagéré, puisque déjà l’étude « qualitative » ne porte plus que sur un seul groupe, qui représente, selon les chiffres de la partie précédente, 0,2% du total des messages postés sur les newsgroups francophones.

La première partie est une consultation « attentive » des archives de 1999 à 2003. Le premier paragraphe commence par « La lecture attentive des articles... » (p.24), le second par « Avec la lecture attentive des articles... », le troisième par « En lisant attentivement les archives... ».

Lecture attentive, donc (pour ceux qui auraient du mal à suivre), des archives de 1999 à 2003. Il faut passer à la partie suivante pour conclure cependant à :

l’impossibilité de lire et d’étudier dans le détail les 299 118 articles publiés par an, d’autant que pour donner des tendances par année il faudrait au moins étudier deux ou trois années,
soit près de 900 000 articles.

La première partie « qualitative » part donc à la poubelle, puisqu’il est annoncé explicitement que cette étude « attentive » est impossible... (l’ensemble est d’ailleurs constitué de considérations générales totalement bateau, qui ne nécessitent pas la lecture de quoi que ce soit pour les énoncer, et de quelques extraits de messages individuels).

 

La suite représente le gros de l’effort : l’étude spécifique de contenu. Il était temps !

L’étude qualitative des articles publiés sur les groupes de discussion francophones a également porté sur un échantillon de 2 335 articles diffusés sur le groupe fr.soc.politique, lequel reçoit la plus
importante quantité de messages, est le plus lu, et contient le plus d’occurrences à caractère sectaire.
Les articles étudiés ont été relevés dans les archives à trois dates différentes :
— 799 articles ont été publiés le mardi 16 juillet 2002 entre 00h01 et 23h59 ;
— 809 articles ont été publiés le lundi 3 mars 2003 entre 00h01 et 23h59 ;
— 727 articles ont été publiés le lundi 17 mai 2004 entre 00h01 et 23h59.

Il s’agit donc de la lecture de trois jours de newsgroups, au milieu des 3 fois 365 jours de la période, soit 2 335 messages lus sur les 900 000 postés entre 2002 et 2004. Ami des chiffres, le panel représente donc moins de 0,3% de l’activité qu’on prétend étudier (trois années de fr.soc.politique) ; dans l’optique du titre du rapport (les forums francophones), cela fait 2 335 messages sur plus d’un milliard. Un tel exploit mérite effectivement un rapport. Mais l’auteur précise à nouveau ce qu’il faut entendre par sa méthode (p.25) :

Même si il ne s’agit pas d’une cartographie exacte des 900 000 articles publiés pendant ces trois années, ils donnent néanmoins une image moyenne et des tendances générales de la diffusion d’écrits racistes, antisémites, et xénophobes sur un seul groupe de discussion francophone.

Oui c’est vrai, ça donne une image vraiment moyenne, mais l’important est que cela soit tout de même tendance (tu surfes le truc, quoi, tranquillou...). En revanche, il semble douteux que cela corresponde à une quelconque norme de qualité en matière de sondages et de traitement des données statistiques... Surtout que le rapport lui-même rapporte la grande irrégularité des interventions racistes (par vagues - un message violemment raciste provoquant une série ; et par périodes - un intervenant perdant son anonymat ou voyant débarquer la police, cela provoque une période de calme).

Cela n’interdira pas à notre auteur de continuer à nous bassiner avec sa précision au centième de pour-cent. Voyons donc comme ce centième de pour-cent permet d’affirmer rigoureusement n’importe quoi...

Prenons les tableaux des pages 33 et 34 (« évolution »). Le nombre réel de propos relevés comme « racistes » (selon le critère que l’on sait) n’est pas fourni. On n’aura qu’une « estimation sur l’année », à partir d’un calcul très simple : on multiplie le résultat d’une journée par 365 (le plus bas chiffre fourni est 365). Simple comme bonjour.

En 2002, le nombre (estimé) de messages anti-américains est : 365. Cela parce que, ce jour-là, il y avait un unique message de ce genre (qu’on a multiplié par le nombre de jours de l’année... capice ?). Si le type s’était lâché le lendemain, ça tombait à zéro. Si un autre avait répondu avec un message du même tonneau, on en aurait eu deux, c’est-à-dire 730 (une progression de 100%, tout de même !).

En 2003, 5 messages relevés, puisqu’on passe à 1825 pour l’estimation annuelle.

En 2004, 4 messages relevés, puisqu’on passe à 1460. (Au passage, signalons à l’auteur que l’année 2004 comporte 366 jours, l’aspect scientifique de l’évolution au centième de pourcent s’en ressent lourdement.)

En français dans le texte, l’évolution est la suivante :
— un jour aléatoire de 2002 : 1 message anti-américain,
— un jour de 2003 : 5 messages anti-américains,
— un jour de 2004 : 4 messages.

Pour les insultes anti-immigrés, c’est du même tonneau : 6 en 2002, 0 en 2003, 0 en 2004 (p’têt pas le bon jour, ou bien le sondeur les a mis dans « anti-arabe »).

Les chiffres sont tellement faibles qu’ils n’ont rigoureusement aucun sens.

Cela n’empêche pas l’auteur de fournir, dans sa « synthèse », et par la magie des pourcentages avec deux chiffres après la virgule, une analyse réellement sidérante d’objectivité scientifique (p.35) :

C’est ainsi que la
troisième cible des articles racistes, antisémites, et xénophobes en 2002 sont les immigrés (8,22% des articles haineux ciblent ce groupe de personnes), alors qu’en 2003 et 2004 la troisième cible concerne les américains (10,42% en 2003, et 9,09% en 2004) et ce alors que les articles ciblant les immigrés sont quasiment absentes de ces deux dernières années.

Le gars vient de découvrir l’« irrégularité des obsessions haineuses » au travers de chiffres résiduels sans aucune valeur statistique. Champion, le gars !

Un terreau où le racisme pousse mal.

L’étude ne compare pas les contradictions de la partie quantitative (nombre d’occurrences de mots-clés), censée permettre d’identifier un « terreau » facilitant l’émergence d’une pensée raciste, et des résultats qualitatifs.

Voyons un peu le terreau « anti-américain » : l’étude qualitative indique que (p.13) :

[...] la rubrique « américains » arrive en tête avec 668 180 articles contenant les occurrences de ladite catégorie.

Selon le présupposé initial, il y a donc un fort terreau pour l’expression xénophobe d’un antiaméricanisme primaire. Sauf que l’étude qualitative indique que les messages relevant de la xénophobie à l’égard des américains sur fr.soc.politique sont quasiment inexistants, comme nous venons de le voir.

Le « terreau » de l’étude quantitative (« focalisation » sur les Américains) débouche donc sur un nombre quasiment inquantifiable de dérives xénophobes dans fr.soc.politique. Cette contradiction n’est pas interrogée (et pour cause).

La culture des idées, 1927
Le racisme, la xénophobie, le communautarisme, l’antisémitisme et ses cousins sont sur le grill [allégorie].

 

Bref, sur la base de critères farfelus, décrétés arbitrairement pour faire du chiffre (sans y parvenir par ailleurs, avec des taux de 0,01% de messages supposés « terreau du racisme »...), on bidouille des chiffres en dépit du bon sens, pour parvenir à présenter des résultats qui ne sont que des calculs saugrenus sur des chiffres résiduels n’ayant rigoureusement aucune valeur statistique.

 

Proposons la réflexion suivante : à chaque élection, on nous agite la menace raciste et xénophobe d’un grand parti d’extrême-droite. Parti qui recueille entre 15 et 20% des suffrages exprimés (l’aspect purement raciste et xénophobe de ces votes étant, d’ailleurs, présupposé dans la presse). Or, sur l’Internet, on peine à trouver une expression raciste, antisémite et xénophobe autrement que dans des proportions infinitésimales, dans des lieux spécifiques et identifiés depuis des lustres (à comparer à un internet qui, fidèle reflet de la société, contiendrait 15 ou 20% de documentation raciste et xénophobe). Comparer, également, les contenus d’un fr.soc.politique aux discussions de comptoir, aux blagues des collègues autour de la machine à café, ou aux graffitis des portes des toilettes (des « morts aux... », là vous en trouverez sans trop vous fouler).

Il serait peut-être intéressant d’inverser la question telle qu’on nous la pose à chaque fois, pour se demander : « Pourquoi aussi peu de contenus racistes, antisémites et xénophobes sur l’internet par rapport à l’image qu’on nous donne de la société ? ». Ou : « Pourquoi, lorsque les citoyens français, baignés dans des analyses médiatiques toujours orientées autour d’un “choc des civilisations”, de conflits ethniques et religieux, obsédés par le conflit israélo-palestinien, lorsqu’ils sont libres de s’exprimer sur les newsgroups, expriment-ils aussi peu souvent des opinions racistes, sectaires ou non-universalistes ? ».

Régulons encore et toujours plus !

Par un calcul aussi précis que les autres présents dans ce rapport, la section « Les enjeux » affirme (toujours sans rire) :

Le forum fr.soc.politique, indépendamment du contenu qu’il diffuse, s’apparente ainsi à un
magazine, une revue ou, vu le nombre d’articles publiés par mois (24 790), un grand recueil de textes
publiés (et archivés) à au moins 300 000 exemplaires.

En qualifiant systématiquement d’« articles » les messages kikous postés sur les newsgroups, il est tout de suite plus facile de parler de « magazine ».

En oubliant que, sur ces 24 790 messages non modérés qui constitueraient un magazine, on parvient à peine à obtenir des chiffres significatifs, on est en droit de titrer sur « Le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie sur les groupes de discussion francophones ».

Et de contribuer ainsi, à sa faible mesure, à l’ambiance sympathique autour d’un mythologique internet de la haine (notez bien : il existe des sites de haine et des messages racistes, c’est indéniable ; mais les variations médiatiques autour du thème d’un « internet de la haine » provoquent une généralisation immédiate à l’ensemble de l’internet - dans ce cas, on est clairement dans le fantasme ou la manipulation).

Les forums qui semblent, justement, devenir le dernier enjeu pour détruire un site. Le conflit entre Oumma.com et Marianne n’étant qu’un des événements les plus récents. Comme l’indique Oumma.com :

« Nous déplorons vivement le procédé consistant à amalgamer le forum (où tout un chacun peut s’exprimer, la modération s’effectuant à posteriori) et la ligne éditoriale de notre site, laquelle s’inscrit dans une dénonciation claire et sans ambiguïté de toutes les formes de haine et de discrimination. » Cette question des forums, assez facilement manipulables pour nuire à un site, est résolument d’actualité : « Ce type de provocation est malheureusement très répandu : des Internautes se font passer pour ce qu’ils ne sont pas. La récente affaire concernant l’auto-persécution d’Alex Moïse montre que tous les procédés sont bons pour discréditer les citoyens français qui critiquent aujourd’hui ouvertement la politique d’Ariel Sharon. Pire, il s’agit d’une instrumentalisation de l’antisémitisme qui salit la mémoire et la dignité de tous ceux qui sont réellement victimes d’actes antisémites. L’hebdomadaire Marianne n’est pas sans connaître ce type de procédé. [...] Tous les sites proposant un forum de discussion sont confrontés au problème de la nécessaire modération des propos litigieux. C’est là la contrainte d’un espace offrant une large liberté d’expression. De fait, notre charte stipule expressément l’interdiction faîte aux intervenants de produire le moindre texte à caractère raciste et antisémite. À cet effet, nous disposons d’une équipe composée d’une dizaine de modérateurs bénévoles qui se relaient (24H/24) pour modérer tout propos contraire à la charte. Pour inciter au signalement de tout propos violent, raciste et/ou antisémite, les lecteurs du forum disposent d’une fonction d’alerte spécifique que Madame Gozlan n’a donc pas jugé utile d’utiliser. »

Malgré les récentes lois Perben, LCEN (partiellement anticonstitutionnelles), qui contrôlent toujours plus l’expression en ligne et, paraît-il, donnent des outils pour réprimer les dérives, il faut donc continuer à agiter le spectre du fascisme qui rampe dans l’ombre. Les 16 et 17 juin 2004, l’OSCE organise une réunion de Paris sur la relation entre propagande raciste, antisémite et xénophobe sur l’Internet et crimes de haine, le Forum des droits sur l’internet ouvre un débat sur « Racisme et antisémitisme sur l’internet : que faire ? », et annonce une conférence à Sofia en décembre 2004.

Pendant ce temps, le Forum des droits de l’internet est fier de nous annoncer qu’il a élargi son cercle de corégulation :

Le Forum a constitué en 2003 un réseau européen de corégulation de l’internet avec 6 autres pays (Royaume-Uni, Italie, Autriche, Suède, Belgique, Hongrie). Ses partenaires sont des structures publiques ou privées qui travaillent dans le même esprit de promotion du dialogue et de la coopération.

Si l’on s’inquiète de savoir sur quel mandat et avec quelle légitimité une telle structure supranationale s’autorise à nous coréguler, le Forum se veut rassurant :

Le réseau a reçu le soutien politique d’Erkki Liikanen, commissaire européen en charge de la société de l’information et des entreprises.

Question mandat et légitimité, d’autres corégulations rassurantes se mettent en place :

Le Comité représentatif des institutions juives de France (CRIF) et le MRAP travaillent aujourd’hui au développement d’un partenariat avec l’Association des fournisseurs d’accès et de services internet (AFA). Le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur faisait ainsi état, lors du Comité interministériel de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (CIRA) du 18 mars 2004, des concertations menées entre le CRIF et les fournisseurs d’accès pour prévenir la diffusion de thèses racistes ou antisémites sur l’internet. Une liaison directe entre le CRIF, les fournisseurs d’accès et l’Office central de lutte contre la criminalité sur internet (OCLCTIC) pourrait être installée pour permettre le signalement immédiat des sites racistes et antisémites et le déclenchement des investigations policières.

 

Chez les républicains de Communautarisme.net, on a trouvé la solution la plus efficace pour que les citoyens puissent s’exprimer :

En raison de messages à caractère raciste, xénophobe et révisionniste laissés par des visiteurs sur le forum, celui-ci a été fermé.

La solution technologique du site ne permet pas la modération a priori des messages : aucune autre décision n’était donc envisageable.

Parfois les choses sont si simples.

 

[1Rapport au nom du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale sur la police générale, sur la justice, le commerce, la législation et les crimes des factions, présenté à la Convention nationale le 26 germinal an II (15 avril 1794)

[2« Ceux qui, au sein de la communauté juive, avaient critiqué, voire dénigré le principe de cette action unitaire et ceux qui, MRAP et LDH en tête, voulaient étendre les mots d’ordre à tous les racismes et ont fini, piteusement, par se greffer, à quelques centaines, en queue de cortège, à une manifestation qu’ils n’avaient pas cessé de fustiger, en seront pour leurs frais et devront reconnaître leur erreur », analyse Jean-Pierre Allali.

[3Le Monde du 15 juin 2004 : « Non à l’Internet raciste et antisémite ! »

[4Lorsque nous évoquons en introduction que « la concurrence devient féroce », que le lecteur étranger se rassure, à la lecture des membres du CNCDH, il constatera qu’il s’agit de capitalisme à la française.

[5Exocet : l’excellent missile de feu monsieur Lagardère.

[6Sauf bien entendu quand le pays où sont produites les informations ne participe pas à l’expédition militaire et est en train de se faire piquer ses fournisseurs et ses clients. Dans ce cas, on nous explique que certains font la guerre ou soutiennent des dictatures pour du pétrole et non pour défendre la civilisation par exemple. Quand il y a des polémiques, on a l’humanitaire

[7Signalons au MRAP que, de ce côté, la pente est extrêmement glissante. Alors qu’un second rapport nous est promis, qui « évoquera le rôle que jouent certains “intellectuels”, qui entretiennent le terreau de l’arabophobie », le précédent était, quant à lui, ainsi salué par Bernard Langlois dans Politis : « Le Mrap dénonce ces jours-ci la floraison sur Internet de sites violemment anti-arabes, orduriers et alimentés par la fraction la plus extrémiste du lobby sioniste... »

 
 
Lirresponsable et ARNO*
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Vainqueur 1982 du concours « Chateau de sable » du Club Mickey des Pingouins à Sainte-Cécile.

28 septembre 2003

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> La calculette qui pensait tout haut
4 juin 2005, message de io
 

Mais......
Ils ont vraiment que ça à foutre.....
Les mots dans les signatures sont comptés ?
Les réponses etc...

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> La calculette qui pensait tout haut
15 novembre 2004, message de cyrilleP
 

Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime quand ça me fait ça. Je fréquente depuis peu les sites de réflexion, l’internet en général d’ailleurs, et j’ai quelques difficultés à accéder à ce genre de polissoneries. Mais là, je me régale. Je ne trouve pas que ça soit trop long, ça défile vite.
Je tiens juste à remarquer qu’il me semble que Google donne souvent deux fois le même site, ce qui biaise les résultats. Quant aux guillemets, elles sont un facteur intéressant à prendre en compte. Quiconque site une insulte pour s’en offusquer utilisera les guillemets.
Voilà, merci.

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> Le calculo qui pensait tout bête
13 septembre 2004, message de KlöD
 

Si j’étais accoudé à un comptoir je dirais : "la vie était plus simple autrefois..."

Mais là, face à la Toile, je dis : "cet article tout en l’évoquant, est la démonstration que l’on ne peut isoler les mots de leur contexte. Cet article n’a aucune connotation raciste et pourtant il contient une proportion phénoménale d’injures racistes."

Bref, les études et sondages contradictoires se multiplient, les expertises ont leurs contre-expertises, ajoutant confusion et égarement à notre société toujours plus complexe.
Quand donc lancera t-on une étude sur ce phénomène ? ;o)

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> La calculette qui pensait tout haut
16 août 2004
 

Je serai d’avis de proposer une régulation (SIC !) contre l’élaboration de pseudo etudes truquées ou biaisées de manière consciente par leur(s) auteur(s) !!

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> La calculette qui pensait tout haut, le lecteur qui rigolait encore plus haut
28 juillet 2004, message de Suske
 

Sais pas pourquoi. Cela doit être le bonheur de trouver une critique argumentée, et puis le style... Pas su tout lire : j’ai craqué en découvrant la calculatrice à six touches - un bon gros fou rire comme je n’en n’avais plus eu depuis la lecture du forum de w3c go home.

Merci déjà pour ça. Je reviendrai finir la lecture quand j’aurai seché mes larmes.

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> La calculette qui pensait tout haut
12 juillet 2004, message de je vous laisse, j’ai du taf
 

Super rafraîchissant !

Ca prouve encore une fois que les media font pas bien leur boulot. Pourquoi on trouve pas ce type d’analyse ds des canards ou mieux sur le petit ecran ?

....OK j’arrete de rever.

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> La calculette qui pensait tout haut
6 juillet 2004, message de toto
 

excellent article,

Je ne l’ai pas lu en entier car je suis censé bosser.

Mais l’article est tout à fait remarquable.

Je rajoute les mots : "juifs, chrétiens, Islam, Israel, sionisme, islamisme" de manière à être sur que mon commentaire sera bien lu et dûment classifié par de brillants chercheurs payés par le contribuable.

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> La calculette qui pensait tout haut
29 juin 2004, message de Eric Remérand
 

Article intéressant, bien bien bien.

Il y a dans PLPL n°20 un dossier consacré à la critique des médias et l’usage en particulier des accusations d’antisémitisme envers quiconque critiquerait les médias.

Je ne sais pas si ça peut enrichir votre lecture, mais je ferai suivre l’article d’uzine vers acrimed. (http://acrimed.samizdat.net)

Bonne continuation, bon travail.

Et salutations sardones !

 
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magnifique travail de démontage
28 juin 2004, message de koui
 

Il est rare de voir une critique methodologique dans le domaine politico-médiatique. Les chiffres de cette pseudo étude m’avaient semblé suspect.

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> Décryptage
26 juin 2004, message de eklipse
 

Bonjour,

Encore une démonstration bétonnée (ou un démontage en règle ?) qu’on peut garder au chaud dans l’armoire à remèdes anti-pensée inique.

Merci pour ce (long) rafraîchissement.

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Un peu d’air pur !
26 juin 2004, message de Ruoma
 

Je découvre ce site et cet article avec jubilation.

Que ça fait du bien de trouver enfin un démontage méthodique, argumenté et convaincant de ces thèses malsaines qui empoisonnent les médias !

Inutile de dire que mes favoris se sont enrichis illico d’un lien supplémentaire ;-)

Bravo et bonne continuation

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> La calculette qui pensait tout haut
25 juin 2004
 

Statistique amusante : Sylvain Tirreau s’offusque de 161 appels aux meurtre sous la forme de l’expression "mort aux melons" sur fsp (191 sur fr). (cf Tableau 10 et Tableau 11 page 22)

Il oublie de préciser que 23 de ses contributions sur fsp (31 sur fr) reprennent cette expression :-)

Il a donc lui même contribué pour 14,29% à l’expression de cette haine particulière sur fsp (16,23% sur fr) !

 
Répondre
> La calculette qui pensait tout haut, Sylvain Tirreau, 6 juillet 2004

Oui, 23 de mes contributions sur fsp reprennent l’expression « mort au melons », mais ce que vous oubliez de mentionner, c’est que cette expression, pour une grande part, était le pseudo d’un raciste qui déversait sa prose sur fsp et que mes contributions étaient des réponses à ou des propos sur ce type, ce qui à la rigueur n’est rien du tout devant le fait que les contributions en question commencent à dater sévérement. A l’époque je croyais en effet sincérement qu’il suffisait de combattre les racistes par la plume, mais j’ai fini par ne plus y croire et par ne plus citer les articles racistes contre lesquels j’avais envie de me battre. Vérifiez : c’est flagrant dans l’évolution de mes contributions sur fsp et ailleurs.

Par ailleurs, vous avez mal lu le rapport si vous affirmez que je « m’offusque » de quoi que ce soit : le rapport est froid au possible et je vous mets au défi de trouver dans le texte du rapport des éléments qui montrent que je m’« offusque de 161 appels aux meurtre sous la forme de l’expression "mort aux melons".

Comme vous n’êtes pas le seul à avoir mal lu ce rapport, je rédige une réponse à l’article de « l’irresponsable » et d’« Arno ».

Sylvain Tirreau

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> La calculette qui pensait tout haut
24 juin 2004, message de 0July0
 

Bonjour,

j’avoue ne pas encore avoir fini la lecture de ce savoureux article mais je tenais à rappeler que le mot pédéraste et son diminutif "pédé" ne sont pas des insultes (le dictionnaire ne l’est défini nullement comme tel) si ce n’est l’usage qu’en font beaucoup de gens à tort.

Affaire de contexte et d’usage ;)

Répondre
> La calculette qui pensait tout haut, ARNO*, 24 juin 2004

Sur Granddictionnaire.com :

Définition :
Pratiques sexuelles entre un homme et un jeune garçon, enfant ou adolescent.

Note(s) :
Étymologiquement, le terme pédérastie signifie « attirance, attraction érotique pour les enfants ou les adolescents ». Bien qu’il soit largement attesté, tant dans les dictionnaires de langue générale que dans les ouvrages spécialisés, que ce terme désigne aussi, par extension de sens, l’homosexualité masculine ou toute pratique homosexuelle masculine, certaines sources condamnent toutefois cet usage, qu’elles considèrent comme abusif ou impropre ; cet emploi a en effet pour conséquence de pouvoir laisser croire que tous les hommes homosexuels sont attirés par les jeunes garçons et ont des relations sexuelles avec eux, ce qui est faux.
Pédérastie est un terme aujourd’hui remplacé, dans son sens original, par le terme pédophilie. Ces deux termes ne sont toutefois pas de parfaits synonymes, puisque les pédophiles ne sont pas nécessairement attirés par les enfants du même sexe.

Dans les dictionnaires moins précis, on trouve systématiquement la mention « péjoratif »...

Donc soit le terme désigne, cliniquement, une pratique condamnée par la morale commune et les tribunaux ; soit il s’agit d’un détournement consistant à faire l’amalgame infamant entre l’homosexualité et cette acception clinique.

Le contexte et l’usage sont particulièrement clairs. (Sauf dans le retournement du seul terme « pédé » repris par les gays eux-mêmes.)

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Bof
24 juin 2004, message de Sam
 

Bof,

rien de bien nouveau, le politiquement correct n’a pas fini de sévir. On se souvient par exemple du coup du correcteur orthographique de Microsoft (en fait sous-traité) dénoncé sur Canal+ par le présentateur attitré des films de fesses, ou plus triste encore l’autocensure du dictionnaire des synonymes de l’université de Caen (http://elsap1.unicaen.fr/cgi-bin) - on notera à ce propos qu’une recherche sur le mot "avare" donne néanmoins toujours "Shylock", que fait la police, je pose la question.

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> Bof (autoréponse), Sam, 25 juin 2004

Je crois qu’en fait la police des moeurs, ayant tout récemment appris à lire (grâce aux SMS), ne sait tout simplement pas de quoi il retourne. D’autant qu’il n’y a personne à raquetter ni de pognon à prendre en cette affaire.

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Le diable, caché dans les dizièmes...
24 juin 2004, message de Alcide
 

Bon, désolé,... je n’ai pas pu résister... :)

 
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item, a quibus talia didicit vel audivit ; (VI, 2), Lirresponsable, 24 juin 2004

C’est bon, il vient d’aller se cacher ailleurs, le vilain. Merci à toi Bernardo ! ;)

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 ????, Sam, 25 juin 2004

Pas compris le message subliminal, mais sur le site pointé, j’ai lu ceci :

"Session expirée"

 ?

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Z X, 25 juin 2004

Il y avait une faute dans notre article, "dizième" au lieu de "dixième" ; voilà l’article qui était linké par Alcide, où l’extrait du botaniste Plantefol [lol] comporte la même :

COMPOSÉES, subst. fém. plur. Famille de plantes dont le principal caractère est de posséder des fleurs groupées en capitules. La famille des Composées. La famille des Composées est la plus importante de toutes les Phanérogames par le nombre de ses espèces, environ 13 000, près du dizième [sic] des Phanérogames (L. PLANTEFOL, Cours de bot. et de biol. végétale, t. 2, 1931, p. 448).
Rem. Certains dict. (Lar. 20e, ROB. et Lar. Lang. fr.) enregistrent aussi la forme plus rare composacées.

a+

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Les penseurs qui calculaient mieux que la calculette qui pensait tout haut
24 juin 2004, message de MrTip
 

Excellent travail, carré, structuré. Bravo.

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> Les penseurs qui calculaient mieux que la calculette qui pensait tout haut, Sam, 25 juin 2004

Non sans quelques longueurs, non ?

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> Les penseurs qui calculaient mieux que la calculette qui pensait tout haut, jean-luc, 15 juillet 2004

La longueur est obligée pour une critique méthodologique rigoureuse...
C’est ce qui doit faire que le genre est trop peu répandu : il ne rentre pas dans les formes souhaitées, traditionnelles d’articles, donc exercice impossible en dehors du net.

En tous cas bravo pour le boulot que ça a du représenter.

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> La calculette qui pensait tout haut
24 juin 2004, message de Max le téléchargeur
 

Une petite réponse du soir - "Bonsoir" - pour vous tenir chaud et vous dire que oui, il y en a quelques-uns qui se sont tapé la lecture de votre long article, presque aussi long que le rapport en question que j’avais du reste parcouru, mais quand même beaucoup plus drôle.

Je m’étais fait peu ou prou les mêmes reflexions - bien que j’eusse été incapable de les formuler aussi brillamment et méthodiquement que vous.

Beau travail.

Dans la foulée, j’ai poussé le vice à lire des articles publié dans la même rubrique. La plupart tiennent encore bien le coup.

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> La calculette qui pensait tout haut, freddy visconti, 27 juillet 2004

Je suis accro de cet article et des réponses. J’ai tout lu, ce qui est rare sur Internet. Ce que j’aimerais c’est une étude statistique sur le rapport entre le soutien au sionisme et l’état de fortune des "souteneurs". Pour moi, le fond de l’affaire c’est le bizness, qu’importe les droits de l’homme, tant qu’il y a du fric à faire. A Bagdad ils en mesurent toute l’horreur... Merde de viens de faire gonfler la stat sur les supporters de Saddam Hussein ;-)

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