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> L’an 2000 est mort, il était temps |
> L’an 2000 est mort, il était temps |
> L’an 2000 est mort, il était temps
11 janvier 2001,
message de ARNO*
Il y a un point à ne jamais négliger avec les dot-coms, c’est que leurs pubs ne s’adressent pas forcément au public « normal ». La minette qui plonge dans sa baignoire est-elle réellement destinée à nous faire nous abonner à LibertySurf ? Ou bien, comme toujours chez les dot-coms, vise-t-elle indirectement les investisseurs ? Plusieurs éléments sont intéressants :
Or, quelle était la situation des dot-coms cet hiver ? Caisses vides, faillite annoncée à court ou moyen terme. L’investisseur n’aimait pas les dot-coms et vidait son portefeuille des valeurs techs. Au contraire, pendant ce temps, LibertySurf s’offre une campagne royale et, c’est le plus important, fait complaisamment savoir que ça lui a couté bonbon. Le message ne me semble donc pas : « télespectateurs, abonnez-vous chez nous et vous perdrez votre gant de toilette avant de vous noyer », mais bien plutôt : « regardez, petits épargnants, chez LibertySurf on a encore suffisamment de poignon pour se payer une campagne de pub pharaonique ; les autres n’ont plus de tune, mais nous ça roule ma poule ». Et là (surprise !), un mois après, rachat de LibertySurf en janvier 2000, et colère des petits actionnaires. Voyez le forum chez Vakooler, ça n’a pas l’air très net. Bref : est-ce que cette pub n’était pas plutôt destinée à rassurer le petit actionnaire pour qu’il conserve jusqu’en janvier ses actions dans une boîte qui, à contre-courant de la nouvelle économie en galère, peut se permettre de claquer 4 millions dans la pub ? Autre message subliminal : la nana à woualpé, ça symboliserait pas le petit actionnaire qui se penche pour ramasser sa savonette ?
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> La pub et le management vident les mots de leur sens,
Harry Hell,
13 janvier 2001
Ecoutez nos contemporains parler. Ils ne dialoguent plus. Ils ne divaguent plus. Ils gèrent. Ou digèrent la pub pour mieux en recracher les inepties. Peu à peu, les mots et les personnages de l’art ou de l’histoire perdent ainsi tout sens ou tout non sens. Tout devient "surréaliste", le commerce devient "révolutionnaire"... et ainsi la pub assassine certains mots qui en deviennent des clichés. La "passion" s’évanouit avec la pub qui en chantent les vertus sur des airs de yoghourt. De la même façon, on ne crée plus des groupes, des bandes, mais des "think tank", on "brainstorm", on fait du "wording", on imagine des stratégies. Et on gère sa vie. Les mots du management envahissent nos espaces de liberté. Mangent nos têtes. Et nos vies ne se vivent plus. Elles se gèrent. Je suis d’accord avec vos propos à tous, mais crois qu’il ne suffit plus de cracher sur la pub. Nous devons nous-mêmes veiller à la façon dont la pub et le management mangent nos esprits, et donc créer des mots moins abomiffreux, ressortir des oubliettes des locutions désuètes, nous prêter à des jeux de sens et de non sens, ne pas rester simplement rationnels et mettre de la poésie dans nos actes et nos paroles. Pratiquer le sabotage artistique cher à Hakim Bey et improviser des fêtes de divagation verbale et de créations ad hoc. Sans pub ni management. La résistance est aussi poétique. |
> L’an 2000 est mort, il était temps
10 janvier 2001,
message de Icare75011
Enfin un echo à mon désarroi ! Je subis l’outrage publicitaire à mon corps défendant ! Usager (et non pas client) du métro plusieurs fois par jour, il m’est impossible d’échapper à la vulgarité, au mensonge, à la lobotomisation de masse, à l’abrutissemnt ... publicitaire. Je me souviens très bien de ces grandes figures géantes qui m’opressaient durant les longues minutes d’attente d’une rame. Aussi sympathiques soient-ils, ces personnages avaient, par leur gigantisme et leurs slogans simplets, une dimension agressive. Mépris de leurs pensées, de la philosophie, de l’histoire, de l’intelligence,... pour consommer. Pour exister, ne pensez pas : consommez ! Quel soulagement quand au détour d’un vague coup d’oeil sur mes abonnements Internet, j’ai lu que Libertysurf allait changer sa campagne de pub. On allait voir ce que l’on allait voir ... encore plus révolutionnaire : une femme nue. Quelques gigantesques paires de seins ou de fesses en plus sur les murs du Métro en perspective. Je vous cite les arguments publicitaires parus dans le Journal du Net du vendredi 8 décembre 2000. Notez bien qu’il s’agit d’une femme qui monte au crénau pour défendre le spot. "LibertySurf a voulu montrer que, désormais, le réflexe était d’aller chercher ce dont on avait besoin sur le Web. La jeune femme veut remplacer sa vieille éponge : elle peut la trouver très simplement sur Intenet, sans bouger de chez elle. "Il faut que l’achat sur Internet devienne un geste quotidien et que ce soit anodin. De plus, nous avons utilisé une femme pour attirer le public féminin qui avait été oublié lors de notre précédente campagne des révolutionnaires qui ne mettait en scène que des hommes", précise Carole Liscia. L’eau symbolise la fluidité d’accès avec le FAI et le style "5ème élément" permet d’imager les réseaux et la personnalisation de l’accès avec le portail LibertySurf." Je mets au défi quiconque de me persuader que les publicitaires ne font pas tout pour nous prendre pour des cons... une femme à poil qui veut changer sa vieille éponge pour attirer un public féminin ! Les révolutionnaires étaient là pour cibler le public masculin (et Olympe de Gouje ? et Rosa Luxemburg ? et Angela Davis ? ...). Un femme dans une campagne du pub elle ne peut montrer que son cul, un homme peut aussi montrer la puissance de son intelligence... Ca c’est vraiment révolutionnaire. Aidez-moi, je ne peux plus supporter la dénégation à ce point ! je ne veux pas devenir complétement psychotique !
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> L’an 2000 est mort, il était temps,
patator,
10 janvier 2001
Merci pour ton lien, j’ai enfin pu voir à quoi ressemblait cette pub. Ca fait mal : 4 millions de francs de budget. Carole Liscia aime se foutre de la gueule du monde, apparemment : "l’eau symbolise la noyade. Un peu comme notre cours en bourse. Le style ’5ème élément’ symbolise la réussite de ces jeunes infographistes : réussir à nous vendre un truc qu’ils ont fait pour se marrer en tant que ’personnalisation de l’accès’. Le vert symbolise l’espoir aveugle. Parce que, on y croît très fort". en ligne : Sacré Carole !
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> L’an 2000 est mort, il était temps
10 janvier 2001,
message de Lo de La
Tu n’as que raison ... Très pertinent, ton article narrant la navrante impertinence des sociétés commerciales. Au sujet de ces icônes en voie de bâillonnement (Gandhi, Guevara, Villa, ...), je me souviens que la Française des Jeux avait lancé les hostilités-à-prendre-au-second-degré-s’-pas en leur faisant vanter les mérites de leur truc à gratter appelé carrément Monopoly (qui fut un bide car trop compliqué pour les gratteurs, si je ne m’abuse). Aux loups !
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Free, y parait qui aime la liberté aussi...,
Severino,
12 janvier 2001
Les pubs télés débiles, particulièrement celle concernant le net, me martelle le cerveau. La télévision est une drogue, le martellage publicitaire fait partie des effets secondaires. J’ai une théorie : les rayons luminescents des écrans nous hyptnotisent. Un support présentant des images mouvantes non luminescente (comme un magazine) ca serait achement hitech ! A propos de la "philosophie" et du sens des startup, il est évident que leurs directeurs ont de temps en temps des idées (idéalismes) qu’ils projettent dans leur boite, mais c’est évidemment l’argent (les actionnaires) qui prend les décisions au final, pas le directeur, et encore moins le soviet des salariés. Prétendre le contraire est hypocrite. Je cite ci-dessous l’exemple ambigue de Free qui fait sa promo sur son site : " La liberté, c’est aussi le choix de notre équipe technique qui a choisi de faire tourner l’ensemble de notre réseau sous LINUX, logiciel libre qui permet aux utilisateurs d’exécuter, de copier, de distribuer, d’étudier, de changer ou d’améliorer les logiciels et d’en diffuser les améliorations au public, de telle sorte que la communauté toute entière en bénéficie.Nous mettons tout en oeuvre pour combiner la gratuité d’accès à une qualité de connexion exceptionnelle. Nous vous proposons l’Internet libre et gratuit car nous savons que la liberté n’a pas de prix !" Mais les fichiers clients se revendront pourtant bien un jour ou l’autre... |
> L’an 2000 est mort, il était temps
10 janvier 2001,
message de patator
Oui, d’ailleurs, à quand les mp3 & images dénudées de britney sur le minirezo ? Contre ces méchantes pubs pas belles, un très bon remède : pas de télé, pas de journaux avec pub. Ce que je vois encore de pub, c’est insupportable : Les amis. Celui qui était tout content d’avoir acheté des actions LibertySurf. Et l’autre qui te dit ’oh c’est génial, en acceptant de la pub toutes les 30 secondes sur ton portable, tes communications sont gratuites !’, l’autre qui t’envoie un mail pour que tu t’enregistres sous AllAdvantage avec son numéro de ’parrain’. J’attends le jour où les publicitaires oseront mettre une nana les jambes écartées pour vendre un yahourt. Ou une voiture. Ou une montre.
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> L’an 2000 est mort, il était temps,
bhouton,
10 janvier 2001
Les publicitaires ne font que faire leur boulot ; avec plus ou moins de talent. Mais ils reflètent parfaitement la société de consommation dans laquelle on évolue. Tiens le coup des soldes, c’est pas joli ? matraquage, émissions de radio, de télévision etc ...Tout est bon pour faire consommer ! Pour guérir, il faut s’attaquer à la cause, les symptomes disparaîtront ; mais bon courage. bhouton |