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13 décembre 2001
 
mercredi 21 novembre 2001

Le Grand Théâtre Belge de l’Europe de la Gouvernance

par bendyglu
 
 

L’avant-première a eu lieu à Gand le 30 octobre 2001 mais n’a
pas convaincu les
critiques.

Connu sur la scène politique belge sous son nom d’artiste « Baby Thatcher »,
le
dramaturge politique Guy Verhofstadt tentait depuis plusieurs années, sans
grand succès, de percer au box office international. Après avoir décroché un
petit rôle à Gênes (où on le vit avancer un peu timidement à l’avant-scène
médiatique et déclamer une tirade convenue sur le « hooliganisme ») et
pressentant les tendances inscrites dans la dramaturgie politique
contemporaine, il fonde à l’automne 2001 le Grand Théâtre Belge
de l’Europe de
la Gouvernance (GTBEG). L’objectif ? Co-produire la représentation d
monde de
demain en associant à ses spectacles, qu’on appellera des « Dialogues »,
quelques-unes des vedettes qui, depuis Seattle, se sont révélées sur la scène
off mondiale.

L’Avant-première a eu lieu à Gand le 30 octobre 2001 mais n’a pas
convaincu les
critiques, du reste fort peu nombreux puisqu’on n’a pu compter, au grand
maximum, qu’une dizaine de journalistes tous issus de la presse locale et
nationale (il faut dénoncer ici l’arrogance de la critique internationale à
l’égard du Grand Théâtre Belge de l’Europe de la Gouvernance).

L’affiche était pourtant particulièrement alléchante, puisqu’elle réunissait,
pour la première fois, Susan George, Guy Verhofstadt, Naomi Klein, Bill
Clinton, Mary Robinson... Et, en guise de Madame Loyal, Christine
Ockrent, vice-présidente de Business FM. Le livret était d’ailleurs
magnifiquement illustré,
à la manière de ces catalogues d’expositions qui font disparaître les artistes,
leurs oeuvres et ce qui peut les différencier sous le vernis du thème à
prétention philosophique généralement mis en avant par le curateur.

Passons sur la prestation convenue du Premier Ministre, incorrigible
cabotin
qui avait cru devoir s’auto-inviter en vedette américaine : il aurait dû se
contenter de frapper les trois coups. Ce qui aurait permis de conserver le
minimum de suspense susceptible de tenir le spectateur en haleine et de
justifier le travail du critique. Baby Thatcher, comme transporté par
le décor
magistral qu’il avait lui-même choisi, la grande Aula de l’Université de Gand,
ce lieu sacré pour des générations d’étudiants (parmi lesquels un certain
Verhofstadt qui fait encore l’admiration de ses professeurs) en fit trop comme
à l’examen. Et révéla d’emblée le principal ressort de la pièce, basée sur un
quiproquo grossier digne du pire Boulevard : puisque les
« anti-mondialisations »
ne sont pas des « anti-mondialisations » (NB : ils se déclarent
internationalistes) alors « nous sommes tous pour la mondialisation ».
Comme
l’indique le Livret, la structure même de la pièce découle directement de ce
sophisme et on pouvait dès lors s’attendre au pire. En effet, l’opérette, qui
se déroule toute la journée, est divisée en deux actes :

- Acte 1 : A critical analysis of the threats and opportunities of globalisation.
How to give an ethical foundation to globalisation ?

- Acte 2 : Which political instruments can be used or should be established in
order to achieve ethical globalisation ?

On reconnaît là la structure classique du drame politique le plus académique.
Tout l’intérêt de la scène off de ces dernières années est pourtant d’avoir
entrepris de rompre avec la fatalité d’une « mondialisation » sous les
augures
des « lois de l’économie », en analysant la « politique de
mondialisation » définie
par des gouvernements sous l’égide de l’Organisation Mondiale du Commerce et
mise en oeuvre par des gouvernements. Il n’y a pas de « paradoxe de
l’antimondialisation », par contre il y a certainement un paradoxe des
politiques prétendument dépolitisées qui nécessite un changement radical de
perspective, du point de vue de la représentation du drame politique
contemporain. On pouvait donc s’attendre à ce que l’avant-première du
GTBEG
soit perturbée et la scène envahie par les saltimbanques carnavalesques, seuls
à même d’inverser les rôles et de réécrire la pièce :

- Acte 1 : Conséquences passées, présentes et à venir de la politique menée sous
l’égide de l’OMC (privatisation du pouvoir, féodalisme des multinationales,
exploitation sans limites).

- Acte 2 : Comment résister à la tyrannie exercée par les gouvernements qui
liquident, sans mandat, les biens matériels et immatériels les plus précieux
des citoyens, notamment ceux qui permettent une prise collective sur le destin,
au nom d’une religion obscurantiste fondée sur le culte de la « Main
invisible ».

Mais à la grande surprise d’une partie du public, l’esprit de Seattle ne
flottait pas à Gand. C’est bien sagement que les intervenants, aux allures
soudain de jeunes premiers, remercièrent un Premier Ministre, aux anges, de son
invitation. Susan Georges, confite d’aise et contre toute vraisemblance,
souligna même l’importance historique de cet événement. Il est vrai qu’elle
avait pris la peine de répondre à la « lettre aux anti-mondialisation »,
« à titre
personnel », mais en utilisant le nous de bout en bout,
notamment dans sa
condamnation du black bloc :

« Our opposition to these methods is only reinforced by the horrible events of
September 11th. It is true that we have not been effective enough at "self-
policing" and preventing these elements from joining our own
demonstrations. We
are attempting to improve our performance here.
 »

Car, par convention académique du drame politique, une menace surnaturelle se
doit de planer sur le Dialogue, une menace qui fasse qu’au-delà des oppositions
fondamentales, renvoyées à l’arrière-scène, les protagonistes soient d’accord
sur quelque chose : au black bloc a succédé, depuis le 11 septembre, le
terrorisme comme « prétexte commode », selon la formule de Ricardo
Petrella,
immédiatement rappelé à l’ordre par Christine Ockrent, avec un ton pinçant
d’institutrice tout droit sortie d’un roman de Claire Chazal. En retard d’une
sociologie, Susan George se plaît souvent à citer Max Weber :

« It is tactically stupid to confront the State on its own terrain where it
holds "the monopoly of legitimate violence"
 »

C’est oublier que dans legitimate violence, il y a legitimate. Or que fait
Susan George en condamnant les violences des manifestants, de Göteborg à Gênes,
avec beaucoup plus de radicalité qu’elle ne dénonce les exactions policières
pourtant potentiellement délégitimantes pour l’Etat et les Gouvernements, si ce
n’est accorder à l’Etat ce qu’il demande pour être ce qu’il est, la
légitimation de sa violence et, en guise de corollaire, la légitimation de la
mise en place de législations liberticides ? Et pourquoi le fait-elle, au point
de lier dans la même phrase « 11 septembre » et « Black Bloc »,
comme parlée par la
pensée d’Etat, si ce n’est pour donner des gages à des gouvernements (dont il
faut au contraire contester la légitimité, n’étant nullement mandatés pour les
transferts de souveraineté qu’ils accordent à l’OMC) et en obtenir la
reconnaissance en les reconnaissant, dans le même mouvement, comme seule source
de légitimité. Marché de dupe : en acceptant de se produire, en bonne et due
forme, comme on dirait pieds et poings liés, sur la scène du GTBEG, Susan
George fait courir plus de risques aux mouvements dont elle se réclame que le
Blac Block car, pourrait-on dire :

It is tactically stupid to confront the State on its own terrain where it
holds "the monopoly of symbolic violence".

L’intrusion des extrêmes tend aussi à réduire la distance qui semblait séparer
radicalement les points de vue (radicalité déjà vidée de sa forme et donc de sa
force par l’adoption des codes académiques du GTBEG), ce qui permet plus
facilement de les faire tenir sur une même scène, comme la bonne société à une
même table. Symétriquement, les répondants, pré-sélectionnés et disséminés dans
la salle, semblaient avoir été spécialement choisis pour leur goujaterie
libérale : obligés de se lever dans leurs complets invariablement gris,
encombrés d’un micro, lisant de façon monocorde des textes abscons dans un
anglais d’aéroport, ils avaient tout de la version outdated du bureaucrate ou
du businessman paléo-libéral. A côté d’eux, par effet de contraste, le juriste
de Gand ressemblait à une star du show bizz et Christine Ockrent, interrompant
sèchement ces Messieurs pour donner des gages à l’assistance, avait des faux
airs de Rosa Luxembourg.

Juste avant l’intermède, la quatrième scène vit l’entrée de Naomi Klein qui
tenta de réintroduire un minimum de radicalité face au consensus formel, mais
ne parvint qu’à incarner, sur la grande scène du GTBEG, à son corps défendant,
ce stéréotype éculé du théâtre bourgeois qu’est l’Effrontée (elle jura
d’ailleurs sur Indymedia, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plus, ce
qui reste à voir).

Après un excellent café, pur produit de l’échange inégal comme le fit remarquer
en ouverture de rideau un membre d’Oxfam, la parole était à la salle, non sans
qu’un économiste néo-classique surgi subitement de Louvain ne se joigne, malgré
l’invraisemblance de casting, au panel des quatre experts de la contestation
sélectionnés par le metteur en scène de la Gouvernance. L’architecture du
théâtre ne comportant pas de Paradis, le peuple de Seattle brillait par son
absence, mais quelques curieux en profitèrent pour s’en prendre au metteur en
scène en rappelant qu’il s’envolerait bientôt vers l’émirat policier du Qatar
pour négocier à l’OMC, en tant que président en exercice de l’Union Européenne,
un nouveau cycle d’abdications pour lequel personne ne souhaitait lui donner
mandat. Face à ce frémissement hors consensus, la vice-présidente de Business FM
synthétisa à plusieurs reprises : « nous sommes tous d’accord, il faut
plus
de multilatéralisme, plus de mondialisation, et d’ailleurs le Premier Ministre
pourrait entièrement souscrire à ce que vous venez dire
 ». Vint pourtant ce
moment de grâce où une militante du CADTM s’empara du micro pour faire entendre
sa propre conception du dialogue et de la mise en scène. Refusant de remercier
le Premier Ministre pour un « dialogue » qui lui semblait au maximum la
moindre
des choses, elle critiqua radicalement le pompier de la mise en scène et de ses
fastes, expliquant qu’un vrai dialogue consiste à se mettre autour d’une table
et à discuter argument contre argument. Et de décliner dans la foulée une série
de revendications non-négociables. La version télé de la pièce, accessible
depuis une salle de presse désespérément vide, montrait, dans le même plan, le
sourire entendu de deux jeunes loups face à une vieille folle à l’élocution
difficile, sourire qui se figea peu à peu en rictus à mesure que cette voix,
pour la première fois de la journée, résonnait de plus en plus ferme, claire et
vraie, dans la meilleure tradition du théâtre vérité. Le rideau fut pudiquement
refermé par la préposée aux pompes funèbres médiatiques et solda la fin du
premier acte.

Le rideau ne se rouvrit qu’à 14h30, Baby Thatcher s’excusant auprès du public :
il avait dû s’entretenir longuement des affaires du monde avec un joueur de
saxophone amateur, connu pour avoir incarné un Président démocrate dans un
porno soft, aujourd’hui contraint de cachetonner de conférence internationale
en conférence internationale en entonnant le vieux tube de la troisième voie.
On eut une idée de ce grand moment de « dialogue » transatlantique dans
la presse
du lendemain, en découvrant une vue de Guy Verhofstadt avec à la main une
canette de Coca-Cola faisant face à un Bill Clinton lui-même pourvu d’une
canette de SPA. Deux photos de ce moment historique constituèrent d’ailleurs,
en tout et pour tout, les seuls dépêches diffusées par l’Agence France Presse
en guise de compte-rendu de l’Avant-première Gantoise. Après avoir rappelé son
admiration pour Adolphe Saxe et une vieille belge rencontrée par hasard qui
avait fondé son propre commerce, l’artiste entama son one-man show de leader de
la gauche mondiale, non sans égratigner à demi-mots certains
contestataires : « Les brebis galeuses, il y en a dans toutes les familles,
qui
crient que rien ne va et que tout est pourri, le problème c’est la
globalisation comme fait incontournable
 » (retour au tragique troupier et
critique implicite de Susan George qui a toujours eu de la peine à s’intégrer
dans la famille bourgeoise démocrate américaine ? Le critique est un peu
perplexe et craint de surinterpréter...). Disparaissant, après avoir donné le
« la », aussi vite qu’il était apparu, non sans que Christine Ockrent ne
parvienne à lui transmettre, en mimant la familiarité, un petit mot préparé à
l’avance sans doute relatif au roman de gare qu’elle a consacré à sa femme
Hillary, le joueur de saxophone empocha son chèque en arguant que le contrat ne
prévoyait pas pour lui de répondre à d’éventuelles questions ou
interpellations. Son ombre plana en tous cas sur la suite du spectacle, les
appariteurs du Grand Théâtre Belge de l’Europe de la Gouvernance commençant
invariablement leurs interventions par une formule rituelle typiquement
européenne : « comme le président Clinton l’a dit ».

Le deuxième acte pouvait commencer. Celui-ci s’avéra assez décousu. Mary
Robinson, sur la base du compte-rendu fidèle établi par l’agente commerciale du
Trans Europe Express, s’exclama en conclusion : « il ne faut pas tourner le
dos
à la mondialisation. Je n’ai rien entendu ce matin en ce sens heureusement
 »
après avoir déclaré en introduction : « globalization is about privatization
of
power
 ». On ne pouvait qu’adhérer à son plaidoyer pour son administration,
qui
n’alla pas cependant, me semble-t-il, jusqu’à demander que les décisions de
l’OMC soient censurées sur la base de la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme. Mais l’éloge consacré au rôle de la Belgique et au motard cubain Louis
Michel n’en laissait sans doute plus le temps. A la différence du scénario du
premier acte, ni Mary Robinson, ni son collègue Peter Piot d’UNAIDS (dont
l’administration peut se flatter de certains résultats dans la lutte contre les
cartels pharmaceutiques) ne se virent opposer de contradicteurs et on passa
d’emblée aux orateurs suivants. Noreena Hertz s’employa à dire tout le
contraire de ce qu’avait dit Baby Thatcher sur les avantages que présentait la
politique de globalisation pour les pays du Tiers-Monde, chiffres
catastrophistes à l’appui, ce qui n’empêcha pas le Premier Ministre de redire
exactement la même chose, c’est à dire le contraire, quelques minutes plus
tard, précisant, grand prince, que le mandat de Pascal Lamy bénéficiait
d’une « ultra-légitimité malgré laquelle j’écoute ». Dans le
« débat » Dan Van
Ramaendonck, président de la ligue des Droits de l’Homme, suggéra la création
d’un tribunal international consacré aux crimes économiques, d’autres
réclamèrent un moratoire et une étude consacrée au bilan social des dix
dernières années de politique de globalisation, les intervenants contestant
tous azimuts « l’hyper légitimité » en question. Ce à quoi le professeur
d’économie du premier acte avait déjà préventivement opposé le contre-
argumentaire Verhofstadtien largement repris à la fin du second : « dans
cette
salle, beaucoup de gens veulent s’approprier le pouvoir. La globalisation n’est
pas un système de pouvoir. La tyrannie ce sont les monopoles nationaux. La
mondialisation c’est l’ouverture, la révolution permanente
 ». Les
interpellations du Premier Ministre se succédant, l’étouffeuse médiatique
décréta que celui-ci répondrait globalement dans ses conclusions qui
clôtureraient le deuxième acte, « afin que plus de gens puissent
s’exprimer
 ». On
se désintéressa un peu de la suite, il faut l’avouer, la conclusion répondant à
l’introduction en application des règles du genre qui permettent en général de
se passer du développement. Mais on releva le nez pour le magnifique final, le
Directeur du Théâtre faisant applaudir avec succès la vice-présidente de
Business FM par un parterre de responsables associatifs ou d’ONG, non sans que,
selon la tradition en vigueur dans les théâtres institutionnels, on ne lui fit
porter un gigantesque bouquet de fleurs.

Epilogue

Pour cause sans doute de « dégustation de bières belges
traditionnelles
 » au
foyer du Grand Théâtre Belge de l’Europe de la Gouvernance prévue au programme
officiel, la conférence de presse conjointe Christine Ockrent/Guy Verhofstadt
qui suivit n’attira que quelques rares critiques. Après avoir été photographié
avec un ancien président des Etats-Unis, la crédibilité internationale de Guy
Verhofstadt ne pouvait qu’être renforcée, tant on a l’habitude de voir
Christine Ockrent à la télévision en compagnie des présidents de la République
française. La vice-présidente de Business FM goûta cependant fort peu ce
happening, la connivence entre les journalistes et les hommes politiques devant
en effet absolument être dissimulée au public, selon une vieille tradition
scénique française étudiée par l’anthropologue du théâtre Pierre Carles. Elle
quitta donc la scène avant les rappels, laissant le Directeur du Grand Théâtre
Belge de l’Europe de la Gouvernance évoquer devant quelques représentants de la
presse belge son projet de fonder prochainement le Grand Théâtre Européen de la
Gouvernance et le Grand Théâtre Mondial de la Gouvernance.

Gageons, certes pas pour s’en réjouir, qu’il pourra compter pour réaliser cette
ambition sur la participation des transfuges les plus académiques de la scène
off mondiale, trop contents de renouer avec la bonne vieille dramaturgie du
pouvoir, après avoir été écartés des planches par suite d’incidents historiques
mineurs. Mais on n’en appréciera que mieux les performances des théâtres de
Quat’sous dont la principale ambition n’est pas d’être joués sur une scène
nationale devant un public d’abonnés, mais qui visent au renouvellement complet
des règles de la mise en scène, avant-garde au service du théâtre, de la
politique, du public.

 
 
bendyglu
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> Le Grand Théâtre Belge de l’Europe de la Gouvernan
22 novembre 2001, message de Geoffroy
 

Je te trouve, mon cher Bendy, bien cruel ! En effet, par rapport à la tragédie classique, on remarque un effort pour conserver les unités de lieu, de temps et d’action !
Cependant, le scénario est effectivement très convenu, et en plus si l’on compare à la tragédie grecque, il manquait les choeurs. On aurait pu imaginer ainsi des choeurs libéraux clamant les joies de la mondialisation autrement que par des applaudissements, et des choeurs "anti-mondialisation" rappelant par exemple les conditions de travail dans certains pays qui adhèrent en ce moment même à l’Olympe, pardon l’OMC.

Je trouve assez intéressant que le symbole de la mondialisation ait été cette photo croisée de MM. Clinton et Verhofstadt avec des boissons de leurs pays respectifs. Certes, l’art culinaire en général fait partie de la culture, mais on peu se demander si ces boissons (surtout celle bue par le Prmier Ministre Belge) ne symbolisent pas plutôt un nivellement du goût - et donc de la culture et des mentalités - par le bas.

Enfin, si l’auteur dramatique nous fait la joie d’une suite à cette pièce, je l’attends avec intérêt...

Répondre
> > Le Grand Théâtre Belge de l’Europe de la Gouvern, bendy, 25 novembre 2001

Je crains en effet que la suite, tout aussi imbuvable, tienne l’affiche pendant quelques années...

Mais, allons savoir si, considérée la crise sociale en Belgique (Sabena, La Poste, SNCB, et même le journal Le Soir en grêve suite à la nominayion à la tête de la rédaction de l’ancien rédac chef du tabloïd belge "La dernière heure") cet "inconscient de l’Europe" ne nous prépare pas quelques surprises en décembre. Avant-hier soir, 200 pilotes et hôtesses de la Sabena n’ont-ils pas envahi une petite sauterie du PS, tiré à quatre épingles en uniforme, avec un stock d’oeufs pas forcément frais ?

Répondre
> > > Le Grand Théâtre Belge de l’Europe de la Gouve, Geoffroy, 26 novembre 2001

Il est intéressant de voir comment certains "petits" pays que l’on croyait relativement épargnés par la morosité ambiante se retrouvent soudain sous les feux d’une rampe qu’ils auraient bien évitée comme la Belgique et - plus encore - la Suisse.

Cela dit, les pays plus grands tels la France ou l’Allemagne auraient franchement mauvaise grâce à se moquer, car ils ont eux aussi un chômage qui remonte, des risques d’attentat, etc...

Je dirais même que, concernant la France, il n’y a en ce moment franchement pas de quoi se vanter : on se prépare à deux élections qui n’ont pas l’air de nous montrer des réelles perspectives ni de "vision", qu’elle soit européenne, sociale, sécuritaire, enseignante, mondiale, intégrante, etc... C’est franchement déprimant !

N’étant pas en Belgique, je ne peux qu’observer de loin l’(in)action de votre gouvernement. Mais français habitant à l’étranger, je peux établir des comparaisons et ce n’est vraiment pas à l’avantage de la France !

J’aurais espéré, naïf que je suis, que les pays d’Europe se penchassent(oah ! le subjonctif ! ) sur l’après-11 septembre et leur inaction totale sur la scène internationale. Les gesticulations médiatiques d’un Blair ou d’un Chirac ne signifient pas grand chose, et l’on est obligé de constater encore et encore la non-existence affligeante d’une réelle politique étrangère commune. Je suppose que M. Solana fait de son mieux, mais il n’est pas vraiment aidé par ses "patrons" les chefs d’Etats et de gouvernements qui tirent la couverture à eux.

L’Europe pourrait se poser en Deuxième Puissance avec succès et promouvoir une vision différente des Etats-Unis, comme par exemple la dignité du travail, la promotion d’échanges justes avec le Tiers-Monde, etc...
Mais pour l’instant, à par les débats sur la réforme de la politique agricole commune, les débats sont ternes et l’unité inexistante.

Je crois que les "petits" pays comme la Belgique, traditionnellement nettement plus ouverts, ont un rôle certain à jouer. Mais se faire surnommer Baby Blair n’est pas un gage de soutien à une réelle vision européenne et sociale ...

Tout ceci est déprimant. Y a-t’il un optimiste dans la salle pour me prouver que j’ai tort ?

Cordialement,

Geoffroy

Répondre