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13 mai 2002
13 décembre 2001
 
mardi 17 juillet 2001

Guide pratique du passage à l’Euro

par les CRSS
 
 

A l’attention des commerçants et chef d’entreprises, des élus et des citoyens, des collectivités locales et des administrations.
Des conversions d’usage, des exercices pratiques, un grand jeu concours...
qui vous faciliteront l’euro et aideront à la construction d’une « économie de marché où la concurrence est libre » (art. 3A du Traité de Maastricht).

Total des bénéfices 2000 de 12 grands groupes français à avoir
publié leurs comptes au 1er mars 2001 (source Le Monde) :
126,7 milliards de Francs soit 19,32 milliards d’Euros.

Coût du Revenu Minimum d’Insertion (en 1998) :
32 milliards de Francs soit 4,88 milliards d’Euros, ce qui est excessif.

Parmi les 12 groupes on relèvera :

- TotalFina : 49,8 milliards F, soit 7,6 milliards €
(le naufrage de l’Erika valait bien la palme, non ?).

- Renault : 7,08 milliards F, soit 1,08 milliards €
(Vilvorde, ton sacrifice n’a pas été inutile).

- Sanofi Synthelabo : 6,3 milliards F, soit 0,96 milliard €
(mais où passe l’argent de l’assurance-maladie ?).

D’autres exemples ?

Exercice pratique n°1

Calculez et convertissez en Euros la mesure dans laquelle l’Etat,
(par ses lois, commandes publiques, endettement, infrastructures,
subventions et fiscalité) organise la privatisation des profits et
la socialisation des pertes dans l’intérêt de grandes fortunes si
souvent promptes à dénoncer le poids de l’Etat.

Quelques conversions sur des fervents promoteurs de l’Europe de Maastricht :

Les chaussures Berlutti de Roland Dumas valaient 12 000 F soit 1 829,40 €.
Des valises abracadabradantesques que Jacques Chirac n’a jamais vues contenaient
5 millions de F soit 762 245,08 €.
Le rapport sur la francophonie (20 pages) de Xavière Tibéri a coûté
200 000 F au Conseil Général de l’Essonne soit
30 489,80 €.
(NB : ce guide vous est adressé gratuitement)
Les services rendus par Dominique Strauss-Kahn à la MNEF valaient 700 000 F soit 106 714,31 €.

D’autres idées ?

Exercice pratique n°2

1. Calculez le nombre de versements mensuels du RMI nécessaire
à l’achat d’une paire de Berlutti / d’un rapport sur la francophonie /
d’un élu RPR / d’un conseil PS. Convertissez les résultats en €.
Indice : RMI pour une personne seule, 2600 F/mois soit 396 €.

2. Déduisez de ces résultats la valeur € du PS / du RPR s’ils étaient
introduits à la Bourse des valeurs (morales).

- Budget de l’Etat : 1665 milliards F, soit 254 milliards €.

- Capitalisation boursière : 11256,2 milliards F, soit 1716 misérables milliards €, vivement les fonds
de pension « à la française » !

- Bonus 2000 de deux membres de la direction des marchés du Crédit lyonnais :
112 millions F soit 17 millions €.

- SMIC brut pour 169 Heures au 1er mars 2001 : 7 101,38 F soit 1082,6 €. Par mois ! Evidemment !

Exercice pratique n°3

Donnez libre cours à votre imagination.
Recherchez une devise pour l’Euro, digne de l’Europe
libérale, par exemple : « L’Euro, c’est pas franc », « Rendons le revenu des nantis 6 fois moins indécent »,
« A pensée unique, monnaie unique », « Une monnaie, Un marché, Un capital libre », « Actionnaires de tous pays, unissez-vous ! »
etc. Et vos propositions ? Vos conversions ? Adressez-les avec ce guide à :

M. Laurent FABIUS, Ministre de l’Economie et des Finances, 139 rue de Bercy, 75 012 PARIS.

Ou sur le site Web, et par téléphone : 0800 01 2002
(Appel Gratuit : ne vous privez pas !)

Rappel utile

« Lors du débat sur le traité de Maastricht, le pouvoir socialiste, les chefs de la droite et
le patronat ont eu pour caisse de résonance une presse quasiment unanime. Jacques Lesourne,
alors directeur du Monde, écrivait : "un non au référendum serait pour la France et l’Europe
la plus grande catastrophe depuis les désastres engendrés par l’arrivée de Hitler au pouvoir"
.
Il fallait voter OUI : si vous ne l’aviez pas lu dans L’Express, Le Point ou Le Nouvel
Observateur, il suffisait d’écouter RTL, Europe 1 ou France Inter. A défaut, il fallait lire
Le Nouvel Economiste ou regarder l’Heure de Vérité où l’ensemble des journalistes habituels
furent des militants du oui. France Inter organisa un débat écologiste opposant Brice Lalonde
et Antoine Waechter pour une fois d’accord... avec le traité de Maastricht.

Les partisans du NON ? "Bandits", "gangs de démolisseurs", "fossoyeurs de l’espérance",
fourriers des "nasillons de Rostock", de "Munich", de la "barbarie"... préférant un
"non barbelé à un oui d’ouverture" (Jean-François Kahn).
"Les guerres, ça suffit comme ça !" proclamèrent à l’unisson les mêmes promoteurs de Maastricht
qui, deux ans plus tôt face aux Irakiens, s’étaient montrés moins jaurésiens.
Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel révéla que, pendant l’été, le "oui" avait disposé d’un
temps d’antenne supérieur au "non" : 46 % de plus sur TF1, 53 % sur Antenne 2, 191 % sur FR3.
"La campagne a été monopolisée par le non pendant les vacances" jugea cependant un Alain Duhamel
d’autant plus hostile aux monopoles médiatiques qu’il était à l’époque à la fois éditorialiste
à Europe 1, au Point, au Quotidien de Paris et journaliste à France 2. "Si c’est non, il y aura
une bourrasque monétaire. Si c’est oui, il y aura une baisse des taux d’intérêt."
affirmait D. Strauss-Kahn.
Ce fut "oui" : les taux d’intérêts montèrent. »

Et oui ! (Extraits des Nouveaux chiens de garde, Serge Halimi, Editions Liber-Raisons d’Agir 1997).

 
 
les CRSS
 

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> Guide pratique du passage à l’Euro
17 juillet 2001, message de Tino
 

Un article qui s’amuse à se croire intello, mais qui arrive à être sous le niveau des palabres de piliers de bistrots... Lamentable !

Répondre
> > Guide pratique du passage à l’Euro, MAURIN , 19 juillet 2001

Pas intello mais "militant" (soit la même racine que "militaire" : des individus pas très fin comme vous le notez si justement). Pour le reste, j’ai effectivement un petit faible pour les bistrots et autres fins de banquets républicains arrosés.

Je m’excuse de vous avoir heurté et regrette la perte de temps occasionné.

Sincèrement,Frédéric Maurin

Répondre
> > > t’inquiètes, FM, #Jing, 19 juillet 2001

Tino n’a pas aimé, c’est pas grave. Le niveau des plus imbibés des piliers de rade peut encore beaucoup baisser avant que leur connerie n’atteigne celui (niveau) des économistes qui ne lui font pas perdre son temps.

A la tienne

#

Répondre
> > > Guide pratique du passage à l’Euro, Tino, 26 juillet 2001

Merci pour votre réponse que j’ai bien appéciée et qui m’a fait relire votre article.

Répondre


> J’ai pô tout compris...
17 juillet 2001, message de Yan Marchal
 

Donc, euh... Si TotalFina a engrengé 7,6Md€ de bénéfices, c’est la faute du "oui" à Maastricht ?

Un "non" à Maastricht aurait empêché Xavière Tiberi de s’enrichir de 30K€ sur le dos des contribuables du 91 ?

La capitalisation boursière globale s’est-elle multipliée à l’occasion du passage à l’Euro ? Si on regarde son histoire récente (depuis début 2000), on constate qu’elle s’est plutôt casséé la gueule. Mais de là à y voir une relation de cause à effet...

En quoi l’union Européenne et la monnaie unique sont-elles, directement ou indirectement, responsables des excès cités dans cet article ?

Répondre
> > J’ai pô tout compris..., MAURIN Frédéric, 19 juillet 2001

- Confronté à une déferlante de doubles affichage et de guide pratique, je n’ai pas jugé ininteressant dans ce guide de mettre les résultats de quelques grands groupes avec, par exemple et au hasard, le coût du RMI. Mimimun social qu’il est, comme chacun le sait, inimaginable d’augmenter significativement. En Francs ou en Euros,Oui ou Non à Maastricht, peu importe le montant des profits -et tant mieux s’ils sont élevés- Ce qui choque, c’est q’ils coexistent avec un salariat fortement déstabilisé, précarisé.
L’Euro ne tombe pas du ciel et le signe monétaire importe moins que les politiques qui ont été menées en son nom depuis 20 ans. En effet, "la parenthèse de la rigueur" (Lionel Jospin 1983) résultait d’un arbitrage clair : ne pas sortir du SME, ne pas dévaluer. Désindexation des salaires sur les prix, privatisations, montée du chômage, défection des moyens traditionnels d’intervention de l’Etat n’étaient alors plus très loin.

Cette politique a été menée par, grossièrement, le PS et le RPR qui n’ont pas fait preuve d’un empressement marqué pour exclure ceux des leurs qui auraient manqué aux règles élémentaires de la probité. Le traduire en Euros n’est heureusement pas interdit par la loi, si bienveillante à leur encontre. Je me suis donc permis d’en profiter.Mes excuses.Il va de soi qu’un Non à Maastricht n’aurait évidemment pas éradiqué la corruption (Pasqua y aurait veillé).

- Haute ou basse, la capitalisation boursière n’est pas un indicateur de bonne ou mauvaise santé économique de ceux qui vivent uniquement des revenus de leur travail. Plus inquiétante est la place prise ces 20 dernières années par la Bourse dans le mode de financement des entreprises. Or la désintermédiation financière n’est pas étrangère à la libéralisation des flux de capitaux vendue à François Mitterrand contre une vague promesse de régulation communautaire. Dit en Euros, c’est tellement plus beau, non ?

Politis 05 07 01 : "En fait, au lieu de servir de contre-poids au Dollar, la devise européenne véhicule une américanisation de l’économie du continent comme le notait le quotidient Le Monde du 5 janvier 2000 : "L’Euro a surtout provoqué des mouvements massifs de fusions et acquisitions transfontalières, souvent sous la forme d’OPA hostiles...etc"
Sur votre dernière et très importante, question, je peux vous faire parvenir divers articles papier (enveloppe timbrée à votre adresse à Frédéric Maurin 21 rue Gay 38400 St Martin d’Hères)tirés de point de vue exprimés dans le Monde et ailleurs :
"L’Euro ou le triomphe des rentiers"d’André Grjebine/ "Archaïque et autiste, la BCE n’est pas crédible"...

L’Union européenne n’a pas plus de responsabilité que les gouvernements nationaux ne lui en donnent. En Franc ou en Euro, une politique monétariste ou keynésienne peut être menée. Néanmoins les statuts de la BCE ne se prêtent guère à une politique de croissance.

Pour finir, moins qu’une analyse économique de fonds (dont je suis incapable comme pilier de comptoir), j’ai voulu offrir une forme originale de double affichage. Comme nos banquiers et mon épicier.
Amitiés citoyennes, Frédéric Maurin

Répondre


> Guide pratique du passage à l’Euro
17 juillet 2001, message de pouf
 

moi je me demande si il faut aussi convertir le QI en euro, parce que avec un QI perso de 98 (oh ça va les moquerie, c’est presque la moyenne)
ça m’en fera plus beaucoup en euro.
Deja j’avais de la peine a comprendre les films de Beinex, je ne vais plus que pouvoir aller voir les film avec Jean Claude Pour Dame....

Répondre
> > Guide pratique du passage à l’Euro, moimême, 20 juillet 2001

Puisque tu as l’intelligence de lire et de comprendre ce qui se passe sur uzine, que tu as la finesse pour analyser le sens de cet article -tantôt accusé d’être intello...-, puisque en bref tu as l’air d’un garçon convenable, reçois mes respects ( du haut de mes 138 de QI :)
En toute amitié...

Répondre
> > > Guide pratique du passage à l’Euro, pouf, 21 juillet 2001

je sens comme une legere, mais alors legere, jubilation de superiorite...
mais sur un autre terrain, ce serait peu-etre moi qui ferait le malin.
(j’en ai une de 3,26 euro)

Répondre
> > Guide pratique du passage à l’Euro, Marc, 21 juillet 2001

Vous pouvez convertir votre QI en ce que vous voulez si vous avez moins de 16 ans...

Au dela, on s’en fout puisque le QI est un quotient donc un rapport entre votre taux de réussite à certaines épreuves et la moyenne obtenue dans votre classe d’age...ceci s’appliquant à nos jeunes années.

Bref, après 16 ans, vous êtes à 15,24 € comme tout le monde

Marc

Répondre
> > > Guide pratique du passage à l’Euro, blaz, 27 juillet 2001

slt
je tiens juste à vous faire remarquer, que le cours de l’humain moyen au dernières cotations est plus élevé que 15€ et des poussières.
exemple :
le cout des réservoirs défectueux d’un vol TWA800 à detination de new york, par exemple était estimé cher à remplacer par boeing.
Donc l’avion fait scrach, il ya 200 morts.

Le prix de remplacement étant de l’ordre de 200 K$ on obtient un prix moyen d’humain à 1000$ soit environ à l’époque 6500FF donc environ 980€.

évidamment, on peut compenser votre prix par le ratio de votre QI mais bon ne coupons pas les cheveux en quatre.

Bref, tout ça pour dire que vous valez plus cher que vous ne croyez.
Garanti par les services comptables de boeing.

(on pourra faire la même démonstration avec les réservoirs à essence de voitures bas de gamme GMC)

Répondre