On pourrait croire (pas longtemps) que M. Bourges est de bonne foi : il n’a tout simplement pas compris que l’internet était, avant tout, l’unique support d’auto-publication offert aux citoyens et, avec beaucoup de bonne volonté, il souhaite moraliser les services audiovisuels professionnels qui s’y trouvent.
On pourrait le croire, s’il ne recourait avec la plus consciencieuse régularité à la démagogie pure et simple. Si nous ne savions pas encore que nous sommes tous, sur l’internet, des néonazis révisionnistes poseurs de bombes et violeurs d’enfants, Hervé Bourges nous le rappelle à chacune de ses interventions.
Parmi les plus explicites, on notera les suivantes :
« Attention, l’utopie [libertaire] risque de profiter d’abord à ceux qui l’exploitent, qui l’exploitent d’abord contre les plus faibles, contre les enfants, les naïfs, et contre la société. » (Colloque du 18 février 1999 au Palais Bourbon)
« Il est évident que l’on ne peut pas à la fois vouloir faire d’Internet un outil pédagogique dans toutes les écoles du globe, et y laisser fleurir en libre accès des réseaux pédophiles et des services offrant des films pornographiques. » (Table ronde sur la convergence des communications, OCDE, Paris, 24 mars 1998)
Tout cela est d’une kolossale finesse ! Les réseaux pédophiles qui « fleurissent », ce serait presque primesautier...