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Accords et désaccords... Un imaginaire contre la société hygiéniste
9 décembre 2000,
message de Ariel Kyrou
La diatribe fort joliment argumentée de Mona vaut mille louanges, mais pour son impertinence autant que pour sa pertinence. Pour sa subjectivité, pour ses dérives et ses contradictions, pour son pied de nez jubilatoire au visage des raisonneurs dont l’objectivité ne sert qu’aux pouvoirs institués. Ce papier transmet de la colère et du plaisir en une époque qui gomme toute rébellion et toute éthique radicale à force de remplacer l’imaginaire par du management, de parler gestion là où, hier, on parlait de vie. Et c’est pour cette raison que je ne peux approuver ceux qui la critiquent (ci-dessous) au nom d’une rationalité universitaire qui pue la naphtaline. oui, Mona a raison de défendre Pierre Lévy, l’un de nos rares philosophes (français vivant au Canada, et pas canadien) à avoir tenté une réflexion sur le réseau et sa signification. Un personnage qui, il y a six ans, me disait pour conclure une discussion sur ses activités en phase avec sa philosophie : " Le but de tout ça, tu sais, c’est l’auto-dissolution du capitalisme ". Aujourd’hui encore, je défends Lévy malgré nos désaccords, car il est l’un des rares à tenter l’esquisse d’une esthétique du Net. Mais sa pensée, qui évolue dans son dernier ouvrage, World Philosophie, vers un mysticisme poétique aussi agréable qu’agaçant parfois, vaut critique pour une bonne raison : son idéalisme. Certes, les livres Dominique Wolton salissent les poubelles là où ceux de Pierre Lévy nous aident à penser notre temps, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut se refuser à critiquer la " religion " du Net que diffusent les médias. Philippe Breton crée quant à lui de la confusion dans sa critique trop rapide, ne faisant jamais la différence entre les nouveaux marchands du temple et les acteurs du Web indépendant. Il ignore la démarche du logiciel libre ou de la Licence Art Libre de Copyleft Attitude, et aboutit dans ses conclusions à un conservatisme qui cache mal son nom. C’est dommage. Ayant lu certains de ses ouvrages sur " les utopies de la communication ", j’aurais aimé de sa part une critique plus intelligente. Car une telle critique est nécessaire. Si nous n’y prenons gare, le Net peut faire le lit de cette société hygiénique que je vomis, de ce monde qui met le goût et le toucher en jachère, société du fromage lyophilisé et de la vache cannibale, des drogués du médicament et des patates couchées, des moutons humanoïdes et des curés du politiquement correct. Une société " à distance ". Ceux qui utilisent le Net pour créer une autre vie doivent se voir. Se toucher. Créer des ponts jubilatoires avec d’autres résistants, comme ceux qui agissent pour la gratuité du prêt en bibliothèque comme Michel Onfray, pour ne pas citer une fois encore ATTAC & co. Mieux : nous devons élargir notre pensée à des terrains étrangers au Net. Si le travail alimentaire nous ronge l’âme, et que nous vivons ailleurs (sur Uzine par exemple), pourquoi ne pas réfléchir à la concrétisation de l’idée d’allocation universelle inconditionnelle ? Pourquoi ne pas porter en des fêtes et manifestes hors Net un imaginaire qui dépasserait le simple cri politique ? Pourquoi ne pas pondre d’autres supports de création et de réaction, mêlant artistes et militants, chercheurs hors normes et poètes en rupture de société ? Malgré sa dérive générationnelle qui me fait penser au pire d’Actuel, le papier énervé de Mona est un premier pas formidable. Etes-vous prêt à aller plus loin ? Sommes-nous prêts à sortir du confort du Net ? Ariel Kyrou
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> Accords et désaccords... Un imaginaire contre la société hygiéniste,
Philippe Moreau,
10 décembre 2000
"Actuel", c’est quoi ça déjà ?, : )
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> Une réponse au cynisme vulgaire : le cynisme philosophique,
Ariel Kyrou,
10 décembre 2000
Philippe, D’accord pour rejeter le cynisme vulgaire, cet abandon de tout idéal qui fait le lit des pouvoirs. Mais faut-il pour autant ne voir le monde qu’au travers des pouvoirs. Il n’y a pas plus de génération qui verrouille aujourd’hui qu’il y en avait hier. Juste des hommes qui trahissent leurs principes d’hier là où d’autres, du même âge, leur restent fidèles. Ceux de 68 ont été les premiers à porter haut le drapeau des révolutions de génération. Je crois ce débat dépassé. L’enjeu est de résister et de créer un nouvel imaginaire poétique et politique ici et maintenant, avec tous ceux qui s’y retrouvent, qu’ils aient 25, 35, 45, 55 ou 65 ans... Comme le suggère d’ailleurs Mona elle-même en réponse à une contribution ci-dessous. En revanche, je me demande si l’antidote au cynisme vulgaire n’est pas le cynisme philosophique, que je pourrais qualifier en deux horizons formidables signés Diogène de Sinope : • "Penser sa vie et vivre sa pensée" • "Etre à soi-même sa propre norme" Je traduis : construire ensemble nos normes en se contrefoutant des normes surplombantes des pouvoirs, préférer être un virus, un trublion, un contre-pouvoir, à toute volonté de pouvoir. Ne pas chercher à créer une autre élite afin de foutre en l’air les oligarchies qui nous gouvernent (la République n’est pas synonyme de démocratie, et les oligarques des multinationales représentent l’antithèse du libéralisme de Tocqueville et Montesquieu). A +
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> Une réponse au cynisme vulgaire : le cynisme philosophique,
Philippe Moreau,
11 décembre 2000
Je crois que le débat sur la "génération" est en effet un faux débat. Il faut poser les choses
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> Oui pour un autre collectif,
Ariel,
11 décembre 2000
Je ne crois pas à l’échec éternel du collectif. Je crois à l’échec du collectif tel qu’il a trop souvent été vécu, au service d’élites nouvelles qui ne disaient pas leur nom, à la botte de politiciens staliniens récupérant des éclairs de poésie vivante en les transformant en langues de baobab. Je crois en un collectif construit, fait d’une multitude de contrats, se définissant hors sphère marchande. Je crois en l’éthique de chaque individu, en la capacité de résistance individuelle, seule capable de fédérer de nouveaux collectifs, pas seulement politiques mais poétiques, à même de se construire un nouvel imaginaire autant qu’un programme de société. Un collectif sans petits chefs. Un collectif sans partis insipides. Un collectif fonctionnant sur le mode des affinités électives et du libre accord sur des objectifs précis. Mon papier sur Uzine, à propos de la "musique en ligne, un service public", traduit bien cette idée qui trouve sa plus belle illustration en Linux. Je ne suis pas de la génération 68, mais de l’entre deux (entre eux et Mona si tu préfères). Il m’arrive de saisir des opportunités, mais jamais de foutre les mains dans la mélasse opportuniste. Et si je tisse des compromis, c’est pour mieux éviter toute compromission et construire ailleurs, hors compromis, loin des marchands, de nouvelles alliances comme celle qui seront construites demain, je l’espère, à partir de la Zelig Conf de mes amis de samizdat.net... Là où je te suis, c’est dans l’idée de réunir tous ceux qui n’ont pas mis de côté leurs idéaux et leurs rêves d’une autre société. Le Net peut aider à ça, à condition qu’Uzine préfère se la jouer groupe surréaliste que groupuscule gauchiste (clin d’oeil à Fil auquel j’en veux encore pour son intervention fausse et stupidissime dans l’article en lien ci-dessous). Et lorsque je disais qu’il fallait se voir hors du Net pour tisser ce nouvel imaginaire, j’étais sérieux... sans me prendre en sérieux. Bises Ariel en ligne : Musique en ligne : un service public
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> Oui pour un autre collectif,
12 décembre 2000
Bonjour, Je pense aussi qu’il faut sa voir hors du Net pour faire émerger autre chose, à partir |
> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang
9 décembre 2000,
message de Pascal Fortin
Bonjour, Votre article est intéressant, mais il soulève un certain nombre de questions au sujet desquelles je serais ravi d’avoir quelques éclaicissements : Vous commencez votre article de la manière suivante : "L’« euphorie » qui entoure les nouvelles technologies, et que fustigent les sociologues, est en réalité le fait exclusif des marchands et des hommes politiques. " Puis vous ajoutez plus loinà propos de Pierre Lévy que : "fantasmes pour fantasmes, mieux valent des fantasmes joyeux et débordants de vie que des fantasmes alarmistes et stériles ! On sent tout de suite qu’on est là dans une posture infiniment plus juste. Je crois que ces deux citations résument assez bien vos contradictions dans cet article dans le quel vous vous défendez de baigner dans "l’euphorie Internet" et , dans le même temps,vous manifestez votre adhésion aux discours de l’un des représentants les plus illustres de la mythologie Internet. Par ailleurs, l’hypothèse qui consiste à évoquer l’idée que les "élites", et plus particulièrement l’élite intellectuelle, " s’opposeraient" au Net pour préserver leur monopole sur la parole publique et réduire les citoyens au silence est sans doute séduisante, mais elle reste encore à vérifier. Or,malgré la gravité de votre critique qui vise notamment Wolton, vous n’en restez ici à son sujet qu’au stade de l’affirmation gratuite. Cordialement, Pascal Fortin. PS : comment se fait-il que les réactions à cet artcile n’apparaissent pas dans l’ordre chronologique de leur publication ? Je serais curieux de savoir pourquoi, par exemple, la liste des réactions se conclue sur les propos emphatiques de Philippe Moreau plutôt que sur la dernière contribution postée. Il va de soi que je crois parfaitement dans votre bonne fois, mais je préfère vous donner l’occasion de vous expliquer sur ce point avant qu’une personne plus soupçonneuse vous accuse de manipulation insidieuse ;-)
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
ARNO*,
9 décembre 2000
PS : comment se fait-il que les réactions à cet artcile n’apparaissent pas dans l’ordre chronologique de leur publication ? Je serais curieux de savoir pourquoi, par exemple, la liste des réactions se conclue sur les propos emphatiques de Philippe Moreau plutôt que sur la dernière contribution postée. Il va de soi que je crois parfaitement dans votre bonne fois, mais je préfère vous donner l’occasion de vous expliquer sur ce point avant qu’une personne plus soupçonneuse vous accuse de manipulation insidieuse Les forums d’uZine résultent d’un compromis entre plusieurs impératifs, certains liés à la forme habituelle des forums en ligne, d’autres à des choix personnels. Le premier choix : présenter tous les messages des forums intégralement à la suite des articles, et non pas seulement par le titre qui renverrait vers une page séparée. C’est plutôt inhabituel (plus proche des « livres d’or »), ça pénalise un peu la présentation de l’enchaînement logique des messages lorsque certains messages sont très longs. Mais ce choix a été fait pour donner le plus de visibilité possible aux contributions, directement à la suite des articles. Le second choix est de néanmoins conserver la structure habituelle des forums tels qu’on les rencontre fréquemment sur le Web : d’où le classement inversé chronologiquement des fils de discussion (les plus récents en premier), puis le classement chronologique des messages qui répondent à d’autres messages. C’est ce qui se rencontre à peu près partout. Si vous « démarrez » une discussion (un message qui ne répond à aucun autre message), ce sont les plus récents qui apparaissent en tête, afin de privilégier les discussions « en cours » ; en revanche, si vous répondez à un autre message, ces messages sont classés dans l’ordre chronologique, afin de préserver l’ordre logique des réponses. Si vous répondez au message de Philippe, c’est votre message qui concluera le forum (en attendant qu’un autre utilisateur vous réponde à son tour).
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
9 décembre 2000
Bonjour, Philippe Moreau, responsable marketing/vente de Minirezo SA (TM)
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
Mona Chollet,
9 décembre 2000
"Je crois que ces deux citations résument assez bien vos contradictions dans cet article" Ce que vous appelez mes "contradictions" est en fait tout le propos de l’article. Ce n’est peut-être pas assez explicite, mais je veux dire justement que l’"euphorie" marchande, libérale, qui repose sur des impostures spéculatives, n’a rien à voir avec d’autres discours positifs et constructifs sur les usages d’Internet, que chacun peut élaborer en s’inspirant de sa propre expérience du média. Pour moi, la vision qu’ont d’Internet un Claude Allègre ou un Alain Madelin ne s’assimile pas à des "fantasmes joyeux et débordants de vie", si vous voyez ce que je veux dire... Mais ça n’empêche pas qu’il me paraît essentiel, quand on s’aperçoit d’une perspective intéressante et excitante offerte par certains usages du Net, de pouvoir la signaler, y réfléchir, éventuellement la théoriser, sans se faire aussitôt traiter de "cyber-béat", alors que, encore une fois, ça n’a RIEN A VOIR ! C’est un chantage insupportable, qui produit ce climat étouffant qui domine aujourd’hui. C’est marrant d’ailleurs comme ce sont toujours ces quelques lignes-là (sur les "fantasmes joyeux et débordants de vie") qu’on me ressort, dans les mails que je reçois, et sur lesquelles on me somme de m’expliquer ! ça me donne envie de citer encore L’Age des possibles : "Je veux pouvoir penser à un truc même si c’est utopique et pas me dire que j’y arriverai jamais, ou que : à quoi bon. Parce que si tu y réfléchis deux secondes, nous, tout ce qu’on a le droit de faire, en ce moment, c’est assister à la faillite générale. Eh ben, ça va bien comme ça maintenant !" C’est pourquoi je manifeste en effet mon adhésion, non pas aux discours, mais à CERTAINS discours de Pierre Lévy. Je ne demanderais pas mieux que de pouvoir me référer à un philosophe qui emporterait mon adhésion sur toute la ligne, mais voyez-vous, les philosophes dont j’apprécie les idées sur le plan de l’économie et du social sont trop occupés par ailleurs à fustiger Internet, ce repaire de libéraux, de nazis et de zombies incultes, ce signe avant-coureur de l’Apocalypse et de la faillite de l’esprit humain. Quant à l’idée que "les "élites", et plus particulièrement l’élite intellectuelle, " s’opposeraient" au Net pour préserver leur monopole sur la parole publique", vous avez raison, c’est une affirmation totalement gratuite. Nous ne sommes encore jamais tombés sur aucune déclaration d’un intellectuel écrivant noir sur blanc : "Je m’oppose au Net pour préserver mon monopole sur la parole publique." C’est dire notre mauvaise foi... Plus sérieusement, je ne vais pas vous reproduire ici notre florilège de citations d’une rare virulence recueillies dans la presse, vous en trouverez dans cet article, dans celui de Marc Laimé sur la "grande peur des bien-pensants"... Partout percent la conviction sincère d’être seul habilité à détenir une parole publique, ainsi qu’une conception du "public" singulièrement condescendante, pour ne pas dire méprisante. Vous pouvez ne pas être d’accord sur ces conclusions, mais m’accuser de "gratuité", alors que j’ai pris soin de récolter une quantité de citations pour étayer mon propos, me paraît un comble. Vous m’avez peut-être lue en diagonale, ce qui est compréhensible vu la longueur de l’article, mais c’est un peu dommage d’intervenir pour me demander des comptes ensuite au sujet de choses qui figurent dans l’article.
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
Pascal Fortin,
9 décembre 2000
(re)bonjour, Bigre, je ne m’attendais pas à avoir des réponses aussi rapides à des remarques adressées en fin de La réponse de Mona Chollet m’a également beaucoup intéressée. Comme elle, je déplore que les Quant à une éventuelle opposition de "l’élite intellectuelle" au Net motivée par leur souci, conscient ou Il faudrait en premier lieu s’entendre sur le sens des mots que l’on utilise. Est-ce que Françoise Au delà de cette première remarque, si je pense que votre hypothèse mérite encore d’être étayée, Quant à l’affirmation gratuite dont je vous gratifie, elle ne portait pas directement sur ce point mais sur Cordialement, Pascal Fortin.
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
Luc Abélard,
23 décembre 2000
Bonjour, Une réaction rapide sur le passage suivant : "Toutefois, je ne pense pas qu’il soit souhaitable de vouloir choisir entre Lévy et Breton. Vous affirmez que l’on peut trouver des passages intéressants chez le premier cité. Soit, mais on peut en dire autant du second. A mes yeux, Lévy et Breton se caractérisent tous les deux par une vision caricaturale du Net, de ses usages et des espoirs ou dangers qu’on peut lui attribuer. C’est pourquoi je pense que, plutôt que de choisir pour l’un ou l’autre, il serait sans doute préférable de les rejeter tous les deux." Soit c’est de l’humour, et vous avez d’avance toutes mes excuses, soit ce n’en est pas et permettez-moi de rire un bon coup ! Je résume votre pensée, dites moi si je me trompe : "on trouve du bon et du mauvais chez Lévy et Breton, tous les deux étants parfois excessifs ; donc, il faut les rejeter tous les deux." Voilà une attitude qui, elle, n’a rien de caricaturale, c’est sûr... Mais qui a donc dit qu’il fallait "choisir entre les deux", comme si l’on devait désigner un prophète à suivre aveuglément ? D’une manière générale, j’apprécie énormément Lévy (même si j’avoue manifester ce cynisme ordinaire, tout à fait stérile, fustigé plus haut dans cette discussion), moins Philippe Breton et Dominique Wolton ; mais je trouve que ces derniers disent aussi des choses tout à fait intéressantes. Bref, il y a chez eux du bon, et du mauvais : comme pour tout le monde, en somme... Quelle découverte ! Pourquoi ne pas prendre ce qui vous intéresse chez eux, et tout simplement laisser le reste ? |
> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang
6 décembre 2000,
message de Éric GEORGE
Bonjour de Montréal, Cet article de Mona Chollet est fort intéressant. J’aurais tout de Premièrement, Mona Chollet écrit à juste titre que dans les discours publics qui entourent l’essor d’Internet, on retrouve toujours des discours qui répondent à d’autres discours : ils se réfèrent rarement à des pratiques, à une réalité qu’ils s’attacheraient à comprendre et à décrire. Or, elle oppose elle-même des discours et uniquement des discours les uns aux autres. Je n’ai pas vu la mention de la moindre étude académique sur les usages de l’Internet dans cet article ! N’y-a-t-il pas là une contradiction ? Deuxièmement, Mona Chollet a une tendance à mettre dans le même ensemble Philippe Breton et Dominique Wolton. Or, d’un point de vue paradigmatique, il me semble que c’est contestable. D’un point de vue méthodologique également, Philippe Breton s’appuie sur un corpus qui relève de l’analyse de discours. Dominique Wolton tient des propos qui sont beaucoup moins liés à une analyse de corpus quelle qu’elle soit. Il est vraiment dans la catégorie "essayiste" comme... Pierre Lévy. Troisièmement, Mona Chollet prend position pour la position optimiste de Pierre Lévy face aux positions pessimistes de Philippe Breton et de Dominique Wolton. Preuve en est cet extrait : "fantasmes pour fantasmes, mieux valent des fantasmes joyeux et débordants de vie que des fantasmes alarmistes et stériles !". Or, je ne partage pas du tout ce point de vue estimant à l’instar d’Étienne Balibar "qu’on ne peut vraiment entrer dans l’avenir qu’en faisant à chaque instant la critique minutieuse du passé ". Enfin, je concluerais en vous précisant que je travaille moi-même sur les usages de l’Internet depuis plusieurs années et que si je trouve que les propos de Philippe Breton sont intéressants lorsqu’il adopte une position de chercheur, j’émets de nombreuses réserves par rapport à ceux de "penseurs" comme Pierre Lévy et Dominique Wolton. Quant à mon analyse, vous pouvez trouver plusieurs enseignements issus de ma thèse "ici" : http://www.samizdat.net/zelig/news.php3?detail=n975698186.news Merci de votre attention
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
Antoine Pitrou,
6 décembre 2000
Bonjour, Je ne voudrais pas parler à la place de Mona Chollet, mais tout de même répondre sur les points suivants : Or, elle oppose La première partie de l’article est peut-être vouée à la critique des discours D’autre part en quoi une « étude académique » est autre chose qu’un discours ? Preuve en est cet extrait : "fantasmes pour fantasmes, Je pense que le passage en question ne se place pas sur le plan Amicalement. |
> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang
6 décembre 2000,
message de Rémi
Oui ! Les discours des « grands médias » sur l’Internet sont l’expression d’a priori et ne sont pas fondés sur une pratique de l’Internet. Oui les publicitaires manipulent et les hom-mes politiques sont éloignés des « réalités du terrain » — mais à voir encore, à compléter, et rapide certainement, et dangereux si on verse dans le « tous pourris ! » Non ! Ces critiques ne sont pas discréditées du seul fait qu’elles viennent de gens en place, de personnes qui « ont un état ». C’est un procédé stalinien que de dénoncer celui qui parle et pas ce qu’il dit. Transformer la question de l’Internet en guerre des petits contre les grands, des modernes et des anciens, n’apporte rien au débat et le ferme pour de bon. La géné-ration du baby boom ne se caractérise pas d’un « tout était facile pour eux, tandis que nous on en chie ! ». Je ne vois pas comment l’utopie aurait été un conformisme en 68 et ne le serait plus aujourd’hui, spécialement si c’est la mienne. Bref de la mesure ! Ou si le mot choc, un autre : de la tolérance !
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
Mona Chollet,
8 décembre 2000
Bonjour, La "stalinienne" répond... Si vous considérez que je dénonce "celui qui parle et pas ce qu’il dit", c’est que vous m’avez mal lue. C’est bien la peine que je me tue à récolter et à référencer toutes ces citations ! Mais en l’occurrence, il me semble que "ce que dit" Dominique Wolton est intimement lié à la défense d’intérêts catégoriels, et donc à la situation de "celui qui parle". Ce qui ne me gênerait pas, si ce discours ne s’avançait pas drapé dans le prestige d’une science qui, ici, me semble absente. Cette perte de sang-froid chez nos plus grands penseurs (y compris des gens dont je peux par ailleurs admirer le talent) dès qu’il s’agit d’Internet me sidère. Toute leur vie, ils se sont penchés avec succès sur toutes sortes de sujets, mais là, ils sont totalement largués. Du coup, la défense sous-jacente de leurs intérêts apparaît d’autant plus nettement. Ce manque de curiosité, ce mélange d’incompréhension et de crispation, me confortent dans l’idée d’une rupture, d’un fossé générationnel, même si toute généralisation est abusive et si je m’en veux un peu, après coup, d’avoir été aussi catégorique, voire grossière (c’était un article énervé...) : plus que l’âge, ce sont sans doute la position occupée, le rôle joué dans la société, le degré de mégalomanie, la soif de pouvoir, etc., qui sont déterminants. Pour ce qui est de la "mesure" que vous me réclamez, n’y comptez pas. (Je vous invite à relire le passage sur le "terrorisme de la mesure"...) Quant à faire preuve de "tolérance"... Au vu de la haine indistincte que suscite Internet auprès d’une bonne partie de nos élites ces temps-ci, votre injonction est plutôt ironique... Parmi ces élites il y a des gens qui signifient vraiment quelque chose à mes yeux : c’est pourquoi leurs préjugés et leur virulence totalement disproportionnée quand il s’agit d’Internet m’attristent autant. De quel côté est l’"intolérance" ?
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
Rémi,
8 décembre 2000
Oui, non, peut-être, bien sûr. Désolé de répondre à votre réponse. Il vaudrait mieux en rester là. Je ne voudrais pas donner l’impression de me plaire à distribuer les bons, les mauvais points, comme si j’exerçais un quelconque magistère sur le débat public relatif à l’Internet... Je débarque ici. Sur "l’agora internautique" (lu dans les parages...). Je ne peux pas dire que jusque-là, je me sois particulièrement préoccupé de "penser le réseau" en dehors des heures de boulot. J’ai lu votre article attentivement, mais rapidement, à l’écran, et ce que j’ai souligné du doigt a disparu quand j’ai fait défilé la page vers le bas... Les dangers de l’Internet, les voilà. Tout va trop vite ! C’est plus pareil ! Plus de lecture possible, de saine lecture. Je comprends que des gens qui, toute leur vie, ont compulsé du texte - papier pas électronique – soient effrayés par les changements qui s’opèrent et qui touchent directement à leur outil de travail, l’écrit. Les intellectuels sont les mineurs d’aujourd’hui et l’industrie de la pensée est dans la situation de la sidérurgie dans les années 70-80. Radio et télévision n’ont guère bouleversé les habitudes de travail des intellectuels. On lit, on écrit. On écrit sur ce qu’on lit. On écrit pour être lu par des gens qui écrivent sur ce qu’ils lisent. Le monde ainsi est filtré, ordonné et mis en mots dans des livres qui s’alignent dans les rayonnages des bibliothèques. Or, de bibliothèques, il n’y en aura plus que de virtuelles d’ici dix ans. Et les livres s’afficheront sur mon e-book. Toute la question est de savoir qu’elles seront les livres qui s’afficheront sur cet e-book et si ce seront toujours bien des livres. Si je faisais métier d’écrire des livres, ou de commenter des livres, ou de gloser sur l’actualité dans les journaux, je serais inquiet. Et je le dirais, dans les journaux et dans des livres. Et tout ce que je dirais signifierait mon inquiétude. Serais-je pour autant un "mégalomaniaque assoiffé de pouvoir défendant ses intérêts" ?... Peut-être finalement - vous avez raison -, mais bien faible, et bientôt balayé par la génération montante des jeunes loups mulimédia. — Sur ces bonnes paroles, bonne nuit. |
> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang
4 décembre 2000,
message de lventurini
Et si la volonté de maitriser à tout prix internet venait de la frustration qu’il y a à justement se révéler incapable, "dans la vraie vie", d’éradiquer les nazillons, les pédophiles, etc, ce qui se révèle beaucoup plus facile dans le "virtuel". Bref, les médiologues patentés (mediums, aussi ?) et hommes politiques, ne substituent-ils pas à leur impuissance à répondre de façon satisfaisante à la demande sociale du réel une accomodante terreur d’internet ? |
Méfiance quand même les amis
4 décembre 2000,
message de Grosse Fatigue
Inverser la vapeur, c’est une bonne chose. Après tout, nos "penseurs" ont aussi des stratégies de diffusion qui sont rapidement court-circuitées par la toile, cette cochonnerie qui relativise tout. Mais voilà : la toile n’est guère fédérative. Face aux médias de masse, l’internaute lambda qui vient d’acheter son PC chez Conforama va avoir un mal fou à trouver des sites indépendants, et va vite être aiguillé vers TF1.con ou LaRedoute.nul. C’est peut-être là que l’on peut engager, et rapidement, une réflexion critique sur le net. Eduquez la foule, celle qui regarde la télé et pourrait découvrir des choses formidables sur le net, c’est quasi impossible : les "gros" - les médias actuels - vont rapidement bloquer les accès au net avec leurs propres contenus... Voilà le problème. en ligne : Le site des petites frustrations
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang
2 décembre 2000,
message de Vincent Mespoulet
Mona Chollet nous livre dans cette analyse une réflexion salutaire sur ces publicistes technophobes qui ont inventé la techno-béatitude pour s’en faire les pourfendeurs énergiques. Aussi il est important de regrouper nos forces, journalistes, militants associatifs, enseignants pour faire vivre sur le web un espace électronique alternatif participant à la construction du savoir et à une citoyenneté envisagée avant tout comme une participation active à l’agora internautique. |
> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang
2 décembre 2000,
message de Philippe Moreau
Ce n’est pas un article. C’est un manifeste, celui de notre génération.
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> Le « culte d’Internet », un mythe boomerang,
jn,
14 décembre 2000
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