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mardi 15 juillet 2003
Une enquête de l’inspecteur Carnado avec des images

La Gouesnac’h connexion

C’est l’été : en cinq ou six clics on trouve du cul sur internet
par Lirresponsable et ARNO*
 
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Le Canard enchaîné du 9 juillet 2003 (n°4315) publie à sa page 5 une enquête intitulée : « Phallus municipal » qui narre les éprouvantes tribulations du Petit Nicolas au pays du lobby porno. Après avoir dénoncé l’inefficacité de la répression anti-cons sur l’internet, l’hebdo qui rend la liberté de la presse inusable s’attaque aux méchants pornocrates de l’internet.

Reprenons l’histoire à son début (la narration de l’épopée cliquesque représente tout de même la moitié de l’investigation du Canard). Dans la charmante ville de Gouesnac’h, une mère laisse son fils chercher sur le site web de la mairie les horaires d’ouverture de la bibliothèque municipale. Il ne lui viendrait pas à l’idée d’envoyer son petit garçon se balader tout seul dans les rues de Quimper, mais concernant l’internet, le ch’tit gars est livré à lui-même sans complexes [1].

Le petit Nicolas arrive donc sur le site de la mairie de Gouesnac’h [2] :

Le site de la mairie de Gouesnac’h
Une page d’accueil bien innocente (en apparence), aucun phallus ou menhir à l’horizon. Seul le mât d’un monocoque laisse présager le pire.

Au lieu de cliquer sur « entrer », il clique sur un des bandeaux pour un annuaire et arrive sur le site Alice007.com [3]. On sent bien le piège, puisque le Canard précise qu’il s’agit d’un bandeau « représentant une petit fille » ; certes, le logo du site reprend la police de caractères de Walt Disney et Alice est celle de Lewis Caroll, m’enfin, hein, une petite fille sur l’internet...

annuaire alice007.com
Le menu à gauche comporte du rouge qui attire l’oeil innocent.

L’amateur averti qui aura découvert l’adresse de ce site en le recopiant depuis l’article du Canard sera, à ce stade, particulièrement déçu : c’est un annuaire généraliste. Comme Yahoo.

Au lieu de chercher les horaires de la bibliothèque municipale, ou sur les rubriques « Actualité et Médias », « Commerce et Économie », « Institutions et Politique », le petit gars clique sur « La rubrique sexy » qui est en rouge dans la cartouche-menu en haut à gauche, ce que, dans le jargon technique du Canard, on appelle : « une “case” assez voyante ».

L’avertissement en rouge
Le contenu sensible est protégé, mais le petit Nicolas fait fi de cet obstacle.

Malin comme un singe, il clique sur « Oui je certifie être majeur » alors qu’il n’a que neuf ans. Petit filou, va !

alice sexy
Le petit Nicolas les a tous blouzés, il est dans la place.

En connaisseur, il clique sur « Chaudes amatrices » et arrive sur un site de photos amateurs assez chaudes.

la liste des photos

Dans la liste, il se décide pour Amanda et Jean (et non Amanda et Pierre, comme tente de le faire croire L.G.), et se prend « deux baffes » par sa maman, d’après le Canard, lorsqu’elle voit ce que consulte son fils (une telle proximité dans le reportage, voilà qui met le Canard au niveau des meilleures plumes de la presse féminine).

On sait que la Bretagne est marquée, encore de nos jours, par un matriarcat castrateur et un alcoolisme endémique, mais on peut néanmoins supposer que si une mère gifle son fils, c’est que ce dernier n’est pas vraiment innocent. Encore une fois, même dans un pays marqué par la tyrannie du mater familias et l’alcool de pomme mélangé avec du miel, il arrive que des parents punissent avec raison leurs enfants lorsque ceux-ci font intentionnellement une connerie, par exemple et au hasard, chercher des photos de fesses au lieu de regarder les horaires de la bibliothèque municipale comme on le leur a demandé.

L’objet du délit pourtant plastifié

L’indignation morale comme supplément d’âme

Le Canard a raison de s’indigner : on apprend qu’un petit garçon abandonné seul sur l’internet peut, en six clics de souris bien choisis, en traversant trois sites différents, dont un annuaire généraliste, et en certifiant avoir plus de 18 ans, parvenir à un site de boules [4].

Il est urgent que le parlement impose aux fournisseurs d’accès de faire connaître à leurs usagers l’existence de moyens techniques permettant de contrôler l’usage que leurs enfants font de l’internet... Oups, c’est déjà fait.

Pour le reste, qu’une municipalité fasse réaliser le site d’information de
ses services par des « bénévoles », qui affichent des bandeaux de pub pour lesquels personne n’est payé et dont ils ne contrôlent pas le choix, ça n’est visiblement pas choquant. Un tel désintéressement de la part des services publics et du milieu associatif dans le financement de la nouvelle économie est en effet remarquable. Contacté à ce sujet, le secrétaire général de l’Elysée a déclaré à Uzine « qu’il tombait des nues ».

Grâce à ce genre d’articles, on note que, désormais, pour accéder aux rubriques listant des sites érotiques de Yahoo, il faut remplir une fiche d’état civil. Plutôt que de référencer les sites de cul, fichons ceux qui les visitent. En voilà une bonne idée.

 

[1Le site protection des mineurs.com effectue quelques rappels de base

[22 113 habitants

[3À l’heure où ces captures ont été réalisées, il n’y a plus de liens vers alice007.com. En revanche, certains liens renvoient toujours vers des annuaires qui comportent une rubrique de charme.

[4Une étude hyper-documentée avec plein de notes de bas de page nous apprenait qu’on pouvait relier n’importe quels sites en une moyenne de 16 clics, ce qui en fait tout de même une étude hyper-importante. cf. « Graph structure in the web 2000 »

 
 
Lirresponsable et ARNO*
 

Complément du 5 août 2003.

Un lecteur nous signale l’article de Jean-Yves Manac’h publié dans les éditions de Brest et Morlaix de Ouest-France, « Gouesnac’h : Clochemerle via le net ».

Extraits : « Il a suffi que des opposants au maire de Gouesnac’h (entre Quimper et Bénodet) écrivent à un journal satirique paraissant le mercredi pour détruire le travail d’une association qui plaisait bien aux jeunes et au moins jeunes de la commune et pour réduire à néant deux années de travail bénévole. Tout cela à cause d’un conflit clochemerlesque où la morale n’est qu’un prétexte. »

« L’ennui, c’est que la maman du petit Nicolas n’a jamais existé et donc, par conséquence son petit frippon non plus. Car notre confrère satirique, réputé d’ordinaire pour le contrôle de ses sources semble bien avoir été entraîné, bien malgré lui, dans un conflit avec une poignée de ses administrés qui, depuis plusieurs années, lui mènent la vie dure. Guy Christien en est intimement convaincu même s’il ne tient pas à “accuser qui que ce soit. C’est un nouveau coup sale. Si l’événement relaté s’était réellement produit comme il est rapporté, la mère de famille concernée serait venue immédiatement me voir. Les auteurs de ce coup tordu étaient si fiers de leur coup qu’ils avaient commencé à s’en vanter avant même la parution de l’article. Mais ils finiront par commettre une erreur”. »

L’article décrit les dégâts provoqués : « “J’ai toujours été très satisfait du travail réalisé dans le cadre de cette activité. C’était devenu un lieu de rencontres entre jeunes et moins jeunes. Je trouve désolant qu’on s’attaque à ces personnes. J’ai d’ailleurs toujours confiance en eux”, commente Guy Christien. “C’est tout un projet qui est cassé, deux ans de travail acharné réduits à néant parce que quelques personnes en veulent au maire, déclare, abattu, le président de l’association. Car nous n’avons rien fait de répréhensible. Le maire non plus.” »

Nous remercions chaleureusement la personne qui a bien voulu nous signaler cette information, via le forum ci-dessous.

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Vainqueur 1982 du concours « Chateau de sable » du Club Mickey des Pingouins à Sainte-Cécile.

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> La Gouesnac’h connexion
13 novembre 2003, message de Bruno Rabreau
 

La paire de baffes, c’est la pseudo-mère et le Canard qui la méritent !

Le presqu’universel Internet Explorer propose des options d’accès protégées par un mot de passe, ce n’est pas pour rien. Si chaque membre de la famille a son propre accès, ça ne peut pas arriver, et qu’on ne vienne pas me dire que c’est difficile à configurer, c’est tellement simple que justement, il faut un mot de passe pour éviter que nos chérubins aillent modifier les options. C’est aux parents de prendre leurs responsabilités.

Répondre


> La Gouesnac’h connexion
16 août 2003, message de Président
 

LE SITE EST A NOUVEAU EN LIGNE

MERCI A VOUS TOUS POUR VOTRE SOUTIEN
NOUS AVONS RETIRE LES FAMEUSES BANNIERES ET NE SOMMES PLUS PÖUR L’INSTANT REFERENCE

NOTRE ADRESSE
http://perso.wanadoo.fr/mairie-de-gouesnach

 
Répondre


> La Gouesnac’h connexion
5 août 2003
 

Je vous invite à lire l’article paru aujourd’hui 5 août 2003, dans Ouest-France, page 8. Il faut prendre une édition du Finistère. Je l’ai trouvé dans l’édition "Morlaix", il est aussi dans l’édition "Brest". On y trouve une interprétation locale sur les raisons de cette affaire.

Répondre
Toute la vérité sur le scandale, Lirresponsable, 5 août 2003

Merci pour le suivi de l’info !

extraits :

« Il a suffi que des opposants au maire de Gouesnac’h (entre Quimper et Bénodet) écrivent à un journal satirique paraissant le mercredi pour détruire le travail d’une association qui plaisait bien aux jeunes et au moins jeunes de la commune et pour réduire à néant deux années de travail bénévole. Tout cela à cause d’un conflit clochemerlesque où la morale n’est qu’un prétexte. »

« L’ennui, c’est que la maman du petit Nicolas n’a jamais existé et donc, par conséquence son petit frippon non plus. Car notre confrère satirique, réputé d’ordinaire pour le contrôle de ses sources semble bien avoir été entraîné, bien malgré lui, dans un conflit avec une poignée de ses administrés qui, depuis plusieurs années, lui mènent la vie dure. Guy Christien en est intimement convaincu même s’il ne tient pas à "accuser qui que ce soit. C’est un nouveau coup sale. Si l’événement relaté s’était réellement produit comme il est rapporté, la mère de famille concernée serait venue immédiatement me voir. Les auteurs de ce coup tordu étaient si fiers de leur coup qu’ils avaient commencé à s’en vanter avant même la parution de l’article. Mais ils finiront par commettre une erreur". »

 
Répondre
> La Gouesnac’h connexion, président, 5 août 2003

merci d’avoir fait reference a l’article de ouest france
Un journalisme de qualite qui se renseigne enquete travaille
A l’encontre du télégramme de quimper du 31 juillet qui a construit son article sur la foi des conspirateurs
Jesuis le président de l’association "micromaniac"
Nous reouvrirons le site prochainement mais nous sommes tous choqués de cette ridicule attaque

Répondre
> La Gouesnac’h connexion, Alex, 5 août 2003

ce serait sympa de leur poser quelques questions à ce sujet, au Canard.

Répondre


> Tiens, il n’y a plus rien...
4 août 2003, message de serge
 

Fort des pamphlets que les irresponsables sont prêts à dégainer dès que le Canard se mêle d’informatique, j’ai attendu toute cette semaine l’article des uzineurs sur les balades du Canard dans les serveurs du Pentagone.

Rien, nil, /dev/nul, nada.

Vous dormez ou quoi ? Ou alors piteux, vous n’osez pas croire que parfois le Canard dit des choses intéressantes à propos du net ?

 
Répondre
Internal Use Only, Lirresponsable, 4 août 2003

ah non désolé, on ne va pas écrire un article à chaque fois, même lorsque kichuimoi utilise Netscape, c’est pas Transfert ici :))

a+

Répondre


Je suis commercial chez carrefour et j’ai un webzine
25 juillet 2003, message de hein ?
 

Tout ce qui n’est pas traité dans uzine mais susceptible d’intéresser les commerciaux de chez Carrefour (expréssement cités ici dans ce forum) se trouve dans mon webzine : le club de foot, les radars de l’A15, le musicien local et autres nouvelles neuves du dedans. Vous n’allez pas le croire ça intéresse des gens ( voir WEBORAMA ) pas forcément vautrés devant TF1 comme vous semblez le prétendre. Donc même en travaillant on peut faire un webzine. Ceci dit, à lire certains posts ici, quel mépris pour la France d’en bas ;-)

 
Répondre
> Je suis commercial chez carrefour et j’ai un webzine, Piotrr, 25 juillet 2003

Ah ben oui, ok. Total respect. Je me suis mis dedans là. Désolé. Et bravo pour le site !

Répondre
> Je suis commercial chez carrefour et j’ai un webzine, Alex, 25 juillet 2003

Faut dire que commercial chez carrefour, c’était un mauvais exemple. Prenons plutôt comme exemple un ouvrier aux 3x8. Je rappelle que 46% des français font confiance à TF1. Et on ne sait pas à qui fait confiance les 54% restant !

Répondre
> Je suis commercial chez carrefour et j’ai un webzine, 25 juillet 2003

>Et on ne sait pas à qui fait confiance les 54% restant !

Aux sondages vraisemblablement !

C.

Répondre
> Je suis commercial chez carrefour et j’ai un webzine, Alex, 25 juillet 2003

Ah l’éternel débat : les sondages sont ils fiables...

Répondre


> La Gouesnac’h connexion
22 juillet 2003, message de Nicolas
 

Sur France Inter, "Le téléphone sonne" du 22 Juillet, qu’on peut trouver et écouter sur leur site : comment protéger nos enfants des pédophiles terroristes nazis islamistes.
C’est dans le goût de l’article du Canard (chouette, il sort demain !!)...

Répondre


Alice n’est PAS un annuaire généraliste !
22 juillet 2003, message de Dr Plop
 

Non mais !

Un annuaire que prend pour slogan "le meilleur et le plus chaud du net"

http://alice007.com/kit/kithaut2.gif

ne peut pas être considéré comme un annuaire généraliste

En v’la un vrai

http://www.dmoz.fr/

 
en ligne : DMOZ.fr
Répondre
> Alice n’est PAS un annuaire généraliste !, ARNO*, 22 juillet 2003

Rubriques d’Alice affichées au centre de la page d’accueil : Actualité et Médias (80)
Radios - Cinéma - Presse - Télévision Art et Culture (213)
Poésie - Musique - Littérature
Commerce et Economie (209)
Boutiques en ligne - Immobilier Communications (32)
Annuaires - Chats - Mobiles - Emails
Divertissements (83)
Webcams - Humour - Sorties Emploi et Formations (59)
Emploi - Enseignement - Sites Etudiants
Gagner de l’argent (73)
Bourse - Loteries - Les gratuits du net Informatique (132)
Logiciels - Sécurité - Matériel - Graphisme
Institutions et Politique (17)
Associations - Ministères Internet (267)
Créer son site Web - Warez - Pages persos
La vie au quotidien (108)
Féminin - Rencontres - Gastronomie Loisirs et Voyages (160)
Collections - Animaux - Tourisme
Multimédia (62)
Jeux vidéos - DVD - Divx Sciences et Savoir (96)
Droit - Santé - Découverte du Monde
Services pratiques (13)
Petites annonces Sports (82)
Equitation - Plongée - Surf - Football
Technologies (32)
Automobile - Aéronautique - Navires Votre région sur le web (93)
29 - Finistère - 19 - Corrèze - 75 - Paris...

Quant à Dmoz (la version française m’a l’air de sérieusement ramer), le petit gars de 9 ans dont le calvaire est décrit dans l’article du Canard pourra y trouver :
- Top:Adult:Image Galleries : Hardcore proposant les sous-rubriques : Anal (907)
Asian@ (333)
Cumshots (1,500)
Ebony@ (559)
Female Ejaculation (14)
Group Sex (1,421)
Masturbation (167)
Oral (2,129)
Teens@ (821)
Tit Fucking (24)
Toys (1,451)

- Top : Society : Issues : Race-Ethnic-Religious Relations : Holocaust Denial.

En toute logique, l’article du Canard pourrait tout aussi bien dénoncer tous les sites qui font des liens vers Dmoz, au motif qu’un gamin de 9 ans laissé sans surveillance y trouvera des bites et des négationistes. (Est-ce que, dans ce cas, le point de vue du Canard t’aurait semblé plus intéressant ?)

Répondre
> Alice n’est PAS un annuaire généraliste !, 22 juillet 2003

bon ba t’es de mauvaise fois j’vais pas insister

ALice007 (quel nom qd meme) est un portail démago avec un slogan démago et pas mal de rubriques démago et un lien en ROUGE à gauche qu’est démago (logique)

affirmer que c’est un portail généraliste c’est démago

Et Entrevue, c’est un magazine d’informations générales ?

Répondre
> Alice n’est PAS un annuaire généraliste !, 6 août 2003

Recherche google sur la chaîne de caractères "alice007" : deuxième lien trouvé :

Alice, l’annuaire qualité X - [ Translate this page ]
Alice, l’annuaire de référence pour les sites X de qualité... www.alice007.net. ...
alice007.net 2001 _-_ Tous droits réservés. ...
www.alice007.net/ - 15k - Cached - Similar pages

On parle bien de la même chose, là ?

 ;-)

 
en ligne : Recherche google
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> La Gouesnac’h connexion
18 juillet 2003
 

avec de tel pere la purge, on doit pas rigoler tous les jours a l’uzine...

Répondre


> La Gouesnac’h connexion
17 juillet 2003, message de Jeroen Van Herstael
 

Cher Irresponsable,

A lire tes deux papiers sur le "Canard", on a l’impression que tu n’as acheté que deux numéros et lu deux articles parce qu’un pote t’avais prévenu qu’ils contenaient une critique des "dérives" de l’Internet.

Le "Canard" est une bouffée d’air frais dans le bourbier de la presse parisienne.
1. Il est indépendant de toute publicité, ce qui constitue un exploit assez remarquable.
2. Les salariés du journal sont actionnaires de la SA (très rare) et la rédaction jouit d’une réputation de démocratie interne exemplaire (à l’opposé de l’organisation hyperhiérarchique, limite facho, par exemple du quotidien de référence).
3. Il est l’un des seuls, ou le seul, à pratiquer un vrai journalisme d’investigation, notamment dans les dossier politico-financiers et à ne pas s’en tenir à des quasi copier-coller des agences de presse.

Passons en revue quelques rubriques de mon journal préféré :

La page 2 : grâce à son historique réseau d’informateurs et d’indics de tout poil planqués dans les institutions(assemblée, Elysée...) et dans les cabinets ministériels, la page 2 nous montre la réalité du pouvoir et la vraie personnalité de ceux qui l’ont.

La rubrique "couac" dénonce chaque semaine d’innombrables abus, pressions, harcèlements exercés par des patrons, des entreprises monopolistiques ou des administrations à l’encontre de personnes isolées.

Les "conflits de canard" nous montrent ce qui arrive dans nos assiettes par le biais de magouilles peu ragoûtantes.

Bon je vais pas toutes les faire. J’ajoute que les cibles privilégiées du "Canard" sont toujours des personnages insupportables, bouffis de suffisance et nuisibles à leur entourage (Bernadette Chirac, l’ignoble DG de Canal+ pour ne citer qu’eux)...et que certains dessins de Pétillon relèvent du génie.

Enfin, et je crois que c’est ça qui te tracasse, le "Canard" n’a pas plongé tête première dans l’hystérie générale qu’a provoqué l’arrivée d’Internet. Au moment ou "le Monde", libé, le nouvelobs, tous, se pétaient la voix à chanter les bienfaits de la netéconomie et des TIC, le vieux canard émettait quelques réserves naturellement archaïques et poussiéreuses. Lorsque vint l’éclatement et la gueule de bois, ces réserves semblaient brusquement pleines de bon sens.

Le Canard n’a pas de site ("en préparation" depuis 2 ans !) et ses articles ou l’on parle d’Internet semblent effectivement le "découvrir", à l’instar de 65% des français ! Evidemment lorsqu’on a les yeux brûlés par la luminosité des écrans et l’index engourdi de clics depuis 4 ans, on comprends difficilement.

"Lkanar ? c koi c lamerz ki kritik le WeB ??? ptain jvai les hacker grave. vive la liberté d’ekspresssion, mort o kaNaRdz"

Mais je vais te rassurer : le "canard" ne propose pas que Internet soit interdit ! Le petit article qui t’a énervé était d’ailleurs moins une critique d’Internet qu’une gentille égratignure à l’encontre de cette mairie de Gouesnach et des ses bénévoles qui ont cru qu’un hébergement gratuit l’était vraiment.

Amicalement,

Jeroen

Répondre
> La Gouesnac’h connexion, Archeboc, 17 juillet 2003

L’acharnement d’Uzine contre le Canard n’est pas nouveau, et il peut faire sourire : c’est vrai que le Canard, malgré parfois quelques dérapages, est l’un des meilleur journaux francais.

N’empeche que la critique d’Uzine est justifié : le Canard entretient vis-a-vis d’internet une attitude de mefiance systematique. Ce journal dispose pourtant de competences scientifiques (voir les articles occasionnels de Jo Rudulm). Il ne devrait pas leur être trop difficile de trouver un gars qui comprend internet. Ils preferent jouer systematiquement sur les fantasmes : ils ne demandent pas qu’internet soit interdit, mais ils encouragent le poujadisme (ou sa version moderne, le josebovisme). C’est dommage : parce que c’est un bon journal, on attend mieux du Canard.

Répondre
Pop égérie , Lirresponsable, 17 juillet 2003

A lire tes deux papiers sur le "Canard", on a l’impression que tu n’as acheté que deux numéros et lu deux articles parce qu’un pote t’avais prévenu qu’ils contenaient une critique des "dérives" de l’Internet.

C’est une fausse impression mon cher Jeroen, même s’il est vrai que lorsque j’achète le Canard (à l’occasion quand le buraliste n’a pas de monnaie), je ne lis plus à présent que les dessins (j’aime bien Cardon et préfère Pétillon dans Jack Palmer). Car, par exemple hein, je trouve les éditos (tm) d’Erik Emptaz aussi intéressants que ceux de P.Val.

Le reste du coin-coin de la page 2 qui « nous montre la réalité du pouvoir et la vraie personnalité de ceux qui l’ont », c-a-d machin a dit à bidule que truc était un con, bon, cela doit intéresser bidule, machin et truc qui lisent le Canard à l’Assemblée...A moins d’idéaliser Raffarin, Ferry et compagnie, c’est-à-dire croire qu’un ministre UMP (ou autre) correspond aux discours tenus et à l’image publique qu’il essaie d’avoir...Franchement, as-tu besoin du Canard pour savoir que Sarkozy a, par exemple, de l’ambition, que la communication sur la sécurité peut servir d’autre fins que celles annoncées ?

On pourrait même analyser la fonction rassurante et stabilisatrice pour le Pouvoir du grenouillage pratiqué par le Canard, car le lecteur (non politicien) se dit : "ah ah, les pourris du gouvernement nous mentent, mais moi grâce au Canard, je sais la vérité ! On ne me la fait pas, je suis dans le secret des Dieux !" Et quelles sont les conséquences pratiques ? Et bien, en général, le lecteur achète le prochain numéro et c’est tout ; ah si, des fois il vote Chirac pour sauver la démocratie.

Attention, je ne dis pas que le Canard maintient le grenouillage parce que c’est son fonds de commerce ou le produit d’appel pour les clients, je dis que l’intérêt d’une information (libre si possible) sur ceux qui gouvernent tient à la nature représentative du pouvoir, c’est-à-dire qu’une "info" sur par exemple F.Hollande, qui objectivement n’a pas grand intérêt, ne devient pertinente qu’à la condition que le dit F.Hollande ait une fonction représentative.

Ainsi lorsque Raffarin devient premier ministre, le Canard s’aligne et nous pond des papiers (tm) sur les raffarinades. Bien sûr, il le fait en toute indépendance (tm) et de manière critique (tm), c’est même sa vocation et son label :))

Donc maintenir une focalisation sur la vie politico-politicienne française, suivre la vie des élus qui font l’actualité à la manière XIX, c’est faire comme si cette dernière avait une quelconque importance (par exemple sur le déroulement des événements), c’est partager l’illusion nécessaire à l’existence même de la démocratie de marché, et rassurer le lecteur en lui fournissant ce pour quoi il paie ("je me fais rouler dans la farine, mais, attention hein, je suis informé ! Pas comme tous ces nerds des webzines qui causent en SMS").

La belle affaire !

Enfin, et je crois que c’est ça qui te tracasse, le "Canard" n’a pas plongé tête première dans l’hystérie générale qu’a provoqué l’arrivée d’Internet. Au moment ou "le Monde", libé, le nouvelobs, tous, se pétaient la voix à chanter les bienfaits de la netéconomie et des TIC,

Ah non, cela ne me tracasse pas, j’ai même un début de réponse pour expliquer cette différence lorsque tu dis en parlant du Canard : « 1. Il est indépendant de toute publicité, ce qui constitue un exploit assez remarquable ».

le vieux canard émettait quelques réserves naturellement archaïques et poussiéreuses. Lorsque vint l’éclatement et la gueule de bois, ces réserves semblaient brusquement pleines de bon sens.

Et il est vrai que sur uZine, nous avons chanté les louanges de la Nouvelle Economie (tm), du Monde, de Libé, etc. :))) N’esaie pas de nous la jouer résistant à l’ordre néolibéral quand la simple incompétence peut expliquer la politique éditoriale du Canard, voyons ! ;)

Tiens cadeau : Les principes généraux d’une belle arnaque

Le petit article qui t’a énervé était d’ailleurs moins une critique d’Internet qu’une gentille égratignure à l’encontre de cette mairie de Gouesnach et des ses bénévoles qui ont cru qu’un hébergement gratuit l’était vraiment.

L’article sur le petit Nicolas ne m’a pas énervé, on a trouvé ça très con et marrant (nous les djneuz). Il n’est pas titré : "Où va le fric pour les NTIC ?" ou "Pourquoi les municipalités emploient-elles des bénévoles ?" mais "Phallus municipal". Or jusqu’à preuve du contraire, sur le site chaudes amatrices, il n’y a aucun phallus municipal de Gouesnac’h, le public a le droit de savoir ! :))

Au fait, le site est hébergé chez Wanadoo et non chez un gratuit comme Free. L’inscription dans les annuaires (référencement) et les bandeaux de pub ne sont pas obligatoires.

a+

Répondre
> Pop égérie , Alex, 17 juillet 2003

y a un truc que je me demande : l’article il est publié dans quelle rubrique exactement ? Parce que là ça fait un peu la rubrique "insolites", juste pour faire sourire le lecteur.
Je vois pas trop ce que vous "dénoncez" dans cet article. Trouver du c** sur internet, c’est facile, et ça on peut pas le nier. Maintenant, il est vrai que ce serait bien que le Canard fasse des articles sur le web indépendant, mais faut pas oublier que c’est plus ou moins une concurence pour lui aussi, et son existence dépend avant tout de ses ventes.
Et bon, si tu lis plus que les dessins, c’est dommage, y a quand même des bonnes enquêtes, des bons articles sur des sujets divers et variés. Et je rejoins le premier intervenant pour dire que c’est sans doute le dernier journal (papier) totalement indépendant de France, et ça c’est pas rien.

Et dire "qu’objectivement", Hollande n’a pas d’intérêt, c’est con. Il est premier secrétaire du plus gros parti de la (prétendue) gauche. Donc tous ce qu’il dit a pour moi un intérêt, même si j’aimerais qu’il dise d’autres choses.
"A moins d’idéaliser Raffarin, Ferry et compagnie, c’est-à-dire croire qu’un ministre UMP (ou autre) correspond aux discours tenus et à l’image publique qu’il essaie d’avoir...Franchement, as-tu besoin du Canard pour savoir que Sarkozy a, par exemple, de l’ambition, que la communication sur la sécurité peut servir d’autre fins que celles annoncées ? "
Y a des gens qui en auraient vraiment besoin. Evidemment, si tu t’estimes au courant de tout et considère un député comme forcément quelqu’un qui est avide de pouvoir, menteur et démago, t’as pas besoin de le lire. Je crois que c’est utile de faire cette page 2, même si dans la forme elle est sacrément mal foutue. Je ne crois pas que ça a une fonction rassurante et stabilisatrice sur le pouvoir. Si tous le monde lisait le Canard, on aurait pas eu Le Pen au deuxième tour l’année dernière (et peut être bien ni Chirac ni Jospin).

Répondre
I went down to the crossroad, Lirresponsable, 18 juillet 2003

y a un truc que je me demande : l’article il est publié dans quelle rubrique exactement ?

pas de rubrique, titre générique de la page "canardages".

Maintenant, il est vrai que ce serait bien que le Canard fasse des articles sur le web indépendant,

Mais non ! Quel besoin, enfin, quand on a son propre médium ? ! ! Qu’est-ce qu’apporte un article de presse ? Si tu as quelque chose à dire, ou envie de dire quelque chose ouvre un site web, participe aux newsgroups, etc.

Et dire "qu’objectivement", Hollande n’a pas d’intérêt, c’est con. Il est premier secrétaire du plus gros parti de la (prétendue) [...]

je dis (et je redis donc) : l’info sur F.Hollande, qui objectivement n’a pas grand intérêt [en tant que personne], ne devient pertinente qu’à la condition que le dit F.Hollande ait une fonction représentative. Je crois que "premier secrétaire" est une fonction représentative. Autre exemple, avant qu’il ne soit premier ministre, Raffarin n’avait pas beaucoup d’articles de presse (sauf peut-être dans les revues internes des cafés Jacques Vabre).

Evidemment, si tu t’estimes au courant de tout et considère un député comme forcément quelqu’un qui est avide de pouvoir, menteur et démago, t’as pas besoin de le lire.

Il y a plein de gens (tm)- salut les gens !- qui ont à peu près les mêmes idées sur la nature de certains députés et qui n’ont jamais lu le Canard (ni aucun d’ailleurs). Sont-ils pour autant de gros cons poujados (tm) ennemis de la culture ? Je ne le crois pas.

De plus, je n’estime pas être au courant de tout, j’essaie au contraire de montrer ici que cette prétention à être "au courant de l’actu" (et de ses coulisses grâce au Canard comme le sympathique Jeroen), c-a-d l’idée d’une valeur en soi de l’information médiatique, est une escroquerie. En quoi l’information suivant laquelle "Chirac n’aime pas Ferry" a un quelconque intérêt ?

Cela a un semblant d’intérêt parce que Chirac est président et Ferry ministre, donc ça nous concerne, en tant qu’éléments d’une communauté politique dont ils sont à la tête.

Mais n’est-il pas plus intéressant pour le citoyen de savoir par exemple quelle est la politique de l’OCDE en matière d’enseignement et plus généralement de services publics, que les représentants (élus, non élus, élus dans des conditions abracadabrantesques) vont nous présenter ensuite comme « inéluctable et nécessaire » (tm) ?

Et au cas où cette politique soulève une opposition du peuple, (qui est la source de souveraineté en république, on l’oublie toujours), par exemple il descend dans la rue, on sera bien content d’apprendre que le président change de ministre, et que des amis de l’ex ministre n’aime pas le nouveau (en tant qu’insider par procuration, c’est-à-dire destinataire d’une fuite organisée dans le circuit info-marchandise). Ou que le premier a dit "c’est pas la rue qui gouverne", et blablabla. Voilà de l’info importante !

La représentativité (politique) vit du crédit accordé ou non lors d’élection, et de la couverture médiatique (de la communication interne & externe). Les deux sont de nos jours en crise de légitimité (abstention, perte de crédibilité et de lecteurs pour la presse) .

C’est pourquoi, le suivi de la couverture médiatique (élogieuse ou critique, peu importe) maintient l’illusion nécessaire et surtout délègue une seconde fois (sous une forme de plébicite informel), la fonction de représentation pour le citoyen du côté des médias cette fois (c’est bien le 4ème pouvoir non ? ;)). Au lieu de participer à la vie politique, on participe à un scrutin tous les 5 ans. Au lieu de s’informer, c-a-d mettre soi-même avec ses moyens propres le divers des faits dans une unité afin de les interpréter, de chercher les sources et de les assembler, il y a une réception de l’actualité déjà mise en forme par les médias (selon leurs contraintes et enjeux propres).

Pourquoi a-t-on besoin d’une représentativité et de médiateurs ? Parce qu’on travaille. Il faut commencer par là ! :)))

a+

 
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> I went down to the crossroad, Alex, 18 juillet 2003

oui, à peu près d’accord avec tout ce que tu dis. Mais il me semble bien que le Canard a parlé des mesures préconisées par l’OCDE par exemple (à moins que ce soit Charlie ?, j’ai un doute). En écrivant un article, tu fais toi aussi toujours un choix (ce qu’on appelle une ligne éditoriale). Alors, se faire son opinion soit même, d’accord, mais faut avoir les infos pour, comme tu le dis, et il me semble que le Canard est une bonne source d’info (même s’il est vrai que sa page 2 ne donne pas des infos ultra importantes). Et le mieux est effectivement d’avoir plusieurs sources d’infos, mais ça c’est pas à la portée de tous, et ça vient pas à l’idée de tous. Alors faire son site, son propre journal, c’est un véritable boulot que tout le monde n’a pas le temps ou envie de faire. En un mot, c’est du journalisme. Et tout le monde n’est pas journaliste.
Et le Canard ne fait pas de l’événementiel et ne s’amuse pas à recopier des dépêches AFP tout de même !

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Come On in My Kitchen, Lirresponsable, 18 juillet 2003

Alors faire son site, son propre journal, c’est un véritable boulot que tout le monde n’a pas le temps ou envie de faire. En un mot, c’est du journalisme. Et tout le monde n’est pas journaliste.

C’est bien ce que je te dis, ami ! Pourquoi tout le monde n’a pas le temps (et l’envie) ? Et s’il y avait une division sociale et technique du travail dans notre société ?... ;) C’est-à-dire qu’après une journée de boulot, il est plus simple d’allumer la télé pour regarder le 20 heures ou de lire un magazine télé que de se cogner dix heures de recherches sur le web afin de contextualiser retracer, interpréter une info. L’industrie du divertissement-info repose là dessus.

Et je crois que les facteurs déterminants ne sont pas la compétence (cf. entre autre Les Petits Soldats du journalisme) ou les facultés intellectuelles (il suffit de lire un journal ! :)), mais le temps et la pénibilité du travail (qui entraîne fatigue, apathie, etc.).

La justification sociale et économique du médiateur est là, et non dans l’autoproclamation de sa nécessité pour la démocratie. D’autant que, je ne sais pas si tu es allé voir le lien proposé dans le post précédent vers le Sénat...

Cela peut bien sûr à l’occasion avoir son intérêt lorsqu’une révélation vient à propos, cf. par exemple Affaire Calvet / Canard Enchaîné,
mais le reste du temps ?

Et le Canard ne fait pas de l’événementiel et ne s’amuse pas à recopier des dépêches AFP tout de même !

De l’événementiel non, mais l’Actualité médiatique (référendum en Corse, grève des intermittents, etc.).

Quant aux source, les principales viennent par ordre d’importance...1) de la presse et de la télé (rubriques : "zigzag", "la boîte à image", "à travers la presse déchaînée", "rue des petites perles", "vite dit", "la noix d’honneur", "minimares") 2) de rapports publics (par exemple Conseil de la concurrence, Cours des comptes, etc.) 3) de fuites organisées (délation, interception de documents, oreilles compatissantes ou qui traînent lors de réunions publiques).

Tu remarqueras que le gros du rédactionnel consiste en de la revue de presse (qui est l’activité principale d’un journaliste) et de la chronique (éditos, critiques de livres, films etc.), c’est pourquoi j’aime bien le reproche suivant lequel les webzines sont uniquement critiques, réactifs et d’opinion :))

Tiens, pour l’argument des pros, tu peux consulter les réaction en forum de l’article Un journaliste du Monde aurait (peut-être pas) retrouvé Ben Laden sur l’internet.

On monte toujours en épingle le (3) avec la conception de l’information comme scoop qui nous révèle des choses cachées (tm) depuis la fondation du monde... Or le gros des informations (y compris scandaleuses) est contenu dans des rapports publics, que la presse à annonceurs ne couvre pas tellement certes (préférant la publi-information et les pubs pour Renault, France Télécom, etc.). Mais la réception de ces informations n’exige pas de qualités particulières : c’est seulement fastidieux, long, il faut éplucher des rapports rédigés en technocratelang ; on retrouve les limitations liées à la division du travail.

La seule chose que n’a pas le citoyen lambda c’est le réseau d’informateurs (contacts à l’ambassade, à la préfecture, au ministère, etc.). Rien d’étonnant, quand tu fais ta journée de boulot, tu n’as pas le temps d’aller à tous les raouts officiels pour, entre deux petits fours, suprendre ou accueillir les confidences du sous-préfet ; d’ailleurs le plus souvent, tu n’es même pas invité, ça tombe bien ! :))

En revanche, chacun a dans son entourage (famille, amis) et son relationnel plus ou moins étendu (boulot, activités de loisirs) non pas de super-VIP au courant de l’actu, mais des personnes tout à fait capables d’analyser et de témoigner de leurs situations ; et donc d’être leur propre média.

C’est l’expérience maintes fois renouvelée : lorsqu’un article de presse parle d’un sujet que tu connais (parce que tu es un spécialiste et qu’il s’agit de ta branche d’activité), tu te rends souvent compte que le papier en question est bourré d’inexactitudes, d’approximations, d’erreurs. Et quand tu parles à un ami spécialiste d’un article de presse sur un sujet que tu connais pas ("alors il paraît que dans ton secteur, il se passe telles et telles choses"), il porte en général le même diagnostic ("qui t’a raconté ces conneries ?").

a+

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> Come On in My Kitchen, piotrr, 19 juillet 2003

Et toi, cher ami, que fais-tu pour manger ? Parce que ce serait intéressant, aussi, de connaître un peu le contexte socio-professionnel de tous les gus qui ont tellement de temps pour faire des webzines... On est pas dans la médiation là aussi ? J’aimerais bien voir,moi , le commercial de base de chez Carrefour aller voir son "chef de produit" pour lui dire que, vraiment, là, il doit rentrer chez lui pour défendre son article sur uZine.

Ben non, le commmercial de chez Carrefour, il reste au boulot et quand il est sur Internet, il faut croire que c’est au détriment de sa vie de famille comme nous le montrent si élégamment les nombreuses pubs de FAI avec bobonne faisant la gueule toute seule au lit (ce qui nous ramène à la dernière image du reste).

Cela dit sans acrimonie. Je crois simplemment qu’il y a un léger problème de stratégie dans ce que tu écris.

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Hellhound On My Trail, Lirresponsable, 19 juillet 2003

Et toi, cher ami, que fais-tu pour manger ?

Et bien cher ami, ce n’est pas un mystère, mon activité actuelle est salarié du tertiaire, dans la fonction publique : prof ; donc plein de vacances avec vos sous (tm) pour écrire des conneries ! :))

Cette activité me sert effectivement à manger, i.e. je travaille parce que je n’ai pas de capital, et non parce que c’est le plus beau métier du monde (tm), et autres calembredaines.

[les webzines] On est pas dans la médiation là aussi ?

Cela dépend de ta définition de la médiation ( allez, on se fait un remix de web = média ?).

Ici, comme tu as pu t’en rendre compte, il y a à la fois du collectif et de l’individuel, choses qui s’apparentent à du loisir, et à de l’activité politique au sens des Anciens. On prend donc sur notre temps et notre argent (il n’y a pas de mystère), en dehors d’une finalité marchande, pour entre autre s’exprimer publiquement. (Oui, oui c’est ce que l’on fait actuellement tous les deux !) D’où un rythme de publication aléatoire, une absence de pub, « un manque criant de professionnalisme » (tm), etc.

Etant donné que nous ne sommes pas exceptionnels, notre production collective a une valeur d’exemplarité, i.e. vous pouvez en faire autant si ça vous plaît. C’est le message (it is the message). D’où le caractère ouvert du site (validation des articles, forum public au même niveau que les articles, etc.) et la distribution de l’outil de publication.

Donc on peut appeler cela de la médiation dans le sens où uZine et plein d’autres sites (persos, blogs, collectifs, etc.) peuvent amener certaines personnes à franchir le pas de l’auto-publication, de la rédaction d’articles, de commentaires, etc. ; c’est-à-dire jouer le rôle de moyen, être un intermédiaire pour rapprocher une personne d’un but (en fournissant un exemple, en donnant envie ou pas, en publiant un article, etc.), mais sans s’y substituer, ce qui est un non sens (et une impossibilité pour le web). Il est d’ailleurs bien précisé dans la notice que chaque auteur reste propriétaire de ses articles et peut demander à les virer du site quand il le désire.

De plus, même si les vilains admins d’uZine débectent un gentil rédacteur (par exemple ils refusent son super article génial sur Nice people, enfermés dans leur tour d’ivoire qu’ils sont), ce dernier crée son site sous spip (ou même phpnuke hein ;)) et le publie ! Il n’a pas besoin de nous pour être son propre média.

Tu vois que c’est une sorte de médiation un peu bizarre. On parle en notre nom et avec d’autres personnes, pas à leur place. Et on soumet ce que l’on écrit à la discussion avant publication et en cas de publication à la critique publique. Et en plus, on ne demande rien en échange (manquerait plus que ça !) et on n’oblige personne à nous lire. C’est du web quoi ! (cf. Irrégulier & dilettante)

J’aimerais bien voir, moi, le commercial de base de chez Carrefour aller voir son "chef de produit" pour lui dire que, vraiment, là, il doit rentrer chez lui pour défendre son article sur uZine.

Faut pas s’énerver comme ça et désespérer Billancourt ! ;)) Car, il y a sans doute peu d’activités où tu peux aller voir ton supérieur hiérarchique 1) avec un tel motif et 2) qu’il le juge valide ; même moi je ne peux pas, c’est te dire !

Plus sérieusement, comme tu le sais, les posts de forum sont envoyés à l’auteur de l’article, qui reçoit donc des mails auxquels il répond suivant ses disponibilités. Il n’y a bien entendu aucun impératif de délai ou même d’obligation ; (on peut ajouter une clause spéciale pour rassurer les commerciaux de Carrefour si tu veux).

Ben non, le commmercial de chez Carrefour, il reste au boulot et quand il est sur Internet, il faut croire que c’est au détriment de sa vie de famille comme nous le montrent si élégamment les nombreuses pubs de FAI avec bobonne faisant la gueule

Il faudrait donc prévoir une déclinaison pour la paix des ménages : la commerciale qui surfe sur les boutiques de fringues en ligne et julot (tm) qui fait la gueule (ou non, grâce à la super carte qui lui rembourse 0,1 % des achats, lors d’une campagne groupée).

Cela dit sans acrimonie. Je crois simplemment qu’il y a un léger problème de stratégie dans ce que tu écris.

Non, je ne crois pas devoir faire l’impasse sur les conditions économiques de l’activité en ligne. C’est pourquoi je parle du temps et de la division du travail. Et j’ai bien conscience que si je vidais des poissons, je ne serais sans doute pas en ce moment en train de poster sur la division du travail. Tu sais, dans mon pays, si tu ne veux pas crever de faim, tu fais soit marin-pêcheur, soit prof ;))

Le temps n’est bien entendu pas extensible, et celui passé en ligne se fait au détriment de celui passé par exemple devant la télé. Est-ce un mal ? (Wolton dira que oui, mais bon...) De manière générale, l’écriture/lecture en ligne permet d’échapper justement à la simple passivité de la consommation. Ecriture et lecture, parce que la pratique de la consultation amène le plus souvent à la participation ; c’est humain au bout d’un moment, t’as envie de toucher :) Encore faut-il se défaire des discours qui en dissuadent de manière pernicieuse (vous n’en êtes pas capables, ce que vous avez à dire n’intéresse personne, etc., c’est-à-dire in fine : laissez faire les pros ! Consommez !)

Quant à l’argument sur le privilégié qui surfe, rappelons que :

« Le lecteur-type de la Presse Quotidienne Nationale est un homme - d’âge moyen - très instruit - habitant essentiellement en région parisienne et appartenant aux catégories professionnelles A et B : Petit Patron, Cadre et Profession Intermédiaire. » (pressemagazine.com)

On a pas encore eu le droit à des articles qui expliquent que la lecture de Libé ou du Monde brise les ménages, ou qu’il s’agit d’une activité de nantis (tm) (hors service publicité d’un magazine qui négocie les tarifs avec les annonceurs).

Pour être plus précis et lever un éventuel doute quant à ce qui semble te titiller par delà une interrogation bien légitime : il y a plein de journalistes qui écrivent pour manger, (tout comme beaucoup d’ouvriers, employés, etc. travaillent pour la même raison), et qui ne sont pas dupes de leur fonction, c’est-à-dire tout à fait lucides et parfois révoltés par les conditions générales de production (les leurs et celles des autres). Je n’ai aucune acrimonie envers eux, bien au contraire. Et la solidarité de classe, hein, qu’en fais-tu ? :))

En revanche, les dindons qui se gargarisent de déontologie entre deux ménages, qui prétendent oeuvrer pour la démocratie en pondant trois marronniers, et qui m’expliquent le sens de la vie du haut de leur inculture, oui, ceux-là me gonflent assez ; comme tout le monde, j’imagine.

En tout cas, avec ces dernières lignes et ma carte socio-économique, ils auront de quoi glouglouter :)))

a+

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> Hellhound On My Trail, Alex, 19 juillet 2003

Bon évidemment, les webzines, tout ça, c’est bien, même très bien. Les infos délivrées par le Canard sont purement "journalistiques". Le Canard n’est pas là pour remettre en cause "la société" dans chaque numéro. Le webzine est (notamment) un outil de réflexion, de pensée, qui en fait n’a pas grand chose à voir avec un journal d’informations. Bien sûr, le Canard, Charlie et surtout Le Monde Diplo publient parfois des articles qui disent en gros : le capitalisme, c’est pourri, le néolibéralisme aussi. Mais de toute façon, le lecteur de ces trois journaux, d’Uzine et d’autres webzines du même genre est déjà acquis à ces idées, ou quasiment. Alors la question est : ça sert à quoi ? Ce qu’il faut, c’est convaincre tous les autres, vautrés devant TF1 ou TF1.fr et ça il n’y a que l’action politique pour le faire, et je suis désolé, un webzine, même s’il parle politique et remise en cause du système, ne "fait" pas de politique. Il faudrait peut être prendre modèle par exemple sur le Diplo, avec ses "amis du Diplo", où même sur PLPL qui souvent publie des tracts à distribuer dans les manifs (chose assez simple à mettre en oeuvre). Tiens, j’ai peut-être une idée d’article là...

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Que faire ? (tm), Lirresponsable, 20 juillet 2003

Tiens, j’ai peut-être une idée d’article là...

Fonce ! On te couvre :))

Ce qu’il faut, c’est convaincre tous les autres, vautrés devant TF1 ou TF1.fr et ça il n’y a que l’action politique pour le faire, et je suis désolé, un webzine, même s’il parle politique et remise en cause du système, ne "fait" pas de politique.

Bon sans vouloir trop anticiper les développements à venir et reprendre des réflexions déjà en ligne par exemple ici, je ne partage pas ce diagnostic : l’expression publique est apolitique, ou la segmentation de l’audience en ligne la rend inutile parce redondante et sans issue. (et je crois d’ailleurs que le terme "vautré" n’est pas tip-top friendly :))

Au contraire, qu’est-ce qu’on fait là ? A un premier niveau de lecture, on discute « l’bout d’gras », et d’un article léger sur un article de presse, on en arrive à discuter des modalités d’organisation, d’objectifs, du rôle de la médiation, de la représentation, des limites, etc. Notamment de la pertinence du lieu d’action et du discours (le public, le support), ce qui pour une action politique est assez déterminant ;)

Il est bien évident (et personne n’a d’ailleurs sérieusement prétendu le contraire, sauf peut-être aux States dans les 90’s) que cette activité ne va pas changer radicalement et d’un coup les rapports de production, c’est-à-dire pour suivre ton exemple que :

- les spectateurs du Bigdil vont subitement se dire par magie sympathique ou télépathie : "bon arrêtons de regarder cette connerie, éteignons la télé, allons surfer sur les webzines et réalisons les nôtres !"

- les producteurs de l’émission par grandeur d’âme : "bon aujourd’hui pas d’émission, on a trop honte, allez surfer sur le web pour lire le Diplo, et pour ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter un ordi mais seulement, les pauvres, une 16/9 + un lecteur de DVD + un abonnement au cable/satellite TPS, on vous fait une spéciale : la liberté de l’information à l’heure des multinationales"

- les employeurs des spectateurs touchés par la grâce citoyenne et l’équité (tm) : "aujourd’hui, au lieu de venir bosser, vous pouvez rester chez vous pour réaliser votre webzine sans retenu sur salaire, ouais ouais pas de problème".

L’impératif : « Ce qu’il faut, c’est convaincre tous les autres » soulève plusieurs questions basiques : au nom de quoi (d’où vient cette mission ? Légitimité, droit, etc. ?), comment, quels autres, à quel prix, etc. ?

Les principaux reproches à l’encontre des webzines dans la bouche des détenteurs de la parole autorisée (i.e. avec numéro de CCPAP, dans le circuit marchand, et avec annonceurs) sont justement : celui d’autisme (sectaire, groupuscule, déviant, méchant, jaloux, etc.) et de non représentativité, d’où est déduite une prétendue illégitimité ; non seulement de telle revue (ce qui n’est pas grave, on vit très bien avec :)), mais aussi du support (Internet = vecteur de désinformation, rumeur, pédonazis, etc.) et finalement de l’expression publique en général.

Evidemment ce n’est pas dit explicitement de cette façon, sauf quand l’un d’eux pique une petite crise. Les garants du statu quo et les rois de l’autoproclamation (nous sommes les médias légitimes) ne sont pas vraiment les webzines à qui l’on fait de manière traditionnelle ce reproche ;))

Si tu partages l’opinion ou le questionnement de PLPL, puisque tu le mentionnes, sans pour autant nécessairement adopter sa formulation léniniste (voire ses solutions*), tu n’auras pas de mal à déduire tout l’intérêt du web pour interroger cet impératif !

*« Il incombe à chacun d’entre nous de construire la mobilisation au sein d’organisations radicales autour de revendications d’abord minimalistes : durcissement et application des ordonnances de 1944 sur la presse ; expropriation sans indemnité des groupes multimédia ; non-reconduction des concessions hertziennes aux chaînes et aux radios privées ; réorganisation du capital des sociétés audiovisuelles (y compris publiques) sous forme de coopératives ou de mutuelles autogérées ; expulsion du Temple, à coup de fouet, des boutiquiers moustachus ivres de pouvoir et de téléachat ; suppression de toutes les aides publiques (tarifs postaux spéciaux, abattement d’impôt pour les journalistes) aux entreprises de presse dont le capital n’est pas intégralement détenu par ses personnels, etc. »

a+

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> Que faire ? (tm), Alex, 21 juillet 2003

quand je disais "vautrés devant TF1", je voulais surtout parler du journal de TF1 (que ce soit le 13H ou le 20H). Les autres émissions, je m’en fous un peu, on demande pas au Bigdil de faire réfléchir, y a pas tromperie sur la marchandise, au contraire du journal télé. Si les gens étaient informés correctement, ce serait déjà bien, après on peut se faire son opinion correctement. D’ailleurs y a un rapport qui est sorti il y a peu qui disais que l’accès à l’information en France était mauvais.
Parce que pour l’instant, les médias "institutionnels" (télé, radio) ont gagné la première manche, en dénigrant notamment internet, et en apparaissant comme la seule source d’infos "autorisée" aux yeux d’une majorité de Français. Il nous appartient de gagner la seconde manche, et pourquoi pas en tentant d’envahir ces médias :)

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Patibulaire honnête ? Hum, c’est sûrement un piège !, Lirresponsable, 22 juillet 2003

on demande pas au Bigdil de faire réfléchir, y a pas tromperie sur la marchandise, au contraire du journal télé

je parlais du Bigdil, car dans le jargon des professionnels-de-la-profession-reconnus (par la profession), on appelle cela, si ma mémoire est bonne : « acces prime-time » (tm), c-a-d le truc avant la messe du 20 H pour que l’un des spectateurs clame chez lui : "laisse la télé allumée, ça va être les infos" ; journal qui envoie à son tour vers le prime-time avec tunnels de pubs.

La tromperie sur la marchandise, si tromperie il y a, est alors de faire croire par le découpage manifeste en séquences horaires distinctes qu’il existe une différence de nature entre l’information et le divertissement qui précède et la suit ; également par le changement des codes de présentation alors que le contenu réel (un animateur et des gens qui parlent) et les recettes de fidélisation afin de maintenir l’audience ne changent pas vraiment.

La seconde illusion : qu’il ne s’agit pas de marchandise, et plus radicalement que le support tel qu’il est économiquement organisé permet autre chose que de la marchandise, par exemple il y aurait une distinction divertissement/information, l’information étant pure, non soumise aux intérêts économiques et politiques, préservée par la déesse Déontologie et ses vestales, (cette dernière illusion est moins partagée par le public).

Pour que cela fonctionne, il faut que le spectateur soit justement convaincu d’un certain nombre de présupposés, dont celui de l’importance des infos, qui peut d’ailleurs coexister avec une confiance toute relative (il n’y croit pas trop mais cela le divertit et lui permet de discuter avec les collègues à la machine à café).

Sous une forme tautologique : "les infos du JT m’informent (bien, mal, pas très bien, peu importe)", de la même manière que "le divertissement de l’acces prime-time me divertit".

La validité de ces propositions (est-ce du bon divertissement, de la vraie information ?) n’entre pas en ligne de compte, puisque l’on a affaire à un présupposé, la validité n’est généralement pas examinée. Cela ne veut pas dire qu’elle ne peut pas être examinée a posteriori, mais la réception aussi "critique" soit-elle joue sur une modalité qui est anti-critique. De la même manière, si tu regardes un film en te disant : "c’est du cinéma", ou "cet acteur joue mal", ou "on voit le micro du perchman, le cadreur était bourré", tu ne suis plus la narration en tant que spectateur (le déroulement de l’histoire qui est racontée) mais en tant que critique qui examine un objet auquel il n’adhère plus et qu’il va bientôt cesser de regarder. (je laisse de côté la question du plaisir esthétique qui accompagne la vision critique du film).

Et le travail de démontage ou de seconde lecture ne peut naturellement pas coïncider avec la réception du JT (pour un film c’est différent) et suivre sa temporalité puisque le flux narratif continue ; ainsi par exemple examiner la construction d’un reportage d’une minute prend plus d’une minute, (sauf chez celui qui l’a réalisé ou dont c’est le métier). D’où la mode des émissions de décryptage (tm), où l’on apprend que les images utilisées lors du JT du 12/11/99 ont été réutilisées dans celui du 5/10/02 ; ce qui méritait d’être signalé. :))

Le reproche de mauvaise information amha, tombe non seulement à côté du fonctionnement, mais aussi fait l’impasse sur l’organisation industrielle et la déclinaison du produit suivant le type de public. Allons un petit peu du côté diffentiel produit.

Celui qui regarde par exemple Les guignols sera très fier d’affirmer que le Bigdil est un divertissement pour mongoliens (et TF1 une chaîne de beaufs), que le Vrai Journal nous apprend des trucs (scoop : Lepen est un méchant !) contrairement au 13 H poujado de Pernaud (tm). Tout ceci ne gêne pas vraiment Vivendi Universal et Bouygues, y compris pour peut-être à terme fusionner l’offre satellite TPS et Canalsat.

Donc, le reproche fait à l’industrie de la communication (vos JT du 20 H sont de la mauvaise information), c’est un peu comme reprocher à Lidl de ne pas faire épicerie de luxe : i.e. faire l’impasse sur les conditions de production, le coût des produits, le public visé (son pouvoir d’achat corrélé à ses goûts et habitudes de consommation), la finalité économique, la logique industrielle, etc.

Cela ne veut pas dire bien sûr que les pauvres aiment de toute éternité le poulet aux hormones, ou préfèrent les oeufs de lompes au caviar Beluga, mais que la grande distribution (y compris celle de l’info-marchandise) a besoin de produits à faible coût et de masse, 1) pour empêcher ses clients de se précipiter chez Fauchon :), 2) pour augmenter ses marges de profits ; y compris en faisant pression sur le producteur de la marchandise pour qu’il baisse son prix de vente, qu’il accepte de payer pour figurer en tête de gondole, etc.

Dans la presse pour suivre l’analogie, tu as par exemple des vendeurs, promotion sur la choucroute /livre d’Alain Minc payés à la com + un fixe, des soutiers payés au lance-pierre, bien contents de porter des cageots et de les mettre en rayon (en partie parce que le terme "collaborateur" est jugé plus prestigieux que "magasinier").

C’est pourquoi PLPL dont on parlait, propose des mesures économiques (application des ordonnances de 1944 sur la presse) pour lutter contre l’organisation capitaliste des médias, et non d’aller dans les médias tels qu’ils sont pour y porter la bonne parole.

Dans les grandes surfaces, il y a parfois des petits stands promotionnels avec des produits « exotiques » en dégustation, ça met de l’animation, ok, mais est-ce que (nos amis) les gens consomment mieux ou arrêtent de consommer ? Je ne le crois pas.

pourquoi pas en tentant d’envahir ces médias

Moi, je ne veux envahir personne ! Comme disait Jello à sa quinzième mousse : Don’t hate the media, become the media !

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> Patibulaire honnête ? Hum, c’est sûrement un piège !, Alex, 22 juillet 2003

Bon évidemment je suis d’accord, j’ai lu le bouquin d’Halimi (Les nouveaux chiens de garde), Les Petits Soldats du journalisme, Sur la télévision, de Bourdieu, et ce que tu dis va dans le même sens. Je suis parfaitement en accord avec PLPL, et les solutions que propose ce journal "sardonique" sont certes radicales mais me semblent bonnes. Mais par contre, je suis pas d’accord sur un point : ce n’est pas un problème qu’il y ait une émission de divertissement avant le journal télé, si mauvaise soit elle. Ce qui est mauvais effectivement, c’est que le journal télé est devenu un divertissement, un pur produit commercial. Tu le dis, le journal télé est perçu comme quelque chose d’important, c’est "les infos". Et à mon avis, beaucoup de gens font confiance à ce qui est dit dans le journal télé, même si de plus en plus s’en méfient (et c’est tant mieux). Notre souhait à tous devrait être d’obtenir des journaux d’information corrects, qui ne racontent pas de conneries à tout va (cf le site d’Acrimed par exemple, pour les derniers mensonges de TF1 sur les intermittents). Et c’est le souhait de PLPL notamment (les mesures proposées ne visent qu’à cela). Parce que pouvoir dire ses états d’âme sur Internet, raconter sa vie ou dire "j’en ai marre de ce gouvernement", c’est certes très bien mais la question reste "à quoi ça sert ?" (car audience, enfin je veux dire : connaisance de l’existence du site limité, légitimité du webmaster à prouver etc...). Car mis à part les sites utilisant les mêmes méthodes que les journaux traditionnels (comme Uzine par exemple), la plupart des "weblogs" ne reflètent que l’opinion d’une personne, ce qui n’a pas beaucoup plus de légitimité que le micro-trottoir du 20H, à part pour ceux qui ont les mêmes opinions que le weblogueur bien sûr (ou le passant du micro trottoir). Bon évidemment, le gars du micro trottoir ne passe pas à la télé s’il dit des trucs "pas bien", est coupé au milieu de sa phrase et on refait tout ça au montage etc... Alors que le weblogueur dit ce qu’il veut, donc c’est plus de liberté, mais le problème de fond reste le même : la légitimité de l’informateur. Karl Zéro apparaît comme légitime pour les spectateurs du Vrai Journal ("ce qu’il dit est forcément vrai, c’est Karl Zéro, un journaliste indépendant"), Pernault est légitime pour le spectateur du 13H, et t’as beau dire sur ton site internet : Le Vrai journal c’est de la merde, le Pernault aussi, le spectateur de ces émissions va te répondre : "tu penses ce que tu veux, moi j’aime bien", par contre si c’est un sociologue, un journaliste qui le dit et qui prouve en quoi les infos sont mauvaises (par rapport à ses recherches, enquêtes etc...), c’est déjà plus légitime. Bon j’ai un peu de mal à m’expliquer, mais ce sujet mérite un livre ou une thèse :)

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De la mutation, Lirresponsable, 22 juillet 2003

Notre souhait à tous devrait être d’obtenir des journaux d’information corrects, qui ne racontent pas de conneries à tout va

Grâce au Net (réduction des coûts, disponibilités des sources) c’est possible, contrairement au discours Net = rumeur (hoax qui est très marginal), car pour la manipulation au sens large et précis, il existe des agences spécialisées qui pondent des dossiers de presse à distribuer...à la presse. (pour la gestion de communication par gros temps, cela donne des résultats :))

Tu as donc accès aux agences de presse (AFP, AP, Reuters) à partir desquelles tu réalises ton propre journal conventionné (si c’est ça ton truc hein ; tu peux aussi apprendre à fabriquer du napalm avec de l’essence et du polystyrène), aux sites officiels et google news afin de voir les 2000 papiers qui reformulent une dépêche. + Usenet + tout le réseau alternatif (indymedia, webzines collaboratifs, sites perso) + tout une palanquée de sources documentaires.

Si tu ne trouves pas ton bonheur dans tout ça ! :)) Viens alors l’objection classique :

[le web amateur ] c’est certes très bien mais la question reste "à quoi ça sert ?" (car audience, enfin je veux dire : connaisance de l’existence du site limité, légitimité du webmaster à prouver etc...)

Mais cela sert justement à réaliser ta propre information ! A la fois du côté de celui écrit et de celui qui lit. Bien entendu cela n’est pas immédiat et automatique.

De quelle légitimité parles-tu ? En quoi la parole de notre sympathique webmestre qui raconte sa vie dans son blog est-elle moins légitime que les multicasquettes (télé-radio-presse) qui débitent des conneries ? Est-ce que les multicasquettes t’informent correctement ? Non. As-tu voté pour les désigner pour parler à ta place ? Non. Sont-ils des modèles de vertu et d’excellence intellectuelle ? Non.

la plupart des "weblogs" ne reflètent que l’opinion d’une personne, ce qui n’a pas beaucoup plus de légitimité que le micro-trottoir du 20H

Il a plus de légitimité car c’est lui qui réalise comme tu le notes après (il est maître de sa parole), et il parle pour lui, i.e. il ne dit pas "La France a peur", "Ce sujet préoccupe les français", mais il livre son opinion sans parler à la place de et sans réguler l’expression des autres. Bref il réalise un droit constitutionnel (article 11 : parler, écrire, imprimer librement). Il est donc foutrement légitime.

Qu’après, son propos soit intéressant, insignifiant, parfois inutile pour s’informer de l’actu internationale etc. est un problème second qui ne concerne pas la légitimité de publier (sinon il faut brûler au moins les 3/4 des livres publiés).

par contre si c’est un sociologue, un journaliste qui le dit et qui prouve en quoi les infos sont mauvaises (par rapport à ses recherches, enquêtes etc...), c’est déjà plus légitime

Oui, le problème de la compétence (être capable de), mais ce n’est pas la légitimité (avoir le droit de). Et aussi celui d’argument l’autorité par rapport au relativisme de l’opinion (c’est mon choix ! Si j’aime ça, etc.).

Ce qui joue c’est l’apparence de légitimité fondée sur une compétence supposée, i.e. ce gars là connaît son boulot donc, a priori, ce qu’il me raconte est crédible, donc je l’écoute et je pense qu’il dit vrai. L’emprise médiatique ne fonctionne pas autement ! :))

Ainsi le témoignage de François Ruffin est intéressant, parce qu’il sort une enquête documentée et qu’il a observé l’objet qu’il décrit de l’intérieur. Tu remarqueras d’ailleurs qu’il a également eu le droit à des qualificatifs sympathiques de la part de ses collègues outrés que l’on informe le public :))

Mais plus radicalement, que fait-il ? Et bien il nous raconte sa vie, son quotidien dans sa sphère propre de travail (et d’étude). Bon, il le fait dans un objet imprimé (un livre) et non sur un blog, ce qui implique de passer par la marchandise (fabrication, distribution, etc.). Est-ce utile, et à qui ?

Les spectateurs du 13 H vont-ils 1) acheter le livre et le lire 2) arrêter de regarder le 13 h ? A priori non, et je crois néanmoins que le livre dont on parle est utile, car il peut servir de moyen à la fois pour s’informer sur la réalité de la fabrication des producteurs (d’information) et également de moyen d’action pour amener d’autres à réflechir à leurs pratiques. L’audience d’un livre est en partie déterminée par son sujet et correspond à un public intéressé par ce sujet (a priori, on doit plus lire les Petits Soldats du journalisme au CFJ qu’à l’amicale des boulistes de Nevers).

Le blog/page perso est utile pour les mêmes raisons, et la volonté d’une majorité de webmestres n’est pas de désinformer, au contraire : de partager ses passions (que l’on peut ne pas partager), d’aider, etc. Ce qui ne veut pas dire que tous les sites sont de la qualité rédactionnelle d’un livre, point qui est accessoire (sauf à préférer le kitch au beau). Pourquoi ? Il faut prendre compte le nombre, le temps et le résultat de l’activité.

Il y a un effet formateur à l’écriture en ligne, c’est-à-dire que notre sympathique webmestre se rend compte petit à petit : 1) que ce qu’il raconte n’est finalement pas plus con que du A.Adler (c’est humain, l’attachement à ses productions :)) 2) que donc sa première impression (ce que j’écris est nul mais bon, normal, je ne suis pas un génie comme JF Kahn) était assez infondée (effet mécanique de la pratique : si tu écris et réflechis tous les jours, ces facultés se développent) 3) pendant qu’il écrit, il ne subit plus cette emprise 4) il finit par arrêter de la consommer (préfère discuter en ligne que de regarder la télé qui le lasse). 5) En discutant, il défend cette norme et la diffuse.

Comme disait le Colonel : lorsque nous aurons deux divisions de cette trempe, nos problèmes seront très vite réglés. ;))

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> De la mutation, Alex, 22 juillet 2003

bon mea culpa, j’ai confondu compétence et légitimité (la fatigue sans doute :). En fait, voilà, c’est tout, ce qu’il faut c’est la compétence. Et c’est tout ce qui compte à mes yeux. Et on est bien d’accord pour dire que la télé (entre autres) est farcie d’incompétents.
Cela dit, je vais peut être me mettre à faire du napalm, paraît que c’est plus lucratif :)) Non en fait ça fait un bout de temps que j’ai bien envie de faire un webzine moi aussi ! (même si je sais pas à quoi ça sert :)

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> Patibulaire honnête ? Hum, c’est sûrement un piège !, La saveur de la vie n’est que pour les fous., 28 juillet 2003

"(a priori, on doit plus lire les Petits Soldats du journalisme au CFJ qu’à l’amicale des boulistes de Nevers)."

Affirmation gratuite, typique de la désinformation que vous dénoncez.

Autrement je vous conseille "Critique du citoyennisme" , ainsi que "l’illusion réformiste d’ATTAC" au éditions Zanzara athée. ( édition anarchiste, cherchez bien dans un squat autogéré près de chez vous et vous trouverez peut-être. Sinon répondez à ce message et j’aviserai ).

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> Patibulaire honnête ? Hum, c’est sûrement un piège !, Alex, 28 juillet 2003

ah ben oui ça m’intéresse ces bouquins. J’ai pas de squats auto gérés près de chez moi :)

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petite précision, Lirresponsable, 28 juillet 2003

Affirmation gratuite, typique de la désinformation que vous dénoncez.

non, une conjecture probable annoncée comme telle : "a priori", "on doit plus", et non présentée comme une vérité indiscutable. Pour le vérifier il suffit de téléphoner à l’amicale des boulistes de Nevers (si elle existe), ou regarder les chiffres de tirage et de vente du livre cité.

Cette conjecture tient compte d’une donnée que l’on peut expliquer par l’intérêt (professionnel, passion, etc.) : ainsi les pêcheurs lisent plus de revues sur la pêche que les non-pêcheurs, de même les journalistes lisent plus de journaux (utilité pour la revue de presse), car il est très rare qu’un lecteur du Monde (415323) ou de Ouest France (796376) lise en plus quotidiennement Libé (174310) et le Figaro (372661) par exemple ; (les chiffres sont ceux de la moyenne journalière en 2001, source : Déclaration sur l’honneur ou procès verbal de Diffusion Contrôle.). C’est pas un scoop. ;)

Sur le web, c’est différent, le comportement est plutôt le suivant : on ne lit pas un seul journal en intégralité mais plutôt des articles suivant les sujets sans tenir compte du titre.

Plus généralement, cela tient au mode de diffusion et au sujet, ce dont on parlait Alex et moi dans une comparaison livre/web. C’est-à-dire l’affirmation purement gratuite suivant laquelle on touche plus de monde avec un livre spécialisé tiré à 3000 exemplaires distribués dans des circuits alternatifs qu’avec un site web, auquel curieusement on applique exclusivement les reproches d’inutilité et de confidentialité. On est en plein culte du papier ! :))

Autrement je vous conseille "Critique du citoyennisme" , ainsi que "l’illusion réformiste d’ATTAC" au éditions Zanzara athée

On trouve déjà plein de textes là dessus sur le web, par exemple : chronique anti-industrielle, le réformisme est l’allié du capitalisme, L’impasse citoyenniste, etc.

a+

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> I went down to the crossroad, miss, 24 juillet 2003

ouaip je le dıs aussi : le canard apporte effectıvement une bouffee d aır frais dans l univers editorial francais. que la page 2 soit sans interet pratique a priori, qu elle tıenne lieu de racolage plus qu autre chose j en convıens, soit, neanmoins ıl arrive que (parfois)le canard apporte un petit supplement aux ınfos d autres journeaux en nous faisant part des petites chamailleries des politiciens qui ont le pouvoir (car effectivement ils l ont : ils sont les elus du suffrage unıversel et disposeent de plus de tout un reseau d amıties qui leur offre une reelle ınfluence ; chirac n est il pas chef de l armee ? non ? et sarko le chef des flics ? perben la justice ???), ce qui peut amuser (ou pas), et parfois etonner. et le fond des breves de la page 2 a beau tenir du racollage, elle a quand meme une fonction desacralisatrice (et donc pedagogique)par rapport au pouvoir politique, qu elle rıdiculise, et c est justement ce qu on demande au canard, et ce qui par csq fait son fond de commerce. en ce qui concerne les quelques depeches reprises dans les articles d autres journeaux (mınımars, zıgzag, vıtedıt,...), ben pourquoı pas ? ca nous offre une lecture un peu futile de choses futiles glanees a travers la presse et ca nous economise ainsi la lecture systematıque de pas mal de journeaux, lecture qui serait de toutes facon fastidieuse passe un certain tps. alors ouı c est vrai, la lecture de ces breves m amuse. et pi bon d accord la maquette du canard est certes poussıereuse, et les vannes a la 1925, ıl n empeche ca peut amuser un certain publıc ( et moi le premier, les vannes creuses j aime ca)

de plus, pour repondre a arno, ben je trouve que les artıcles d emptaz sont parfois pas trop mals sur le fond, de meme les editos de val (par ex ’’enron explıque a ma fılle’’) meme sı generallement ıls sont soporıfıques et creux

que la canard ne soit pas de l info tres serieuse ou importante ou utile, j en conviens, mais sur le fond ca reste un papier pour se divertir et s amuser.

j ajoute qd meme que malgre la futilite de pas mals d infos certains articles servent de ref a d autres journaux (plpl par ex...). dc le canard n est pas sı inutile que ca (il dıvertit et informe qq fois) a+

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> Alice au pays des merdouilles
16 juillet 2003, message de pRn
 

Formidable.

Un article sans intérêt pour critiquer un autre article sans intérêt. On n’arrête pas le progrès.

Histoire d’être pratique, vous auriez pu conseiller à tous les parents de jeunes enfants d’installer un logiciel de filtrage des connexions Web afin d’éviter le genre de déconvenues sur lesquelles le Canard, qui semble découvrir l’existence d’Internet, s’étend aussi abondamment - peut-être aussi pour remplir de la page blanche à bon compte. Mais je remarque que ce n’est pas le propos de votre intervention.

En fait, il s’agit juste pour vous de critiquer le Canard (bis). A vrai dire, je n’en vois pas la raison, et je ne chercherai pas à vous rattacher à une quelconque chapelle. Vos opinions quand elles sont de cet ordre, je m’en fous.

Une question cependant me taraude l’esprit : pourquoi perdez-vous votre temps à réagir de façon aussi insipide après avoir lu des articles qui ne vous intéressent pas dans un journal dont vous auriez pu économiser l’achat ?

Personnellement, je compte bien économiser mon temps à l’avenir en évitant soigneusement tous vos articles.

PS : pourriez-vous m’expliquer la présence de la photo classée X dans votre article, au regard de vos pitoyables arguments ?

 
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Ah enfin une grande conscience pragmatique !, Lirresponsable, 16 juillet 2003

Histoire d’être pratique, vous auriez pu conseiller à tous les parents de jeunes enfants d’installer un logiciel de filtrage des connexions Web [...]

Il y a la note 1 qui linke le site Protection des mineurs.com, site qui détaille certains produits de filtrage et les configurations du navigateur. Tu as sans doute lu trop vite.

pourquoi perdez-vous votre temps à réagir de façon aussi insipide après avoir lu des articles qui ne vous intéressent pas dans un journal dont vous auriez pu économiser l’achat ?

L’article critiqué n’est pas « sans intérêt », même s’il est mauvais, et la critique des médias de manière générale n’est pas « sans intérêt ». (C’est pourquoi celui -ci prend place dans Internet & journalisme/.../la bonne info qu’elle est vérifiée). Pour reprendre tes critères, il n’est jamais inutile de démontrer la nullité d’un article de presse, la pseudo compétence des médiateurs, comment tel type d’article accompagne tel dicours dominant, telle législation en préparation, etc.

On a alors le droit parfois à de la défense catégorielle avec incantation à la mystérieuse déontologie, du psychologisme (les critiques sont des jaloux aigris), de la morgue antidémocratique (le peuple/citoyen ne peut pas critiquer l’information et l’élaborer, il a besoin d’un médiateur), etc.

Bien sûr, on pourrait dire "il faut déporter les journalistes en Sibérie !" ce qui est certes plus économique et te tarraudera moins l’esprit, non ? :))

L’argument favori des pignoufs, en cas d’exemplification publique, est alors de transférer la validité de la critique (l’article critiqué est mauvais) sur l’utilité de la chose (sorte de nihilisme mortifère, hein à quoi bon ?) ou sur les auteurs de la critique (des vilains-pas-bôs qui font un mauvais article), ceci afin de ne pas reconnaître la validité de la critique et donc ses conséquences, à la fois sur l’image d’un journal (sa place dans le champ médiatique), sa cohérence (s’agit-il d’un extrait représentatif ou d’une bourde isolée ?), et plus généralement rôle politique des médias.

Au fait, pour d’autres critiques et l’intérêt d’une critique des médias, tu peux consulter par exemple Acrimed.

Ainsi j’admets que notre article puisse être mauvais et celui du canard un modèle d’objectivité (tm) et d’intérêt public ; (encore faut-il autre chose que de l’accusation grandiloquente et creuse, du type « pitoyables arguments » pour l’établir). En revanche, l’argument simplet de l’utilité appliqué de manière générale me semble assez faible, pour ne pas dire très limité.

On remarquera que tu passes de « un article sans intérêt » à « des articles qui ne vous intéressent pas »...Je te rassure néanmoins sur la « perte de temps » et le prix (1,20 euro), ça ne grève pas beaucoup le budget.

Personnellement, je compte bien économiser mon temps à l’avenir en évitant soigneusement tous vos articles.

super, et merci d’avoir posté de manière économique !

PS : pourriez-vous m’expliquer la présence de la photo classée X dans votre article, au regard de vos pitoyables arguments ?

La photo classée X de notre article est une capture d’écran de ce qu’a vu le petit Nicolas lors de son surf. Il y a autre chose que tu ne comprends pas ?...Ah oui, tu veux broder sur "racoleur" et "contradiction à illustrer la critique" ou "pas bien photo sexe", bon on fera ça dans le prochain post si tu veux bien, j’attends que tu confirmes ! ;)

a+

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> Que j’aille voir ailleurs si vous y êtes ?, pRn, 21 juillet 2003

Vous m’insultez. Soyons direct : je trouve vos articles et vos interventions des moins subtiles et des moins profondes, bien que vous tentiez de les enjoliver avec vos atours stylistiques. En un mot : médiocres.

Je vois d’abord que vous cédez très souvent à la tentation facile du commentaire de texte, en isolant ça et là quelques phrases réorganisées hors de leur contexte. Le lecteur n’est pas dupe (j’espère) : il peut dérouler le message précédent.

Je réitère donc mes affirmations :

L’article du Canard que vous critiquez est sans intérêt, car il s’étend avec un montage peu rationnel sur un sujet mille fois traité mieux que lui par d’autres. J’appelle ça du remplissage de page blanche à bon compte. Et l’utilisation que vous en faites, de la mauvaise foi. A moins que vous pensiez être le seul à ne pas être tombé dans le panneau ?

En revanche la critique des médias n’est effectivement pas sans intérêt, et je ne permets pas que vous laissiez entendre que je puisse en convenir autrement, avec des "critères" que je n’ai pas énoncés et sur lesquels, en revanche, vous brodez allègrement en allant jusqu’à me traiter de "pignouf". Et puis quoi encore !

Désolé, je ne suis pas l’archétype de tout ce que vous détestez chez les autres. Je suis simplement un lecteur mécontent d’avoir été intrigué par un titre et déçu par le contenu de l’article correspondant.

Quant à votre critique, je ne la trouve pas sans intérêt tout court, car justifiée sur le montage peu rationnel, mais tout à fait insipide. Et ce, en dépît du plaisir que je détecte que vous avez ressenti au moment où vous l’avez écrite.

Insipide, car poussive, redondante, interminable. Il aurait suffit de dix lignes bien tournées au maximum pour concentrer tout le sens de vos propos, pauvres en arguments.

A présent vous évoquez une législation en préparation. J’aurais bien aimé que vous assortissiez vos commentaires d’éléments concordants à ce sujet, étayés de faits.

Dois-je aussi vous rappeler que vous êtes l’auteur de la non moins poussive et interminable précédente critique Internet et Journalisme, toujours en bonne place sur la Une de cette rubrique. Et quel support de presse cet autre commentaire de texte visait-il ? Je vous le donne en mille...

Alors pourquoi pas, si vous avez quelque chose à reprocher au Canard Enchainé, et si vous savez pourquoi, dites-le sans tourner autour du pot.

Ma précédente réaction s’appuyait sur cette accumulation. Visiblement vous ne vous en êtes pas aperçu, ou vous avez préféré ne pas vous en apercevoir.

Enfin, mea culpa, je n’avais effectivement pas remarqué la note 1. Je vous laisse rebondir là-dessus, c’est à votre niveau.

 
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> Complément modérateur, pRn, 21 juillet 2003

Bon c’est pas tout ça de critiquer les critiques, mais je vois que vous êtes torturé et je vous torture encore. Alors qu’en fait, j’étais simplement déçu et fâché la première fois que j’avais lu cet article, ma déception s’étant ajoutée singulièrement à ma mauvaise humeur.

Quant à votre réaction par rapport à mon premier message, je ne peux tolérer la déformation de sens que vous en avez faite.

Passés ces mouvements d’humeur, je ne crois pas que vous soyiez un mauvais bougre, ni même que vos écrits soient tous aussi médiocres que j’ai bien voulu l’affirmer cette fois-ci.

Je voudrais simplement vous soumettre cette réflexion : ne peut-il être craint que, abordant des sujets aussi graves que les restrictions de liberté croissantes et la déformation des faits par certains médiateurs, le fait de recourir à l’artifice de langage disproportionné sur des exemples
bénins ne provoque une certaine lassitude de la part de nombreux lecteurs ?

D’aucuns pourraient dire "ce qu’il dit n’est pas sérieux" et généraliser abondamment jusqu’à prendre faits et causes pour ceux qui ont une image de sérieux, en l’occurrence ceux qui maîtrisent les processus de communication et évaluent leurs plans avec un retour sur investissement.

Quelque part, ma propre réaction en réponse à la vôtre vient illustrer ce propos, soulignant nos deux erreurs respectives, lesquelles je crois ne sont pas si éloignées en ce qu’elles décrédibilisent nos interventions.

Pour me reprendre,
"les restrictions de liberté croissantes et la déformation des faits par certains médiateurs" ,
je voudrais quand même signaler que selon moi ces tendances ne sont pas toujours reliées entre elles de façon aussi directe. Les journalistes sont avant tout des hommes, faillibles par essence. Quelques-uns essaient de faire de leur mieux, d’autres non. Journaliste, c’est un vrai métier qui s’apprend.

Evidemment, les Weblogs sont un moyen d’expression. Certains font oeuvre d’information, mais la plupart ne sont d’abord que cela : des moyens d’expression.

D’accord, ce n’est déjà pas si mal que cela dans un monde où chacun s’inquiète pour ses libertés. Mais aussi, cela favorise de nombreuses dérives, qu’il faut combattre.

Le vrai sens politique me semble donc résider dans la proposition d’intégrer à l’outil éducatif, que vous devez bien connaître si je ne m’abuse, des programmes sur l’information, la désinformation, qu’est-ce que l’image ?, comment l’interpréter ?, etc.

Bref, parler aux gens des règles journalistiques telles que le "mort-kilomètre", évoquer la métaphore de l’entonnoir à la radio, dédramatiser sur les "trucs" des présentateurs TV, expliquer le rôle des institutions (CSA, OJD...), partager des études de cas sur la communication en temps de guerre, etc.

Mais aussi, et surtout, enseigner quelle est la responsabilité du médiateur. Cette responsabilité, capitale vis-à-vis du destinataire pour éviter sa confusion, incombe naturellement aux médiateurs officiels.

En même temps, elle incombe aussi aux officieux, lesquels de plus en plus nombreux se lancent à corps perdu dans le mélange information-commentaire, chacun se croyant aujourd’hui (à tort) capable de "faire" de l’information en faisant passer pour telle leurs opinions.

Donc, à mon sens, il faut enseigner l’information ET à ceux qui la diffusent qu’ils soient professionnels ou non, ET à ceux qui en prennent connaissance.

Et encore, tout cela est insuffisant. L’éducation passe aussi (et d’abord ?) par toutes sortes d’autres lectures qui n’ont a priori aucun rapport avec l’information telle que nous la présentons ici. La culture générale, la compréhension des modèles et des systèmes qui en découlent, le respect des différences qu’il faut déjà intégrer, et de la diversité... sont autant d’atouts pour être capable d’apprécier du mieux possible le sens des réalités.

J’abonde par conséquent dans le sens du cadre que vous avez mis en place pour que ce débat puisse avoir lieu, et que chacun se pose des questions essentielles.

 
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Complément modéremment modérateur, Lefayot, 21 juillet 2003

Si ça ne vous ennuie pas, je vais répondre à la place de mon collègue. Parce que j’ai le temps de le faire.

D’abord, si le Canard subit les foudres de mes petits camarades, c’est très probablement parce que c’est le seul journal qu’ils lisent encore, parce que malgré la radicalité hype qu’ils proclament, ils sont encore un peu aliénés (c’est un scoop). Il parle donc du seul journal qu’ils lisent. Regle de déontologie de base, non ?

Ensuite parce que le Canard n’a pas les moyens de ses prétentions, si on veut. Il continue à sortir ses piques comme si on était en 1925 et comme si de savoir que Sarko avait traité Raffarin de grosse burne avait le moindre interet.

Quant aux scoop que les RG lui donnent de temps à autre, ils finissent par lasser et par verser dans l’anodin. Sans compter qu’on peut se demander si l’info-scoop n’est pas un leurre (focalisons-nous sur des petits details croustillants et oublions l’essentiel).

Ceci étant, la critique des media passe à mon avis, non pas par une sorte de cours d’éducation civique un peu nunuche sur la necessité d’une bonne information, mais sur le questionnement suivant :

- En quoi l’information est elle à la fois necessaire et utile ?
- Corrolairement, une bonne information est-elle possible ?

Pour ce faire, il faudrait que des gens courageux se coltinent les théories critiques de l’information et/ou du journalisme, depuis les grands anciens (Balzac, Kraus) jusqu’au petits jeunes (Chomsky, Mc Luhan, Bourdieu, etc ... - liste non exhaustive). Et pondent des articles au final pour faire un digest de tout cela.

Si l’on y reflechit un peu , on voit que l’article 19 de la déclaration des droits de l’homme de 1948 garantit la liberté d’opinion et d’expression à tout humain. On s’aperçoit donc que les media en général ont privatisé ce droit et au final se sont établis en monopole. On peut voir ça comme une escroquerie et un abus de bien social. Ca peut etre un bon point de départ.

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Je prends le complément, Lirresponsable, 22 juillet 2003

Alors qu’en fait, j’étais simplement déçu et fâché la première fois que j’avais lu cet article, ma déception s’étant ajoutée singulièrement à ma mauvaise humeur.

Bon allez, c’est oublié ! Un bisou et on en parle plus ! :))

le fait de recourir à l’artifice de langage disproportionné sur des exemples bénins ne provoque une certaine lassitude de la part de nombreux lecteurs ?

Bah, la lassitude, elle est nécessairement conjoncturelle, variable suivant l’humeur, et générale (auteurs, lecteurs). C’est pourquoi là, on a pris un article, certes bénin, mais amusant (en jouant entre autre sur le "c’est l’été"). Il n’y a pas d’artifice de langage disproportionné, on fournit le résumé de la chose (en moins de dix lignes) :

Le Canard a raison de s’indigner : on apprend qu’un petit garçon abandonné seul sur l’internet peut, en six clics de souris bien choisis, en traversant trois sites différents, dont un annuaire généraliste, et en certifiant avoir plus de 18 ans, parvenir à un site de boules

Le reste de l’article reprend une narration avec des images. Je ne vois pas où il y aurait artifice de langage disproportionné. C’est descriptif, à vocation humoristique (dans l’exagération comique sur la BZH, un jeu sur les clichés, dans les légendes des images), peut-être pas drôle, chiant à lire, décevant, etc. mais sûrement pas manipulatoire.

Que le plaisir pris à l’écriture ne suscite pas de plaisir à la lecture chez tout le monde, ou même uniquement chez très très peu de monde, voire les seuls auteurs ce n’est pas grave. Premièrement parce que c’est toujours une alchimie mystérieuse (tm), deuxièmement surtout parce que l’article a un forum qui permet de causer dessus, à propos, autour.

D’aucuns pourraient dire "ce qu’il dit n’est pas sérieux" et généraliser abondamment jusqu’à prendre faits et causes pour ceux qui ont une image de sérieux

Oui c’est vrai, mais on fait le pari contraire, c’est-à-dire que cela peut amener le lecteur à effectuer lui-même ce travail critique sur d’autres articles. Ceux du site bien entendu, (c’est pourquoi il y a des forums), et ceux d’un titre critiqué ici. Car ce n’est pas parce que (1) "la Gouesnac’h connexion" dit faux/n’est pas sérieux que (2) les autres articles de presse non critiqués ici disent vrai/sont sérieux.

Nous n’avons pas les moyens et l’envie de relever toutes les "perles" ; celles relevées dans la rubrique sont là à titre d’exemple significatif, avec la contrainte thématique (internet), quand on a le temps et qu’on tombe dessus (c’est pourquoi le reproche d’acharnement me fait beaucoup rire).

Pour l’image de sérieux, de toute façon, on touche alors très vite à la croyance, et plutôt à la relation quasi affective qu’entretient le lecteur avec son titre fétiche. Cela n’a pas manqué par exemple ici. C’est pourquoi, à chaque fois que l’on ose, (véritable crime de lèse-majesté pour certains), critiquer avec raison (selon nous) un article de presse, on se cogne les mêmes reproches offusqués qui brodent sur les mêmes thématiques ; d’où parfois une certaine lassitude aussi ;)

L’image de sérieux, avec ce qu’elle implique, ne m’intéresse pas particulièrement. C’est un code, une convention qui vise à habiller un certain type de produit (signifier la crédibilité) ; c’est pourquoi le présentateur du journal a une cravate. Je crois que les réactions parfois violentes que les articles d’uZine peuvent susciter illustrent la relativité de ce code.

Le vrai sens politique me semble donc résider dans la proposition d’intégrer à l’outil éducatif, que vous devez bien connaître si je ne m’abuse, des programmes sur l’information, la désinformation, qu’est-ce que l’image ?, comment l’interpréter ?, etc.

C’est déjà le cas (en Lettres par exemple avec l’oeuvre cinématographique, en plus du travail sur l’argumentation). Mais je ne connais pas tout l’outil éducatif, qui est diablement vaste ; je pourrais juste citer une poignée de braves tombés au feu à côté de moi :))

Le problème est plutôt que : 1) tout le monde est convaincu que la manipulation et la désinformation existent 2) Les individus à une très large majorité disposent d’un sens critique et d’outils (pas forcément) conceptuels pour l’analyser ; (en tout cas pour lire des images, d’où les degrés de lecture dans les pubs) 3) C’est rarement fait à propos. 4) Cela ne change souvent pratiquement rien.

A ceci plusieurs raisons (liste non exhaustive) : a) Il ne suffit pas de reconnaître quelque chose comme une illusion pour que les effets de l’illusion cessent et donc que la manipulation disparaisse. b) les manipulations aux enjeux économiques et politiques se doublent souvent d’une forme coercitive (symbolique et physique). c) Une bonne manipulation joue sur un type particulier de profil psychologique visé (en tenant compte de son système de croyances).

Pour (a) c’est la limite de la connaissance par rapport à la volonté. Par exemple, je sais que fumer augmente les possibilités de cancer, mais je ne vais pas pour autant arrêter de fumer parce que j’aime ça. Autre exemple, je sais que le marketing de Nike me vend des bullshits et que mes pompes sont fabriquées par des enfants sous payés, oui mais je veux du nike parce que c’est cool (mes copains en ont, les espadrilles c’est pas beau, etc.).

L’idée d’un démontage du marketing ou de contre-pub, bon, c’est gentillet. Cela repose sur l’idée très XIX qu’il suffit de dire la vérité pour que la vérité soit, que le scandale cesse (couplée à l’idée positiviste de la science et à la notion de progrès). Bon c’est aussi un marché, celui des campagnes institutionnelles.

Je crois que l’exemplarité de manière générale est non seulement préférable mais aussi plus efficiente, donc il faudrait que les prescripteurs de mode que sont les sportifs admirés des masses cessent d’en porter, c-a-d par exemple que les stars de la NBA refusent des contrats avec les marques de sport...Ah ah ah !

Sur le problème spécifique du décryptage de l’information médiatique, idem, les outils sont là en nombre et cela n’empêche pas les manipulations.

Manipulation qui n’est pas forcément voulue en tant que telle par une puissance occulte (et méchante) mais qui tient aux contraires économiques de production de l’information (auto-aveuglement) avec les fausses questions, les fausses hypothèses qui meublent l’antenne autour d’un cortège d’experts (tm), par exemple dernièrement "Les Américains vont-ils se passer de l’ONU ?", "Bagdad = Stalingrad" (quel suspens !).

Pour donner un exemple de (c) sur le réseau, tout le monde se souvient du super-mail à propos du sondage des RG pour le second tour de l’élection présidentielle (Lepen va faire 42%, avec pseudo discours du NSDAP du 29/11/32 la date de naissance de Chirac). Il a bien circulé, y compris chez des spécialistes en communication convaincus de son authenticité :)) On peut dire c’est le réseau, ok, mais la télé, la radio, la presse après le résultat du premier tour n’ont, amha, dans leur ensemble pas fait preuve d’une pluralité dans leurs commentaires et d’une indépendance de ton exceptionnelle. Cela durait une semaine de plus et on avait le droit à des reportages dans des animaleries pour nous dire que les chats pensaient voter Chirac au second tour.

Bref, parler aux gens des règles journalistiques telles que le "mort-kilomètre", évoquer la métaphore de l’entonnoir à la radio, dédramatiser sur les "trucs" des présentateurs TV, expliquer le rôle des institutions (CSA, OJD...), partager des études de cas sur la communication en temps de guerre, etc.

Si tu veux réaliser un article là dessus, tu es le bienvenu, d’autant que comme tu le notes le cadre mis en place ici est là pour ça.

Et encore, tout cela est insuffisant. L’éducation passe aussi (et d’abord ?) par toutes sortes d’autres lectures qui n’ont a priori aucun rapport avec l’information telle que nous la présentons ici.

Oui, mais le problème second, très classique, est celui de la vertu (tempérance, courage, sagesse, justice). Car de belles valeurs, des chartres, des principes, ne suffisent certainement pas. Il faut des exemples de vertu dans la cité, dit Aristote. C’est bien aimable de sa part, mais ne nous aide guère à en trouver de nos jours...

a+

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> La Gouesnac’h connexion
15 juillet 2003, message de Marmot
 

Moi ma p’tite cousine elle cherchait des infos sur Alizée. Pas finaud pour un sous son père lui a montré google.

Il lui a pas fallut 6 clics..

Y connaissent Google le canard enrhumé ?

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C’est malin...
15 juillet 2003, message de Bob le branleur (forcément de circonstance...)
 

Avec vos conneries, j’ai évidemment cliqué sur le lien avec le site de Mlle Jenna. Mal m’en a pris. Déjà que ça met trois plombes à s’afficher avec mon modem à gazogène, mais en plus avec leur pop-ups à la con, j’ai cru que je n’en sortirai jamais. Pire qu’un commissariat...

A ce propos, je signale un site assez poilant d’animation sur "the privacy on web" au :

<http://www.idleworm.com/nws/2002/12...>

(pour mémoire, ce sont les mêmes qui avaient fait le war game sur l’Iraq ...avant guerre)
La page "adult" est, à cet égard, particulièrement réussie.

PS.
Bravo à Arno* pour ses chronniques du scarabée. Brillantissimes...

 
en ligne : Ashcroft on line
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> C’est malin..., Erwan, 8 août 2003

Bon, juste une parenthese : les pop-ups sont une horreur mais c’est a chacun de controler comment se comporte son navigateur.

La premiere chose a faire est de se munir d’un navigateur qui permet de se plier aux exigences de son utilisateur (avant de faire ce que demandent les webmasters) : Mozilla Firebird, destine a devenir le navigateur de Mozilla.

 
en ligne : Mozilla Firebird
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> C’est malin..., Bob le bricoleur, 5 octobre 2003

Le lien n’est pas bon...

Même en remplaçant le tiret final par un "/" ou un "."

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> La Gouesnac’h connexion
15 juillet 2003
 

"C’est l’été : en cinq ou six clics on trouve du cul sur internet."
Non seulement on en trouve dans la presse (mais non c’est pas racoleur) mais en plus des sites web reprennent ces articles en plus (là aussi c’est pas racoleur ?)
Les commentaires sur les liens du site de Gouesnac’h repris par le canard c’était déjà pas forcément utile mais la reprise de cet article par uzine ça ne l’est pas forcément beaucoup plus. (On sent les vacances ?)
On attend avec joie et délectation l’article de transfert, ou tout autre, qui sera le commentaire de l’article d’Uzine sur le sujet ...
Bonnes vacances à tous en attendant la transformation d’uzine en 52 sur la une :-)

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Alors Suzuki, une vraie bête de la jungle comme tous les japonais !, Lirresponsable, 15 juillet 2003

[là aussi c’est pas racoleur ?)

Dans un sens oui, c’est juste une amorce pour que de grandes consciences pragmatiques nous rappellent que le Canard est un très bon journal d’investigation qui publie des enquêtes inutiles voire nuisibles, avec en final une super-remarque maline : « cétoikidicétoikilé ». On garde bon espoir... ;))

a+

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> Non la bête de Jungle c’est Tarzoon was:Alors Suzuki, une vraie bête de la jungle comme tous les japonais !, 15 juillet 2003

"c’est juste une amorce pour que de grandes consciences pragmatiques nous rappellent que le Canard est un très bon journal d’investigation"

Se fendre de tout un article pour un troll de bas étage c’est quand même assez inutile.
Ah m****, j’ai marché dedans. :-)
Troll ON (moi aussi je sais faire)
C’est vrai que le seul journal d’investigation, c’est minute.
Troll OFF

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C’est une canette de bière !, Lirresponsable, 15 juillet 2003

Bien voilà ! :)) Critiquer le Canard = être un lecteur de Minute. Y’a pas à dire, tu sais faire !

Ah m****, j’ai marché dedans. :-)

tu as le nez dedans, plutôt on dirait, non ? :))

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> C’est la fête de la bière !, 30 septembre 2003

> Bien voilà ! :))
> Critiquer le Canard = être un lecteur de Minute.
> Y ?a pas à dire, tu sais faire !

Voyons je n’ai jamais dit cela. ;->
La qualité de mes trolls est quand même inférieure à la votre.

>> Ah m****, j ?ai marché dedans. :-)
> tu as le nez dedans, plutôt on dirait, non ? :))

Pas plus que celui qui fait un article juste pour voir la réaction des fans du Canard. C’est pas bien© mais amusant.
Tudjieu autant de réponses pour cet article. Je suis impressionné.

Bonne continuation.

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Un « nouveau Munich » en octobre, Lirresponsable, 30 septembre 2003

La qualité de mes trolls est quand même inférieure à la votre.

Bah, ça c’est le métier gamin ! « Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage », comme disait Raffarin (L’Art de faire un bon café, chant I).

Pas plus que celui qui fait un article juste pour voir la réaction des fans du Canard.

Pas seulement, tu oublies l’acharnement thérapeutique (tm) et ces sortes de choses...En revanche, ce qui m’a impressionné c’est l’absence de réaction au complément du 5 août 2003 (y compris chez les fans) ; thématique pourtant importante (qui fabrique l’information, où la diffuser et pour quelle finalité). Enfin « chacun voit midi à sa porte », comme disait Jean-Jacques Aillagon.

a+

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> La Gouesnac’h connexion, IPDéjaLoguée, 21 juillet 2003

On peut en faire des choses à 52 sur la lune...

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