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Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?

Peut-on contredire la loi Godwin ?
par ARNO*

Connaissez-vous la loi Godwin ? Si tel n’est pas le cas, je vous conseille de l’apprendre par cœur rapidement, elle fera de vous un gourou de l’internet, admiré sur les forums, vénéré comme un Grand Ancien...

Que dit cette loi ? Elle s’applique traditionnellement aux newsgroups, et par extension à tous les forums en ligne (notamment par le Web) : « Plus une discussion s’allonge sur un forum, plus la probabilité augmente qu’un des participants recoure à un argument basé sur une comparaison avec les nazis, Adolf Hitler ou le IIIe Reich, sur le modèle "vous êtes des nazis..." ». Lorsque cela arrive, on nomme ce message insultant le point Godwin, et la discussion est considérée comme totalement morte. Dans les newsgroups, on décrète que celui qui a eu recours à un tel argument est le « perdant » du débat.

Aussi farfelue qu’elle paraisse, cette loi se vérifie toujours ; un peu de pratique des forums vous en apportera la preuve. La question n’est pas : « est-ce que la loi Godwin est valable ? », mais plutôt : « à quel moment ce forum atteindra-t-il le point Godwin ». L’expérience le prouve, tout forum, traitant de n’importe quel sujet, finit toujours par atteindre son point Godwin ; ça n’est qu’une question de temps. Que l’on cause cinéma, société, philatélie, l’un des intervenants finira systématiquement par en traiter un autre de fasciste. Ca n’est pas loufoque : c’est scientifique !

Dès lors, le débat est mort : on plonge dans l’affectif, l’insulté hurle sa rage parce qu’on l’a traité du pire, celui qui l’a insulté explique ensuite pourquoi il a utilisé cette formule (« peut-être excessive, mais... ») en recourant à toutes les approximations historiques et philosophiques possibles, d’autres intervenants récitent par cœur l’historique du mouvement anarchiste (allez savoir pourquoi, mais ça finit toujours comme ça...), l’outragé raconte sa petite enfance anti-fasciste, etc. À n’en plus finir, et plus personne ne sait de quoi on causait au juste...

Bref, lorsqu’on en arrive à faire des références au fascisme dans un forum, le débat est mort. Le point Godwin définit donc l’engueulade indépassable des newsgroups. Ceux qui lisent l’anglais pourront avantageusement se référer à la FAQ de la loi Godwin.

Mais revenons à notre affaire : l’UEJF et la Licra contre Yahoo. Depuis l’ouverture d’uZine, les messages dans les forums sont d’une grande qualité, longs et construits, argumentés et contradictoires. Sauf sur un sujet : l’affaire Yahoo. Le premier message reçu se termine par la question : « Vouloir démontrer que l’UEJF est facho et plus peut-être que les néo-nazis qu’ils dénoncent, c’est le but de ces articles ? Pourquoi ? ». Si vous avez suivi le début de cet article, vous l’avez remarqué : point Godwin !

Et si, finalement, ça n’était tout le débat autour de l’affaire Yahoo qui était pourri ? Dès le départ, un bon gros point Godwin...

C’est exactement à ce petit jeu que se sont livrés les représentants de l’UEJF et de la Licra. On ne leur reprochera pas de s’y être livré contre Yahoo (après tout, dans un procès, c’est de bonne guerre, et on ne va pas pleurer pour ce fleuron de la nouvelle éconnerie), mais contre ceux qui auraient voulu discuter. On l’a vu, l’intervention de Marc Knobel dans Libération porte dès le départ la discussion sur cette pente dangereuse : il amalgame toute critique à une complicité des fascistes en ligne. Dès lors, le débat est faussé : selon un principe similaire à la loi Godwin, on serait confronté à un débat « fascistes contre justes », et avant de critiquer il faudrait prouver que l’on n’est pas fasciste. L’intervenant est frappé de terreur avant de prendre la parole. Tout débat se limite à savoir « qui est le plus facho des deux » ? Le participant à notre forum commence ainsi très fort : « plus facho que les néo-nazis », il faut tout de même se lever tôt...

De ce fait, on ne peut se contenter de dialoguer sur ces bases totalement biaisées, il faut reprendre depuis le début, et rappeler pourquoi on doit critiquer, ou au minimum discuter, cette affaire UEJF et Licra contre Yahoo.

- Le discours

Puisque nous venons de l’évoquer, commençons par cela : le discours extrêmiste, bourré d’amalgames et d’approximations techniques, relevant plus de la propagande répressive que du débat raisonné.

On rappelera Marc Knobel, dans Libération, dont les amalgames permettent d’interdire totalement la discussion et la critique, les propos incendiaires (dont il a l’habitude) de Stéphane Lilti, avocat de l’UEJF, dont on finit par ne plus croire qu’il s’agit d’une simple provocation (« Si on ne peut pas filtrer, alors qu’on éradique ! » - sur Legalis, il amalgamait allègrement les affaires Faurisson, Costes et Estelle/Altern...), ou encore les explications pour le moins embrouillées de Marc Lévy, avocat de la Licra (nous avons assisté de sa part, au cours d’une conférence, à un exposé de contrevérités et d’approximations sidérantes d’une rare exemplarité).

Si nous évoquons les suspiscions de censure sur les forums de l’UEJF, c’est dans cette même logique : les questions précises sont systématiquement occultées, afin d’éviter justement d’aborder les véritables questions. Des 10 questions de Laurent Martinez, on ne retiendra rien, pour mieux se concentrer sur l’inutile et stérile débat « justes contre fascistes ».

Réfuter systématiquement, parfois par anticipation, les véritables questions, afin d’annoncer, non sans danger, que l’on attend de la justice « une réponse morale à une question morale » (Libération). Manière de provoquer et de maintenir un « point Godwin » permanent.

- Le vrai débat

Morale contre morale, fin de la discussion. Puisqu’il faut le rappeler, voilà le fondement moral : nous sommes bien tous « contre » les sites fascistes, contre les néonazis, contre les négationnistes.

Plus personne dans ce débat n’a à faire la preuve de ses convictions antifacistes. Que l’on souhaite la disparition des tarés partisans du surhomme aryen, des ordures suprématistes, et plus encore des intellectuels et des politiciens qui orchestrent cette saloperie raciste et extrêmiste est notre but commun à tous.

Là n’est donc pas le débat. Il ne s’agit aucunement d’un débat : « antifascistes contre fascistes ». La question est foireuse, et accuser Yahoo (comme auparavant Costes) d’être objectivement des nazis relève de la même fumisterie.

Et, mieux encore, il ne s’agit pas non plus d’un débat « liberté absolue contre répression totale ». Il ne s’agit pas de défendre un « non-droit » sur l’internet, où un laisser-aller absolu (qui ne profirait qu’aux plus forts, et en particulier aux marchands), contre les vélléités liberticides d’antifascistes. Personne ne considère l’UEJF et la Licra liberticides simplement parce qu’ils luttent contre les néonazis et les antisémites ; au contraire, pour cela, ils mériteraient toute notre sympathie (s’il n’y avait leurs propos extrêmistes).

Le problème est indirect : il s’agit de s’interroger sur les effets liberticides que pourraient avoir les solutions au problème posé, si ces solutions étaient prises dans l’urgence. D’où l’importance, non d’un procès où l’on réclame une « réponse morale » (car la réponse morale est claire : les nazis, c’est pas bien...), mais d’un vaste débat démocratique sur les moyens que l’on veut se donner pour éviter l’émergence des mouvements néofascistes. C’est là que se trouve le débat, et là que l’action contre Yahoo est criticable.

Tout le fond de l’affaire se résume à une question : « Quel prix, en terme de sacrifice de nos libertés, sommes-nous prêts à payer pour lutter contre les expressions racistes et antisémites ? » Nous sommes tous engagés dans cette lutte, mais jusqu’à quel point cette lutte doit-elle entraver l’exercice démocratique des libertés ? (ici, en particulier, de la liberté d’expression).

Condamner d’avance un usage démocratique de l’internet

Nous pensons que l’internet peut (et doit) être un formidable outil de promotion de la démocratie. En France, et dans tous les pays en voie de démocratisation. La démocratie étant le meilleur moyen d’éviter l’émergence des mouvements néofascistes, et de leurs théories. Conclusion : l’internet, en favorisant la démocratie, peut contribuer à lutter contre les extrêmismes.

Or le combat pour un internet au service de la démocratie est tout sauf gagné. Les marchands martèlent qu’il n’est qu’un outil de consommation, et les discours répressifs à base de pédonazis (par exemple lorsque Libération compte les croix gammées en ligne, ou lorsque Marc Knobel prétend qu’il n’y a pas de sites contre la haine) visent à cantonner les citoyens dans ce simple rôle de consommateurs.

C’est le premier danger de l’action de l’UEJF et de la Licra : en abondant dans le sens de la dramatisation pédonazie, ces associations contribuent à effrayer le citoyen, et le découragent de participer via le réseau à la vie démocratique. À force de répéter que, sur le réseau, il n’y a que des pédophiles et des négationnistes, qui voudrait encore s’y exprimer ?

Le problème de la censure transnationale

L’action de l’UEJF, à l’origine, est très intéressante : elle rappelle les différences de législations, même entre pays démocratiques. C’est un problème qu’on ne peut occulter, et qui dépasse les seuls contenus illicites (droit commercial, respect de la vie privée, etc.).

Mais, là encore, le prix à payer pour répondre à ce problème ne risque-t-il pas d’être trop grand ?

Si une démocratie parvient à imposer à un site Web, installé dans une autre démocratie, l’application de sa propre loi, qu’est-ce qui interdira que n’importe quel pays (et en particulier non démocratique) ne fasse appliquer ses propres lois à n’importe quel site dans le monde ? La réponse n’est pas simplement « oui » ou « non », blanc ou noir, tout ou rien ; dans tous les cas, une réponse expéditive serait dangereuse.

N’y a-t-il pas, en particulier, le risque de renoncer ainsi officiellement à l’universalité, principe qui fonde toutes nos démocraties ? (La démocratie n’a pas vocation à se limiter à quelques « happy fews », mais à concerner tous les hommes de la planète.) Pour se protéger, en France, contre quelques centaines de sites illicites, on renoncerait à ce que des centaines de milliers d’autres sites, portant l’exemplarité de la démocratie, n’atteignent plus les nations en manque de démocratie ?

Le fichage systématique

La solution proposée (InfoSplit et autres) revient à identifier géographiquement le visiteur des sites (et de Yahoo en particulier). Ainsi Yahoo proposerait une version légalement censurée aux visiteurs français, et une version complète à ses visiteurs américains.

Méthode dont l’inefficacité technique est flagrante.
Mais elle ouvre déjà la porte au fichage systématique des utilisateurs. On se bat d’un côté pour que les grandes entreprises de l’internet respectent notre vie privée, d’un autre côté il faudrait leur imposer des moyens d’obtenir et de conserver des informations sur nous. Dangereuse contradiction.

D’autant que le débat, face à l’inefficacité technique des systèmes actuels, a rapidement dérivé sur le « besoin » d’une identification absolue des internautes. On évoque par-ci par-là une « carte d’identité internet », seul moyen pour être absolument certain de fournir la bonne information à la bonne personne.
Imaginez que l’on vous demande vos papiers lorsque vous achetez le journal.

- Des implications démocratiques importantes

De fait, toute l’affaire Yahoo dépasse largement le cadre de la seule chasse aux nazis en ligne. Elle porte en elle, par les méthodes et les propos extrêmes, et par ses implications juridiques et techniques, des limitations importantes à l’exercice de la vie démocratique.

Or nous assistons déjà à une vaste révolution ultralibérale, que beaucoup considèrent comme la principale menace contre nos démocraties et la cohésion sociale. Et l’internet, privé de la participation active des citoyens, ne serait plus qu’un « cheval de Troie » de ce néolibéralisme. La résistance démocratique ne passe donc pas uniquement par la chasse aux extrêmistes, mais aussi par l’accès et la participation de tous aux processus démocratiques. Et l’internet pourrait être, dans ce cadre, un puissant outil de cohésion, un revigorant du contrat social qui fonde nos sociétés.

Tel est le débat. Que les néonazis, antisémites et autres négationnistes soient pourchassés, tant mieux. Mais si, pour cela, il faut sacrifier une aussi importante avancée démocratique qu’est le réseau, voilà qui mérite une autre discussion qu’un simple procès, et d’autres arguments que des amalgames et des raccourcis insultants.

Nous revoici revenus au point Godwin : pour tuer une discussion, aussi vitale soit-elle, traitez votre interlocuteur de fasciste, et vous en aurez terminé des débats. L’UEJF et la Licra semblent n’avoir eu de cesse de refuser les véritables débats sur leur action, et d’entraîner systématiquement les discussions vers l’indicible, là où l’affectif et le véhément l’emportent sur la raison.

Mais, vieille tradition des newsgroups, on considère que celui qui provoque le point Goldwin a déjà perdu.

 
 
ARNO*
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Vainqueur 1982 du concours « Chateau de sable » du Club Mickey des Pingouins à Sainte-Cécile.

6 octobre 2003
 
SPIP
Web indépendant


Appeler un chat un rat
27 juin 2009, message de Toanui
 

C’est mon baptême internet depuis quelques semaines et je juge sur pièces l’inanité des propos qui s’y tiennent.Vous étes devenus la parfaite virtualité du langage que vous employez et loin de décrire la Réalité qui permet à l’esprit de rester libre vous participez de cette spirale techno qui nous détache du vivant. Nul doute que vous maîtrisez votre sujet mais c’est l’essence même de ce sujet qui alimente le moteur de l’infâme civilisation globale et abrutissante qui nous oppresse. Vous êtes les nanoparticules de cette humanité toujours en mal de s’éloigner de l’humain ! Je retourne donc à mes chevaux heureux de n’avoir ni télé ni ordinateur et vous oublie définitivement comme vous avez oublié le monde des vivants ! Vous êtes les cerveaux du spectre monstrueux qui asservit par millions les êtres vivants. Heureusement, dans le monde réel, vous n’êtes RIEN !

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> Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?
28 septembre 2000, message de démocrate
 

Les francais viennent d’avoir un réferendum sur un point assez technique. Ne devraient ils pas avoir droit à la meme procédure pour une mesure qui pèse plus (au moins potentiellement) sur leurs vies. Les mesures prises contre les reliques nazi seraient par là meme légitimées ou non.
D’autre part l’Europe doit s’attendre à un mélange ethnique de plus en plus grand, ce serait une opportunité pour y réfléchir et s’y préparer mentalement.

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> Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?
18 septembre 2000, message de Ariel Kyrou
 

Pourquoi est-ce difficile de réagir au sujet de cet article ? Pourquoi l’internaute a-t-il du mal à se prononcer de l’affaire qui oppose la Licra et l’UEJF d’une part à Yahoo d’autre part ? Le point Goldwin ne suffit peut-être pas à l’expliquer.

Il y a, je crois, une raison culturelle qui s’ajoute à cette cause bien humaine... Les juristes et autres Knobel de l’UEJF et de la Licra ne fonctionnent qu’à la mémoire. Pas aux actes ici et maintenant. Ils n’imaginent pas une réaction démocratique, de dizaines et de dizaines d’internautes, à des excès nazis sur le Web. Cette pratique est pourtant commune. Mais ils ne veulent voir de la pédagogie que tournée vers le passé. Point à la ligne. De l’autre côté, les zozos de Yahoo ne croient qu’au présent, et si possible de la couleur du dollar. Ils n’ont pas assez de mémoire pour, d’eux-mêmes, allumer les contre-feux à la vente d’objets nazis. Ils auraient pu décider de faire des liens hypertextes vers des sites anti-nazis, pédagos en diable, d’organiser eux-mêmes une réponse sans pour autant arrêter la vente. Je ne rentre évidemment pas là dans les arguties techniques : je reste sur le terrain des principes, et je constate une opposition radicale d’approche entre, d’une part l’européen fier de sa mémoire, d’autre part l’américain fier de son esprit d’initiative, d’une part des associations tournées exclusivement vers le passé, d’autre part des marchands qui ne se soucient guère de culture...

Et nous dans tout ça ? On ne peut s’inscrire dans le débat qu’en refusant le choix manichéen de l’un ou de l’autre camp, en ne refusant rien de la complexité du problème, et en réservant nos boulets aux deux camps. Sans pour autant nier la réalité que souligne Arno* : comme souvent dans ce genre de débat, le danger que représente le combat des archaïques à la mémoire si juste est sans doute plus grand que celui des marchands au portefeuille si largement ouvert, car on peut s’engouffrer dans une porte ouverte, alors qu’une porte, une fois fermée à clef, ne laisse plus passer personne. Dur Dur. Pour nous et pour le débat.

Ariel Kyrou

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> Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?, Gilles Karmasyn, 20 septembre 2000

Bonjour,

Un message précédent contient cette phrase :

« Ils n’imaginent pas une réaction démocratique, de dizaines et de dizaines d’internautes, à des excès nazis sur le Web. Cette pratique est pourtant commune. »

Et on me permettra ce raccourci : Là, je me marre. Ca fait 5 ans que je travaille sur ces sujets, sur internet. Notamment à contrer les négationnistes qui sévissent sur les forums de discussion francophones. 5 ans que je vois se multiplier comme des petits pains les sites web nazis et négationnistes. Sans parler des autres formes de racismes.

Je n’ai pas encore vu le commencement d’un petit bout de « dizaines et de dizaines d’internautes » qui réagiraient aux "excès nazis" que je constate quotidiennement. J’appelle réaction, un travail de fond (lecture d’ouvrages, résumés, extraits, numérisations, traductions, etc.) consistant en autre chose que d’insulter l’auteur d’un message raciste. Sans parler des forums de discussion, je demande à la voir la réaction des « dizaines et de dizaines d’internautes » contre les sites nazis et négationnistes. Pour l’instant, en guise de « réaction démocratique » je n’ai rien vu, nibe, zéro, nada, néant. Il y a deux personnes en France qui travaillent là-dessus : Michel Fingerhut avec son site anti-rev (http://www.anti-rev.org/) et moi-même (http://www.phdn.org/). Deux initiatives privées. En cinq ans, 2 personnes m’ont aidé. Et il ne s’agissait même pas d’internautes.

Le potentiel de mobilisation des internautes semble être grand pour se mobiliser dans une grande gueulante contre les actions de la LICRA et de l’UEJF, mais ils font *quoi*, *eux* pour lutter contre la multiplication de la propagande de haine sur le web ? Superbes les discours sur les libertés d’expression et tutti quanti, mais j’y vois surtout une hystérie d’adolescents qui ont l’impression qu’on va leur casser leur jouet.

La réalité est que les internautes sont des gens normaux, qu’ils ne sont pas prêts spécialement à se casser la tête dans des luttes rébarbatives, mais capables de râler si on menace (croient-ils) leur joujou. Pareille que des mecs avec leur bagnoles. Prêt à faire une manif en République et Bastille, mais certainement pas à conduire des camions de médicaments jusqu’en Albanie. Prétexter de leur potentiel de mobilisation contre les propagandes de haine, pour justifier une critique des actions de la LICRA et de l’UEJF, relève d’une naïveté confondante

Voir cette curée sur la LICRA et l’UEJF de la part de gens qui ne font pour la plupart *rien* pour lutter contre la propagande de haine sur le net, ça laisse un sale gout dans la bouche. Il ne s’agit pas de souscrire forcément aux actions de la LICRA et de l’UEJF, mais de souligner le décalage entre la hargne déployée contre ces deux associations et l’inertie totale qui existe de la part de ceux qui expriment cette hargne lorsqu’il s’agit de bosser vraiment contre la propagande de haine.

Ah, une question comme ça : Si les images pédophiles étaient légales dans un quelconque "paradis" administratif, verrait-on les internautes s’insurger contre une demande de contrôle des sites web proposant de telles images ?

Gilles Karmasyn
responsable de PHDN : http://www.phdn.org/

P.S : ceux qui verraient en moi un afficionados de l’UEJF, par exemple, liront avec attention le message : http://www.minirezo.net/article52.html

 
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> Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?, Greg.fr, 22 septembre 2000

Je lisais, plutôt en diagonale, je l’avoue, vos différents mail suite à l’article publié par Arno. Un rien provoc’, j’ai envie de poser la question suivante : qu’est-ce que ça peut bien vous faire que des gens remettent en cause un épisode (bien peu glorieux) de l’histoire humaine ? Si les négationnistes ont envie de s’agiter dans leur coin, grand bien leur fasse. Dans une centaine d’années, il y a fort à parier que l’être humain moyen n’en aura plus rien à f..., tout comme je me moque aujourd’hui de savoir qui a gagné la Guerre de Cent Ans ou celle de 70. Triste à dire, mais l’histoire n’apprend pas grand’chose à qui que ce soit.

Autre point : j’ai toujours trouvé très choquant de voir, du côté de l’Elysée, des boutique vendre des armes datant de l’époque napoléonienne (autre épisode tout à fait glorieux de l’histoire de France). Tout le monde à l’air de trouver ce commerce d’instruments d’extermination tout à fair normal. Manque de bol, pas moi.

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n c, alpha, 7 octobre 2000

"La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres !"
Toute restriction de la liberté ne devrait-elle pas être envisagée sous l’angle de l’intéret du citoyen ?
Quel profit apportera un amoncellement de restrictions "lourdes"(je répond du qualificatif par la suite) sur la liberté ?

) l’arrêt de la circulation d’opinions menant à mettre en danger l’intégrité des personnes

Gilles K. dénonce la floraison de sites merdeux en tous genres mais croit-il vraiment que leur fermeture va diminuer la diffusion de ce type de doctrine ? Il se pourrait bien (pas un spécialiste es conneries moi...) que ce soit le milieu social et l’interaction réele qui fournisse le support de ce genre de divagations, on pourrait penser que ces floraisons soient la manifestation d’un repli que l’arrêt des sites ne règlera pas..

Passons aux restrictions envisagées

)Fichage des personnes de façons abusive, c’est à dire contrôle permanent (qui présente sa carte d’ID quand il achète un journal "indépendant" ? )

)blocage non discriminatif, i.e. blocage de l’accès à une ressource située sur le même site...
On va bloquer un moteur de recherche parce qu’il donne des pages de nazi ? (je parle d’un cas général ou le moteur marche par automatisme et sans intervention humaine sur le contenu, pas de yahoo:j’en ai rien à cirer)
De même altern.org à été attaqué pour le non contrôle de ses pages (estelle, je t’emm.. :-)

Considérons le fichage, de telles procédures forment l’assise d’un gouvernement non démocratique en fournissant les moyens de contrôles (certains pourront objecter fort justement que les moyens sont déja très présents IRL...) si la dérive fasciste prend de l’ampleur ce type de mesures fera le lit de celle ci.
Le blocage de ressource peut paraitre plus anodin mais reste conséquent en terme de liberté sur le média considéré (celui qui voit son serveur fermé n’a plus d’"existence")
Bref le(s) remède(s) demandé par l’uejf relève de la création d’un état policier moderne...

Il reste donc à prouver que le bazar envisagé par ces nobles âmes servira plus l’état (c’est à dire les citoyens fondant l’état) qu’il ne le rabaissera.

Toute restriction de la liberté doit être légitimée pas uniquement appuyée sur des bases légalistes, vu les références historiques impliquées c’est une notion qui devrait vous tenir à coeur.

PS : depuis quand a liberté est elle subordonnée à la lutte active aux côtés de M. Gilles K.?? ma négation des concepts dogmatiques englobe d’autres opinions que les néonazis : les groupes contres tel ou tel régime, religion, mode économique vont-ils aussi nier la légitimité de mes arguments sur la base d’un non-activisisme ?

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> Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?, olivier, 31 août 2002

cité dans ton message "Pour l’instant, en guise de « réaction démocratique » je n’ai rien vu, nibe, zéro, nada, néant. Il y a deux personnes en France qui travaillent là-dessus : Michel Fingerhut avec son site anti-rev (http://www.anti-rev.org/) et moi-même (http://www.phdn.org/). Deux initiatives privées. En cinq ans, 2 personnes m’ont aidé. Et il ne s’agissait même pas d’internautes. "

tiré de ton site :

"PHDN présente plusieurs centaines de pages web dont certaines reproduisent des articles déjà parus notamment dans des revues d’histoire. "

Je comprends plus la critique là du coup... quand à penser qu’on peut convaincre un néo-nazi par la raison en lui expliquant qu’il a tort... j’ai un très très gros doute...
personnellement, je ne suis pas nazi, mais je n’estime pas avoir besoin de faire des études dessus et des pages web... sinon, il faut faire des sites pour expliquer que tuer c’est mal, que violer c’est mal, que faire souffrir c’est mal... un type qui pense que tuer des gens est un acte amusant sera difficilement convaincu par une argumentation rationnelle, malheureusement.
est ce que tu peux imaginer un instant qu’un type se pose simplement la question : " moralement, je me demande si l’organisation d’un génocide est un acte répréhensible, alllons voir sur le web si il y a des avis convaincants là dessus..."

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> Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?, 10 juillet 2005

C’est bien la preuve que tout le monde s’en fout et tant mieux.

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> Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?, Goldwin soi-même , 9 mai 2004

PLUS SIMPLEMENT : POURQUOI L’ UEJF et la LICRA ?
Le racisme c’est mal , affirmez vous , alors pourquoi vous démarquer racialement du reste des étudiants Français de toute origine en vous fabriquant un drapeau "qualité Juif" et en construisant un fort alamo autour ?
Tout le reste n’est que jeux clanique et de mauvaise secte : ils zont dit que nous , les Juifs ,celà et , ils zont fait ceci ,nous non ,telle virgule rend le texte antisémite ....!
Tout ça est tordu et mesquineux au possible !
Y a-t-il des sub-sections pour étudiants Juifs plutôt ashkenaze et d’autres séfarades ? Les UEJF fanatiques de Sharon sans condition et ceux qui ont un doute ?
Comme ceux de la Licra , si votre souci était vraiment celui du racisme , vous seriez sortis depuis longtemps de vos polémiques territoriales de vos empalage de mouches et autre tricot au point Goldwin , et l’antisémitisme ne serait peut être pas en plein renouveau , avec cette fois , des arguments solides et des bases qui sont les comportements universellement inacceptables d’une grande majorité de la diaspora et d ’Israël .
Peut être pas une réponse à vos questions , mais une sérieuse question que vous n’avez pas l’air de vous poser .

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> Pourquoi critiquer l’action de l’UEJF et de la Licra ?, 5 juillet 2004

Entre la vente d’objets et de suports de nostalgie d’il y a 70 ans , et une idéologie qui applique au quotidien le tir sur foule d’opposants à le rockette anti personel , laquelle des deux vous parait la plus nocive ?
Vous pourrez faire voter mille lois interdisant toute liberté de parole dans ce pays , votre comportement LUI MEME , engendre en temps réel l’antisémitisme ,
comme une réaction naturelle à un comportement communautaire médiéval .
Pourquoi avez vous si peur de la parole ?

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